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Eucharistie catholique ayant lieu dans la nuit de Pâques De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Vigile pascale (ou « Veillée pascale ») inaugure la célébration liturgique de la fête de Pâques. Elle clôt le Triduum pascal et marque le début du Temps pascal. Historiquement, c'est au cours de cette liturgie qu'on célèbre le baptême des catéchumènes adultes, généralement suivi de leur confirmation. Devenus chrétiens, ils accèdent pour la première fois à la communion eucharistique. La Vigile se tient de nuit, entre le coucher du soleil du Samedi saint et le lever du soleil de Pâques.
La Vigile pascale est une veillée de prière dans l'attente du Christ ressuscité : la célébration de l'Eucharistie, qui en est le sommet, est la rencontre avec le vainqueur de la mort[1].
En Occident, dans les différentes Églises, la Vigile pascale est une des principales célébrations de l'année liturgique.
Dans les Églises d'Orient — Églises orthodoxes et Église catholique de rite byzantin et autres traditions —, les cérémonies festives des Heures canoniales et de la Divine Liturgie qui sont célébrées au cours de la Vigile pascale sont les plus élaborées et les plus importantes de l'année liturgique. De nombreux croyants qui ne vont à l'église qu'une fois par an le font pour l'Office de minuit de Pâques.
Le patriarcat arménien de Jérusalem conserve un manuscrit ancien contenant les douze lectures de la Vigile pascale originelle. La Vigile pascale arménienne conserve aussi dans son rite la lecture de l'Évangile telle qu'on pense qu'elle se pratiquait aux origines, c'est-à-dire le récit de la Passion depuis la Cène jusqu'à la Résurrection tel qu'il se trouve dans l'Évangile selon Matthieu.
Dans l'usage primitif de Jérusalem, la Vigile commençait par le psaume 118 suivi du répons : « Voici venu le jour qu'a fait le Seigneur. » Suivaient douze lectures de l'Ancien Testament avec, à la fin de chacune, sauf la dernière, une prière dite à genoux.
Les douze lectures se terminaient par le Chant des trois jeunes hommes qui n'était pas accompagné d'une prière à genoux mais était suivi immédiatement par le prokeimenon de la liturgie eucharistique.
Cette série de lectures constitue la forme la plus ancienne de la Vigile pascale et a eu une influence déterminante sur son évolution ultérieure[2].
Cet office se déroulait à l'origine dans la nuit du samedi au dimanche. C'était la « grande veillée ». Au VIIIe siècle, elle fut avancée au samedi soir. Vers le XIIe siècle, au samedi matin. Restaurée par Pie XII en 1951, elle doit être fixée de telle façon qu'elle se déroule entièrement de nuit, entre le coucher du soleil, le samedi soir, et le lever du soleil, le dimanche matin.
La Vigile pascale est composée[3] de :
Messe solennelle de la Vigile :
La tonalité générale de la célébration est la joie, d'abord retenue et ensuite éclatante.
Comme les jours de solennité au calendrier liturgique commencent la veille au coucher du soleil, la Vigile pascale se déroule entièrement de nuit. Elle débute à l'extérieur de l'église par la bénédiction du feu, auquel le Cierge pascal est allumé. La flamme qui l'anime symbolise l'âme du Christ, réunie à son corps dans la Gloire du Père[1]. Il demeurera allumé tout au long du temps de Pâques, placé sur le chandelier pascal auprès de l'Ambon, jusqu'au soir de la Pentecôte[4].
Avec le Cierge pascal allumé porté en tête de la procession, le clergé et les fidèles entrent dans l'église dans l'obscurité. Le prêtre ou le diacre portant le cierge s'arrête trois fois pour proclamer Lumen Christi « Lumière du Christ » et l'assemblée répond Deo gratias traduit par « Nous rendons grâces à Dieu ».
