Remparts de Senlis
rempart de ville à Senlis (Oise) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Cet article présente l'enceinte gallo-romaine et les remparts médiévaux de Senlis (Oise), chef-lieu d'arrondissement dans l'Oise, en France.
Remparts de Senlis | ||||
Plan de Senlis et des remparts médiévaux en 1772, sans les faubourgs. | ||||
Période ou style | Romaine Médiévale |
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Début construction | IIIe siècle castrum gallo-romain |
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Fin construction | fin XVIe siècle derniers aménagements |
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Destination initiale | Fortifications d'agglomération | |||
Propriétaire actuel | Ville de Senlis Propriété privée |
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Protection | Inscrit MH (1930, → 1999) | |||
Coordonnées | 49° 12′ 29″ nord, 2° 35′ 15″ est | |||
Pays | France | |||
Région historique | Hauts-de-France | |||
Subdivision administrative | Oise | |||
Localité | Senlis | |||
Géolocalisation sur la carte : Oise
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Géolocalisation sur la carte : France
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Site web | www.ville-senlis.fr | |||
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L'enceinte gallo-romaine de Senlis est l'une des mieux conservées de la Gaule du nord. La date de construction n'a toujours pas pu être déterminée. Il reste certain, comme il a déjà été établi au XIXe siècle, que la construction est postérieure au passage des hordes germaniques de 275-276, et postérieure à l'an 278. Mais elle a pu avoir lieu pendant toute la période allant jusqu'au début du IVe siècle. Par analogie d'avec les résultats de recherches menées sur les enceintes romaines d'autres villes européennes, l'on sait que l'enceinte de Senlis a pu se construire dans deux bonnes années, y compris la totalité des tours. Une deuxième campagne de construction est intervenue à partir de l'an 500, portant sur le rehaussement des tours par des salles. Le démantèlement a commencé en 1170 lors de la construction de Saint-Frambourg, soit avant la construction de l'enceinte médiévale[1].
Le castrum, dans le sens de bourg fortifié et non de château ou castel, a été implanté au point le plus élevé de la butte-témoin sur laquelle est bâti Senlis. La disposition de la muraille ne répond à aucun critère précis ; elle est fonction de la morphologie du terrain. Ainsi s'explique la forme en cercle déformé ou ove. Pourtant, le chemin de ronde était parfaitement horizontal, ce qui n'est pas fortuit : Pour y parvenir, le mur devait être plus élevé au sud, de 4 m environ. Au pied des sections les plus hautes, où le mur atteint les 7 à 8 m, le fossé était d'autant moins large. Au nord, il atteignait la largeur maximale avec 39 m. L'épaisseur du mur varie entre 2,3 et 4 m selon les endroits ; elle est de 3,25 à 3,4 m en moyenne.
Les rues actuelles qui correspondent aux limites extérieures des fossés sont, dans le sens de l'horloge en partant du nord, la rue des Flagearts, la place de la Halle avec ses prolongements, la rue de la Harenguerie, la rue aux Fromages, la rue du Puits-Tiphaine et la rue du Chat-Haret. En dépit de la survivance d'une bonne partie de l'enceinte, les archéologues ont calculé de différentes superficies pour la cité fortifiée, et sont parvenus à des circonférences différentes de la muraille. Marc Durand, pendant longtemps archéologue municipal de la ville de Senlis et dernier scientifique à s'être consacré à l'exploration de l'enceinte gallo-romaine, est arrivé à une superficie de 6,38 ha et une circonférence de 943 m. Adrien Blanchet[2] a calculé une superficie de 8,55 ha et une circonférence de 840 m[3].
