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écrivain américain de science-fiction (1907-1988) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Robert Anson Heinlein [ˈɹɑbəɹt ˈænsən ˈhaɪnlaɪn][alpha 1],[1],[2], né le à Butler dans le Missouri et mort le à Carmel-by-the-Sea en Californie, est un écrivain américain de science-fiction.
Nom de naissance | Robert Anson Heinlein |
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Alias |
Anson McDonald Lyle Monroe John Riverside Caleb Saunders Simon York |
Naissance |
Butler, Missouri, États-Unis |
Décès |
Carmel, Californie, États-Unis |
Activité principale | |
Distinctions |
Langue d’écriture | Anglais américain |
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Genres |
Œuvres principales
Parfois surnommé le « doyen des écrivains de science-fiction[3] », il a écrit des ouvrages, parfois controversés, qui continuent d'influencer le genre de la science-fiction et plus généralement la culture moderne.
À la fin des années 1940, Heinlein devient l'un des premiers écrivains de science-fiction américains à sortir du pulp pour être publié dans des magazines grand public[3] tels que The Saturday Evening Post. Ses écrits furent des succès d'édition pendant de nombreuses décennies. À ce titre, il fait partie, avec Isaac Asimov et Arthur C. Clarke, des « Trois Grands » (Big Three) auteurs de science-fiction de langue anglaise[4],[5].
Parmi ses œuvres les plus remarquables on peut citer Étoiles, garde-à-vous ! (Starship Troopers, 1959)[alpha 2], En terre étrangère (Stranger in a Strange Land, 1961)[6] et Révolte sur la Lune (The Moon Is a Harsh Mistress, 1966)[7].
Né dans une petite ville du Missouri, au cœur de l'Amérique rurale du début du XXe siècle, Robert Heinlein grandit au sein « du plus bigot des fondamentalismes[réf. souhaitée] de la Bible Belt » (expression dont il se sert lui-même[8]). Il s'en échappe intellectuellement dès 13 ans, âge auquel il lit Charles Darwin et devient essentiellement athée, cette conviction étant visible dans son œuvre.
Ses ancêtres à la sixième génération étaient d'origine allemande ; selon une tradition familiale, les Heinlein auraient participé à toutes les guerres des États-Unis depuis la guerre d'indépendance[9]. Lui-même a eu une formation dans la marine et a cessé ses activités littéraires pendant qu'il participait à l'effort de guerre.
Après sa scolarité au lycée de Kansas City, où il a pour camarade Sally Rand et peut suivre des cours de Will Durant, il entre à l'Académie navale d'Annapolis, dont il sort diplômé en 1929. Il sert ensuite dans la Marine, d'abord à bord du porte-avions USS Lexington (CV-2), sous les ordres d'Ernest J. King, puis à bord du destroyer USS Roper (en) de la classe Wickes ; il atteint le grade de lieutenant, avant de devoir quitter l'armée à la suite d'une tuberculose en 1934 pour laquelle il est déclaré «totalement et définitivement inapte»[2],[10]. Sa carrière militaire a une influence sur son œuvre.
Après son service, il étudie la physique pendant quelques semaines à l'université de Californie à Los Angeles (UCLA), puis exerce différentes professions (agent immobilier, propriétaire d'une mine d'argent, etc.) et se lance dans la politique en Californie dans le mouvement socialiste « End Poverty in California » (EPIC) d'Upton Sinclair, sans succès électoral.
Heinlein publie sa première nouvelle de science-fiction, Ligne de vie (Life Line) en [11]. Il raconte[alpha 3] que cette nouvelle avait été originellement écrite pour un concours doté d'un prix de cinquante dollars mais, la jugeant très bonne, il décide de la faire publier et John W. Campbell le rétribue de soixante-dix dollars pour sa parution dans le magazine Astounding Science Fiction[alpha 4].
Pendant les deux années qui suivent, il publie plusieurs nouvelles et en assure la cohérence en les inscrivant dans une « Histoire du futur » qu'il élabore pour décrire l'histoire de l'humanité de 1950 à 2600. La trame en est publiée pour la première fois dans le numéro de de la revue Astounding Science Fiction. La nouvelle Solution non satisfaisante est également publiée dans le même numéro de d'Astounding Science Fiction[12]. Dans ce texte, Heinlein est l'un des premiers à aborder les conséquences géopolitiques des armes nucléaires, sujet qui l'obsède le reste de sa vie[alpha 5].
À l'entrée en guerre des États-Unis, Heinlein cesse toute activité littéraire et travaille comme ingénieur civil dans un laboratoire de la marine. Il y fait entrer Isaac Asimov et L. Sprague de Camp. Après la guerre, il a une brève période de militantisme actif en faveur d'un contrôle supranational des armes nucléaires, puis ne vit plus que de sa plume.