À l'entrée dans l'église, la flamme du Cierge pascal est communiquée, de proche en proche, aux petits cierges portés par chaque fidèle. Le prêtre, le diacre ou un chantre entonne alors le chant de l'Exultet (ou Paschale Praeconium). Les fidèles s'assoient pour la liturgie de la parole. (Pour le détail des lectures, voir ci-dessus). L'église est alors éclairée et chacun éteint son cierge. (Dans certains lieux, la coutume est de continuer la célébration dans la pénombre jusqu'au Gloria)
La liturgie de la parole commence par sept lectures de l'Ancien Testament, chacune suivie d'un psaume ou d'un cantique biblique et d'une oraison. Pour des raisons pastorales, les lectures peuvent être réduites à trois mais comprendront toujours celle du livre de l'Exode donnant le récit de la libération d'Israël par Dieu lors passage de la mer Rouge. Après les lectures de l'A.T., les cierges sont allumés sur l'autel, les cloches sonnent, l'orgue - très discret depuis le début du carême - résonne et l'on entonne le Gloria in Excelsis Deo. C'est à ce moment que les statues, qui avaient pu être voilées durant le temps de la Passion, sont découvertes. Après la lecture de l'épître de Saint Paul, suivie de l'« Alleluia », on proclame l'évangile de la résurrection.
Après l'homélie, si des baptêmes sont prévus, on procède à la bénédiction de l'eau baptismale; sinon à celle de l'eau pour l'aspersion. Les fidèles renouvellent leurs vœux de baptême ; La liturgie de l'Eucharistie suit. L'ensemble de la Vigile doit se terminer avant l'aube.
Bien que la Vigile pascale ne soit pas célébrée dans toute la Communion anglicane, son usage s'est répandu au cours des dernières décennies. Initialement, elle était pratiquée dans les paroisses de tradition anglo-catholique ; abandonnée après la Réforme anglaise, elle se développa de nouveau au XIXe siècle dans la lignée du mouvement d'Oxford.
Le service[5] est assez semblable au rituel de l'Église catholique romaine[6]. La structure générale en quatre parties est conservée :
Quelques différences avec le rituel romain actuel :
La Vigile pascale, comme la Vigile de Noël, demeura un office festif populaire de l'Église luthérienne aussi bien pendant qu'après la Réforme. Elle était souvent pratiquée aux premières heures du dimanche de Pâques. Comme dans tous les services luthériens de cette époque, la langue vernaculaire était utilisée pour les lectures en maintenant certains chants liturgiques en latin (comme le chant de l'Exultet). On élimina de l'office les éléments qui paraissaient non bibliques ou païens, comme la bénédiction du feu pascal ou des cierges. On accentua le rôle des lectures bibliques, des chants collectifs et du sermon de Pâques.
Les ravages de la guerre de Trente Ans provoquèrent un déclin de la pratique dans les Églises luthériennes allemandes ; le rationalisme du XVIIIe siècle produisit aussi une modification des coutumes religieuses. Le renouveau liturgique des Communautés luthériennes après la Première Guerre mondiale conduisit à une redécouverte de la Vigile pascale dans sa version réformée. Depuis, la Vigile pascale est réapparue dans de nombreuses paroisses allemandes et plusieurs publications en ont précisé le rituel : le plus récent agenda pour la Vigile pascale a été publié par la “Vereinigte Evangelisch-lutherische Kirche” (Église évangélique luthérienne unie) en 2008[7]. Ce rituel est caractérisé par un grand nombre de chants grégoriens, d'hymnes de Moyen Âge et de la Réforme utilisés dans la liturgie allemande depuis des siècles.
Dans le rituel luthérien, la Vigile pascale comporte le Service de la Lumière, avec le chant de l'Exultet ; le Service des lectures, comprenant jusqu'à douze lectures de psaumes ; le Service du Baptême et de la Confirmation, avec le rappel des vœux de baptême ; le Service des prières qui inclut une litanie de Pâques et se conclut par le Service du Sacrement.
Pour la plupart des fidèles, la vigile pascale commence à minuit. Toutefois, comme la journée liturgique commence avec les Vêpres, la veillée pascale débute en réalité aux Vêpres du Samedi saint après-midi. Cette partie moins connue du service est décrite ci-dessous en premier.
La vigile pascale commence, en théorie et selon le rituel[8], deux heures avant le coucher du soleil. Dans la pratique, elle commence en fin de matinée[9] par de grandes Vêpres avec la Divine Liturgie. Durant ce service, les candidats sont baptisés. Ceci, ainsi que les longues lectures de l'Ancien Testament, attestent que ce service est identique aux Vigiles pascales décrites ci-dessus pour les autres rites chrétiens[10] et que toutes sont des développements d'une tradition commune.
