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Liste de prisons du régime syrien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
En Syrie, le régime baasiste utilise de nombreux prisons et lieux de détention pour réprimer la contestation politique, qui se multiplient davantage encore pendant la guerre civile syrienne[1]. On estime à 128 000 le nombre de personnes disparues et détenues par le régime en 2020. Les conditions de détention très dures, privations de soin, de nourriture et d'hygiène, la torture, les violences, humiliations, viols, décès et exécutions extrajudiciaires y sont systématiques.
La Syrie est connue pour l'omniprésence de services de renseignement (ou services de sécurité) nommés les mukhabarats, le nombre important de disparitions forcées et arrestations arbitraires, notamment de dissidents politiques ou personnes soupçonnées de l'être. Le nombre de personnes emprisonnées et portées disparues en Syrie est particulièrement élevé, notamment de détenus d'opinion, et est inconnu. Il existe, dans les différents gouvernorats du pays, des lieux de détentions dirigés par différents services, et dans lesquels transitent les détenus. Une partie de ce réseau, publié en par Human Rights Watch, avec une carte des prisons et noms des dirigeants, est surnommé par l'ONG « archipel de la torture »[2],[3]. Certains de ces lieux de détention sont tristement célèbres, en particulier la prison de Saidnaya, décrite comme un abattoir humain par Amnesty international. Parmi les détenus, les soukhra sont des travailleurs forcés, chargés de nettoyer les prisons, distribuer la nourriture et transporter les cadavres des détenus décédés[4],[5],[6],[7],[8],[9],[10],[11],[2],[12],[13],[14],[15].
Les conditions de détention, décrites comme particulièrement inhumaines et dégradantes, avec une surpopulation aiguë, les privations de nourriture, expositions aux températures extrêmes, d'accès aux soins et à l'hygiène, la pratique systématique de la torture, la violence sexuelle et les viols de masse qui y sont commis, engendrant un nombre de décès important, ajoutés aux exécutions extra-judiciaires, ont fait l'objet de nombreux rapports et condamnations internationales. L'accès à un procès équitable et à une défense sont à peu près inexistants, les « confessions forcées » sous la menace et la torture (y compris faire signer une feuille blanche remplie par la suite, ou « témoigner et se repentir » devant une caméra), sont la règle. Le régime est accusé d'y mener une politique d'extermination constituant un crime contre l'humanité par l'ONU, qui déclare « les hommes, les femmes et les enfants détenus en Syrie par les divers protagonistes du conflit sont arbitrairement tués, gravement torturés et maltraités. Nulle part ailleurs ces violations ne sont plus répandues et systématiques que dans les centres de détention du Gouvernement syrien ».
Plusieurs dirigeants de branches de sécurité et directeurs de centre de détention font l'objet de sanctions internationales, certains sont sous mandat d'arrêt à l'étranger ou recherchés, comme Khaled al-Halabi ; un ancien colonel, Anwar Raslan, a été arrêté en Allemagne en 2019[16],[17],[18],[19],[20],[21],[22],[23],[24],[25],[26],[27],[28],[29],[30],[31],[32],[33],[34].
De 2020 à 2021 se tient le procès de Coblence en Allemagne. C'est le premier procès au monde pour des exactions commises dans des prisons syriennes : deux anciens agents des services de renseignements, Eyad el-Gharib et Anwar Raslan, sont reconnus coupables respectivement de complicité de crime contre l'humanité, et de crimes contre l'humanité, torture, viol et le meurtre de 27 détenus. Sous la direction de Raslan, au sein de la branche d'interrogatoire al-Khatib, plus de 4 000 détenus ont été torturés, 58 sont morts sous la torture, viols et sévices sexuels sont également survenus sous sa supervision. Pendant le procès, des témoignages d'anciens détenus et anciens employés, ainsi que des documents officiels exfiltrés de Syrie font état de l'existence de fosses communes où seraient enterrés des milliers de détenus morts dans les prisons et hôpitaux militaires du régime de la région de Damas, de l'emploi systématique de la torture et de violences sexuelles, qui constituent des crimes contre l'humanité.
