Le musée est fondé en 1893, à la suite de la donation faite à la ville par Antoine Labit des collections de son fils, grand voyageur, ethnologue et collectionneur Georges Labit (1862-1899), qui a rassemblé des objets d'art d'Extrême-Orient et a entrepris d'en faire un musée pour ses contemporains et pour les générations futures. Les collections évoquent les cultures anciennes - jusqu'au XIXesiècle - par les arts de l'Inde, du Pakistan et de l'Afghanistan, l'ancien Viêt Nam (Champâ et Annam), l'ancienne Thaïlande (le Siam), le Laos, Java, le Népal, l'art tibétain et l'art chinois, enfin l'art japonais. Ces objets sont choisis, dans un premier temps par Georges Labit, pour leur qualités esthétiques et afin d'évoquer de manière exemplaire les cultures anciennes de ces pays d'Asie et d'Extrême-Orient. Pour cette raison, ils sont regroupés avec des objets présentant les mêmes qualités mais provenant d'Égypte antique dont un rare ensemble d'objets coptes.
La collection de Georges Labit a été enrichie par de nombreux dons. Des achats effectués par la ville de Toulouse et des dépôts provenant du musée Guimet complètent ces collections cohérentes et de grande qualité. Ce musée est l'un des plus anciens musées d'art asiatique de France.
C'est une villa de style néo-mauresque élaborée en 1893 par un architecte toulousain, Jules Calbairac dans le style des villas exotiques à la mode depuis les années 1860 dans la vague de l'orientalisme qui passionnait alors l'élite occidentale. Cette maison bourgeoise, avec ses cuisines, salle à manger, billard et chambre, a été aussi construite pour abriter les collections d'un riche voyageur, aventurier et ethnologue. On y retrouve les motifs d'usage dans ce style éclectique[N 1]: les arcs outrepassés des fenêtres rythmés par le jeu des briques alternant avec le crépi blanc, les carreaux de faïence aux dessins inspirés de l'art islamique, et jusqu'au croissant de métal sur le dôme couvert de tuiles émaillées bleu turquoise. Ce bel édifice coloré est situé au milieu d'un petit jardin d'agrément (aujourd'hui ouvert au public) composé de plantes asiatiques et méditerranéennes (azalées, bambous, fougères arborescentes ou palmiers identifiés par de petits écriteaux), proche du canal du Midi (qui est classé par le comité du patrimoine mondial de l'UNESCO).
Le site, plus précisément les façades et toitures du musée et de la conciergerie, l’emprise du jardin, ainsi que le mur de clôture et les quatre portails, est inscrit partiellement au titre des monuments historiques le [1].
Linga à visage divin: le troisième œil sur le front symbolise l'omniscience de Shiva. VIIIe – IXesiècle. Calcaire, H. 25 cm. Inde du Nord
Apsara au miroir, dans la pose en triple flexion: tribhanga. Lourdes parures au cou et aux oreilles, ceinture de joyaux sur dhoti transparente. Khajurâho, Xe – XIesiècle. Grès rose. H. 58 cm. Inde du Nord
Collections de Birmanie et Thaïlande
Cloche de monastère, XIXe, Mandalay, Birmanie, bronze.
Assiette sans marli (destinée au marché intérieur chinois) à décor de fleurs. Porcelaine, émaux famille rose. Chine, dynastie Qing, Qianlong, 1736-1795. D. 22 cm[4]
Danseuse. Statuette funéraire (mingqi) en terre cuite, traces de glaçures sur engobe blanche. Fin de la dynastie Sui début dynastie Tang (VIIesiècle). H 22,5cm.
Marchand de tissu, mingqi, terre cuite, traces de polychromie. Dynastie Tang.
Marchand de tissu, mingqi, terre cuite, traces de polychromie. Dynastie Tang.
Présentoir à pinceaux, porcelaine, Dynastie Qing (1644–1912).
Enfant porte-lumière, porcelaine, Dynastie Qing (1644–1912).
En 2023 et après plusieurs dizaines d'années d'exposition, la momie Inimennaÿsnebout et la collection égyptienne, clou du musée Labit (fermé pour cause de travaux), retournent au musée Saint-Raymond[7].
Quelques pièces anciennement présentées au musée Labit:
Barque funéraire. Moyen Empire, -2033 à -1786. Bois sculpté et peint, H. 80 L. 60 cm.
Georges Labit fit de nombreux voyages pour choisir son dispositif muséographique, et le choix du style dans lequel bâtir et signifier le contenu dès l'extérieur fut pour lui un choix révélateur de son ambition et de la cohérence de son projet. On peut parler dans ce cas précis d'une utilisation délibérée de cette typologie de l'éclectisme qui s'est mise en place à la fin du siècle et qui fait que le style néo-mauresque, selon une formule d'éclectisme orientalisant, convient à une demeure abritant une collection d'art asiatique, comme le style néo-grec convenait à un palais de justice tandis qu'un savant assemblage de néo-baroque et de Style néo-Renaissance convenait à un opéra. Référence: Claude Mignot, L'architecture au XIXesiècle, Fribourg, Éditions du Moniteur, Office du Livre, , 326p. (ISBN2-281-15079-8). En particulier: pages 100 et suivantes, 165 et 167.
