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affluent de la baie James (Québec, Canada) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La rivière Rupert est un affluent de la rive est de la baie James, coulant vers l'ouest dans la municipalité de Eeyou Istchee Baie-James, dans la région administrative du Nord-du-Québec, au Québec, au Canada. Elle est l'une des dix plus grandes rivières du Québec. Le village cri de Waskaganish se trouve à l'embouchure de la rivière.
Rivière Rupert | |
Les rapides Kaumwakweyuch. | |
Caractéristiques | |
---|---|
Longueur | 763 km |
Bassin | 43 253 km2 [1] |
Bassin collecteur | Baie James |
Débit moyen | 885 m3/s |
Régime | Nivo-pluvial |
Cours | |
Source | Lac Mistassini |
· Localisation | Eeyou Istchee Baie-James |
· Altitude | 372 m |
· Coordonnées | 50° 57′ N, 73° 42′ O |
Embouchure | Baie James |
· Localisation | Waskaganish |
· Altitude | 0 m |
· Coordonnées | 51° 29′ 00″ N, 78° 46′ 00″ O |
Géographie | |
Principaux affluents | |
· Rive gauche | (à partir de l'embouchure) Ruisseau Kaupuschun, ruisseau Chikaskutakanich, ruisseau Gaulier, ruisseau Nastimistech, ruisseau Kaipeyach, ruisseau Tordu, ruisseau Wapamiskushish, ruisseau Kaumwakweyuch, décharge du lac Mézières, décharge du Lac du Détour, ruisseau Kawaiskamichisi, rivière à la Marte (rivière Rupert), décharge d'un ensemble de lacs non identifiés, décharge d'un ensemble de lacs non identifiés, rivière Natastan, rivière De Maurès. |
· Rive droite | (à partir de l'embouchure) Ruisseau Waskhjkanu, Ruisseau Kamituskack, Ruisseau Matawau, rivière Niyeutachun Kauchipischeyach, ruisseau Kaneusteko, ruisseau Kaneusteko Takutachun, ruisseau Papimichunich Kamachisteweyach, ruisseau Papimichun Takutachun, ruisseau Kapapimichun Takutachun, ruisseau Puysh (via le Bras Sipastikw), ruisseau Itahunan (via le Bras Sipastikw), ruisseau Kapisiyatiwakamiuch, rivière Jolliet, rivière Nemiscau (via le lac Nemiscau), ruisseau Kawasachuck, ruisseau Kamituskach, rivière Lemare, décharge du lac Kawaskekamach, ruisseau Kayechischekaw, rivière Shipastouk. |
Pays traversés | Canada |
Province | Québec |
Région | Nord-du-Québec, Jamésie |
Municipalité | Eeyou Istchee Baie-James |
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Elle prend sa source dans le lac Mistassini et se déverse 556 km plus à l'ouest dans la baie de Rupert, qui fait partie de la baie James. Le bassin de drainage de la rivière Rupert couvre une superficie de 43 400 km2 et le débit moyen de la Rupert est environ 900 m3/s. Elle est composée de plusieurs rapides puissants, dont les Rapides Kaumwakweyuch (communément appelés les Rapides d'avoine) près du Pont de la rivière Rupert situé au km 257 de la Route de la Baie-James.
(à partir de l'embouchure)
La rivière Natastan constitue un chenal de 110,3 km se détachant de la partie supérieure de la rivière Rupert, coulant en parallèle (du côté sud) à cette dernière ; en fin de cours, la rivière Natastan rejoint la rivière Rupert dans un segment de rivière en aval du lac La Bardelière. Ainsi, quatre grandes îles sont formées entre le cours de la rivière Rupert et celui de la rivière Natastan : l'île de l'Est, l'île du Sud-Est, l'île du Nord-Ouest et l'île de l'Ouest.
(à partir de l'aval)
(à partir de l'amont)
À partir de l'embouchure du lac Mistassini (soit la baie Radisson qui est formée par la presqu'île Louis-Jolliet), le cours de la rivière Rupert descend sur 556 km selon les segments suivants :
Cours supérieur de la rivière Rupert (démarquant l'Île Peuvereau et l'île de l'Est) (segment de 120,7 km)
Cours supérieur de la rivière Rupert (démarquant le nord de l'Île du Sud-Est et l'île du Nord-Ouest) (segment de 122,4 km)
Cours intermédiaire de la rivière Rupert (en aval du Lac Mesgouez) (segment de 61,7 km)
Cours intermédiaire de la rivière Rupert (en aval de la rivière à la Marte) (segment de 95,8 km)
Cours inférieur de la rivière Rupert (segment de 155,4 km)
En 1663, le gouverneur Pierre du Bois d'Avaugour nomma Guillaume Couture, coureur des bois et interprète, à titre de commandant d'une expédition qui avait pour but de découvrir l'emplacement de la mer du Nord. Il était accompagné de deux Français (Pierre Duquet et Jean Langlois) et de plusieurs Amérindiens qui prendront place dans 44 canots. Couture est le premier européen qui fit la découverte du lac Mistassini au Saguenay. Le groupe poursuivit son exploration et arriva à une rivière « qui se jette dans la mer du nord » (la rivière Rupert). Les guides amérindiens refusèrent d'aller plus loin et l'expédition reprit la route du sud. Cependant, Couture établit des contacts avec les peuples amérindiens du Nord, qu'il trouva beaucoup plus pacifiques que les Iroquois et les Hurons du Sud.
