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Nizier Anthelme Philippe, parfois désigné comme Monsieur Philippe, Maître Philippe ou encore Maître Philippe de Lyon, né le à Loisieux et mort le à L'Arbresle, est un mystique et guérisseur français.
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Philippe s'est heurté à diverses attaques venant des médias, des médecins ou des hommes politiques en France et en Russie ; certains de ses détracteurs l'ont accusé d'utiliser la sorcellerie pour guérir les gens. Il suscita pourtant l'admiration et reçut l'amitié du tsar Nicolas II, du roi d'Italie, de l'empereur d'Autriche, de l'empereur allemand Guillaume II, du roi du Royaume-Uni Édouard VII[réf. nécessaire] entre autres, et aussi de plusieurs des membres les plus importants de la scène ésotérique du début du XXe siècle, parmi lesquels le docteur Gérard Encausse (Papus), le docteur Emmanuel Lalande (le docteur Marc Haven), George Descormiers (Phaneg) et Yvon Le Loup (Sédir).
Nizier Anthelme Philippe naît le , dans un hameau de Loisieux, arrondissement de Chambéry[1],[2], dans le royaume de Sardaigne, qui ne sera rattaché à la France qu'en 1860. Quelques mois avant sa naissance, sa mère, alors enceinte de Nizier, rend visite au curé d'Ars, futur saint, qui lui aurait révélé que son fils serait un être très élevé[3]. Nizier sera l'aîné d'une famille de cinq enfants. Ses parents sont Joseph Philippe (1819-1898), petit propriétaire cultivateur, et Marie Vachod (1823-1899)[2],[4].
Selon la légende, Philippe aurait guéri et soulagé dès son plus jeune âge. D'après son propre témoignage à un journaliste en 1905, il aurait effectué sa première guérison à l'âge de treize ans[1],[5]. Après sa première communion en mai 1862, ses parents l'envoient travailler à L'Arbresle comme garçon-tripier[2]. Quelques mois plus tard, il devient apprenti-boucher chez un oncle maternel à La Croix-Rousse, colline de Lyon[5],[6]. Il y reste peu mais guérit ce dernier d'une grave blessure. Sa réputation de guérisseur à Lyon va très vite se répandre[réf. nécessaire]. L'argent qu'il gagne lui permet de s'inscrire à l'institution Sainte-Barbe tenue par l'abbé Chevalier et il obtient un certificat de grammaire[2],[4].
En 1870, durant la guerre qui oppose la France à la Prusse, Philippe soulage des malades qu'il reçoit dans le quartier Perrache à Lyon. Dès cette époque, les rapports de police décrivent une surveillance soutenue[pas clair][1]. Durant cette même période, il aurait sauvé le jeune Jean Chapas, âgé de sept ans et victime d'une méningite, qui deviendra son disciple en 1883[7].
En 1872, Nizier Philippe ouvre un cabinet de consultation dans le quartier des Brotteaux[6]. De novembre 1874 à juillet 1875, il dépose quatre inscriptions d'officier de santé à la faculté de médecine et de pharmacie de Lyon. Il est dénoncé pour des activités de soin jugées illicites et sa cinquième inscription lui est refusée en 1875. Ses études s'interrompent au bout d'un an[5],[2]. Après cet échec, il devient « chimiste » autodidacte. Il semble que ses activités de laboratoire soient d'abord liées à la teinture pour l'industrie de la soie puis elles évoluent vers la création de « remèdes ». En 1879, ses premiers brevets portent sur la "Philippine", une eau et pommade pour conserver ses cheveux, et le "Dentifrice Philippe", en poudre et liquide[5].
Le , Philippe épouse Jeanne Julie Landar, une ancienne patiente et la fille d'un riche industriel lyonnais décédé. Cette union lui apporte une aisance financière[1],[8],[5]. Le naît Jeanne-Marie-Victoire Philippe, appelée Victoire Philippe[9]. Un deuxième enfant, Albert, naît le , mais décède âgé de seulement quelques mois[4].
En 1884, il obtient par correspondance un titre de docteur en médecine de l'université américaine de Cincinnati dans l'Ohio. Sa thèse porte sur le Principe d'hygiène à appliquer dans la grossesse, l'accouchement et la durée des couches et il emploie le pseudonyme Philippe d'Arbresle. Il semble que les Radier, père et fils, deux officiers de santé à son service, soient intervenus dans la rédaction du manuscrit[1],[5].
