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étude de l'espace à l'oeil nu ou avec des instruments astronomique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'observation du ciel est une activité humaine ancienne consistant à observer les astres et les phénomènes célestes à l'œil nu ou à l'aide d'instruments optiques. Cette pratique a donné naissance à l'astronomie, qui consiste à étudier scientifiquement les astres.
Une première approche de cette discipline, abordée par le côté pratique en portant un regard vers la voûte céleste, dévoile la magnificence des objets célestes. Cette découverte commence par une simple observation à l'œil nu qui révèle les bases de cette pratique ainsi qu'une meilleure compréhension de l'espace et peut se prolonger, pour les plus passionnés, par l'utilisation d'instruments astronomiques parfois très puissants qui permettent d'étudier le ciel profond.
La forte luminosité du Soleil sature le ciel et empêche l'observation aisée des astres de luminosité plus faible à l'exception de la Lune. Dans des conditions favorables, il est cependant possible d'observer des planètes et même des étoiles[1]. Vénus est la plus brillante et la plus facile à observer de préférence au lever ou au coucher du Soleil[2]. D'autres planètes comme Jupiter ou même Saturne ou Mars sont également observables. Éventuellement, certaines étoiles comme Sirius, sans oublier certaines comètes et météores.
On préférera observer les objets lorsque leur élongation par rapport au Soleil est grande et éviter les astres trop près du Soleil, plus difficile à observer et également plus dangereux (il est prudent de se mettre à l'ombre du Soleil pour faire les observations).
La principale difficulté est de repérer ces astres sur un fond de ciel très lumineux et d'accommoder à l'infini ; une conjonction avec la Lune peut aider. L'utilisation de jumelles facilite grandement la tâche. L'observation du ciel la journée peut se préparer avec un logiciel de planétarium comme Stellarium. Elle peut néanmoins révéler quelques surprises[3].
Par contre, l'observation des étoiles en plein jour du bas des cheminées d'usine ou du fond des puits de mine semble relever de la légende urbaine[4].
Ceci ne peut avoir lieu qu'au moment de la nouvelle lune, soit sensiblement tous les 29,5 jours, quand celle-ci ne peut être observée la nuit et se trouve entre la Terre et le Soleil. Le plan de l'orbite de la Lune n'étant pas parallèle à celui de la Terre, les éclipses sont plutôt rares, notre satellite passant en général « au-dessus » ou « en dessous » du Soleil[5]. Lors du phénomène, qui dure environ deux heures et demie, on peut voir le disque de la Lune obturer progressivement celui de notre étoile, souvent partiellement, parfois complètement comme en France le , le hasard ayant voulu que vu depuis la Terre, le diamètre apparent de la Lune soit sensiblement égal à celui du Soleil. À noter cependant que la distance qui nous sépare de notre satellite (comme celle à notre étoile) n'est pas constante, entraînant différents types d'éclipse solaire : la taille apparente de la Lune peut être plus grande que celle du Soleil, sensiblement identique permettant ainsi l'observation (à l'aide d'instruments) des protubérances solaires, ou plus petite, l'éclipse étant dans ce cas dite annulaire. Ces variations sont dues à la trajectoire elliptique de la Lune autour de la Terre et dans une moindre mesure à celle de la Terre autour du Soleil.[6] L'ombre de la Lune formant un cône derrière celle-ci, la superficie du disque (projection de l'ombre sur la Terre) depuis lequel est visible une éclipse solaire totale est relativement petite, au maximum de l'ordre de quelques centaines de kilomètres lorsque la Lune est à son périgée[7], ce disque parcourant une bande suivant la rotation de la Terre. Ceci explique qu'une éclipse peut avoir lieu en Afrique du Sud et être totalement invisible en Europe. Dans la zone d'éclipse totale, il est possible de voir les étoiles les plus brillantes en plein jour, et surtout Mercure, ordinairement difficile à observer car toujours très proche du soleil. |
D'autres observations intéressantes en relation avec le Soleil peuvent être faites, non directement astronomiques car mettant en œuvre des conditions atmosphériques particulières et ne nécessitant pas de protections pour les yeux.