En 2020, un ancien médecin et tortionnaire, Alaa Mousa, est également arrêté en Allemagne et mis en examen pour torture et crime contre l'humanité[35],[36],[37],[38],[39],[40],[41].
Des procédures judiciaires sont également en cours en France, en Autriche, aux Pays-Bas, en Suède et en Norvège.[réf. souhaitée]
Sous Hafez el-Assad, il y a environ 17 000 prisonniers politiques[42]. Entre 2011 et 2016, entre 150 000 et 200 000 personnes auraient disparu dans les geôles du régime syrien. Début 2018, le Réseau syrien des droits de l'homme (SNHR) a recensé le nom de 104 029 personnes disparues ou toujours détenues dans les prisons officielles et les centres de détention informels du régime syrien. Début 2020, il estime qu'au moins 215 000 personnes ont été détenues en Syrie depuis le début du conflit, dont près de 90 % par le régime. Le rapporteur des États-Unis auprès de l'ONU estime, en que près de 128 000 personnes sont détenues par le régime syrien, « dont des médecins, des travailleurs humanitaires, des défenseurs des droits de l'homme, des journalistes et d'autres, dont des femmes et des enfants »[43]. Le SNHR estime également à 128 000 le nombre de personnes toujours détenues ou qui ont disparu dans les prisons du régime après une disparition forcée[44].
Entre et , on a pu établir l'identité de 14 751 civils morts dans les prisons du régime[45],[46],[47],[48],[49]. L'ONG Groupe d'action pour la Palestine décompte, en 2019, qu'au moins 548 Palestiniens de Syrie ont été tués sous la torture et que 1 748 d'entre eux sont détenus[50]. Uniquement dans les prisons des moukhabarat, près 14 300 hommes, femmes et enfants sont morts sous la torture entre et , selon le SNHR. En , l'observatoire syrien des droits de l'homme compte 104 000 civils y ayant trouvé la mort depuis le début de la révolution[51].
Les condamnations à mort et exécutions sont fréquentes, le nombre est cependant impossible à établir, les condamnations à la prison ou aux travaux forcés à perpétuité, y compris pour les mineurs, sont également fréquentes[52].
Les libérations et amnisties de prisonniers sont instrumentalisées par le régime. Celui-ci peut, notamment, libérer des détenus de droits communs, criminels ou djihadistes condamnés, mais garder emprisonnés des opposants et militants sans acte d'accusation ni procès, ou emprisonner des civils destinés à servir de monnaie d'échange ou à l'enrichir. Le régime est également accusé de libérer, au compte-goutte, des rescapés de la torture, souvent contre de fortes sommes d'argent, afin de maintenir la terreur (les détenus libérés pouvant témoigner des sévices observés et subis)[53],[54],[55],[56].
Les lieux de détentions sont essentiellement dirigés par les différentes branches des services de renseignement syriens, notamment, la « sécurité d'État » (Amn al-Dawla), la « sécurité politique » (Amn al-Siyasi), la « sécurité militaire » (Amn al-Askari) et les renseignements de l'armée de l'air[1].
Outre les lieux connus de détention, durant le soulèvement révolutionnaire de 2011 puis la guerre civile syrienne, des hôpitaux, des hangars et des écoles sont transformés « en camps de concentration où règnent la torture et la famine organisée »[48],[14].