Plusieurs ouvrages posthumes ont été publiés : Grumbles From the Grave (1989, recueil de correspondance) Take Back Your Government (1992, d'après un manuel inédit de 1946), Tramp Royale (1992, journal d'un voyage autour du monde de 1954) et For Us The Living (2003, manuscrit « retrouvé » d'un premier roman de v. 1938). En 2006 est paru Variable Star, roman composé par Spider Robinson à partir d'un synopsis des années 1950, et curieusement cosigné par Spider Robinson et Robert Heinlein.
Robert Heinlein a été marié trois fois[2] : à Elinor Leah Curry (1929), à Leslyn McDonald (1932-1946) et à Virginia Gerstensfeld (1947-1988). Il n'a pas eu d'enfant.
Le cas de Virginia (« Ginny ») est particulier. D'abord une amie, elle resta la femme de Heinlein jusqu'à la mort de ce dernier. Il n'y a pas de doute qu'elle servit de modèle pour les héroïnes déterminées et indépendantes de Heinlein[14],[15]. Chimiste, athlète accomplie, elle s'est occupée du test de fusées et avait dans la marine un grade supérieur à celui de son mari[16]. Elle est morte en 2003, à 86 ans. Avec son mari, elle avait construit une « maison de l'avenir », dotée de toutes les innovations[13],[17]. Asimov la rend aussi responsable du glissement de Heinlein vers la droite politique (les époux ont soutenu Barry Goldwater)[réf. souhaitée].
Grand voyageur, Heinlein fit plusieurs fois le tour du monde et visita plus de quatre-vingts pays sur les cinq continents, y compris l’URSS et la Chine communiste pendant la guerre froide.
Dans les années 1960, il est l'un des signataires d'un appel en faveur de la bombe atomique, sujet qui divisait alors la science-fiction américaine et qui lui vaut des critiques pour son « ambiguïté idéologique »[10].
Dans les années 1980, il a été l'un des piliers du « Conseil citoyen sur la politique spatiale[18]» à l'origine de l’Initiative de défense stratégique du président Ronald Reagan.
Robert Heinlein a publié 32 romans, 59 nouvelles et 16 recueils.
L’Histoire du futur est un cycle de nouvelles et de romans rédigés par Heinlein principalement au début de sa carrière, entre 1939 et 1941 puis entre 1945 et 1950. Il y décrit un futur possible de l’humanité entre le milieu du XXe siècle et le début du XXIIIe siècle en traitant principalement de la conquête spatiale dont il tente d'échafauder un déroulement « réaliste »[19].
La liste suivante recense les nouvelles et récits traduits en français s'inscrivant dans l’Histoire du futur, regroupés suivant leur dernière édition :
L’œuvre littéraire de Robert Heinlein a fait l'objet de nombreuses adaptations à l'écran.
En , il participe à la création du film Destination… Lune !, réalisé par Irving Pichel et inspiré de la nouvelle Rocket Ship Galileo (en) publiée par Heinlein en 1947. Ce film exerça une influence profonde sur le cinéma de science-fiction par son accent sur le réalisme, notamment s'agissant des scènes de chute libre. Les effets spéciaux valurent un Oscar à Lee Zavitz.
De même, la série radio et télévisée Tom Corbett, Space Cadet, adaptée de son roman La Patrouille de l'espace publié en , constitue l'un des premiers étalons du genre.
La bibliothèque de l'université de Californie à Santa Cruz conserve les Robert A. and Virginia G. Heinlein papers, un fonds documentaire regroupant les archives professionnelles et personnelles de l'auteur, notamment des manuscrits de ses œuvres, des articles, des correspondances, des critiques de livres, des programmes télévisés et radiophoniques, des documents juridiques et financiers ou encore des illustrations et des photographies[22],[23],[24]. L'ensemble des 112 références disponibles contient près de 106 000 pages (sur 200 000 à terme)[réf. souhaitée].
Dans son roman Révolte sur la Lune, Robert Heinlein mentionne l'adage connu sous son acronyme « TANSTAAFL » pour « There Ain't No Such Thing As A Free Lunch ». Cet adage, utilisé par certains économistes dès les années 1940 sous la forme plus grammaticale « There Is No… », signifie qu'on n'a rien sans rien. Une traduction littérale dans le style populaire de l'expression originale serait : « Y'a pas de repas gratuit ».
La première traduction française de Révolte sur la Lune utilisait l'acronyme « URGESAT » (« Un repas gratuit est supérieur à tout »), ce qui est un contre-sens ; l'édition révisée utilise le terme « URGCNEP » (« Un repas gratuit, ça n'existe pas[25]) ».
Robert Heinlein reçoit quatre fois le prix Hugo du meilleur roman et, à titre posthume, trois prix Retro Hugo. Il reçoit également le premier prix Damon-Knight Memorial Grand Master.
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