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livre de Joan Fuster De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Nosaltres, els valencians (en catalan ; « Nous, les Valenciens ») est un essai influent de l'intellectuel valencien Joan Fuster[1],[2] ; publié en 1962, il s'agit de son premier travail en tant qu'historien[3].
Titre original |
(ca) Nosaltres, els valencians |
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Langue | |
Auteur | |
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Date de parution |
Premi LletrA de projectes digitals (d) (date inconnue) |
Sa publication impliqua une rénovation considérable tant sur le plan de l'historiographie que du nationalisme valenciens[4]. Ernest Lluch affirma à son sujet que ce livre « sépare l'histoire de notre préhistoire »[5]. Avec Qüestió de noms (Edicions d'Aportació Catalana, 1962) et El País Valenciano (Ediciones Destino, 1962), il est considéré comme un « livre basique pour la connaissance de l'histoire, la culture et les problèmes d'identité du Pays valencien »[6]. Jaume Pérez Montaner, spécialiste de l'œuvre de Fuster, soutient que « sa signification historique a été si remarquable que l'on peut parler de notre point de vue actuel d'un avant et d'un après cette œuvre, pour toute référence à la culture et à la conscience nationale du Pays valencien »[7].
Il fut le premier livre publié par Edicions 62, le principal éditeur catalan fondé durant le franquisme[8]. En 2009, il avait connu une vingtaine de rééditions[7] et a été traduit en castillan[9]. Un an après sa parution il reçut le prix Lletra d'Or[10].
Fuster, paraphrasant Jaume Vicens i Vives, affirmait que, n'ayant jamais trouvé de réflexion réellement sérieuse sur l'identité des Valenciens, il se considérait comme obligé de la déchiffrer[11]. Il marque une rupture avec le valencianisme antérieur, le considérant « provincial » et « succursaliste », mais aussi avec les travaux historiques et sociologiques précédents, qu'il accusait de souffrir d'une « déplorable » et « irrespectueuse myopie ». Fuster prétendait que la connaissance des Valenciens en tant que peuple par eux-mêmes, objectif poursuivi par le livre, constituerait un remède contre leurs « maladies collectives », une tentative de rectifier leur « frustration historique »[12],[5],[3].
Dans son essai, Fuster affirme que la configuration actuelle du Pays valencien souffre depuis ses origines d'une « dualité nationale insoluble », en référence à la cohabitation de colons d'origines catalane et aragonaise sur le territoire, et affirme que les territoires de langue catalane du Pays valencien n'auraient comme « futur normal » que l'incorporation à une entité suprarégionale, les dénommés « Pays catalans » (Països Catalans).
Le livre a fait l'objet de nombreuses et parfois virulentes critiques, en particulier et de façon générale venant des secteurs blavéristes et espagnolistes[13].
Selon Juan Luis Sancho Lluna, auteur d'une thèse sur l'anticatalanisme pendant la transition valencienne[14] :
« Nosaltres els valencians constitua le point d'inflexion pour la culture autochtone contemporaine ; une bouffée d'air frais pour cette société médiocre et provincialiste. L'œuvre de Fuster — écrite dans un langage incisif — pulvérisa le discours officiel du régime basé sur la conception historico-organiciste du «regionalismo bien entendido de la bourgeoisie collaborationniste avec la dictature, qui à ce stade avait uni son propre destin au futur du régime. »
À l'occasion du 50e anniversaire de la publication du livre, l'université de Valence (dont Fuster a été un élève et où il a enseigné dans les dernières années de sa vie) lui consacre une exposition et fait paraître un ouvrage récapitulatif sur l'œuvre, son contexte, son accueil critique et son influence, en collaboration avec diverses d'entités culturelles et universitaires valenciennes[15],[16].
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