Buddha assis en position de «prise de la terre à témoin». Cette position symbolise l'Illumination et fait référence à la dernière tentation de Buddha par les trois filles de Māra, démon personnifiant les passions et les objets du désir dans le bouddhisme théravada. On nomme donc ce type d'image: Buddha vainqueur des assauts de Mara: Maravijaya.
Bibliographie: Arts de Chine, Violette Fris-Larrouy 1999, p.66. Représentation schématique (schématisme typique des objets funéraires Han) d'une cigale destinée à être placée dans la bouche du mort.
Bol utilisé par les moines chan des monts Tianmu (Tianmu shan), près de Hangzhou, au XIIIesiècle, et emporté au Japon par les moines japonais dans leurs bagages en tant que partie de leur enseignement. Connus sous le nom japonais de temmoku (aussi orthographié tenmoku).
Le bol ou la coupe pouvait trouver place sur ce type de support. Un ensemble, datant des Song du nord, avec le bol et son support se trouve exposé au Victoria and Albert Museum.
Dénomination qualifiant à l'origine la porcelaine de type Guan, c'est-à-dire officielle, qui aurait été manufacturée à kaifeng pour la Cour Impériale. Aujourd'hui on retient une couverte mince, onctueuse et lustrée, du vert bleuté (ou vert grisâtre) jusqu'au beige. Et des craquelures fines ou larges. (Michel Beurdelay, La céramique chinoise, éditions d'Art Charles Moreau, 2005, page 132).
En mars 2005, le musée Georges-Labit a acquis en vente aux enchères une rare stèle en pierre représentant Visnu, divinité tutélaire des rois du Népal. Elle atteste de la persistance de l'hindouisme dans ce pays, où il reste la religion dominante, à côté du bouddhisme tantrique. Cette stèle représente un épisode de la vie de Visnu, qui, transformé en nain, reconquiert l'Univers au détriment des démons-asura. Sa composition dynamique, caractéristique de l'art newar, et la finesse de son exécution, manifestent l'influence indienne et son importance dans les arts du Népal.
Horus était invoqué pour les maladies infantiles et pour protéger les enfants ou ceux qui sont piqués ou mordus par des animaux venimeux: scorpions et ophidiens.
Jean-Noël Gros, «À Toulouse, le retour de la momie», La Dépëche, (À Toulouse, le retour de la momie - ladepeche.fr, consulté le )
Bibliographie
H. Aufrère, Les collections égyptiennes de Toulouse, musée Georges-Labit, coll.«: Cahiers du Musée Georges-Labit, no1»,
Nathalie Bazin, conservateur, section Népal/Tibet au musée national des arts asiatiques - Guimet, L'art du Tibet. La donation Lise et Jean Mansion, musée Georges-Labit, coll.«Cahiers du Musée Georges-Labit, no2», , 51p. (ISBN2-905880-20-1)
Violette Fris-Larrouy, Arts de Chine: la collection chinoise du Musée Georges Labit, Paris, Société nouvelle Adam Biro. Musée Georges Labit, Toulouse, , 175p. (ISBN2-87660-245-8).
Violette Fris-Larrouy, Nathalie Bazin, Marie Dominique Labails, Sydney H. Aufrère, Alexandra Lorquin, Les collections, musée Georges-Labit, coll.«Cahiers du Musée Georges-Labit, no3», , 80p. (ISBN2-905880-21-X)
Jeanne C. Guillevic, conservateur du musée Georges-Labit, Musée Georges-Labit: Arts d'Asie. Deux tomes, Imprimerie municipale, Toulouse, non daté, entre 1971 et 1988, 210p. chaque tome.
Jeanne C. Guillevic et Pierre Ramon, Musée Georges-Labit: Antiquités égyptiennes et coptes , Imprimerie municipale, Toulouse, , 200p..
Francis Saint-Genez (commissaires) et Mireille Serniguet (Exposition 2016-2017), De foudre et de diamant: les peintures tibétaines du musée Georges-Labit, Toulouse/Paris, Paris; Toulouse: Lienart Editions: Musée Georges-Labit, , 135p., 33 cm. (ISBN978-2-35906-183-3).
«Musée Georges-Labit», sur Mairie de Toulouse, mis à jour (consulté le ). Site officiel, Culture / Mairie de Toulouse.
«Musée Georges-Labit», sur Musées Midi-Pyrénées, mis à jour (consulté le ). Site officiel des musées de Midi-Pyrénées: collections, expositions temporaires, horaires, plan...
«Musée Georges-Labit», sur Service régional de l'inventaire, non daté (consulté le ): Georges-Labit et l'édifice: aspects extérieur et intérieur de la maison bourgeoise.