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amiral français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Pierre-Alexis Marie Antoine Ronarc'h, né le à Quimper et mort le à Paris (5e)[2], est un amiral français. Il est connu pour, à la tête de la brigade de fusiliers marins, avoir gagné la course à la mer en Belgique en 1914 lors de la Première Guerre mondiale. Après guerre, il sera chef d'état-major de la marine.
Chef d'état-major de la Marine | |
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Naissance | |
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Décès | |
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Caveau des gouverneurs (d) |
Nationalité | |
Formation | |
Activité |
Militaire |
Parentèle |
Pierre-Jean Ronarc'h (neveu par le frère) |
À 15 ans et demi, il est admis à l'École navale. Il est lieutenant de vaisseau à 24 ans et il participe à la campagne de Chine en 1900 en tant qu'officier en second d'un détachement français de 160 marins qui résiste à la révolte des Boxers.
À 42 ans, il est le plus jeune capitaine de vaisseau de la marine française. En , il est promu contre-amiral et est désigné pour commander les fusiliers marins en cours de formation à Lorient. Il dirigera la brigade jusqu'à sa dissolution le . Il est promu vice-amiral, puis chef d'état-major de la marine en 1919.
Après sa constitution, la brigade de fusiliers marins monte à Paris, puis en elle reçoit l'ordre de se transporter en Belgique pour assister l'armée belge assiégée à Anvers par l'armée allemande, puis aide à l'évacuation de la ville :
« Après la bataille de la Marne, les Allemands s'enterrent dans leurs tranchées ; ils y resteront quatre ans jusqu'à l'offensive victorieuse de 1918. Mais dans le Nord, le front n'est pas stabilisé, la guerre de mouvement continue : les Allemands sont à Lille alors que, dans la place forte d'Anvers l'armée belge tient encore ; l'ennemi peut déborder la gauche des lignes alliées, occuper les côtes de la Manche et couper l'Angleterre de la France ; il faut à tout prix l'arrêter, c'est la course à la mer. C'est alors qu'intervient la brigade Ronarc'h, formée pour la plupart de marins qui n'ont de fusiliers que le nom : réservistes du commerce et de la pêche, troupe robuste, disciplinée, habituée au climat marin, solidement encadrée par des officiers et officiers mariniers de l'active et de la réserve. Lancée en enfants perdus, la brigade est envoyée au secours d'Anvers, mais en cours de route, la place tombe et les Belges font retraite vers la mer : les 6 000 hommes de Ronarc'h se positionnent alors à Gand ; ils arrêtent les Allemands à Melle, en avant de cette ville, assez longtemps pour permettre la retraite de l'armée belge. Puis il faut décrocher ; alors commence à travers la Belgique une marche sans espoir, sans éclairage, sans ravitaillement. Elle réussit cependant contre toute espérance et le 15 octobre Ronarc'h reçoit l'ordre de s'arrêter sur l'Yser, à Dixmude et d'y tenir pendant une semaine. Il y tiendra pendant un mois, aux côtés des troupes françaises du général d'Urbal, des Belges et des Anglais contre les assauts furieux des Allemands : la course à la mer est gagnée. Dunkerque est sauvée et un lambeau de territoire belge préservé de l'invasion[3]. »
La brigade Ronarc'h participe donc jusqu'à la fin du mois d' à une défense héroïque de Dixmude aux côtés de l'armée belge et en s'opposant à des troupes ennemies bien supérieures en nombre. La position devenant critique, l'armée belge décide d'inonder la région par les écluses, ce qu'elle parvient à faire. Dixmude tombe mais l'avance allemande est enrayée. Les pertes de la brigade Ronarc'h sont très importantes, de l'ordre de l'effectif initial, mais la mission est maintenue par les renforts d'effectifs.
Les marins de la brigade Ronarc'h se battent sur le front de Belgique jusqu'à la dissolution de la brigade en . Quelques volontaires vont alors constituer un bataillon de fusiliers marins (850 hommes) qui se battra avec l'armée de terre jusqu'à la fin de la guerre notamment près du Chemin des Dames à Laffaux.