Il s'agit de la variation de la position du Soleil dans le ciel à heure fixe au cours d'une année. À midi sur le méridien de Greenwich le Soleil devrait apparaître toujours plein sud (ou plein nord dans l'hémisphère sud). Or ce n'est pas le cas à cause de deux phénomènes, l'un lié à l'excentricité de la rotation de la Terre autour du Soleil, et l'autre lié à l'inclinaison de son axe. Le cumul des deux sinusoïdes forme une courbe périodique annuelle appelée équation du temps. En relevant sur un cadran solaire chaque jour de l'année l'ombre du soleil à la même heure on peut dessiner un huit déformé appelé analemme. On peut aussi à l'aide d'un éphéméride calculer l'heure chaque jour de la position zénithale du soleil en faisant la moyenne des heures de lever et de coucher du soleil. La différence maximale est d'une demi-heure entre le jour où le soleil est le plus en avance et le jour où il est le plus en retard. Ce phénomène est visible de partout dans le monde de manière invariable[8].
Si vous avez une bonne vue, n'hésitez pas à vous lancer à la conquête du ciel. En effet, il est possible de distinguer sur la sphère céleste, par une nuit limpide et sans lune, environ 3 000 étoiles. Surtout pas de lumière forte ou éblouissante, seulement une lampe teintée rouge, sinon, il faut de nouveau attendre un moment avant de voir toutes les étoiles, généralement plus de 15 minutes. Pour faire une observation inoubliable, il faut que vous soyez au moins à 30 km d'une grande ville et à la montagne, car la pollution lumineuse est moindre et l'air est plus pur, pour observer la voie lactée. Pour scruter les cratères de la lune, des jumelles suffisent largement. Avec une lunette astronomique ou un télescope de nombreux détails sont visibles.
Au fil des heures, la voûte céleste tourne d'est en ouest autour d'un axe qui pointe en direction de l'étoile polaire. C'est précisément parce que la Terre tourne dans le sens inverse, d'ouest en est, autour de son axe dirigé vers l'étoile polaire.
Avant de sortir, il est important d'être un minimum préparé : Regarder les prévisions météo (couverture nuageuse, température ...), se renseigner sur les observations à faire (éphémérides) et équipé : Vêtements chauds, téléphone chargé , matériel d'observation (jumelles, télescope).
Astre que l'on appelle parfois "l'astre roi de la nuit"[9], la Lune offre un spectacle accessible à tous les amateurs d'astronomie. Son observation à l'œil nu permet déjà une approche du seul satellite naturel de la Terre et de mieux comprendre les changements qui affectent son image. La Lune nous présente toujours la même face. C'est la face visible. L'autre moitié est la face cachée de la Lune. La Lune fait donc un tour sur elle-même dans le même temps qu'elle fait un tour autour de la Terre. Le premier mouvement étant uniforme mais le second s'effectuant à une vitesse légèrement variable, il se produit un léger balancement autour d'une position moyenne : on appelle ce mouvement la libration en longitude. La loi des aires de Kepler explique cette variation de vitesse dans la trajectoire elliptique des planètes[10]. Il existe aussi une libration en latitude due à l'inclinaison de l'axe de rotation de la Lune. Grâce à ces légers déplacements on peut apercevoir depuis la Terre un peu plus de la moitié de la surface du satellite environ 59 %[11].
