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écrivain belge De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Paul Willems, né à Edegem près d’Anvers le et mort à Zoersel (province d'Anvers) le , est un écrivain belge flamand de culture francophone.
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Fils de l’écrivaine Marie Gevers, la Flandre qu’il habite est celle de l’Escaut et, au-delà, du grand port d’Anvers.
Depuis la fin du XIXe siècle, la famille Willems occupe le domaine de Missembourg, vieille bâtisse blanche entourée d’un jardin boisé impressionnant et jouxtant un étang qui disparaîtra dans les années 1930. Lieu d’une retraite intemporelle, voué à la magie poétique, ce domaine constitue une permanente source d’inspiration pour les œuvres du fils, comme de la mère. La grand-mère de Paul Willems lui apprend la lecture dans le Télémaque de Fénelon. Il fait des études de droit à l’Université Libre de Bruxelles où il se spécialise en droit maritime. En 1941, Paul Willems travaille aux services du Ravitaillement, groupement de la pêche. Il part habiter Bruxelles, après son mariage (1942). Son père et son frère meurent en 1944. Paul et Elza Willems reviennent habiter à Missembourg (1946). En 1947, Paul Willems entre au Palais des beaux-arts de Bruxelles – en 1984, il en devient le secrétaire général. Son travail l'amène à beaucoup voyager : en Chine, au Japon, en URSS, aux États-Unis.
Parallèlement, il élabore une œuvre romanesque et dramatique. Son premier roman, Tout est réel ici (1941), s’enracine dans la Flandre natale, aux abords de l’Escaut, mais témoigne, chez cet amateur de Nerval, d’un constant souci de mêler le rêve à la vie. En 1942 paraît le texte L’herbe qui tremble. Ensuite, c’est La Chronique du cygne, étrange récit mêlant fantaisie et cruauté. En 1949, avec Blessures, Paul Willems livre son seul roman « réaliste ».
L’auteur a été fortement marqué par les contes de Grimm et d’Andersen. Par ailleurs, fin lecteur qui s’amuse des mots, il retient la légèreté d’auteurs d’avant-garde comme Paul Neuhuys, ou s’intéresse à des dramaturges tels Maeterlinck ou Crommelynck. En 1948, il rencontre Claude Etienne, animateur du « Rideau de Bruxelles », qui l’incite à écrire pour le théâtre. Ce sera Le Bon Vin de Monsieur Nuche (1949). Il pleut dans ma maison (1958) connaîtra un succès international. L’atmosphère légère et fantaisiste des premières œuvres cède progressivement le pas à une gravité qui donne sa force à son théâtre. Les personnages que rassemblait une même volonté de vivre dans la fiction sont tout à coup confrontés au réel. Ainsi en va-t-il des tiraillements des couples qui composent Les Miroirs d’Ostende (1974), mais aussi des déambulations nocturnes des personnages du Marché des petites heures (1964) et des rêves éclatés du Josty de La Ville à voile (1968)… Le motif de la guerre est souvent l’occasion de parcours tragiques dans lesquels le domaine intemporel mais fragile incarne le seul espoir pour la fantaisie idéale. Ainsi, Warna ou le Poids de la neige (1962) et Elle disait dormir pour mourir (1983) en présentent deux variations bien différentes. La Vita breve (1989), la plus violente de ses pièces, clôture un parcours théâtral où l’innocence a toujours été l’enjeu de passions affolées. En outre, la langue, légère ou ironique, semble constamment chercher une issue poétique aux conflits implacables.
En 1980, il reçoit le Prix quinquennal de littérature.
Sa carrière dramatique n’a pas empêché Paul Willems de poursuivre une œuvre en prose. Ainsi, il publiera deux recueils de nouvelles, La Cathédrale de brume (1983) et Le Vase de Delft (1995) où, souvent, une situation quotidienne bascule vers une révélation poétique. Comme dans son théâtre, la pureté idéale s’élève jusqu’au sublime ou s’effondre dans le tragique. Enfin, Le Pays noyé (1990) est un récit légendaire qui constitue une synthèse de l’univers imaginaire de l’auteur. On y découvre un pays d’Aquélone, basé sur les lieux où a vécu l’auteur, déchiré entre le rêve qu’il incarne et les lois d’une civilisation prosaïque qui s’immisce dans les consciences.
Désir, néant et poésie sont l’aboutissement du trajet littéraire d'un des écrivains majeurs de l’après-guerre en Belgique francophone.
Les archives de l'auteur sont conservées aux Archives et Musée de la littérature à Bruxelles[1].
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