Gouvernorat | Ville | Ministère | Service | Lieu de détention |
---|---|---|---|---|
Alep | Alep | Ministère de l'intérieur | Direction générale de la sécurité | Sécurité générale, branche d'Alep[57],[3] |
Direction de la sécurité politique | Sécurité politique, branche d'Alep[23] | |||
Division des prisons | Prison centrale d'Alep[58] | |||
Ministère de la défense | Direction de la sécurité militaire | Sécurité militaire, branche 235[3] | ||
Direction de la sécurité militaire | Sécurité militaire, branche d'Alep[57] | |||
Damas | Damas | Ministère de la défense | Services de renseignement de l'armée de l'air | Renseignements de l'armée de l'air, branche de Damas, Bab Touma[59],[57],[3] |
Direction de la sécurité militaire | Sécurité militaire, branche 235, dite branche Palestine[17],[19],[60],[57],[61],[3] | |||
Direction de la sécurité militaire | Sécurité militaire, branche 215[14],[62],[63],[64],[19],[65],[17],[66],[67] | |||
Direction de la sécurité militaire | Quartier général de la sécurité militaire, branche 291[68],[60],[57],[3] | |||
Direction de la sécurité militaire | Sécurité militaire, branche 227 (al-mantaqa)[14],[17],[19],[64],[69],[3],[70] | |||
Direction de la sécurité militaire | Branche 293, direction de la sécurité des officiers ou de l'interrogatoire des officiers[63] | |||
Direction de la sécurité militaire | Branche 294[63] | |||
Direction de la sécurité militaire | Sécurité militaire, branche de Damas, Al Fehar[23] | |||
Direction de la sécurité militaire | Sécurité militaire, branche d'investigation 248[71],[19],[57],[3],[72] | |||
Ministère de l'intérieur | Direction générale de la sécurité | Sécurité d’État, branche d'investigation 285[64],[73],[65],[57],[35],[3] | ||
Direction générale de la sécurité | Sécurité d’État, branche 279[74],[75] | |||
Direction générale de la sécurité | Sécurité d’État, branche 251 ou branche al-Khatib)[75],[57],[76],[77],[35],[3] | |||
Police syrienne | Division criminelle, branche de Damas[23] | |||
Direction de la sécurité politique | Sécurité politique, branche de Damas[17] | |||
Qaboun | Ministère de la défense | Armée syrienne | Quartier général de la police militaire[14] | |
Seidnaya | Ministère de la défense | Armée syrienne | Prison militaire de Saidnaya[78],[14],[79],[80],[62],[17] | |
Mezzeh | Ministère de la défense | Services de renseignement de l'armée de l'air | Centre d'investigation du renseignement de l'armée de l'air de l'aéroport de Mezzeh[14],[81],[17],[57],[82],[3] | |
Armée syrienne | Quartier général des gardes républicains[23] | |||
Armée syrienne | Hôpital militaire 601[83],[18],[14],[82] | |||
Armée syrienne | Prison militaire de Mezzeh | |||
Ministère de l'intérieur | Direction de la sécurité politique | Sécurité politique, branche de Mezzeh[57],[3] | ||
Barzeh | Ministère de la défense | Armée syrienne | Hôpital militaire de Tichrine, 607[14],[19] | |
Kafr Sousa
(ou Kafar Sousse) |
Ministère de la défense | Direction de la sécurité militaire | Sécurité militaire, branche 227[23],[57] | |
Direction de la sécurité militaire | Branche 215[84],[57],[85],[3],[72] | |||
Ministère de l'intérieur | Direction générale de la sécurité |
Sécurité d’État, branche 285 ou branche de Kafr Sousa[23],[86] | ||
Rif Dimachq | Adra | Ministère de l'intérieur | Division des prisons | Prison centrale d'Adra[14],[87] |
Douma | Ministère de l'intérieur | Direction générale de la sécurité | Sécurité d’État, branche de Douma[23] | |
Harasta | Ministère de la défense | Services de renseignement de l'armée de l'air | Renseignements de l'armée de l'air, branche de Harasta[23],[17] | |
Armée syrienne | Hôpital militaire[19],[17] | |||
Ministère de l'intérieur | Division des prisons | Prison centrale d'Harasta[23] | ||
Moadamiyeh | Quatrième division d'élite[88],[89] | |||
Sasa | Ministère de la défense | Direction de la sécurité militaire | Sécurité militaire, branche 220[19] | |
Deraa | Deraa | Ministère de la défense | Direction de la sécurité militaire | Sécurité militaire, branche de Deraa, 245[90],[57],[3] |
Sécurité militaire, branche de Deraa, 265[14] | ||||