En 1668, une expédition menée par l'explorateur Médard Chouart des Groseilliers s'est rendue jusqu'à l'embouchure de la rivière Rupert dans le but de contourner le fleuve Saint-Laurent contrôlé par les Français et ce, en vue de rompre l'emprise des Français dans le domaine de la traite des fourrures. Le cours d'eau fut nommé en l'honneur de l'instigateur de cette expédition, le prince Rupert. Fort Charles fut fondé à l'embouchure de la rivière, et devint plus tard le poste de traite Rupert House, le plus premier poste de traite de la Compagnie de la Baie d'Hudson[3]. À partir de ce moment et jusqu'au début du XXe siècle, la rivière Rupert a toujours joué un rôle vital en permettant d'approvisionner en vivres les commerçants de fourrures des postes de traite situés plus à l'est, à l'intérieur des terres (comme Nemaska et Mistissini) et en facilitant la traite de fourrures.
Dès la décennie 1810, la rivière Rupert devient une voie majeure dans le réseau de la traite des fourrures à l'est de la baie James. Rupert House (aujourd'hui Waskaganish) devient une destination majeure de ce réseau et la rivière Rupert est la voie principale qui permet de rallier l'intérieur des terres. Chaque été, des brigades de canots (ou brigades de fourrure) chargés de fourrures quittent les postes de Waswanipi, Mistissini et Nemaska et remontent la rivière en direction de Rupert House, afin d'y échanger les fourrures qui sont expédiées en Angleterre. Les brigades font ensuite le chemin inverse, chargés de matériel et de denrées pour les postes de traite. Le réseau de la rivière Rupert demeure ainsi en vigueur jusqu'en 1925[4],[5].
Aujourd'hui, la rivière Rupert ne constitue plus un couloir crucial pour la traite des fourrures, mais représente depuis plusieurs années une destination très prisée pour les amateurs de canot-camping et de canot en eaux vives.
Le toponyme « Rivière Rupert » a été officialisé le à la Commission de toponymie du Québec. Cette désignation honore la mémoire du prince Rupert (1619-1682)[6].
Le , les travaux de construction des centrales hydroélectriques Eastmain-1A et Sarcelle ainsi que les ouvrages nécessaires à la dérivation du cours supérieur de la rivière Rupert ont été officiellement lancés lors d'une annonce à laquelle participaient le Premier ministre du Québec, Jean Charest, le président-directeur général d'Hydro-Québec, Thierry Vandal, et le Grand Chef des Cris du Québec, Matthew Muskash. Le projet nécessitera un investissement d'environ 5 milliards de dollars canadiens d'ici 2012.
La dérivation de la rivière Rupert a été autorisée par les gouvernements du Québec et du Canada à la fin de 2006 malgré l'opposition de certains Cris des communautés affectées (Waskaganish (municipalité de village cri), Nemaska (municipalité de village cri) et Chisasibi (municipalité de village cri)) et de plusieurs groupes écologistes du sud du Québec. Les évaluations environnementales du projet de dérivation de la rivière Rupert, menées conjointement par les gouvernements du Québec et du Canada et des représentants du Grand Conseil des Cris du Québec, furent complétées en 2006. Les deux rapports d'évaluation étaient favorables au projet de dérivation.
Le projet hydroélectrique a été rendu possible en 2002 par l'entremise d'un accord historique conclu entre le gouvernement du Québec et le Grand Conseil des Cris, La Paix des Braves. Les deux parties sont convenues d'autoriser la réalisation d'un premier projet hydroélectrique sur la rivière Eastmain, au nord de la rivière Rupert ; la centrale Eastmain-1 entre en service en 2007. Un autre accord signé en avril 2004 a mis fin à tous les litiges qui opposaient les deux parties et a ouvert la voie à la réalisation de l'évaluation environnementale de la dérivation d'environ 50 % du débit total de la rivière Rupert (70 % au point de la dérivation) vers la rivière Eastmain et le Complexe La Grande. Le Grand Chef des Cris du Québec, Matthew Muskash[7], s'est opposé par le passé au projet de dérivation de la rivière Rupert.
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