À partir de 1883, Nizier Philippe ouvre un cabinet de magnétisme dans son hôtel particulier au 35 rue Tête-d'Or à Lyon[8]. Chaque jour, il aurait soigné les âmes et les corps de dizaines de personnes venues demander guérison et soulagement[1]. Riches et pauvres auraient profité de ses services pendant plus de vingt ans. Philippe a le même comportement avec chacun. Que l'on soit aisé ou dans la précarité, il demande à tous des efforts de ne pas dire du mal de son prochain ou de « rendre le bien pour le mal »[10].
De 1882 à 1888, Philippe s'implique dans la vie sociale de la commune de l'Arbresle, où demeure sa belle-famille. Il est conseiller municipal, adjoint au maire. Il est nommé capitaine des pompiers de la commune, titre qu’il conserve bien qu'il ne soit pas réélu. La presse à l'époque publie des articles hostiles[réf. souhaitée].
Une de ses admiratrices, Mathilde Encausse, lui présente son mari, Papus, pseudonyme de Gérard Encausse, médecin et occultiste. Les deux hommes se lient d'amitié et Papus, qui ne tarde pas à le considérer comme son maître spirituel[8], lui fait connaître les plus importants occultistes et ésotéristes de l'époque. Certains deviendront également des disciples de Philippe.
En 1894, celui que ses disciples surnomment le Maître Philippe aurait présenté Jean Chapas en séance et annoncé qu'il sera son successeur dans les guérisons[7]. Chapas devient son assistant dans le service aux malades[11]. La prédiction se serait produite l'année suivante, lorsque Jean Chapas aurait développé des dons de guérisseur[7]. Papus, qui est sous-directeur de l'école pratique de magnétisme et de massage de Paris fondée et dirigée par Hector Durville, propose à Nizier Philippe la direction d'une succursale à Lyon. La branche lyonnaise est créée en mars 1895[1],[12]. avec des cours le dimanche, dans son hôtel particulier.[réf. nécessaire]
En 1896, Papus propose à son ami le médecin Emmanuel Lalande, plus connu sous le nom de Marc Haven, de venir, à Lyon, assister Philippe. Impressionné par le guérisseur, Emmanuel Lalande épouse sa fille Victoire, le [13]. La même année, Philippe et son gendre créent un laboratoire rue du Bœuf à Lyon, où ils auraient mis au point plusieurs médicaments. En 1899, Philippe aurait sauvé une deuxième fois la vie de Jean Chapas, victime d'une fièvre typhoïde[7].
La notoriété de Philippe parvient à la connaissance des princesses Anastasia et Militza de Monténégro, qui lui font rencontrer le couple impérial russe lors de son voyage officiel en France en 1901. Le tsar Nicolas II de Russie et son épouse Alexandra Fiodorovna désespèrent alors de ne pas avoir d'héritier mâle. Philippe, qui a donné une impression favorable, est invité deux fois à séjourner en Russie[2],[8],[5],[14]. Son statut de guérisseur est respecté. Le tsar lui décerne le titre de Docteur en médecine de l'Académie impériale de médecine militaire de Saint-Pétersbourg, avec le grade de général en 1901 et le couvre de cadeaux [5]. Son influence sur les Romanov reste mystérieuse. On lui attribuera plus tard à tort des séances de spiritisme avec des membres de la haute société russe et avec le tsar lui-même[2]. Après avoir été calomnié par l'Église et la police russes, Philippe retourne en France[8],[6].
Le gouvernement français ne reconnaît pas plus ce dernier titre de docteur. La presse publie des articles hostiles et la police exerce sur lui une surveillance accrue. En 1903, Philippe annonce dans les séances que son disciple Jean Chapas lui succédera dans les guérisons jusqu'en 1922.
Victoire, la fille de Nizier Philippe, meurt brutalement le 25 juillet 1904. Elle est enterrée au cimetière de Loyasse de Lyon, proche de la Basilique de Fourvière. Nizier ne se remet pas de cette disparition, qu'il vit comme « une crucifixion vivante », et il meurt à son tour le , à l'Arbresle[1].
