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athlète marocain spécialiste du fond et demi-fond De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Saïd Aouita (en arabe : سعيد عويطة), né le à Kénitra, est un athlète marocain, spécialiste des épreuves de fond et de demi-fond. Le seul athlète de l'histoire à avoir gagné deux médailles olympiques sur 800 mètres et 5000 mètres.
Saïd Aouita | |||||||||||||
Saïd Aouita aux Championnats du monde d'athlétisme en 1987. | |||||||||||||
Informations | |||||||||||||
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Disciplines | 1 500 m au 5 000 m | ||||||||||||
Période d'activité | Années 1980 | ||||||||||||
Nationalité | Marocain | ||||||||||||
Naissance | Kénitra |
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Taille | 1,75 m | ||||||||||||
Masse | 58 kg | ||||||||||||
Records | |||||||||||||
Ancien détenteur des records du monde du 1 500 m, du 2 000 m, du 3 000 m et du 5 000 m. | |||||||||||||
Palmarès | |||||||||||||
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Vainqueur du 5 000 mètres des Jeux olympiques de 1984 et des Championnats du monde de 1987, il a également établi plusieurs records du monde, du 1 500 m au 5 000 m.
Natif de Kénitra, le jeune Saïd et sa famille s'installent à Fès en 1966. Avant de devenir athlète, Saïd voulait être footballeur et évolue dans les équipes de jeunes du club local le MAS. Mais l’adolescent délaisse peu à peu le ballon rond pour se consacrer à la course et est repéré par un certain Aziz Daouda, alors cadre à la Fédération royale marocaine d’athlétisme. En 1978, Aouita est sélectionné pour les Championnats du monde de cross-country de Glasgow, mais pour sa première compétition internationale, il finit à la 34e place. Marqué, il s'entraîne très dur et à partir de 1979, le jeune homme bat tous les records du Maroc sur 800 m, 1 500 m et 5 000 m et parvient à décrocher une bourse étatique pour s'entraîner à Marignane, en France. Il s'illustre notamment en remportant, en 1981, le Cross des As du Figaro ainsi que la médaille d'or du 1 500 m des Universiades d'été, à Bucarest.
En 1983, c'est la révélation lors des championnats du monde d'Helsinki où il décroche la médaille de bronze sur 1 500 m derrière le Britannique Steve Cram et l'Américain Steve Scott[1]. Il confirme en remportant la même année les Jeux méditerranéens à Casablanca sur 800 m et 1 500 m, puis les Championnats d'Afrique en 1984. La même année, il crée la sensation aux Jeux olympiques de Los Angeles en remportant la médaille d'or du 5 000 m, une distance où il manquait pourtant d'expérience, en établissant un nouveau record olympique en 13 min 5 s 59[2].
Il a réussi à battre en l’espace d'un mois les records du monde du 1 500 m et du 5 000 m en 1985 et fut le premier homme à descendre sous la barre des treize minutes avec 12 min 58 s 39 dans la discipline du 5 000 m. Il a aligné 44 victoires consécutives sur 9 distances entre juillet 1985 et septembre 1987 avant de lâcher sur une distance technique qui n'est pas la sienne (3 000 m steeple) aux Jeux méditerranéens de 1987 où il a remporté le 1 500 m et le 5 000 m.
Aux Jeux olympiques de 1988 à Séoul, il est la grande attraction des épreuves d'athlétisme au même titre que Carl Lewis, car il est inscrit sur 800 m, 1 500 m et 5 000 m dont les 2 dernières finales le même jour ! Mais blessé aux ischios-jambiers, il ne s'aligne finalement que sur 800 m où il décroche la médaille de bronze au prix d'une élongation au mollet et doit renoncer aux 2 autres épreuves. Avant cela, il avait aligné également une vingtaine de victoires consécutives sur des distances allant du 800 m au 5 000 m. L'année d'après, il se ressaisit en battant le record du monde du 3 000 mètres, le au meeting de Cologne [3], et remporte les Championnats du monde en salle sur cette même distance.
Il compte une série de 115 victoires sur 119 courses disputées entre septembre 1983 et septembre 1990. Son point fort était son époustouflante accélération et sa pointe de vitesse incroyable notamment son finish (dernière ligne droite), sans oublier sa capacité de récupération et son endurance phénoménale qui lui ont permis d'être le coureur le plus complet (polyvalent) de l'histoire du demi-fond mondial.