La cité de Senlis ne disposait que de deux portes ouvertes à la circulation : la porte de Paris ou de Beauvais, située sur la rue vieille de Paris, au sud ; et la porte Bellon ou de Rheims, située sur la rue du chancelier Guérin, au sud de l'ancien évêché. (Des traces en sont toujours visibles sur le mur extérieur de ce dernier, désignées par une plaque.) Chacune de ces deux portes était flanquée de deux tours. Outre les portes, il y avait jusqu'à quatre poternes, dont la datation reste incertaine ; elles peuvent en partie dater du Moyen Âge seulement. La première se situait à l'ancienne entrée principale du prieuré Saint-Maurice, place Saint-Maurice, à l'emplacement exact de l'actuel portail. Eugène Müller l'a appelée poterne Aiguillère, nom que porte également une poterne de l'enceinte de Philippe-Auguste. Une seconde poterne était située dans le parc de l'ancien château royal. Elle a été bouchée pour moitié à une date incertaine, puis entièrement, vers la fin du XIXe ou le début du XXe siècle. La poterne de la Bancloque n'a été découverte qu'en 2005 lors de fouilles à la suite d'un affaissement de terrain, à l'ouest de la place de la Halle. La quatrième poterne correspond à la « fausse Porte » actuelle, rue de la Treille. Toutefois, cette porte n'est pas la poterne antique, qui a été élargie : les vestiges de l'ancienne voussure de l'étroite porte restent présents dans l'intrados, en sortant de la cité à gauche. En ce qui concerne la « fausse porte Saint-Rieul » dans la rue de Villevert (nommé ainsi par distinction avec la porte du même nom dans l'enceinte de Philippe Auguste), sa datation pose problème, mais il est quasiment certain qu'elle ne soit que médiévale[4]. La porte Bellon a survécu le plus longtemps, elle a été démolie en 1805[5]. Des fouilles archéologiques effectuée en 2013 par le Conseil général de l'Oise dans la rue Bellon ont mis au jour un certain nombre de sarcophages et de tombes du haut Moyen Âge dans l'axe de la porte Bellon, ce qui laisse supposer qu'elle était bouchée à cette époque et que seule la porte de Paris permettait d'entrer dans le castrum aux murs rehaussés à la même époque.
Les différents auteurs ayant écrit sur l'enceinte gallo-romaine de Senlis ne citent pas tous le même nombre de tours. En effet, deux tours ne figurent plus sur les cadastres postérieurs à la Révolution, ce qui explique le chiffre de vingt-huit tours souvent cité. D'autre part, l'on peut considérer les tours accompagnant les deux portes de la ville comme faisant partie des portes, ou bien comme tours indépendantes. En comptant l'ensemble des tours, l'on arrive à un nombre de trente. La distance moyenne entre les tours était donc de 31 m, ce qui était une densité exceptionnelle comparée aux autres cités romaines en Europe. Abstraction faite du cas extrême de Barcelone avec une distance moyenne de 17 m seulement, Lugo (Espagne) et Le Mans étaient les uniques villes à présenter une meilleure couverture que Senlis. Des vingt-six tours sans compter celles des portes, subsistaient vingt-deux au XVIIIe siècle, selon le chanoine Afforty, comparé aux quinze tours encore debout au début du deuxième millénaire[6].
Les tours sont carrées vers l'intérieur de la ville et arrondies vers l'extérieur. Elles sont pleines jusqu'au sommet de la muraille, ce qui permet d'affirmer qu'elles ont été construites en même temps. Au départ, toutes les tours étaient identiques. Le roi Clovis Ier a lancé des travaux d'amélioration des fortifications de Senlis vers l'an 500, qui n'étaient probablement pas terminés à sa mort en 511. Les tours ont alors été rehaussées d'un étage, comportant une salle et des ouvertures. Ainsi, 180 à 220 années se sont écoulées entre la construction de la muraille primitive et l'achèvement de cette seconde campagne de construction. La datation de ces étages supérieurs a fait l'objet de controverses scientifiques ; l'on était longtemps persuadé qu'ils étaient quasiment aussi anciens que le mur d'enceinte.
L'appareillage des murs est différent vers l'intérieur et vers l'extérieur de la cité. Aux endroits où la surface de la muraille est encore intacte, l'on n'aperçoit que le parement, qui est fait de petites pierres cubiques. Entre ces deux couches extérieures sans fonction statique, l'on trouve, selon Marc Durand, « un blocage extrêmement compact et dur. C'est un mortier de chaux, appelé aussi opus cæmenticium, comprenant de la caillasse, du sable et des morceaux de tuile pilée ; le liant étant plus important des deux tiers de la charge ». Tous les 1,25 m, un lit de tuiles de 3 cm d'épaisseur est intercalé. Les fondations sont construites à sec[7],[8],[9].