Le lendemain de sa mort, La Dépêche de Lyon annonce : « Philippe fut un brave homme, qui, s'il ne guérit pas toujours, fit autour de lui beaucoup de bien. Sa libéralité était proverbiale, et bien des déshérités de la fortune le pleureront. »[1],[5] Son corps est inhumé au cimetière de Loyasse, aux côtés de sa fille. La tombe de la famille Philippe est depuis cette date continuellement fleurie[1],[8].
C'est seulement après sa mort qu'a été découvert que le Maître Philippe payait les loyers de 52 familles trop pauvres pour se loger. Après cette découverte, Jean Chapas, son fidèle disciple et successeur, continue à payer tous les loyers jusqu'à ce que lui-même décède[15]. Un de ses proches, Claude Laurent, décrivait Maître Philippe comme étant non catégorisable, comme appartenant à aucune société initiatique, comme restant une énigme pour tous[10]. « Je ne suis rien, absolument rien. » disait souvent le Maître Philippe[16].
En 1870, Philippe aurait ramené à la vie un garçon nommé Jean Chapas, déclaré mort par des médecins alors qu'il n'avait que sept ans[7]. Jean-Baptiste Ravier, un proche disciple de Philippe, a rapporté la « résurrection » de Jean Chapas par Nizier Philippe comme suit[17] :
« Après que Jean Chapas ait été déclaré mort par deux médecins et juste avant l'enterrement, Maître Philippe a été amené dans la maison du défunt qui était pleine de membres de famille et d'amis. En entrant dans la pièce du défunt où Jean Chapas avait été habillé pour son enterrement, Maître Philippe a essayé de trouver la mère de Jean Chapas puis lui a demandé « Madame Chapas, me donnez-vous votre fils ? » ; ne sachant pas vraiment ce qu'il se passait Madame Chapas a répondu « Oui », alors Maître Philippe est allé au bord du lit où le corps de Jean Chapas était allongé et l'a ressuscité en disant « Jean, je te rends ton âme »[3],[7]. »
Jean Chapas, né le et issu d'une famille de pêcheurs des bornes de la Saône[11], devient le plus proche disciple de Philippe[18].
Les études de Chapas lui permettent d'obtenir un brevet de capitaine de navigation. En 1878, à l'âge de quinze ans, il est appelé par Philippe à le rejoindre à Lyon et il devient un disciple privilégié[11]. En 1895, dans l'école de magnétisme dirigé par Nizier Philippe, il est conférencier chargé du cours d'histoire du magnétisme[11],[19]. Il reste à l’écart des pratiquants des sciences occultes qui gravitent autour de son guide spirituel.
En 1897, Jean Chapas épouse Louise Grandjean, fille d'un artisan menuisier[11]. En 1903, il prend la succession de Nizier Philippe et officie dans l'hôtel particulier de la rue Tête-d’Or[7]. En 1907, il est jugé pour exercice illégal de la médecine mais est acquitté. Quelques années plus tard, il transforme le clos Santa Maria, situé à l'Arbresle, en hôpital militaire, pour y recevoir les blessés de la Première Guerre mondiale[11].
Le , Jean Chapas décède[7]. Il repose au cimetière de Loyasse, deux allées derrière la tombe de Maître Philippe[7],[20].
Nizier Philippe fut avant tout un exemple vivant de charité. Il a été par quatre fois jugé pour pratique illégale de la médecine entre 1887 et 1892 et a été acquitté, il ne fut plus inquiété à partir de cette date[3]. Ses proches le décrivaient comme un thaumaturge et un représentant de la divine Providence[16].
Maître Philippe soigna des milliers de personnes gratuitement, sans rien demander ; sauf des efforts pour faire le bien[3]. Nombreuses de ses guérisons étaient considérées comme des miracles. Il disait qu'il guérissait par le pouvoir de la prière et de commandement[10]. Maître Philippe expliquait qu'il se servait d'une force absolument inconnue sur terre, une force dépassant tout entendement, que le Christ lui-même employa pour faire plusieurs de ses miracles[17]. Il appelait cette force « le 4e pôle de magnétisme » et la décrivait ainsi: « Ce n'est pas un courant, mais plutôt une Lumière, elle représente l'union du "Aimez-vous les uns les autres". »… « Aucun initié ne la connaît »[17].
La bibliographie sur Nizier Philippe est importante, ce sont généralement des ensembles de témoignages favorables, écrits par son entourage ou des disciples. Il existe également des ouvrages de ses opposants, notamment des médecins, qui tentent de déjouer ce qu'ils considèrent comme une imposture[1],[5].
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