Quand le front se stabilise en , les Allemands tentent plusieurs fois de percer les lignes. Les marines française et britannique le flanquent avec les moyens navals limités dont elles disposent (pour la Grande-Bretagne, il s'agit de la Dover Patrol de l'amiral Sir Reginald Bacon (en), qui comprend quelques monitors portant de la grosse artillerie navale bien utile quand l'armée n'en a pas…). L'objectif premier de ces forces navales est de bloquer le pas de Calais aux sous-marins allemands pour que les transports de troupes et de matériel de guerre venant de Grande-Bretagne puissent passer sans encombre. Les navires français dépendent initialement de la 2e escadre légère, puis du préfet maritime de Cherbourg. Rapidement, on s'aperçoit qu'il faut que le commandement soit rapproché de Dunkerque pour être efficace.
Parallèlement, fin 1915, la marine a besoin d'armer une quantité énorme de petits navires (chalutiers, sloops, yachts, etc.) pour lutter contre les U-Boote. La marine manque de monde. Pour récupérer du personnel, la brigade de fusiliers marins est dissoute, son personnel envoyé sur les bateaux, et Ronarc'h est libéré de ses fonctions.
Ronarc'h passe ensuite quelque temps à la tête de la Direction centrale de la guerre sous-marine (il a, en 1909, beaucoup travaillé sur les mines et le dragage, qui constituent l'un des gros problèmes rencontrés près des côtes puis, en 1912, il a organisé les escadrilles de navires légers de l'armée navale, ce qui est au programme de la DCSM).
En , c'est encore Ronarc'h qui est choisi, en raison de sa très bonne connaissance de l'armée et du général Foch qui commande les armées du Nord, pour devenir à Dunkerque le premier et unique commandant supérieur de la marine dans la « zone des Armées du Nord » (ZAN), où il est rejoint, au début de l'année 1917, par Arthur Bommelaer, ingénieur principal du génie maritime[4]. Son commandement s'étend alors sur la côte de Nieuport (Belgique) jusqu'à Antifer (nord du Havre) où il exerce à la fois des prérogatives de préfet maritime pour la ZAN et y commande toutes les unités de la marine (sauf les canonniers marins, qui sont rattachés à l'artillerie lourde de l'armée à l'exception de ceux armant le front de mer de Nieuport).
En , devant l'offensive générale allemande, Dunkerque manque d'être évacuée, et son port détruit pour ne pouvoir être réutilisé. C'est en grande partie Ronarc'h, avec l'appui de son correspondant britannique Keyes (successeur de Bacon) qui évite que des mesures prématurées ne soient prises. Finalement, tout le monde restera à Dunkerque et les Allemands n'y entreront pas. En , les armées alliées pénètrent profondément en Belgique évacuée par les troupes germaniques. Ronarc'h étend son rôle côtier jusqu'à la frontière hollandaise. Quelques jours plus tard, c'est l'Armistice. Ronarc'h est chargé de la démobilisation des navires réquisitionnés pendant la guerre.
Le , la marine dans la ZAN est dissoute.
Le , le vice-amiral Ronarc'h est nommé chef d'état-major général de la marine, poste qu'il occupe jusqu'en , où il est remplacé par le vice-amiral Henri Salaün (qui a fait l'essentiel de la guerre en tant que directeur général de la guerre sous-marine, dérivé du poste occupé plus tôt par Ronarc'h).
L'amiral Ronarc'h est, semble-t-il, le seul amiral à avoir, avec ses fusiliers et un carré des équipages de la flotte, participé à Paris au défilé de la Victoire du , ce qui ne reflète qu'une part minime du rôle joué par la marine pendant la Grande Guerre, en particulier pendant les mois terribles du printemps 1917 marqués par les débuts de la guerre sous-marine sans restriction.
Son neveu Pierre-Jean Ronarc'h (1892-1960) sera aussi amiral et réalisera l'exploit de faire sortir en de Saint-Nazaire le cuirassé Jean-Bart encore inachevé.
« La presqu’île Ronarc’h est située au sud de Port-aux-Français, de l’autre côté du golfe du Morbihan. Elle est bien visible depuis la base par beau temps et sa silhouette caractéristique constitue un repère visuel attractif pour les hivernants. Le nom de cette presqu'île a été donné par Raymond Rallier du Baty en 1922, en l’honneur de l’amiral Pierre Ronarc’h[7]. »
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