Sonnenburg
Camp de concentration De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Sonnenburg (aujourd'hui Słońsk, en Pologne) est un bagne de Prusse-Occidentale où, pendant la Seconde Guerre mondiale, furent incarcérés des résistants et des prisonniers politiques originaires de pays occupés par le Troisième Reich.
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Un couvent fortifié des Chevaliers de Saint Jean, situé en Pologne à quinze kilomètres de la frontière allemande, a donné son nom au village polonais de Słońsk, tout près de la ville frontière de Kostrzyn, l’ex-Küstrin. C'est une région marécageuse, malsaine, assez déserte, où la rivière Warta rejoint le fleuve Odra.
En 1832, l’administration du Royaume de Prusse fait ériger à Sonnenburg une Zuchthaus (maison de travaux forcés), trois bâtiments de briques rouges reliés entre eux. En 1932, le bagne infesté de vermine est fermé pour vétusté.
Après l'incendie du Reichstag en février 1933, les prisons SA de Berlin sont surpeuplées. La Zuchthaus est remise en service.
Du au , Sonnenburg est un camp de concentration de « première génération », appartenant à la SA. Il devient lieu de détention d’opposants politiques, particulièrement des communistes, mais d’autres aussi, comme Hans Litten, Carl von Ossietzky et Erich Mühsam qui dès y font un séjour transformé en enfer par les SA. Sonnenburg acquiert la réputation d’un « enfer de torture » (Folterhölle).
Dès 1934, un ancien détenu, Rudolf Bernstein (1896–1977), dénonce dans un écrit anonyme de trente-deux pages paru à Zurich et Paris l’enfer de Sonnenburg et y décrit les mauvais traitements, tortures, brutalités et sévices sexuels dont sont victimes les détenus[1].
Début 1934, lorsque les camps sont réorganisés, Sonnenburg redevient maison de travaux forcés sous l'autorité de l'administration pénitentiaire classique.
La Zuchthaus reçoit des résistants sous statut Nuit et brouillard, condamnés aux travaux forcés par les tribunaux allemands et des condamnés à mort en attente d'exécution. Ceux-ci sont principalement des Français, des Belges, des Luxembourgeois, mais aussi des Néerlandais et des Norvégiens, mélangés à des détenus de droit commun.
La vermine, le froid, l'humidité, la disette, les conditions de travail et les mauvais traitements provoquent de mortelles épidémies de grippe, de typhus et de tuberculose.
Les gardiens sont des civils, des matons de métier trop vieux pour être mobilisés, des rebuts de conseil de révision, plus une douzaine de mutilés et de gelés du front russe, qui font preuve d'une grande brutalité.
Parmi les bagnards français, on compte des militants de l'ORA, de La Vérité française, de Combat Zone nord et du réseau Alliance.
Fin , les troupes soviétiques approchent de Sonnenburg. Dans la nuit du 30 au 31, 823 détenus sont fusillés par groupes de dix par 20 SS[2]. Le lendemain, à l'arrivée de l'Armée rouge, quatre survivants gisent parmi les cadavres entassés.
Parmi les prisonniers du camp de Sonnenburg morts le se trouvent 29 prisonniers « NN », jugés par le Volksgericht de Leipzig , arrivés dans un convoi le .
Toujours en service sous le régime communiste polonais, la Zuchthaus est ensuite désaffectée. Le cimetière est entretenu. Un petit musée maintient le souvenir. La région a été classée parc naturel.
Le médecin du bagne se suicide dans sa cellule. Le sous-directeur (qui avait sélectionné les hommes à abattre) est exécuté. Le gardien-chef et l'inspecteur de la Sipo chargé du fichier meurent en captivité avant le procès. Le directeur meurt en 1962.
En 1971, les deux officiers de police SS, Wilheim Nickel (mort après 1971) et son supérieur Heintz Richter (mort le à Kiel), chef de la Gestapo de Francfort-sur-l'Oder, sont traduits devant le tribunal de Kiel. Ils étaient venus expressément de Francfort pour perpétrer ce massacre. Le président prononcera la relaxe, prétextant que les deux accusés sont trop âgés pour être jugés et que le témoignage des survivants n'est pas recevable.
Liste des prisonniers du transport du 4 août 1943, venus de Leipzig, certains ayant déjà séjourné dans d'autres camps et ayant été déjà jugés « NN ». Les noms, ordre et lieu de naissance sont indiqués selon le document original allemand.
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