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homme d'État équatoguinéen, président de la République depuis 1979 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, né le à Acoacán (Guinée espagnole), est un homme d'État équatoguinéen. Il est le chef d'État de la Guinée équatoriale depuis le .
Teodoro Obiang Nguema Mbasogo | |
Teodoro Obiang Nguema Mbasogo en 2014. | |
Fonctions | |
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Président de la république de Guinée équatoriale[N 1] | |
En fonction depuis le (45 ans, 5 mois et 16 jours) |
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Élection | |
Réélection | 29 novembre 2009 24 avril 2016 20 novembre 2022 |
Vice-président | Ignacio Milam Tang Teodoro Nguema Obiang Mangue |
Premier ministre | Cristino Seriche Bioko Silvestre Siale Bileka (en) Ángel Serafín Seriche Dougan (en) Cándido Muatetema Rivas (en) Miguel Abia Biteo Boricó (en) Ricardo Mangue Obama Nfubea Ignacio Milam Tang Vicente Ehate Tomi Francisco Pascual Obama Asue Manuela Roka Botey Manuel Osa Nsue Nsua |
Prédécesseur | Francisco Macías Nguema |
Président de l'Union africaine | |
– (11 mois et 29 jours) |
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Prédécesseur | Bingu wa Mutharika |
Successeur | Boni Yayi |
Biographie | |
Nom de naissance | Teodoro Obiang Nguema Mbasogo |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Acoacán (Guinée espagnole) |
Nationalité | Équatoguinéenne |
Parti politique | Parti démocratique de Guinée équatoriale |
Père | Santiago Nguema Eneme Obama |
Mère | María Mbasogo Ngui |
Fratrie | Armengol Ondo Nguema Mbasogo (es) Antonio Mba Nguema Mikue (es) |
Conjoint | Constancia Nsue Mangue (en) Celestina Lima Vieira Shaw Elema María Verminia Buckanan García |
Enfants | Teodoro Nguema Obiang Mangue Gabriel Mbaga Obiang Lima (en) Ruslan Obiang Nsue (pl) Patricia Mbasogo Obiang Lima Francisca Nguema Jiménez Pastor Hassan Obiang Justo Obiang |
Entourage | Francisco Macías Nguema (cousin) |
Diplômé de | Académie générale militaire de Saragosse |
Profession | Militaire |
Religion | Catholicisme |
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Présidents de la république de Guinée équatoriale Présidents de l'Union africaine |
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Militaire de profession, il occupe plusieurs postes sous la présidence de son oncle , président du pays, Francisco Macías Nguema. En 1979, il renverse Macías par un coup d'État et prend le pouvoir, d'abord comme président du Conseil militaire suprême (1979-1982) puis comme président de la république (depuis 1982). Il préside en outre l'Union africaine de 2011 à 2012. Après le retour nominal du pays à un régime civil en 1982, il fonde le Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE) comme parti unique en 1987. Malgré l'introduction du multipartisme en 1992, le PDGE reste le parti dominant. Sa gouvernance est généralement qualifiée de dictature et la Guinée équatoriale continue d'avoir l'un des pires bilans des droits de l'homme au monde.
Il supervise l'émergence du pays comme important producteur de pétrole à partir des années 1990. L'enrichissement de la Guinée équatoriale s'accompagne d'accusations de corruption et de trafic de stupéfiantss, dont lui et sa famille bénéficieraient largement.
Avec plus de 45 années passées à la tête de son pays, il est actuellement le plus ancien président en exercice au monde et le troisième dirigeant d'un pays resté le plus longtemps en fonction[N 2]. À 82 ans, il est également l'un des dirigeants mondiaux les plus âgés.
Né à Acoacán dans le district de Mongomo, il est le troisième enfant d'une fratrie de dix.
Il commence ses études à huit ans à l'école officielle de Mongomo, puis au groupe scolaire Cardinal de Cisneros à Ebebiyin.
En 1963, il intègre les cadets de la garde territoriale puis, la même année, l'Académie générale militaire de Saragosse (Espagne). Il se spécialise dans la conduite de véhicules militaires.
