Loading AI tools
De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le microcosme est un abrégé, une image réduite du monde ou de la société. Le terme est notamment utilisé de manière sociologique pour définir un groupe représentatif de son milieu social[réf. nécessaire]. Ne pas confondre avec microsociologie. Par extension, il désigne un groupe restreint détaché du reste de la société.
Pierre A. Riffard dans son dictionnaire de l'ésotérisme définit microcosme, dans une définition plus historique, comme « l'homme en tant que résumé, synthèse et splendeur du monde avec lequel on peut établir des correspondances terme à terme (pieds = Signe des Poissons, veines = fleuves, par exemple), à l'intérieur de cette analogie générale » entre homme et monde[1].
Le mot « microcosme », étymologiquement, vient du grec : « micros » (μικρός, « petit »), « cosmos » (κόσμoς, « monde »). « Microcosme » = « petit monde », donc l'homme par rapport au « grand monde », au « macrocosme » qu'est l’univers.
Le mot apparaît pour la première fois chez Démocrite (vers 430 av. J.-C.) :
Galien confirme :
L'origine du concept de microcosme remonte peut-être à l'Égypte, qui met en parallèle naissance, mort, métamorphoses de l'homme et du monde :
Pythagore (vers 530 av. J.-C.) développe le concept de microcosme. Un texte postérieur lui fait dire ceci :
Platon, dans le Timée, met en place, de façon implicite l'idée de microcosme. Tout comme l'Âme du monde, l'âme de l'homme exerce des fonctions motrices et cognitives : elle a vie et esprit (Timée, 43-47). Le corps de l'homme, lui aussi, participe de cette analogie. Par exemple, « les particules du sang, finement morcelées à l'intérieur de nous et enveloppées circulairement comme par un ciel en raison de la cohésion qui caractérise chaque vivant, sont forcées d'imiter le mouvement de l'univers » (Timée, 81a). Surtout, le corps humain est constitué comme le monde : le démiurge choisit des triangles réguliers pour engendrer le Feu, l'Air, l'Eau, la Terre, et, après mélange, il fabrique la moelle dont est fait le cerveau, la moelle épinière et celle des os, le sperme (Timée, 73)[5].
Bernard Silvestre, dans son De mundi universiate, sive Megacosmus et Microcosmus (1145), reprend la philosophie platonicienne. Le livre considère d'abord le grand monde, puis le petit monde, l'homme.
Hildegarde de Bingen suit la philosophie propre à l'idée de microcosme, dans ses œuvres, magnifiquement illustrées. Dans le Livre des œuvres divines (1174), le macrocosme est figuré par un cercle extérieur, maintenu par un personnage représentant le Christ : ses bras entourent le macrocosme ; au centre de la miniature, un personnage, les pieds joints et les bras étendus, figure le microcosme, c'est un homme selon Vitruve, égal dans toutes ses parties. La création de l'homme s'étant accomplie de la même façon que celle du monde, il existe une ressemblance étroite entre les fonctions remplies par les éléments et le rôle des parties du corps : la tête correspond au feu, la poitrine à l'air, le ventre à la terre molle et féconde, et les pieds à l'eau, c'est-à-dire aux différents fleuves qui se divisent à travers toute la terre[6].
Honorius d'Autun, dans son Elucidarium soutient que « l'homme a de la terre (chair), de l'eau (sang), de l'air (souffle), du feu (chaleur). Sa tête est ronde comme une sphère céleste, ses yeux brillent comme les deux luminaires du ciel ».
Alain de Lille, à son tour, reprend l'idée que l'homme est un microcosme à l'image de la nature, dont les parties se répondent par des correspondances cachées[7].
La Renaissance est très friande de la notion de microcosme.
Le théoricien Paracelse en 1571, pense que le microcosme est l'aspect naturel, mortel de l'homme, pas sa totalité :
Papus, le maître du néo-occultisme :
L'analogie du microcosme et du macrocosme se rencontre aussi dans la littérature musulmane et juive.
Elle est introduite dans la tradition juive par Philon d'Alexandrie qui l'emprunte aux stoïciens[11]. Elle devient un lieu commun dans la philosophie et la théologie juives. On la retrouve dans Abôth de Rabbi Nathan, La Source de vie d'Ibn-Gabirol. Elle est le thème central du ʿOlâm Katân (« Le microcosme ») de Joseph ibn-Çaddik. Maïmonide évoque l'analogie au début du chapitre LXXII du Guide des égarés[12].
Dans le monde musulman, l'analogie du microcosme et du macrocosme est un thème présent dans l'encyclopédie des Frères de la pureté, qui a pu inspirer Joseph ibn-Çaddik[13]. Elle tient aussi une place importante chez certains soufis, comme Ibn Arabi : « L'être humain se situe à la fin de la hiérarchie de la Création, car c'est un microcosme contenant en lui l'ensemble du cosmos[14]. »
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.