L'enceinte gallo-romaine a été protégée au titre des monuments historiques en plusieurs étapes, à commencer par la poterne dite « la Fausse porte » et les parties des remparts y attenant, inscrites par arrêté du , rectifié par arrêté du [10]. Puis, la tour gallo-romaine derrière l'hôtel de Vermandois a été classée par arrêté du [11]. Dans l'après-guerre, la « tour des Anges » en tant qu'élément de l'ancien évêché avec son oratoire aménagé au XVe siècle a été classée par arrêté du [12]. Avec un intervalle de plus de trente années, l'ensemble des vestiges du mur gallo-romain compris entre la rue Villevert et la rue de la Treille, soit pour l'essentiel le périmètre du parc de l'ancien château royal de Senlis et prieuré Saint-Maurice, ont été classés par arrêté du [13]. Finalement, la majeure partie de l'enceinte gallo-romaine qui n'était pas encore protégée a été inscrite par arrêté du [10].
Le site de l'enceinte gallo-romaine a été pour partie inscrit sur la base du Code de l'environnement (art. L.341-1 à L. 341-22 et art. R.341-1 à R.341-27, issus de la loi du 2 mai 1930 ayant pour objet de réorganiser la protection des monuments naturels et des sites de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque). L'arrêté du porte sur le château royal et ses abords, ainsi que sur la rue de la Treille, où se situe la poterne dite « la Fausse porte »[14]. L'ensemble des remparts gallo-romains se situe au sein du périmètre du secteur sauvegardé de Senlis, instauré par arrêté du [15].
Les trois quarts de la superficie du castrum gallo-romain sont perdus, les constructions du Moyen Âge avec les caves et les carrières souterraines n'en ayant laissé que d'infimes traces. Le dernier quart correspond notamment aux grandes places publiques et quelques jardins privés, qui n'ont été fouillés que très partiellement. L'organisation spatiale de l'Augustomagus antique reste toujours inconnue[16]. Ainsi la muraille demeure le principal vestige de la cité gallo-romaine. Elle est en grande partie englobée dans des propriétés privées, et délimite des terrains limitrophes. Les endroits où on peut l'apercevoir depuis le domaine public sont, à l'intérieur de la cité, le parc de l'ancien château royal et le square Vernet près de la collégiale Saint-Frambourg ; et à l'extérieur de la cité, le jardin du Roy et le jardin derrière l'ancien évêché. Parmi les autres vestiges, on trouve les traces de la porte Bellon ou de Rheims, rue du chancelier Guérin, et les traces de la poterne de la rue de la Treille, dans l'intrados de la « Fausse porte » (voir ci-dessus).
Les quinze tours survivantes de la muraille gallo-romaine sont les suivantes, dans le sens de l'horloge, en commençant au nord[17] :
Des vestiges archéologiques subsistent de la plupart des autres tours. La tour no 13 ou « tour de la déesse de la Raison » a été détruit par une pelleteuse en 1995, accidentellement selon le promoteur immobilier commanditaire des travaux, ce qui parut toutefois peu vraisemblable, et ceci en dépit des affirmations du promoteur de vouloir conserver la tour[18].
La construction des remparts médiévaux a commencé sous le roi Philippe Auguste vers la fin du XIIe siècle. Cette enceinte n'englobait pas l'ensemble de la ville d'alors[19]. Le quartier Saint-Vincent, qui était encore le faubourg Vietel, ne devait d'abord pas été inclus dans le périmètre de la nouvelle enceinte. Son extension jusqu'à l'abbaye Saint-Vincent en 1287 marque la fin de sa construction. Des améliorations sont encore apportées au système défensif de Senlis pendant les siècles qui suivent, puis des adaptations pour répondre au progrès technique des armes à feu, si bien que pratiquement rien ne subsiste de l'enceinte dite de Philippe-Auguste[20].