Teodoro Obiang Nguema Mbasogo commence sa carrière militaire en 1965, dans la garde territoriale de Guinée équatoriale à Mikomeseng.
En 1968, Francisco Macías Nguema devient le premier président de la République élu[1],[2]. Il s'auto-proclame président à vie en 1972[3],[2]. Cousin éloigné de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, celui-ci le considère comme son oncle[2]. Le président lui offre le poste de commandant de l'armée et des régions militaires de la capitale.
Toujours par Francisco Macías Nguema, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo est promu au ministère de la Défense comme directeur général de l'approvisionnement et de la planification.
Il est nommé vice-ministre des Forces armées populaires en 1979. Obiang Nguema est ainsi associé à la dictature sanglante de Macías Nguema[4].
Le 3 août 1979, dans le cadre d'un coup d'État, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo renverse Francisco Macías Nguema, à qui il reproche ses violations « systématiques » des droits de l'homme[2]. Il prend le pouvoir comme président du Conseil militaire suprême, avant de devenir président de la république en 1982.
La proclamation des résultats du référendum constitutionnel de 1982 annonce une majorité de 95,4 % de « oui ». Teodoro Obiang Nguema Mbasogo est ensuite élu président de la république : en 1989 (99 % des voix), 1996 (97,8 %), 2002 (97,1 %), 2009 (95,8 %), 2016 (93,5 %) et 2022 (97,0 %)[5].
En 1987, il fonde le Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE) en tant que parti unique ; celui-ci est considéré comme une formation attrape-tout. Le multipartisme est instauré en 1992, mais le PDGE demeure le parti dominant.
Il vend en 1988 le droit à des entreprises étrangères de jeter leurs déchets sur l'île d'Annobón[6].
En 2004, un opposant équato-guinéen en exil, Severo Moto Nsá (en), accuse Obiang Nguema de cannibalisme, et plus particulièrement de manger ses opposants[6],[4].
Il est président de l'Union africaine (UA) entre et [7].
En 2021, il fait déplacer l'ambassade de Guinée équatoriale en Israël à Jérusalem, conformément au souhait du gouvernement israélien, bien que le statut de la ville soit controversé[8].
L'élection présidentielle prévue pour est avancée au pour la regrouper avec les élections municipales et législatives, prévues ce jour-là. Ce regroupement est justifié par le souhait de faire des économies budgétaires[9]. Le lendemain, sa candidature est annoncée par son fils Teodorín[10]. À 80 ans, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo remporte facilement l'élection, et son parti obtient l'intégralité des sièges renouvelables à la Chambre des députés et au Sénat[11].
Au pouvoir depuis plus de 45 ans, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo est à ce jour l'un des plus âgés des chefs d'État, ainsi que le plus ancien président en exercice au monde[2],[12].
Le , Teodoro Obiang Nguema Mbasogo et le président de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, indiquent avoir échangé au sujet de la réforme du franc CFA dans l’UEMOA. Obiang Nguema déclare souhaiter voir la même réforme monétaire s'effectuer pour la CEMAC, jugeant le franc CFA « obsolète »[13].
Teodoro Obiang Nguema reproche aux pays industrialisés d'être responsables du retard de l'Afrique et des changements climatiques. Devant l'Assemblée générale des Nations unies, il se prononce pour que les pays industrialisés soient tenus responsables des dommages et des préjudices découlant des effets du changement climatique[14].
La richesse du président Obiang et de sa famille semble provenir pour une bonne part du trafic international de drogue. En , l'International Narcotics Board plaça la Guinée équatoriale parmi les neuf narco-États africains. La Dépêche internationale des drogues, publié par l'Observatoire géopolitique des drogues de Paris, écrit en août de la même année : « Depuis 1988, plus d'une dizaine de diplomates ou membres de la famille présidentielle ont été arrêtés à cause du trafic des drogues dans différents pays. »
Plusieurs ministres équato-guinéens ont affirmé que le régime Obiang les encourageait à transporter de la drogue dans leurs bagages grâce à leur immunité diplomatique pour ne pas être arrêtés[6].