Au fil des nuits, un observateur remarquera des astres bouger plus vite que les autres : il s'agit de planètes[15]. Pour distinguer une planète d'une étoile, il faut savoir que les étoiles scintillent et les planètes peu, en raison de la distance bien plus importante qui nous sépare des premières. En effet, leur relative proximité leur permet d'avoir un diamètre apparent bien supérieur à celui des étoiles, et donc « d'échapper » aux turbulences atmosphériques. Une fois que vous avez trouvé une planète, il n'est pas inintéressant de savoir de laquelle il s'agit et ceci est, même à l'œil nu, aisément réalisable. En effet, toutes les planètes visibles ont des caractéristiques bien à elles :
Outre les planètes, il y a bien d'autres curiosités célestes:
Installez-vous une nuit dans un lieu reculé loin des grandes villes afin que vos yeux s'habituent à l'obscurité et attendez, allongé, observant la voûte céleste. C'est un des plus grands spectacles du firmament que de scruter les myriades d'étoiles qui le constituent. En été vous verrez une gigantesque barre laiteuse et irrégulière traversant la voûte, aspect qui lui a valu son nom depuis l'antiquité grecque : la Voie lactée. Elle est constituée d'un regroupement plus dense d'étoiles par rapport au reste du ciel et représente la tranche de notre Galaxie vue depuis l'intérieur[16].
On ne voit à l'œil nu qu'une infime partie des centaines de milliards d'étoiles de notre galaxie, celles qui sont dans le voisinage très proche. Sur ces milliers d'étoiles seules quelques dizaines, les plus brillantes, portent un nom connu et sont facilement repérables grâce aux constellations. Par exemple le grand triangle de l'été avec les constellations de la Lyre, du Cygne et de l'Aigle permet d'identifier trois étoiles brillantes, Vega, Deneb et Altaïr. De même on peut reconnaître l'étoile la plus brillante du ciel, Sirius, dans la constellation du Grand Chien, Procyon dans le Petit Chien, Arcturus du Bouvier, Aldebaran, l'oeil du Taureau, Bételgeuse et Rigel dans Orion, Capella dans le Cocher, Castor et Pollux des Gémeaux, Régulus dans le Lion, Antarès dans le Scorpion, Spica de la Vierge, Canopus dans le Navire, la deuxième étoile la plus brillante, Alpha du Centaure, l'étoile la plus proche du Soleil, Hadar ou Bêta du Centaure, Achernar de l'Eridan, Fomalhaut du Poisson austral, Alpha ou Acrux et Bêta ou Mimosa de la Croix du Sud, etc.
Beaucoup d'étoiles sont des systèmes doubles ou multiples. Par exemple Alpha du Centaure est un système double plus une petite étoile Proxima qui est la plus proche du Soleil. De même Alpha de la Croix du Sud est un système multiple. Des dizaines de milliers d'étoiles doubles ou multiples ont été dévoilées[17].
Ce ne sont pas des objets célestes à proprement parler puisqu'elles constituent un regroupement arbitraire d'étoiles pour former une figure, en général animale ou mythologique, et ceci depuis l'antiquité grecque pour l'hémisphère nord. Des cartes disponibles dans le commerce donnent, en fonction du jour de l'année et de l'heure d'observation, un aperçu complet et orienté des constellations visibles à ce moment. L'initiation à l'astronomie passe aussi par cette étape et permet par la suite de s'orienter aisément au milieu de toutes ces étoiles et de repérer rapidement le Nord céleste (l'étoile polaire), la galaxie d'Andromède ou encore l'étoile la plus lumineuse du ciel (Sirius du Grand Chien) par exemple.
Il y a aussi divers objets (galaxies, amas ouverts et nébuleuses) visibles mais à ce niveau, uniquement sous l'aspect de taches laiteuses sauf pour les Pléiades dans la constellation du Taureau où l'on distingue les différentes étoiles. La galaxie d'Andromède, la galaxie la plus proche de la Voie lactée, est discernable à l'œil nu si les conditions sont bonnes.