Services de renseignement de l'armée de l'air | Renseignements de l'armée de l'air, branche de Deraa[90],[57],[3] | |||
Ministère de l'intérieur | Direction de la sécurité politique | Sécurité politique, branche de Deraa[90],[57],[3] | ||
Direction générale de la sécurité | Sécurité d’État, branche de Deraa[23] | |||
Police syrienne | Division criminelle, branche de Deraa[23] | |||
Izra | Ministère de la défense | Direction de la sécurité militaire | Sécurité militaire, branche d'Izra[23] | |
Armée syrienne | 38ème brigade[23] | |||
Gharaz | Ministère de l'intérieur | Division des prisons | Prison centrale de Gharaz[91] | |
Hama | Hama | Ministère de l'intérieur | Direction générale de la sécurité | Sécurité d’État, branche de Hama[90] |
Division des prisons | Prison centrale de Hama[90],[87] | |||
Ministère de la défense | Services de renseignement de l'armée de l'air | Renseignements de l'armée de l'air, branche de Hama[90] | ||
Services de renseignement de l'armée de l'air | Aéroport militaire de Hama[92],[93] | |||
Direction de la sécurité militaire | Branche 219[63] | |||
Hassaké | Qamichli | Ministère de l'intérieur | Direction générale de la sécurité | Sécurité d’État, branche de Hassaké[94] |
Ministère de la défense | Services de renseignement de l'armée de l'air | Renseignements de l'armée de l'air, branche de Qamichli[95] | ||
Homs | Homs | Ministère de l'intérieur | Division des prisons | Prison centrale de Homs[96] |
Direction générale de la sécurité | Branche 318[90],[57],[3] | |||
Direction de la sécurité politique | Sécurité politique, branche de Homs[90],[3] | |||
Ministère de la défense | Services de renseignement de l'armée de l'air | Renseignements de l'armée de l'air, branche de Homs, Bab Tuma[90],[57],[3] | ||
Direction de la sécurité militaire | Sécurité militaire, branche 261 de Homs[97],[98] | |||
Direction de la sécurité militaire | Sécurité militaire, branche 235[90] | |||
Armée syrienne | Prison militaire de Homs[23] | |||
Tadmor | Ministère de la défense | Direction de la sécurité militaire | Prison militaire de Palmyre[99],[100] | |
Idleb | Idleb | Ministère de la défense | Direction de la sécurité militaire | Sécurité militaire, branche 271[90],[57],[3] |
Ministère de l'intérieur | Division des prisons | Prison centrale d'Idleb[57],[3] | ||
Direction de la sécurité politique | Sécurité politique, branche d'Idleb[57],[3] | |||
Direction générale de la sécurité | Sécurité générale, branche d'Idleb[57],[3] | |||
Jisr al-Choghour | Ministère de l'intérieur | Direction de la sécurité politique | Sécurité politique, branche de Jisr al-Chogour[90] | |
Ministère de la défense | Direction de la sécurité militaire | Sécurité militaire, branche de Jisr al-Chogour[90] | ||
Lattaquié | Lattaquié | Ministère de la défense | Direction de la sécurité militaire | Sécurité militaire, branche de Lattaquié[90],[57],[3] |
Services de renseignement de l'armée de l'air | Renseignements de l'armée de l'air, branche de Lattaquié[57],[3] | |||
Ministère de l'intérieur | Direction de la sécurité politique | Sécurité politique, branche de Lattaquié[23],[57],[3] | ||
Direction générale de la sécurité | Sécurité d’État[90],[1],[3] | |||
Qouneitra | Qouneitra | Services de renseignement | Siège de la Sécurité de Qouneitra[101] | |
Raqqa | Raqqa | Ministère de l'intérieur | Direction générale de la sécurité | Sécurité d'État, branche 335[102],[103],[104] |
Tartous | Banias | Ministère de la défense | Direction de la sécurité militaire | Sécurité militaire, branche de Banias[90] |
Ministère de l'intérieur | Direction de la sécurité politique | Sécurité politique, branche de Banias[23] | ||
Tartous | Ministère de la défense | Direction de la sécurité militaire | Sécurité militaire, branche de Tartous[105] | |
Services de renseignement de l'armée de l'air | Renseignements aériens[90] | |||
Ministère de l'intérieur | Direction de la sécurité politique | Sécurité politique, branche de Tartous[23] | ||
Direction générale de la sécurité | Sécurité d’État, branche de Tartous[90] |
Les services de renseignement syriens sont divisés en 4 branches :
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