En 1373, les fossés sont élargis. Jusqu'au début du XVe siècle, les portes de la ville restent au nombre de quatre, dont les portes de Saint-Rieul au nord et la porte de Paris au sud, situées sur le même axe que les portes de l'enceinte gallo-romaine du même nom. Les deux autres portes sont celles de Creil à l'ouest et de Meaux au sud-est. Sous le règne de Louis XI, entre 1465 et 1480, les fortifications sont améliorées avec la reconstruction des portes, le doublement de la muraille et la construction d'éperons, de bastions, de tours crénelées, de fossés plus profonds et de contrescarpes, faisant de Senlis une place forte de premier ordre. Au début du XVIe siècle, les reconstructions reprennent, et de grands ouvrages sont ensuite exécutés à partir de 1544 sous Jean-François de La Rocque de Roberval, dont la bastion de la porte de Meaux. Après les dommages subis pendant les guerres de Religion et notamment pendant le siège de Senlis de , une ultime campagne de construction est entamée, terminée le et apportant six nouveaux éperons et la plate-forme du Montauban.
À partir de 1637, soit moins de quarante ans après les derniers travaux, les remparts sont abandonnés : ils ne sont plus entretenus ni gardés. La ville de Senlis vend ou loue des terrains se rapportant aux fortifications, ainsi que des corps de garde et les maisons sur les portes, notamment à partir du dernier quart du siècle. Vers la fin du XVIIe siècle, des maisons sont apparues sur l'enceinte. Or, le domaine royal s'estime propriétaire des fortifications et considère la ville d'usurpatrice, ce que cette dernière conteste : en effet, Henri IV lui avait confirmé la propriété en remerciement de son soutien. De surcroît, les habitants avaient entretenu et réparé les fortifications à leurs propres frais, de Louis XI jusqu'à François Ier. Ainsi, les litiges s'enchaînent jusqu'à la Révolution. Nonobstant, la ville commence à aplanir les terres au nord-est du rempart en 1733, pour aménager ensuite la promenade du cours Thoré-Montmorency (qui existe toujours), en dehors des fossés[21].
Lors du percement de la rue Royale, l'actuelle rue de la République, à partir de 1753, les brèches dans l'enceinte sont ouvertes : elle a définitivement perdu son importance militaire. Une porte de Compiègne et une porte neuve de Paris, monumentales et purement représentatives, ont encore été construites jusqu'en 1759. Puis, la muraille est successivement décapitée, et les ouvrages tombent en ruines. La démolition systématique commence en 1775, toujours au nord-est entre les portes Saint-Rieul et Bellon. Ces travaux étant trop onéreux pour pouvoir être pris en charge par la ville, des quêtes sont organisées. Le nivellement du rempart Saint-Rieul à côté de l'église est considéré comme une urgence. D'ici, il se poursuit progressivement en direction de la porte Bellon, mais n'est pas mené à terme à la Révolution. Pour les fêtes du , des gradins sont aménagés sur les terres amassées devant la porte de Compiègne, à l'actuel rond-point du cerf. Le fossé est déjà comblé, mais la muraille d'enceinte proprement dite subsiste encore en cet endroit, près de Saint-Rieul. Dans la même année, la municipalité s'inquiète du mauvais état des portes de la ville, représentant un risque de sécurité pour la population[22].
La démolition active des fortifications entre la porte aux Ânes et la porte Bellon devait commencer en 1808, après la promulgation d'une loi en date du , obligeant les villes d'élaborer un rapport sur les projets d'alignement à donner aux rues, places et carrefours. Étant donné le mauvais état des murailles et portes qui s'avèrent moins solides que l'enceinte gallo-romaine, la ville souhaite toujours s'en débarrasser. Les rues deviendraient mieux aérées, des promenades plus vastes et plus agréables pourraient être aménagées, et le centre-ville pourrait être mieux relié aux faubourgs. Or, jusqu'en 1827, pas grande chose n'est entrepris. Les vantaux en bois délabrés des portes de Creil, Bellon et Meaux sont vendus en 1811. Le plan d'alignement décidé par la ville de Senlis est approuvé par ordonnance royale du . Il prévoit notamment la création d'une rue suivant la ligne des remparts au nord : l'actuel boulevard Pasteur et le cours Thoré-Montmorency, qui n'était donc jusqu'alors qu'une promenade. Entre-temps, la ville attend toujours que les fortifications, propriété de la couronne, soient officiellement remises à la ville ; cette dernière ne souhaite apparemment pas renouer avec les litiges des siècles précédents. C'est chose faite avec la charte royale du . La vente des terrains totalisant 2,54 ha est censée rapporter 15 233 francs, devant être employés pour le pavage de la nouvelle rue large de 12 m et la plantation d'arbres[23].