Excepté pour l'observation de la Lune qui s'accommode de pratiquement n'importe quelle condition, le premier conseil est de se placer en un lieu éloigné de toute source importante de lumière pour observer tous ces phénomènes : éviter la ville où les lampadaires sont très pénalisants et dont la pollution crée un voile opaque sur lequel se reflètent les lumières. Pour apprécier davantage la nuit, s'éloigner des grandes agglomérations afin d'obtenir le ciel le plus sombre possible. Pour la même raison, éviter les nuits de lune, surtout quand elle est pratiquement pleine car sa clarté intense préjudicie fortement l'observation. L'œil nécessitant un temps d'adaptation à l'obscurité (environ 15 à 30 minutes) pour développer ses pleines capacités dans ces conditions, un rayon lumineux intense (phare de voiture, lampe de poche, etc.) « détruit » cette accoutumance et réduit fortement ses capacités, même la source une fois éteinte et ceci, à nouveau durant une quinzaine de minutes. À cette fin, placer un ruban adhésif opaque de préférence rouge sur la lampe de poche qui ne donnera alors que la quantité de lumière strictement nécessaire pour permettre de lire une carte du ciel par exemple.
Observer le ciel demande de l'espace et pour cela il est recommandé de choisir un lieu dégagé donnant le champ de vision le plus large possible. Un endroit avec ces caractéristiques en montagne est donc pratiquement ce qu'il y a de mieux car présentant aussi l'avantage d'avoir un air plus pur.
Enfin, pour le confort, les nuits en campagne pouvant être humides, donc fraîches, des habits chauds sont les bienvenus ainsi que des chaises de camping pliables garantissant une bonne position prolongée sans fatigue.
Les jumelles sont très utiles lorsque l'on souhaite observer des objets suffisamment lumineux mais très étendus. Leur faible grossissement permet en effet de scruter un large champ du ciel tout en collectant plus de lumière qu'à l'œil nu. Elles fournissent par ailleurs des images plus lumineuses qu'une petite lunette astronomique de 50 mm.
Grâce à elles il est possible de discerner la forme des cratères lunaires. Mais surtout, et malgré la distance qui nous sépare de la Lune, on peut observer le relief de ces cratères le long du terminateur, la ligne de séparation entre la partie éclairée et la partie obscure de la Lune. L'impression de relief est restituée par les jeux d'ombre et de lumière dans cette zone de la Lune où la lumière du Soleil est rasante. Ce spectacle, par sa facilité d'accès, constitue une bonne introduction à l'observation des astres.
Les jumelles trouvent tout leur intérêt dans l'observation des nébuleuses étendues et d'objet diffus comme les nébuleuses, et occasionnellement les passages de comètes. La raison tient à leur nature même : les jumelles grossissent peu les images et gagnent en luminosité. Un objet étendu apparait alors dans son ensemble (ce qui peut ne pas être le cas avec une lunette ou un télescope) et avec une clarté et des contrastes bien plus élevés qu'à l'œil nu. La nébuleuse d'Orion est sans doute une des plus lumineuses et une des plus faciles à repérer. Elle est située dans la constellation d'Orion, une constellation visible en hiver, assez grande et très facilement identifiable avec sa forme en rectangle et les trois étoiles formant le baudrier d'Orion. On peut également observer l'amas des Pléiades, un amas stellaire ouvert composé d'une quinzaine d'étoiles et que l'on trouve en prolongeant la ceinture d'Orion, les Pléiades se trouvant à proximité de cet axe.
Également en hiver (ou l'été, tard dans la nuit) un autre spectacle saisissant par son étendue, et le voyage qu'elle offre au-delà de la Voie lactée, est l'observation de la galaxie d'Andromède. Le plus difficile ici est le repérage qui nécessite de savoir identifier les principales constellations (voir Repérage des constellations). On retiendra simplement que la constellation d'Andromède est située sous Cassiopée par rapport à l'étoile polaire. En fixant l'étoile bêta d'Andromède aux jumelles, on remonte très légèrement vers Cassiopée et on tombe sur une première petite étoile, puis on remonte encore très légèrement et on voit un astre aux contours mal définis, c'est le cœur de la galaxie d'Andromède[20]. Si les conditions d'observations sont bonnes, vous voyez apparaître un ovale très diffus qui sont les bras de la galaxie. L'astre que vous voyez alors est situé à 2,5 millions d'années-lumière. C'est l'astre le plus lointain que l'on peut observer avec des jumelles.