Des journalistes du Los Angeles Times ont découvert des preuves que de grandes compagnies pétrolières américaines paient des revenus directement sur un compte détenu, sous le contrôle du président, à la Riggs Bank, basée à Washington (le solde était de 300 millions de dollars américains)[15]. Le magazine Forbes assure qu'il est l'un des chefs d'État les plus riches du monde, avec une fortune estimée à 600 millions de dollars[16]. Des sources officielles l'ont accusé de considérer les biens de l'État comme sa propriété personnelle[16].
Le , le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire contre Téodoro Obiang, Denis Sassou Nguesso, Omar Bongo, Blaise Compaoré et José Eduardo dos Santos et leur entourage, accusés par trois associations françaises (Survie, Sherpa et la Fédération des Congolais de la Diaspora) de « recel de détournement de fonds publics ». En , le journal français Le Monde révélait les conclusions de l'enquête de police classée sans suite pour « infraction insuffisamment caractérisée » en . Le chef de l'État équato-guinéen et sa famille possèdent, en région parisienne, plusieurs biens mal acquis supposés, dont au moins une propriété au nom de Teodoro Obiang Nguema et « onze véhicules (dont deux Bugatti Veyron, une Ferrari Enzo, une Maserati MC12 et une Ferrari 599 GTO) au nom du fils du président, Teodorín Nguema Obiang, pour un montant estimé de plus de 5,7 millions d'euros, acquittés par des virements de sociétés intermédiaires[17],[18].
Le , pour demander la restitution de ces biens mal acquis supposés, Transparency International France, l'association Sherpa et un citoyen gabonais ont déposé une nouvelle plainte assortie d'une constitution de partie civile visant Teodoro Obiang, Omar Bongo et Denis Sassou Nguesso ainsi que leurs entourages pour « recel de détournement de fonds publics[19] ». Le , la juge Françoise Desset, du pôle financier de Paris, juge recevable cette plainte[20], décision à laquelle le parquet a fait appel[21]. Le , la cour d'appel de Paris a donné raison au ministère public et jugé la plainte de Transparency International irrecevable. À la suite du pourvoi en cassation de l'association[22], la Cour de cassation a décidé le que la plainte de Transparency International était recevable, permettant désormais à un juge d'instruction français d'enquêter. Le , la justice française saisit 200 m3 de biens dans l'hôtel particulier Nguema situé avenue Foch, dans le 16e arrondissement de Paris, une propriété estimée à 100 millions d'euros[23],[6].
En , le parquet anticorruption espagnol a demandé une enquête pour blanchiment sur les comptes et investissements en Espagne du président Teodoro Obiang à la suite d'une plainte déposée en par l'association pour les droits de l'homme en Espagne, au sujet d'un transfert d'environ 19 millions d'euros de la banque américaine Riggs sur le compte d'une banque espagnole aux Baléares, de 2000 à 2003[24].
Dans le cadre de l'enquête sur les biens mal acquis, trois ans de prison, 30 millions d'euros d’amende et la confiscation des biens saisis sont requis en contre son fils et vice-président Teodorín Obiang. Teodorín Obiang est condamné en à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d'euros[25].
En août 2024, s'est tenu à Malabo le procès de Ruslan Obiang Nsue l'un de ses fils, pour vente illégale d'un avion de la compagnie nationale. Une peine de dix-huit ans de prison et une amende de près de 500 millions de Franc CFA est requis lors de ce procès[26].
En 2009, le gouvernement de la Guinée équatoriale propose à l'UNESCO la création d'un prix honorifique baptisé en l'honneur d'Obiang (le prix international UNESCO-Obiang Nguema Mbasogo pour la recherche en sciences de la vie). Il s'agit pour Obiang d'une stratégie afin de blanchir son image internationale en se faisant passer pour un mécène des scientifiques. Cette proposition de prix est critiqué par différentes organisations non gouvernementales consacrées à la défense des droits de l'Homme, qui sont ensuite rejointes par différentes personnalités et responsables politiques. D'abord suspendu en 2010 et 2011[29], il est finalement décerné annuellement depuis 2012[30] mais sous un autre nom (prix UNESCO-Guinée équatoriale pour la recherche en sciences de la vie).
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