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groupe de musique britannique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Spiral Tribe (souvent surnommé Spi), était un sound system tekno originaire de Londres, actif pendant la première moitié des années 1990 et à l'origine du mouvement free party en Europe. Leurs DJ et livers jouaient principalement les sous-genres de la techno suivants : techno, acidcore, breakbeat, trancecore, hardtechno, techno hardcore ou encore, comme son nom l'indique, la tribe.
Les Spiral organisent leur première fête au Royaume-Uni en . Très vite, avec d'autres sound systems techno, ils se rapprochent des travellers, dont ils adoptent le mode de vie nomade. Ils se produisent ainsi dans plusieurs free festivals, événements emblématiques de la culture traveller. Emportant avec eux tout le matériel nécessaire à l'organisation de leurs fêtes. Ils organisent de nombreuses free parties dans divers lieux squattés, essentiellement dans le sud de l'Angleterre.
En , le sound system participe au festival de Castlemorton qui attire de 20 000 à 40 000 personnes, le plus grand événement de ce type à l'époque. À la fin du festival, les membres des Spiral sont arrêtés et inculpés, accusés de « conspiration en vue de créer un trouble à l'ordre public » (« conspiracy to cause public nuisance »). Le procès qui a lieu en 1994 est l'un des plus longs et coûteux de l'histoire britannique, s'étendant sur près de quatre mois. À l'issue du procès, tous les accusés sont acquittés[1].
Les Spiral et le mouvement free party sont alors largement médiatisés, plusieurs journaux demandant qu'une action soit entreprise contre les nuisances causées par les raves illégales. En réponse, le gouvernement britannique adopte en 1994 le Criminal Justice and Public Order Act qui entre autres mesures donne à la police des pouvoirs accrus pour réprimer les rassemblements festifs en plein air. La loi est explicitement dirigée contre la musique techno définie comme « caractérisée par l'émission de rythmes répétitifs » (« wholly or predominantly characterised by the emission of a succession of repetitive beats »)[1].
En 1993, plusieurs membres de la Spiral Tribe gagnent la France. Ils organisent ce qu'ils appellent alors des « raves gratuites » ; on retiendra les teknivals de Beauvais (1993) avec les Nomad Sound System, du Chaos de Montpellier-le-Vieux près de Millau (1994), ou celui de Tarnos (Alien Festival - 10 jours - été 1995, coorganisé avec le teknozine TNT) dans les Landes. L'expression « rave gratuite » est par la suite délaissée car le mot « gratuit » était trop souvent mal interprété et l'intégralité du sens du mot « free » qui, s'il peut faire référence à la gratuité évoque également la liberté mais n'empêche pas qu'une donation (prix libre) permette aux sound systems de continuer à en organiser. Le terme « rave party » est lui aussi abandonné ; désignant les fêtes libres de l'époque, il est désormais souvent repris pour désigner les soirées techno payantes et autorisées. Vers 1995, les expressions « free party » et teknival deviennent la norme pour désigner le type d'événements organisés par la Spiral Tribe et ceux qu'elle a inspiré.
Les Spiral ont ainsi contribué au début des années 1990 à l'émergence de nombreux sound systems français tels que les TNT, Heretik, Psy 4x, Metek, Troubles fête, Tomahawk, Fraktal, Infrabass, Nomads, Foxtanz et OQP Sound System, dont beaucoup ont décidé de les imiter après avoir assisté à l'une de leurs soirées. Ces mêmes sound systems sont devenus les pères fondateurs de la free party en France et pour certains fêtent leurs vingt ans de soirées.
Pendant cette période, le sound system voyage aussi beaucoup à travers l'Europe. Ils ont ainsi participé à l'organisation du premier teknival CzechTek en République tchèque en 1994, événement devenu annuel par la suite. Ils ont également organisé des free parties et teknivals aux Pays-Bas, en Allemagne, Espagne, Italie, répandant sur leur passage leur conception de la free party. Par la suite, une partie de la tribu s'est rendue aux États-Unis pour y organiser free parties et teknivals. Les Spiral se sont séparés vers 1996, certains membres fondant de nouveaux collectifs, d'autres entamant des carrières solos. On sait que certains membres feront un passage au Centre autonome d'expérimentation sociale de Ris-Orangis avec des membres de Facom Unit et U.F.O et y habiteront quelque temps à la fin des années 1990.
En 2004 est sorti un DVD intitulé World Traveller Adventures[2] qui regroupe plusieurs documentaires sur le mouvement free party. Le titre fait référence à l'un des morceaux de l'album des Spiral Forward the Revolution. L'un des documentaires, intitulé 23 Minute Warning (également le titre de l'un de leurs premiers morceaux), retrace l'histoire du collectif à travers des interviews et des images d'archive.
Les idées des Spiral Tribe peuvent être résumées par le slogan « free music for free people ». Cette philosophie dénonce l'industrie musicale et culturelle, prône et applique l'autogestion, l'autonomie, le respect de l'environnement. Elle comprend une critique du capitalisme, une certaine tendance vers l'anarchisme et est proche du mouvement Do It Yourself (DIY) et de la conception des « zones d'autonomie temporaire (ZAT) » théorisées par Hakim Bey.
Sur un plan plus pratique, le concept de sound system a été repris de la communauté immigrée caribéenne. Musicalement, les Spiral ont été influencés par l'acid house, et par le fameux club de Manchester The Haçienda, qui a fait découvrir à toute une génération ce qu'était la musique électronique amplifiée.
La forme de la spirale a donné son nom à la tribu ; on retrouve le motif sur plusieurs flyers et pochettes de disques vinyles produits par les Spiral. D'après l'un des membres, le nom de la tribu lui a été inspiré par un poster affiché dans un bureau où il travaillait, représentant une coquille d'ammonite composée d'une spirale dont tous les points la composant sont interconnectés[2].
Depuis sa création, le groupe se montre obsédé par le nombre 23. On le retrouve ainsi sur de nombreuses pochettes, posters et flyers. Des soirées ont souvent été organisées le vingt-troisième jour du mois. Plusieurs vinyles sont sortis sous le code générique SP23 ; enfin le premier label fondé à Paris pour sortir leurs productions musicales s'appelait Network 23. Ce dernier nom est lui-même présent dans l'un de leurs premiers morceaux dans un sample issu de la série Max Headroom : « this is network 23, the network that means business now transmitting live to the world ».
D'autres personnes célèbres, en particulier dans le monde littéraire, ont attaché de l'importance à ce nombre. C'est ainsi le cas de l'écrivain William S. Burroughs qui le glissait dans toutes ses histoires, et aimait à interpréter toutes les apparitions du nombre dans sa vie quotidienne afin de démontrer qu'elles n'étaient pas dues au hasard. Le nombre 23 est par ailleurs important pour le discordianisme et dans la trilogie Illuminatus de Robert Anton Wilson.
La notion de « membre » de la tribu était très informelle ; très vite au-delà du noyau dur initial de nombreux artistes les ont rejoints, les accompagnant dans leurs périples parfois pour quelques fêtes seulement, d'autres de manière plus durable, le public ayant tendance à considérer comme Spiral tout artiste se produisant dans l'une de leurs free parties.
On peut notamment citer comme membres principaux :
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