Avec de l'expérience, pourvu que les jumelles soient bien stabilisées et avec des conditions atmosphériques idéales, les observateurs dotés d'une très bonne vision pourront discerner les quatre satellites galiléens de Jupiter, même avec de simples 8 x 35. On peut observer l'évolution de leurs positions d'un jour à l'autre.
Leurs caractéristiques sont déterminées par deux nombres : le premier indique le grossissement, le second le diamètre de l'ouverture à l'avant. Si un rapport de grossissement élevé a une importance secondaire, une grande ouverture est en revanche recommandée car elles collecteront plus de lumière et révèleront d'autant mieux les objets faibles. Ainsi, plutôt que de prendre des 8x35, il est plus judicieux de porter son choix sur des 7 x 50.
Les recommandations citées plus haut pour l'observation nocturne restant valables, s'y ajoutent celles spécifiques à cet instrument. Il est vivement recommandé de les caler sur un trépied (de type photographique par exemple) de façon à les stabiliser, rendre l'observation confortable et ne pas perdre du champ l'objet qu'il aura parfois fallu longtemps chercher. Certains modèles de jumelles sont même équipés d'une fixation, mais du ruban adhésif fait parfaitement l'affaire. Régler les jumelles de façon à obtenir l'image la plus nette possible (si vous portez des lunettes retirez-les, votre défaut sera le plus souvent corrigé lors du réglage).
Recommandation importante : Ne jamais se risquer à regarder le soleil avec des jumelles sans avoir de protection spéciale. En effet, aucun filtre spécifique n'est prévu pour cet instrument et son observation directe, avec le pouvoir de concentration des rayons lumineux, brûlerait irrémédiablement l'œil. Un exemple similaire est l'expérience de la loupe sur une feuille de papier ou un morceau de bois.
Une lunette astronomique est un instrument dont l'objectif est constitué d'une ou plusieurs lentilles et qui focalise les rayons lumineux vers un point appelé foyer. Le rôle de l'oculaire situé après le foyer est de former l'image afin qu'elle soit visible pour l'œil ainsi que de grossir celle-ci. Une bonne lunette astronomique est un instrument que l'on garde toute sa vie, même après l'acquisition d'un plus grand télescope.
La lunette, de par son ouverture réduite (donc peu lumineuse), est particulièrement adaptée à l'observation de la Lune et des planètes. Un modèle de 60 mm de diamètre permet d'observer de nombreux détails sur celles-ci. Bien que la clarté d'une petite lunette soit inférieure à celle de bonnes jumelles, elle permet d'atteindre la limite de résolution de l'objectif avec un grossissement suffisant et donc d'observer les détails avec un meilleur confort visuel.
Jupiter est un astre dont l'étude est incontournable pour le débutant équipé d'une lunette. Son observation laisse clairement voir les quatre compagnons principaux de la planète que sont les satellites galiléens ainsi que quelques détails à la surface de la planète. Elle montre combien l'observation astronomique est une école de patience. Les personnes qui s'attendent à du grand spectacle devront, pour ne pas être déçus, se tourner vers un télescope plus puissant mais dont l'utilisation nécessite de maitriser les bases de l'astronomie. Ceux qui n'attendent rien d'autre que de satisfaire une curiosité sans fin seront comblés par cet univers dont les détails les plus fins ont abouti aux plus grandes découvertes. C'est avec une lunette bien moins performante que toutes celles vendues de nos jours dans le commerce que Galilée découvrit les lunes de Jupiter et qu'il en acquît la conviction que Copernic avait raison : la Terre tourne.
Avec une lunette astronomique, il est également possible de suivre les phases de Vénus et l'évolution de son diamètre apparent au fil des mois. Mars apparaît comme un disque orangé, mais souvent sans le moindre détail. On peut toutefois suivre là aussi la variation de son diamètre apparent tout au long de l'année. Dans une bonne configuration entre Mars et la Terre, lorsque la planète rouge est au plus près, il est possible de distinguer sa calotte polaire.