Les riverains acquéreurs de terrains devaient eux-mêmes démolir leur portion du rempart et remplir le fossé sur leur parcelle, et livrer une partie des matériaux récupérés à la ville. Les ventes de terrains et les travaux commencent définitivement en 1828. La démolition des portes fait l'objet d'adjudications spéciales. Ainsi, en moins de dix ans, le démantèlement arrive à son terme avec la démolition de la porte de Compiègne en 1837. Au sud et à l'est, les remparts subsistent : boulevard des Otages, rempart Bellevue, rempart de l'Escalade, mais les portes et toutes les tours sauf une (la tour du jeu d'arc) sont également démolies [24],[25],[26],[27],[28].
Le nombre exact des tours, et en conséquence leur position, ne sont pas connues à quelques exceptions près. Les noms souvent originaux de plusieurs tours ont laissé des traces dans les documents, mais ils ne permettent pas de les localiser[29].
Les portes de la ville dans les remparts médiévaux sont présentées dans le sens de l'horloge, en commençant au nord. Les portes n'ont pas toutes existé en même temps ; le nombre minimal ayant été de quatre. Certaines confusions peuvent résulter de difficultés d'interprétation des documents anciens, utilisant parfois des synonymes pour désigner la même porte, ou ne faisant pas de distinction claire entre une porte (ouverte à la circulation routière) et une poterne (destinée uniquement aux piétons). Aucune porte de l'enceinte médiévale n'a survécu à ce jour, et les uniques représentations iconographiques connues datent d'une époque où la démolition de l'enceinte avait déjà commencée.
Entre 1383 et 1402, les registres municipaux mentionnent quatre portes (Saint-Rieul, de Meaux, de Paris et de Creil). En 1480, sont recensées neuf portes et poternes au total. Ne manquent que la poterne des Tisserands qui existe encore de nos jours, et la porte de Compiègne[30]. En 1544 toutefois, il est dit que la porte aux Ânes était l'une des cinq de la ville[31],[32], ce qui implique qu'au moins l'une des six portes mentionnées avait été bouchée ou réduite à une poterne, au moins provisoirement.
Huit éperons ont été construits sous la direction de Jean-François de La Rocque de Roberval vers le milieu du XVIe siècle et lors d'une dernière campagne de construction, entre 1588 et 1599[54]. Il ne s'agissait pour partie que des mottes de terre, comme ce fut le cas de l'éperon des Dames. Ces ouvrages ont disparu, hormis le bastion de la porte de Meaux. S'y ajoutaient des plates-formes, comme celle du Montauban, qui existe toujours. Les éperons du XVe siècle sont les suivants[29],[55] :
Les vestiges restent de la porte de Meaux ont été inscrits au titre des Monuments historiques par arrêté du [56]. Dans leur ensemble, les remparts médiévaux ont été inscrits au titre des Monuments historiques par deux arrêtés du , un portant sur la tour du Jeu d'arc, et l'autre sur la totalité des remparts[57], et le site a été inscrit par arrêté du [58]. Cette inscription porte plus particulièrement sur les « boulevards et promenades ceinturant la ville sur une longueur d'environ 2 700 mètres », et inclut les propriétés tant publiques que privées. Par ailleurs, la ligne des remparts médiévaux a été retenue pour définir les limites du secteur sauvegardé de Senlis, instauré par arrêté du [15]. Curieusement, les abords extérieurs des remparts n'entrent pas dans le périmètre du secteur sauvegardé, et une mise en valeur des vestiges de l'enceinte médiévale n'a visiblement pas été envisagée.
Les démolitions des fortifications de Senlis ont concerné essentiellement les portes, tours, bastions, éperons et fossés. Les remparts proprement dits subsistent sur la majorité de leur parcours, que ce soit proche de l'état d'origine, en de rares endroits, ou comme vestiges. Ces vestiges sont entièrement accessibles à pied, à vélo et même en voiture, en ce qui concerne le rempart des Otages : il a été transformé en route (boulevard des Otages et boulevard du Montauban). Par contre, les abords extérieurs des remparts sont inaccessibles en public, s'agissant aujourd'hui de jardins privés.
Les vestiges des remparts médiévaux sont présentés dans le sens de l'horloge, en partant du nord.
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