Il est le seul athlète au monde à avoir pu détenir les records du monde de 5 distances de demi-fond sans oublier qu'il reste le seul coureur au monde à avoir couru le 800 m en moins de 1 min 44, le 1 500 m en moins de 3 min 30, le Mile en moins de 3 min 47, le 3 000 m en moins de 7 min 30, le 5 000 m en moins de 13 min et le 10 000 m en moins de 27 min 30, ce qui lui a valu le surnom de "décathlonien du demi-fond" qui lui a été attribué par le quotidien français L'Équipe.
Il a occupé le poste de Directeur Technique National de l'athlétisme marocain en 1993, puis a été DTN au Qatar. Il a aussi été entraîneur des coureurs australiens pour le compte de l’Institut australien des sports (AIS) en 2002. Depuis plusieurs années, il travaille comme consultant sur la chaîne qatarie Al Jazeera Sport.
Le , il est renommé directeur technique de l'athlétisme marocain afin de reprendre en main les athlètes du Royaume qui avaient effectué une piètre prestation aux jeux olympiques de Pékin en 2008. Il sera démis, dans des circonstances controversées, de ses fonctions le . À son arrivée, il essayera de mettre un peu d'ordre dans les programmes d'entraînement des athlètes et certaines baronnies qui s'étaient implantées aux centre d'Ifrane, notamment. Au cours de ce mandat, il se fera également remarquer en demandant au président de la FRMA (Fédération royale marocaine d'athlétisme), Abdeslam Ahizoun, d’intervenir pour améliorer les conditions alimentaires et d’hébergement des athlètes lors de leurs sessions de concentration. « Je ne comprends pas comment on pourrait espérer avoir des champions de haut rang alors que nos athlètes se plaignent encore de la bouffe qu’on leur sert et des chambres où ils doivent se reposer », avait-il déclaré à la presse. En vain. Il a également voulu éradiquer le problème du dopage chez les athlètes. Sur ce plan, il avait affirmé en 2005, selon « Reuters », que « tant que l'athlétisme ne sera pas redevenu propre, je ne veux pas que mes enfants fassent de l'athlétisme au haut niveau ». L'ancienne gloire n'aura jamais eu le moindre soutien officiel pour mener à bien sa réforme. Aouita sera avec d'autres cadres marocains à l'expertise internationale avérée comme Samsam Akka, Aziz Daouda et Mustapha Aouchar, le 4e directeur technique à avoir été limogé. Et tout cela sans que les hauts responsables de la FRMA ne se remettent eux-mêmes en cause. L'histoire retiendra que la débâcle marocaine aux mondiaux de Berlin en 2009, avec aucune médaille et un cas de dopage au Clenbutérol, lui aura donné raison.
Depuis lors, il a lancé sa marque de vêtements de sport et exerce comme consultant aux Émirats arabes unis, où il a été nommé DTN en 2016.
Au Maroc, un train navette rapide entre Casablanca et Kénitra porte son nom : l’Aouita.
La marque de montre Swatch lui a consacré une édition spéciale SEZ101 qui porte son nom .
La république d'Azerbaïdjan lui a consacré un timbre postal portant son nom à la suite de sa victoire aux JO de Los Angeles.
Année | Compétition | Lieu | Résultat | Épreuve |
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1981 | Universiade | Bucarest | 1er | 1 500 m |
1983 | Championnats du monde | Helsinki | 3e | 1 500 m |
Jeux méditerranéens | Casablanca | 1er | 800 m | |
1er | 1 500 m | |||
1984 | Championnats d'Afrique | Rabat | 1er | 1 500 m |
Jeux olympiques | Los Angeles | 1er | 5 000 m | |
1986 | Finale du Grand Prix | Rome | 1er | 1 500 m |
1987 | Championnats du monde | Rome | 1er | 5 000 m |
Jeux méditerranéens | Lattaquié | 1er | 1 500 m | |
1er | 5 000 m | |||
2e | 3 000 m steeple | |||
1988 | Jeux olympiques | Séoul | 3e | 800 m |
Finale du Grand Prix | Berlin | 1er | 1 500 m | |
1989 | Championnats du monde en salle | Budapest | 1er | 3 000 m |
Finale du Grand Prix | Monaco | 1er | 1 500 m | |
1991 | Championnats du monde | Tokyo | 11e | 1 500 m |
Après avoir vécu gloire et fortune, Aouita mène aujourd'hui une vie pleine d'embûches. Le divorce et le travail précaire qu'il occupe aux Etats Unis font de lui un homme vivant dans la solitude totale. Son salaire ajouté à l'aide de quelques amis, suffisent à peine à lui assurer le minimum nécessaire pour subsister. D'ailleurs, Aouita n'a pas assisté aux obsèques de son père, en 2023, à Casablanca.
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