La planète la plus lointaine que l'on puisse étudier à la lunette est Saturne. Si les conditions d'observation sont bonnes, elle dévoile le très beau spectacle de ses anneaux. On peut suivre l'évolution de leur aspect. En 2002, ils ont été vus de face et seront de profil en 2010. Ils seront alors totalement invisible et il faudra attendre deux ou trois ans avant de les revoir à travers une lunette. Entre-temps, leur aspect change d'année en année. Avec de l'expérience il est possible aussi de distinguer le satellite Titan.
La lunette est un instrument parfaitement approprié à l'étude du Soleil, mais il faut impérativement se servir de filtres spéciaux pour éviter toute brûlure de la rétine. Lorsque ces précautions ont été prises, le Soleil dévoile nettement ses tâches que l'on peut voir évoluer jour après jour et se déplacer du fait de sa rotation. Il est également possible d'observer plus distinctement qu'avec des jumelles certaines nébuleuses (M42) ou amas globulaires (M13). Enfin, n'oublions pas la Lune, sur laquelle une multitude de détails s'offrent à vous : cratères, montagnes, etc. Comme avec des jumelles, c'est l'observation au niveau du terminateur qui révèle le plus de détails, notamment les reliefs de la Lune.
L'inconvénient des lunettes est le problème de l'aberration chromatique : lorsque l'on observe une planète par exemple, un côté du disque sera rouge alors que l'autre sera bleu. Ce problème très handicapant peut être complètement résolu avec un objectif constitué de trois lentilles (un triplet), mais le système est onéreux. Les lunettes de ce type sont beaucoup moins encombrantes car la longueur du tube, pour une même focale, est réduite. Il est par ailleurs difficile de construire des lunettes de plus de 150 mm d'ouverture. Rajoutons encore qu'une lunette coûte très cher par rapport à un télescope : on trouve des lunettes de 60 mm de diamètre à un prix raisonnable, mais à partir de 110 mm leur valeur atteint le triple de celle de leur équivalent à miroir.
Par contre, une lunette peut aisément se transporter car elle ne se dérègle pas facilement (l'objectif est stable), ce qui est un avantage certain. Par ailleurs, dans une lunette, l'objectif n'est pas en partie obstrué par le miroir secondaire que l'on trouve dans les télescopes, ce qui améliore la qualité de l'image, toute la superficie de l'objectif étant utilisée pour collecter la lumière. Le meilleur choix (mais aussi le plus onéreux) est la lunette apochromatique qui corrige toutes les aberrations (chromatique et sphérique).
Observation par projection : un écran placé derrière l’oculaire reçoit l'image du soleil. (distance entre l'écran et l'oculaire de 20 à 30 cm). En utilisant une projection perpendiculaire, avec un renvoi coudé à 90°, on évite la présence d'un cache pour se protéger de la lumière directe du soleil. Un simple petit rebord sur l'écran garde alors l'image à l'ombre.
Un télescope n'est pas constitué de lentilles mais de miroirs. Ces derniers étant moins onéreux à fabriquer, on peut, pour le prix d'une lunette, acquérir un instrument au diamètre plus important qui donne accès à l'espace profond. Néanmoins, pour profiter de la puissance d'un télescope, il est nécessaire de disposer d'un bon site d'observation à l'abri des lumières de la ville, sans quoi l'utilisation d'une bonne lunette est préférable.
Avec un télescope de 150 mm d'ouverture l'observateur se réjouira de pouvoir distinguer les bras spiraux de certaines galaxies et des détails dans de nombreux amas stellaires ou nébuleuses. Avec un tel instrument, la plupart des objets du catalogue Messier peuvent être appréciés avec de nombreux détails. Ces instruments sont aussi très intéressants lorsqu'ils sont utilisés pour l'observation des planètes dont ils révèlent, grâce à leur meilleur pouvoir de résolution, une multitude de détails comme la grande tache rouge de Jupiter, visible avec un télescope de 200 mm ou encore la division de Cassini dans les anneaux de Saturne. Il devient possible de suivre les changements d'aspect des principales planètes du Système solaire au fil des mois, et les cratères de la Lune apparaissent avec tous leurs détails sur le terminateur.
