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Thomas Stephen Szasz, né Tamás István Szász ([saːs]) le à Budapest et mort le à Manlius dans l'État de New York, est un psychiatre et professeur émérite de psychiatrie hongrois à la SUNY Upstate Medical University à Syracuse. Contestataire et critique de la morale et des fondations scientifiques de la psychiatrie, il exprime ses idées dans de nombreux ouvrages comme The Myth of Mental Illness (Le Mythe de la maladie mentale) publié en 1961 ou The Manufacture of Madness (Fabriquer la folie) publié en 1970. Thomas Szasz est l'un des penseurs de l'antipsychiatrie.
Sa lutte libertarienne se rapporte à la médecine en particulier et de manière plus générale à la privauté des relations contractuelles de toute sorte entre individus majeurs. Cela l'amène à aborder d'autres thématiques comme la sexualité, les drogues ou le suicide.
Biographie
Thomas Stephen Szasz nait le à Budapest[1] sous le nom de Tamás István Szász. Il est le deuxième enfant de l'avocat et homme d'affaires Julius Szasz et de Lily Wellisch. En 1938, la famille quitte la Hongrie pour fuir le nazisme et s'installe à Cincinnati (Ohio), dans le Midwest des États-Unis[2]. T. Szasz y poursuit des études et obtient son diplôme de sciences en 1941 et son doctorat de médecine en 1944. Après une période d'internat et de résidence, il se forme ensuite à la psychanalyse au Chicago Institute for Psychoanalysis et obtient son diplôme en 1950[3]. T. Szasz devient alors membre de l’équipe de l'institut qu'il ne quitte qu'en 1956, après deux années de service militaire à l'hôpital naval de Bethesda (Maryland). Cette même année il intègre l'université d'État de New York comme professeur de psychiatrie à l'Upstate Medical Center de Syracuse. Il y devient professeur émérite en 1990[3] et y enseigne avec passion jusqu'à la fin de sa vie[4]. T. Szasz devient également chercheur adjoint au Cato Institute de Washington D.C.[5].
Thomas Szasz meurt le à Manlius dans l'État de New York, des suites d'une chute[2].
Travaux et apports
Résumé
Contexte
Regard critique sur ses domaines de prédilection
Remise en cause de la psychiatrie
Remise en cause de la psychiatrie
Promoteur d'une certaine « antipsychiatrie », Thomas Szasz a été reconnu comme « L’homme qui a contraint la psychiatrie à admettre l’existence et l’importance des conflits moraux et éthiques »[6]. Il publie son premier ouvrage en ce sens en 1961 : The Myth of Mental Illness (Le Mythe de la maladie mentale). L'auteur y remet en cause l'existence de la maladie mentale qui est « réduite au nom que donne une catégorie socioprofessionnelle, les psychiatres, à des comportements déviants pour justifier une pratique obscure et mal fondée qui n’a d’autre sens que de réduire les déviances »[7].
Thomas Szasz et la psychanalyse
Promotion des libertés individuelles
Sexualité
Drogues
Suicide
Commission des citoyens pour les droits de l'homme et liens avec l'Église de scientologie
En 1969, Thomas Szasz cofonde la Citizens Commission on Human Rights (Commission des citoyens pour les droits de l'homme) en partenariat avec l'Église de Scientologie. L'objectif est de lutter contre les abus de la psychiatrie, plus particulièrement contre les hospitalisations contraintes. Cette alliance crée la polémique et entame sa crédibilité, y compris parmi ses soutiens habituels[2]. En 2009, lors d'une interview accordée à Lynne Malcolm et diffusée par Radio Australie[8], il revient sur ce choix controversé. Il le justifie par une approche avant tout pragmatique : cette commission est la seule structure de l'époque qui est active dans l'aide aux personnes retenues contre leur gré dans les hôpitaux psychiatriques et qui dispose des moyens pour agir (financement, accès à des avocats, etc.). Cependant Thomas Szasz rappelle qu'il n'adhère pas plus aux croyances de la scientologie qu'à celles d'autres religions, puisqu'il se définit comme athée.
Œuvre
Résumé
Contexte
Articles
En tant qu’universitaire, Thomas Szasz a publié de très nombreux articles. Cette liste n'est pas exhaustive mais présente ses contributions les plus importantes.
- (en) « The Myth of Mental Illness », American Psychologist, vol. 15, no 2, , p. 113-118 (ISSN 0003-066X, lire en ligne)
- (en) « Who Killed Michael Jackson? », The Freeman: Ideas On Liberty, vol. 62, no 2, , p. 33-34 (lire en ligne)
Ouvrages
Les ouvrages sont présentés par date de publication originale croissante.
