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Pierre-Alexandre Lemare[1] né le aux Faivres-en-Grandvaux, et mort le à Paris, est un homme politique, éducateur, linguiste et inventeur français.
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Originaire d’une famille paysanne du Haut-Jura, descendant des serfs mainmortables de l’abbaye de Saint-Claude, d’un père bûcheron, c’est un petit paysan analphabète jusqu’à l’âge de 12 ans. En 1778, le curé de son village, Pierre-Joseph Martelet, remarque son intelligence, lui donne des cours, notamment de thème latin, et persuade la famille de l’envoyer au collège de Saint-Claude, où il montre de grandes aptitudes, suit des cours de rhétorique à Dole, de philosophie à Saint-Claude, puis au séminaire de Lyon. Nommé professeur de rhétorique au collège de Saint-Claude, en , il est ordonné prêtre en avril.
Lemare embrasse très tôt les idées révolutionnaires, prête le serment de la constitution civile du clergé, abdique le sacerdoce en , se marie et aura une fille, Camille, en 1801. Début 1794, il devient président de l’administration départementale du Jura. À la chute de Robespierre en 1794, il doit se réfugier à Paris, accusé d’avoir participé à la Terreur[2] Arrêté, emprisonné à Salins, il s’échappe, le , et se réfugie en Suisse.
Début 1796, on le retrouve maire de Grande-Rivière et, de nouveau, président de l’administration centrale du département du Jura.
D’emblée hostile à Napoléon Ier, dont il dénonce le Coup d'État du 18 Brumaire, il est en lien avec les opposants au nouveau régime, Pichegru, Moreau et surtout le général Malet, Comtois comme lui. À Paris, où il est depuis 1801, où il enseigne la grammaire à l’Athénée des Arts, héberge Malet et cache, à l’Athénée, des armes destinées aux conjurés. Quand le complot est découvert en 1808 et Malet arrêté, Lemare s’enfuit en Autriche. Reconduit à la frontière, il se réfugie sous le nom de Jacquet, à Montpellier, où il commence des études de médecine, avant de soutenir, en 1815, sa thèse de médecine à la faculté de Paris. Nommé, en 1811, chirurgien aide-major de la Grande Armée, il suit celle-ci jusqu’à Moscou dans la retraite de Russie.
En , de retour en France il se rallie à Louis XVIII ; pendant les Cent-Jours, Lemare devient « Commissaire du Roi »[3] et avec l’abbé Jean-Baptiste Lafon anime une propagande hostile à Napoléon dans le Jura et le Doubs, notamment auprès des commandants de place, les généraux Lecourbe à Belfort et Marulaz à Besançon. Il n’obtiendra aucune reconnaissance une fois le nouveau pouvoir en place.
Lemare revient alors à la vie civile. Son dernier acte politique est un texte pour l’abolition de la peine de mort publié en 1830.
À la croisée de la révolution politique de 1789 et de la révolution technique du XIXe siècle, ayant consacré sa thèse de médecine aux influences des idées libérales sur la santé, il cherche des applications utiles aux découvertes récentes sur la vapeur [4]:
Dès 1801, enseignant la grammaire, il ne cesse de publier de nombreux traités de linguistique[6] ; le , il devient membre de l’Académie grammaticale fondée par Domergue.
En linguistique, Lemare ne sépare pas la théorie du langage de ses applications pratiques. Passionné par les problèmes d’enseignement de la langue et par l’apprentissage de la lecture, il publie des manuels et des méthodes où « à certains égards … il est un précurseur de la méthode globale de Maria Montessori et la gestalttheorie[7] ».
La méthode de Lemare est originale : dans l’enseignement de la langue maternelle, au début, toute parole doit être accompagnée d’un geste explicatif, jusqu’au moment où la phrase parlée est assez connue de l’enfant pour suffire seule à lui rappeler l’idée, sans le geste qui y était associé. Puis, modifiée peu à peu par des substitutions qu’expliquent de nouveaux gestes, cette phrase parlée éveille dans l’esprit des idées nouvelles qui s’ajoutent à celles qu’elle exprimait sous sa première forme, et qui concourent à la formation d’un répertoire varié, où chaque mot a une valeur exacte, et chaque phrase une signification nettement déterminée. Une fois la langue maternelle ainsi apprise, l’étude d’une langue étrangère quelconque, vivante ou morte, devient relativement aisée. La langue maternelle remplace le geste explicatif et devient la clef de la langue étrangère.
Son Cours de lecture publié en 1818 et repris en 1829 est illustré : il fait commencer par l’étude d’un alphabet composé de 41 signes ; à chacun de ces signes alphabétiques correspond une figure qui simule la forme de la lettre, et qui reçoit un nom dans lequel se trouve le son représenté par cette lettre. Ainsi, pour la lettre A, la figure est celle d’un homme penché qui se heurte contre un tronc d’arbre, et qui s’écrie Ah ; pour la lettre D, ce sont deux lutteurs dont l’un est debout, tandis que l’autre s’arcboute contre lui : comme il y a deux hommes, la figure s’appelle Deux ; pour la lettre B, ce sont deux têtes de bœuf liées à un joug, qui est placé verticalement : la figure s’appelle Bœufs. Quand l’élève connaît tous ces signes et le son auquel ils correspondent, on lui présente des phrases, qu’il décompose en syllabes, puis en lettres. Cette méthode est une combinaison du système hiéroglyphique de Bertaud et du procédé analytique recommandé par l’abbé de Radonvilliers et Nicolas Adam.
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