Lycée autogéré de Paris
lycée expérimental français créé en 1982 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
lycée expérimental français créé en 1982 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le lycée autogéré de Paris (LAP) était un lycée expérimental (1982-2024) créé sous le ministre de l'Éducation nationale Alain Savary. À partir de la rentrée 2024, il est remplacé par le lycée innovant de Paris (LIP)[1].
Fondation | 1982 |
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Type | Établissement public local d'enseignement (EPLE) |
Académie | Paris |
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Population scolaire | 242 élèves |
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Formation | Lycée général |
Langue(s) des cours | anglais, allemand, espagnol |
Ville | Paris |
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Pays | France |
Site web | l-a-p.org |
Coordonnées | 48° 50′ 05″ nord, 2° 17′ 31″ est | |
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Géolocalisation sur la carte : Paris
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Des enseignants et des jeunes (pour certains en « rupture » avec le système éducatif)[2] en sont les fondateurs, l'« initiateur » en a été Jean Lévi[3]. Le LAP s'adresse à des adolescents et des jeunes adultes, âgés de 15 à 21 ans, dans une alternative au système éducatif traditionnel. Il met les élèves en condition d’autonomie : les problèmes rencontrés doivent être gérés par les élèves eux-mêmes, à plusieurs s'ils le souhaitent.
Fondé en 1982, l'établissement est installé dans un ancien collège jésuite du XVIIIe siècle.
En 2011, durant les réunions paritaires du rectorat de Paris, où se décident les attributions de postes de professeurs de chaque établissement, le LAP est informé d'une suppression de cinq postes (sur une équipe de 25) à compter de la rentrée 2011, ce qui risque d'entraîner la fermeture de l'établissement[4]. En réaction à cette nouvelle, le lycée se mobilise et réussit à annuler la suppression de quatre postes et demi sur les cinq. En 2015, à la suite d'une mobilisation du personnel enseignant et des élèves, le demi-poste restant est réattribué au lycée. Désormais, le lycée peut compter sur les 25 professeurs à temps plein.
En , le lycée autogéré de Paris est perturbé par des militants d’extrême droite se réclamant du Groupe union défense (GUD), qui tentent de s'introduire dans l’établissement et créent des incidents. Le lycée ayant décidé de porter plainte[5], le parquet de Paris requiert un an de prison, dont six mois avec sursis, contre les deux prévenus[6].
Le lycée autogéré de Paris s'est inspiré d'expériences pédagogiques préexistantes, notamment les réseaux expérimentaux de collèges et d'écoles élémentaires, créés dans les années 1960 et 1970, tels l'école élémentaire Vitruve ouverte en 1962 dans le 20e arrondissement de Paris (toujours en fonctionnement) et le lycée expérimental d'Oslo, ouvert en 1967 en Norvège. On peut aussi citer le lycée expérimental de Saint-Nazaire, qui a ouvert ses portes six mois avant celui de Paris.
Parmi les références théoriques, outre l'apport de Célestin Freinet et de ses camarades de l'ICEM, la pédagogie du LAP trouve son inspiration dans les thèses des « dissidents », qui se sont reconnus un temps sous l'étiquette de la pédagogie institutionnelle Raymond Fonvieille et Fernand Oury. Néanmoins, le lycée autogéré de Paris s'avère plus proche de la tendance autogestionnaire et politique de Fonvieille que de la tendance psychanalytique d'Oury.
D'un point de vue pratique, les textes des universitaires Georges Lapassade et Michel Lobrot permettent d'appréhender cette expérience (« groupes, organisation, institution » pour le premier, « pédagogie institutionnelle » pour le second).
La pédagogie du LAP emprunte aussi au domaine de la psychothérapie institutionnelle (René Lourau et Félix Guattari).
La pratique de terrain amène à opérer une sorte de conciliation entre différentes théories, et entre théorie et pratique, car c'est l'établissement tout entier qui est au cœur du dispositif.
Dans le lycée autogéré de Paris, les membres sont de trois sortes :
La participation de tous aux actions et aux décisions qui se rapportent à la vie de l’établissement est particulièrement recherchée. L'autogestion qui est mise en avant en général se traduit collectivement (l'entière population de l'établissement) dans des structures telles que les groupes de base, les commissions, les réunions générales de gestion et l’assemblée générale. Effectivement, le LAP fonctionne de manière que la vie à l'intérieur de ses locaux soit décidée et/ou exécutée « autant que possible » par tous les membres de la communauté. L'expérience est assumée par une équipe d'enseignants qui fonctionne en autogestion : un enseignant est volontaire pour travailler dans cet établissement, et choisi par les membres de l'équipe.
Pour chaque enseignant, salarié de l'Éducation nationale, la participation à diverses tâches est impérative. La participation de chaque élève est encouragée, mais pas impérative. Selon le LAP, cette participation peut entrer en conflit avec d'autres projets : obtenir le baccalauréat, gagner de l'argent, mener à bien un projet artistique, etc. Les élèves sont libres de fréquenter les cours. Pour certains, l'inspiration en est l'idéologie « coopérative » (adhésion volontaire), pour d'autres cela renvoie à une attitude « consumériste », d'autres encore assimilent cela à la nécessité du « désir ».
Parmi les instances de gestion, une réunion d'équipe, au moins deux heures chaque semaine, assume une forme de direction collégiale. Les difficultés sont analysées collectivement dans ces instances et le travail d'analyse contribue à la formation de tous les membres de cette collectivité. Ce lycée qui dès l'origine a été considéré au Ministère comme un regard sur le système éducatif français, un « analyseur », pourrait contribuer à la compréhension de ce qui se passe dans l'Éducation nationale.
Un « projet d'établissement » très exhaustif est publié chaque année par l'équipe du lycée et donne des informations détaillées sur le fonctionnement de celui-ci. Des contacts avec diverses entreprises autogérées se sont développés depuis 2005 grâce au réseau d'échanges de pratiques alternatives et solidaires (« REPAS »).
Un classement réalisé par le magazine L'Étudiant en révèle que le taux d'obtention du baccalauréat dans ce lycée est de 26 %, et qu'il se classe, selon les critères de ce journal, dernier sur les 1871 lycées de France.
En 2013, un classement relayé par le journal Le Monde le classe une nouvelle fois dernier lycée de France[7] en termes de valeur ajoutée par rapport aux lycées similaires dans l'académie, et avant-dernier en taux d'obtention du bac, avec une réussite de 30 %.
En 2015, le lycée se classe 109e sur 109 au niveau départemental quant à la qualité d'enseignement, et 2285e au niveau national[8]. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au baccalauréat, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)[9].
En 2018, un article du Figaro affirme que, dans ce lycée, le taux de réussite au bac est d’environ 40 %, « bien inférieur à la moyenne nationale (88 %). Mais “s’ils n’étaient pas venus ici, beaucoup ne l’auraient jamais passé”, rappelle [un] professeur »[10].
Ces résultats sont néanmoins à relativiser avec le projet d'établissement, d'abord car les élèves n'ont pas l'obligation d'assister aux cours[10], et ensuite car le lycée a plutôt pour but de les aider à s'épanouir par la pratique d'activités plus culturelles (photographie, théâtre...)[10] auxquelles ils n'auraient pas forcément eu accès, que de les amener nécessairement au baccalauréat.
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