- Douleur et Plaisir : étude des sensations corporelles (Pain and Pleasure: A Study of Bodily Feelings), 1957
- Le Mythe de la maladie mentale (The Myth of Mental Illness: Foundations of a Theory of Personal Conduct), 1961
- La Loi, la Liberté et la Psychiatrie (Law, Liberty, and Psychiatry: An Inquiry into the Social Uses of Mental Health Practices), 1963
- L'Éthique de la psychanalyse (The Ethics of Psychoanalysis: The Theory and Method of Autonomous Psychotherapy), 1965
- Psychiatric Justice, 1965
- Fabriquer la folie (The Manufacture of Madness: A Comparative Study of the Inquisition and the Mental Health Movement), 1970
- Idéologie et Folie : essais sur la négation des valeurs humanistes dans la psychiatrie d'aujourd'hui (Ideology and Insanity: Essays on the Psychiatric Dehumanization of Man), 1970
- L'Âge de la folie (The Age of Madness: A History of Involuntary Mental Hospitalization Presented in Selected Texts), 1973
- Le Péché second (The Second Sin), 1973
- Les Rituels de la drogue : la persécution rituelle de la drogue et des drogués (Ceremonial Chemistry: The Ritual Persecution of Drugs, Addicts, and Pushers), 1974
- Hérésies (Heresies), 1976
- Karl Kraus et les docteurs de l'âme : Un pionnier et sa critique de la psychiatrie et de la psychanalyse (Karl Kraus and the Soul-Doctors: A Pioneer Critic and His Criticism of Psychiatry and Psychoanalysis), 1976
- La Schizophrénie : le symbole sacré de la psychiatrie (Schizophrenia: The Sacred Symbol of Psychiatry), 1976
- La Théologie de la médecine : fondements politiques et philosophiques de l'éthique médicale (The Theology of Medicine: The Political-Philosophical Foundations of Medical Ethics), 1977
- Psychiatric Slavery, 1977
- Le Mythe de la psychothérapie (The Myth of Psychotherapy: Mental Healing as Religion, Rhetoric, and Repression), 1978
- Sexe sur ordonnance (Sex by Prescription: The Startling Truth about Today's Sex Therapy), 1980
- The Therapeutic State: Psychiatry in the Mirror of Current Events, 1984
- Insanity: The Idea and Its Consequences, 1987
- The Untamed Tongue: A Dissenting Dictionary, 1990
- Notre droit aux drogues (Our Right to Drugs: The Case for a Free Market), 1992
- A Lexicon of Lunacy: Metaphoric Malady, Moral Responsibility, and Psychiatry, 1993
- Cruel Compassion: Psychiatric Control of Society's Unwanted, 1994
- The Meaning of Mind: Language, Morality, and Neuroscience, 1996
- Fatal Freedom: The Ethics and Politics of Suicide, 1999
- Pharmacratie : médecine et politique, l'État thérapeutique (Pharmacracy: Medicine and Politics in America), 2001
- Liberation by Oppression: A Comparative Study of Slavery and Psychiatry, 2002
- Words to the Wise: A Medical-Philosophical Dictionary, 2004
- Faith in Freedom: Libertarian Principles and Psychiatric Practices, 2004
- My Madness Saved Me: The Madness and Marriage of Virginia Woolf, 2006
- The Medicalization of Everyday Life: Selected Essays, 2007
- Coercion as Cure: A Critical History of Psychiatry, 2007
- Psychiatry: The Science of Lies, 2008
- Antipsychiatry: Quackery Squared, 2009
- Suicide Prohibition: The Shame of Medicine, 2011
Récompenses et distinctions
Thomas S. Szasz est distingué par de nombreuses récompenses, au niveau national ou international[2]. Il reçoit notamment en 1973 le prix de l'humaniste de l'année[Note 1] de l'American Humanist Association ou en 1998 le prix Rollo May[Note 2] de la Society for Humanistic Psychology, division de l'American Psychological Association.
Le Center for Independent Thought décerne par ailleurs chaque année depuis 1991 le prix Thomas S. Szasz (Thomas S. Szasz Award for Outstanding Contributions to the Cause of Civil Liberties)[9] à une personne ou une organisation, américaine ou étrangère, pour sa contribution exceptionnelle à la cause des libertés civiles.
Notes et références
Annexes
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