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artiste japonais De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Ogata Kōrin ou Ichinojō, 尾形 光琳, né en 1658 à Kyoto, mort le dans la même ville, noms familiers : Kariganeya Tōjûro, Katsuroku, noms de pinceau : Kōrin, Hōshuku, Jakumel, Dōsû, Kansei, Iryō, Seiseidō, Chōkōken, est un peintre japonais, frère ainé du peintre et céramiste Ogata Kenzan. Leur œuvre, à tous deux, ressortit à l'école Rimpa.
Naissance | |
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Décès | |
Période d'activité |
, ou |
Nom dans la langue maternelle |
尾形光琳 |
Nom de naissance |
尾形 惟富 |
Activités | |
Maître |
Yamamoto Soken (d) |
Lieux de travail | |
Mouvement | |
Fratrie |
Peintre de grande renommée, Ogata Kōrin peut-être considéré comme le vrai successeur de Tawaraya Sōtatsu (actif vers 1630), qui ressuscite son génie dans l'esprit du XVIIIe siècle. La vie d'Ogata Kōrin est très bien connue grâce aux archives, correspondances, carnets et recueils de croquis qu'il a lui-même légués à ses descendants. Né dans une famille de riches marchands d'étoffe de Kyōto, propriétaire de l'importante maison Karigane-ya, il passe une jeunesse heureuse dans une atmosphère cultivée[1].
Son père, Ogata Sōken (1621-1687), grand amateur de théâtre nō, cultive la peinture dans le style à la mode où se conjuguent des éléments Kanō et Tosa, et crée des éléments de costumes de nō et de kimonos somptueux. Bon calligraphe, cet homme se situe dans la tradition de Hon'ami Kōetsu (1558-1637), dont son grand-père a été le beau-frère[1] et que son père, Sōhaku (1571-1631) avait suivi au village de Takagamine[2]. Il semble que Kōrin ait été initié à la peinture tout d'abord par son père, puis par Yamamoto Sōken[3] (1683-1706) peintre de l'école Kanō[4], ainsi qu'auprès de Kanō Tsunenobu (1636–1713) et Sumiyoshi Gukei (1631–1705).
Ses premiers dessins dénotent son intérêt pour l'art de Sōtatsu. À la mort de son père, il hérite d'une grande fortune et des collections familiales, ce qui lui permet de mener une vie facile et aisée dans ce centre artistique et intellectuel qu'est la ville de Kyōto, bien que la capitale shōgunale ait été transférée à Tōkyō. On est d'ailleurs au seuil de l'ère Genroku (1688-1704) où la poésie, la calligraphie, la peinture, le nō, la cérémonie du thé sont les intérêts communs à l'aristocratie et aux riches familles marchandes[5].
Épris dès sa jeunesse de la vie raffinée et élégante, Kōrin mène donc une existence libertine tout étant un acteur nō de renom[4] : il s'en trouve bientôt ruiné et embrasse alors la carrière de peintre sous le nom de pinceau de Kōrin. Sa nomination, en 1701, au rang de hokkyō (titre religieux conféré à des artistes) marque un tournant dans sa vie. D'après M. Yamane Yūzō, l'une des raisons déterminantes de sa vocation est sa collaboration avec son frère Ogata Kenzan (1663-1743), pour la décoration des poteries créées par ce dernier; les nombreux croquis de cette époque, faits d'après nature, particulièrement de fleurs et d'oiseaux, révèlent les principes de sa création, bien qu'ils puissent étonner par leur réalisme minutieux, au regard de la stylisation des œuvres ultérieures[6]. En effet son succès tient à cette stylisation qu'il applique aux thèmes de la littérature japonaise au point de les transformer en motifs décoratifs, dans les couleurs puissantes, presque des abstractions[7].
Le fameux paravent aux Iris (conservé au Musée Nezu de Tōkyō) est le couronnement de cette première période de son art, soit avant 1704. Sur le fond d'or, huit bouquets d'iris pleinement épanouis, variant seulement par leur emplacement plus ou moins élevé dans la composition. La distribution des masses de fleurs bleu foncé et des feuillages verts rythme la surface, dans une stylisation audacieuse où les objets perdent leur poids et se fondent aux arabesques de la couleur.Dès ce moment se révèle l'influence de Sōtatsu. Une nouvelle école naît: celle du rin-pa qui tire son nom de son plus illustre représentant, Ogata Kōrin. Mais son initiateur est Sōtatsu. Avec eux, l'esthétique du décoratif s'exacerbe encore s'il se peut, mais trouve vite ses limites[8].
En 1704, il suit à Edo l'un de ses mécènes, Nakamura Kuranosuke, dont il fait un beau portrait, s'efforçant d'introduire des courbes stylisées jusque dans la représentation de la figure humaine. Le rouleau des Fleurs des quatre saisons, daté de 1705, annonce par ses couleurs délicates et son traitement moins appuyé un changement de style. Vers 1710, il retourne définitivement à Kyōto: les années 1711 à 1716 année de sa mort, semblent être, pour le professeur Yamane, la période de maturité de l'artiste. Son génie de décorateur se révèle à son apogée dans le paravent aux Pruniers blanc et rose (musée d'Atami), traversé en son centre d'une rivière onduleuse rehaussée d'argent, avec de part et d'autre les troncs moussus de deux pruniers, traités sans cerne et semés de tarashikomi (couleurs superposées avant d'avoir séché et qui se diluent l'une dans l'autre)[9].
Cette œuvre se distingue par sa science de la composition et sa parfaite maîtrise technique: courbes et cercles, thème permanent de ses recherches, semblent se cristalliser dans le cours d'eau sur lequel se dessine l'arabesque des vagues. À l'issue d'une longue confrontation avec l'art de Sōtatsu, Kōrin nous livre ici sa réponse définitive, remplaçant l'ampleur et la vigueur de celui-là par l'élégance et l'esprit du siècle dont il est l'émanation. Ses disciples directs tels Fukai Roshù (1755-1799, fils adoptif de Sōtatsu), Tatebayashi Kagei ou Watanabe Shikō (1683-1755) ne font qu'imiter sa stylisation[10].
Un siècle plus tard, il trouvera un admirateur fervent en la personne de Sakai Hōitsu (1761-1828) qui se consacre à faire connaître la valeur de Kōrin, déjà oublié. En 1815, à l'occasion du centenaire de l'artiste, Hōitsu publie Kōrin hyakuzu (Cent chefs-d'œuvre de Kōrin) et Ogataryū-inpu (recueil des cachets de l'école Ogata). Dès lors, son renom va croissant, éclipsant même pendant longtemps celui de Sōtatsu, récemment redécouvert[11].
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