Un télescope suffisamment puissant (300 mm) ouvre la voie à la chasse aux comètes, le graal des astronomes amateurs. Tous rêvent d'être les premiers à découvrir un nouvel astre auquel, par ailleurs, ils donneront leur nom. Les chasseurs de comètes constituent un monde un peu à part dans l'astronomie amateur. Outre un matériel coûteux, la recherche de comète requiert une grande rigueur, elle est fastidieuse car elle exige de mener des observations systématiques, mais certains amateurs comptent près d'une dizaine de ces astres sur leur tableau de chasse.
Quel que soit le type d'observation mené, c'est en se lançant dans l'astrophotographie qu'on tire le meilleur parti de son instrument. En allongeant le temps de pose, la luminosité et les contrastes de l'image permettent de révéler les détails les plus fins. La meilleure solution, dorénavant à la portée de tout le monde, est l'utilisation d'un capteur CCD connecté à un ordinateur. On retrouve ces capteurs dans tous les appareils électroniques ayant des capacités de prise de vue (webcam, appareils photo numériques, téléphones portables, etc.). Les capteurs présents dans ces appareils peuvent être utilisés en astrophotographie CCD, mais les meilleures images sont obtenues avec des capteurs monochromatiques. Dans tous les cas, un peu de bricolage est nécessaire. Dans tous les cas, l'amateur d'astronomie qui veut devenir astronome amateur doit s'initier aux principes fondamentaux de l'optique pour pouvoir réaliser ses propres bricolages car les instruments de série en vente dans le commerce n'ont jamais des performances optimales.
Il existe deux principaux types de télescopes : le Newton et le Schmidt-Cassegrain.
Le premier est caractérisé par un tube assez long, un peu inférieur à sa longueur focale et se compose d'un miroir principal parabolique au fond associé à un miroir secondaire plat près de l'ouverture, orienté à 45°, qui renvoie les rayons lumineux vers l'extérieur à travers l'oculaire. L'observation se fait donc par le côté du tube qui est ouvert et laissera les poussières entrer et se déposer sur le miroir. Son autre inconvénient est que la température à l'intérieur du tube étant légèrement supérieure à celle du milieu ambiant (au moins en début de nuit), l'air plus chaud, en s'échappant, provoquera des turbulences qui nuiront à la qualité de l'image.
Le deuxième type, le Schmidt-Cassegrain, tout comme sa variante Maksutov-Cassegrain, se caractérise par son tube très court et l'emplacement de l'oculaire à l'arrière. En effet, la lumière, après avoir traversé une lame correctrice (ou une lentille dans le cas du Maksutov) en verre à l'entrée du tube (qui est donc fermé), frappe le miroir principal concave et sphérique puis est réfléchie vers un petit miroir convexe fixé sur la lame correctrice avant d'être renvoyée vers l'arrière au travers du miroir principal par un trou en son centre. Ce double parcours dans le tube fait donc que celui-ci voit sa longueur sensiblement divisée par deux par rapport à celle de la focale.
Le grand avantage du télescope sur la lunette est son coût de fabrication, ce qui permet d'acquérir pour une somme raisonnable un instrument de plus grand diamètre, gage d'une grande luminosité nécessaire lors de l'observation des objets lointains et faiblement lumineux. Par ailleurs, l'aberration chromatique n'existe pas avec ce type d'instrument, mais le miroir secondaire occulte en partie l'objectif, ce qui est un inconvénient (perte de luminosité de l'ordre de 5 à 10 %).
Un télescope, au contraire d'une lunette, demande un entretien : le miroir primaire a un certain degré de liberté dans le tube et peut dans certains cas (choc par exemple) se dérégler, nécessitant ainsi un réalignement qu'on effectue soi-même. Ce même miroir étant revêtu d'une très fine couche d'aluminium, celle-ci se dégrade au contact de l'air et a une durée de vie de 8 à 10 ans. Des entreprises spécialisées s'occupent de cette opération.
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