Dans le rite byzantin, les lecture de l'Ancien Testament sont :
Durant ces lectures, les catéchumènes sont baptisés et reçoivent la chrismation[12]. Le rituel en est prescrit dans l'Écologe (grec : Ευχολόγιον ; slavon d'église : Требникъ) : la plupart des fidèles et le clergé demeurent dans l'église pour les lectures ; les catéchumènes sont conduits à l'arrière vers les fonts baptismaux lors du chant : « Tous ceux qui ont été baptisés en Christ ont revêtu le Christ » (chanté à la place du Trisagion)[13].
Le service relate la Descente aux Enfers de Jésus-Christ au cours de laquelle, selon la théologie orthodoxe, les justes furent arrachés de l'Hadès et conduits au Paradis. L'Église enseigne que la Bonne Nouvelle du triomphe de Jésus sur la mort ne fut connue, à ce moment, que des défunts. La révélation n'en fut faite au vivants que lorsque sa tombe fut trouvée vide « Le premier jour de la semaine […] de grand matin, comme le soleil venait de se lever. » (Marc 16:2). Cette Vigile raconte la découverte de la tombe vide. Elle célèbre aussi la Pâque de la Loi qui eut lieu, selon l'évangile de Jean, alors que Jésus gisait dans son tombeau : les lectures comportent le récit de l'Exode d'Égypte et elle se concluent par le chant alterné du Cantique de la mer ou Cantique de Moïse (Exode 15:1-19).
Bien que ces Vêpres inaugurent le dimanche de la manière habituelle, avec des stichères résurrectionnels dans le ton Un, la fête de Pâques proprement dite commence au milieu de la nuit, au moment où le Christ s'est relevé d'entre les morts. Le texte et les rubriques du rituel pour cette liturgie du Samedi saint se trouvent dans le Triodon, le rituel du carême.
Avant la lecture de l'Évangile, à la place de l'« Alléluia » que l'on chante tout le reste de l'année, on chante un prokeimenon au cours duquel, dans la tradition russe, tous les habits, voiles et décorations de l'église sont rapidement et spectaculairement changés du noir au blanc[14]. Un autre détail propre à cette liturgie est que le chant des Chérubins est remplacé par le chant « Que toute chair mortelle garde le silence… » extrait de la Liturgie de saint Jacques.
À Jérusalem, le Patriarche Grec Orthodoxe reçoit le Feu sacré puis célèbre la Divine Liturgie sur le lieu même où, selon la tradition et la foi, eut lieu la Résurrection du Christ.
À la fin des Vêpres, au cours d'une artoclase modifiée, du pain, du vin et des figues sont bénis et partagés entre les fidèles comme nourriture pour la suite de la fête[8]. Ensuite le rituel demande la lecture des Actes des Apôtres qui sont, selon Jean Chrysostome, la meilleure preuve de la Résurrection. Cette lecture demeure prescrite entre les Vêpres et l'Orthros des dimanches pour toute la période de cinquante jours jusqu'à la Pentecôte[15]. Dans les temps anciens, les fidèles demeuraient à l'église toute la nuit ; ainsi la Vigile pascale, commencée le samedi après-midi ne se terminait qu'au dimanche matin. Dans la pratique contemporaine, toutefois, il y a un intervalle de quelques heures avant le début de cette lecture.
Voici le rituel de la Vigile pascale (avec quelques variantes locales mineures) :
Le service de la Vigile pascale s'achève vers trois ou quatre heures du matin. Il n'y a aucun service le dimanche matin, toutes les célébrations ayant été faites au cours de la Vigile pascale. Le dimanche soir se tiennent les Vêpres pascales où l'on chante l'évangile de Jean 20:19-25 dans plusieurs langues (ce service est appelé Vêpres d'Amour dans plusieurs traditions).
La semaine commençant le Dimanche de Pâques[21] est appelée Semaine radieuse et est considérée comme un jour de prières continu. Les Saintes Portes, demeurent ouvertes depuis la minuit des Vigiles pascales et tout au long de la Semaine radieuse. Les particularités du service pascal continuent tout au long de cette semaine. Après le service, il y a une procession autour de l'église chaque jour. Aucun jeûne n'est prescrit au cours de la Semaine radieuse, même les mercredis et vendredis où des restrictions sont de rigueur tout le reste de l'année.
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