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Le lymphome de Burkitt ou leucémie de Burkitt, est une tumeur (lymphome non hodgkinien) qui provient de l'évolution maligne et de la prolifération de cellules lymphoïdes de type B. Elle est souvent d'origine virale. Classiquement, on définit trois variantes cliniques[1] : la forme endémique, la forme associée à l'immunodéficience et la forme sporadique.
Causes | Infection à virus d'Epstein Barr (en) |
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Médicament | (RS)-cyclophosphamide et (RS)-cyclophosphamide |
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Spécialité | Hématologie |
CIM-10 | C83.7 |
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CIM-9 | 200.2 |
ICD-O | 9687/3 et 9826/3 |
OMIM | 113970 |
DiseasesDB | 1784 |
MedlinePlus | 001308 |
eMedicine | med/256 |
MeSH | D002051 |
Patient UK | Burkitts-Lymphoma |
Il s'agit du cancer le plus agressif à ce jour. En effet, le nombre des cellules infectées peut doubler toutes les 24h, amenant une dégradation très rapide de l'état du patient. La prise en charge doit être la plus rapide possible.
Différentes dénominations décrivent la même affection[2] :
Le virus Epstein-Barr est associé aux trois formes de lymphome de Burkitt, de manière constante dans la forme endémique, de manière inconstante dans les deux autres formes[3]. L'infection précède le développement tumoral[4]. Le mécanisme de la transformation tumorale n'est pas clair. Plusieurs protéines synthétisées par le génome du virus Epstein-Barr seraient impliquées, entraînant des altérations au niveau de l'ADN de la cellule contaminée[5].
Le rôle favorisant du paludisme a été suspecté dans la forme endémique pour des raisons épidémiologiques. Certains antigènes du parasite pourraient réactiver le virus Epstein-Barr présent de manière latente chez un hôte[6].
Le lymphome de Burkitt est généralement associé à une translocation du gène c-myc (le gène MYC fut d'ailleurs découvert pour la première fois chez des patients atteints du lymphome de Burkitt). Cette translocation est souvent provoquée par l'oncogène viral EBV.
Il s'agit de la tumeur à la croissance la plus rapide avec un temps de doublement cellulaire compris entre 1 et 2 jours[3].
Histologiquement, on décrit ce cancer comme présentant une apparence de « ciel étoilé »[9]. Les cellules lymphoïdes, particulièrement similaires les unes aux autres, s'organisent en couches de cellules ayant de très forts taux de prolifération et d'apoptose.
Ces lymphocytes ont un noyau de forme ronde ou ovale, aux contours réguliers, la chromatine, localisée dans la partie centrale du noyau, se trouvant réticulée avec plusieurs nucléoles de taille ordinaire. Le cytoplasme est basophile à l'examen. Chez les patients immunodéprimés, on peut également découvrir parfois une importante différenciation du cytoplasme avec un noyau à nucléole unique.
On pourra souvent découvrir soit une large lésion ostéolytique du maxillaire ou de la mandibule soit une masse abdominale en croissance rapide.
Il n'existe pas de délimitations cliniques claires entre les trois formes, la distinction se situant plutôt au niveau épidémiologique.
Cette pathologie tire son nom de Denis Parsons Burkitt (1911-1993), le chirurgien militaire qui l'a décrite en 1958 en Ouganda[10]. Il avait remarqué des tumeurs de la mâchoire jamais décrites et pourtant courantes chez les enfants de la région. Néanmoins, ce ne sera que six ans plus tard au Zaïre (aujourd'hui RDC) que seront effectuées les premières descriptions cliniques de ce lymphome. Initialement pris pour un sarcome, elle est correctement classée dans les lymphomes à partir de 1960[11]. La cause virale a été suspectée en 1964 par Epstein, Barr et Achong devant la présence de corpuscules viraux dans les échantillons de lymphomes[12].
Il s'agit de la première tumeur découverte associée à un virus et l'une des premières associées à une translocation chromosomique[3].
On le retrouve essentiellement chez les enfants africains avec un pic de fréquence entre 6 et 7 ans. Tumeur enfantine la plus courante en Afrique équatoriale, dans la fameuse Lymphoma Belt[13], elle est liée à l'énorme prévalence de l'EBV dans cette région. La zone de prévalence de la maladie recouvre celle du paludisme[14]. La maladie touche plus souvent les garçons que les filles et s'attaque régulièrement à la mâchoire. Elle peut aussi toucher les autres os du visage ou l'abdomen mais les proportions de ces différentes formes varient selon les sources[15],[16] (région rétropéritonéale, ovaires ou mésentère).
Le lymphome de Burkitt représente actuellement dans le monde 2 % de tous les syndromes lymphoprolifératifs[17] (c'est-à-dire l'ensemble contenant les lymphomes, les leucémies, les myélomes, etc).
L'épidémie de SIDA a fait du VIH une cause du lymphome de Burkitt à rechercher systématiquement quand il est associé à une immunodéficience[18], bien que les immunosuppresseurs utilisés à l'occasion d'une greffe puissent aussi être incriminés. La forme de lymphome liée au VIH apparaît cliniquement difficile à distinguer de la forme classique.
Maladie rare que l'on peut trouver partout dans le monde, elle touche aussi bien des adultes que des enfants surtout au niveau de l'abdomen. Elle ne semble pas associée au virus d'Epstein-Barr[3].
L'extension (locale, locorégionale ou généralisée) est un facteur pronostique important. Certaines anomalies chromosomiques ont une évolution plus péjorative[19].
Après la ponction de la masse tumorale et le bilan d'extension (radiographie, myélogramme, ponction lombaire), une chimiothérapie progressive et exclusive doit être envisagée. Celle-ci guérit 80 % des cas. En cas de rechute ou de non-efficacité, on doit élargir le traitement (immunothérapie, radiothérapie) mais le pronostic s'assombrit (seulement 10 à 20 % de guérison).
Comme pour tous les cancers, la précocité de la prise en charge est primordiale pour diminuer la mortalité.
La prise en charge de ce lymphome dans les pays pauvres est beaucoup plus limitée.
En l'absence d'approche curative, la lutte préventive contre le virus d'Epstein-Barr (EBV) et le VIH et les pathologies qu'ils induisent est considérée comme la clé de la prévention contre le lymphome de Burkitt. Il n'existe pas encore de vaccin disponible contre l'EBV mais des essais cliniques ont lieu depuis le début des années 2000[20],[21], essentiellement ciblés contre les protéines clés de l'EBV[22], et plus récemment exploitant les technologies des vaccins à ARN[23] développées en 2020 en réponse à la pandémie de Covid-19.
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