Lugdunum (musée)
musée archéologique de Lyon De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Lugdunum[n 1], anciennement musée gallo-romain de Fourvière et musée de la Civilisation romaine[n 2], est un musée archéologique situé à Lyon, en France. Il comprend un espace muséal couvert et depuis novembre 2017 les théâtres romains sur la colline de Fourvière, colline située autrefois au cœur de la cité romaine de Lugdunum. Le musée est géré par la métropole de Lyon. Il accueille régulièrement des expositions temporaires.
Nom local |
Musée gallo-romain de Fourvière Musée de la Civilisation romaine |
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Type | |
Ouverture |
novembre 1975 |
Visiteurs par an |
160 000 (2023) |
Site web |
Architecte | |
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Protection |
Pays |
France |
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Commune | |
Adresse |
17 rue Cléberg69005 Lyon |
Coordonnées |
Lugdunum (Lyon), capitale de la province Lyonnaise, était une cité gallo-romaine importante et prospère qui a laissé de nombreux vestiges découverts au fil des siècles à l'occasion de chantiers de construction ou dans le cadre d'investigations systématiques, d'abord présentés au Musée des Beaux-Arts et dans un autre lieu appelé « Antiquarium ».
Envisagé dès les années 1930, le musée actuel est construit en 1971 par l’architecte Bernard Zehrfuss et inauguré le [n 3]. Le bâtiment est inscrit en bordure du site antique, enterré dans le versant de la colline. Intérieurement, il est constitué d'une rampe en béton brut descendant en spirale et se ramifiant vers des paliers destinés à l'exposition des collections du musée sur 4 000 m2. Le 8 novembre 2017, le musée est renommé Lugdunum[1].
Le musée est aménagé de façon à offrir des vues sur les vestiges encore visibles du Théâtre et de l’Odéon. Il rassemble les découvertes faites sur le site antique de Lyon, de la région, voire d'ailleurs pour certaines pièces. On trouve notamment des pierres gravées, des statues, des bijoux, des objets de la vie courante, etc.
Un plan en relief de l'ancienne Lugdunum montre la ville, selon les connaissances archéologiques de 1975 et les théories d'Amable Audin, aménagée essentiellement sur la colline de Fourvière et dominant l'île qui deviendra l'actuelle presqu'île. Cette maquette a été remplacée en 2015 par une autre dotée d'une animation lumineuse projetant l'historique de la cité sur une maquette du relief de la colline de Fourvière.
Des maquettes reconstituent les principaux monuments : temple capitolin, théâtre antique et odéon. L’hippodrome est évoqué par une mosaïque représentant dans les détails les courses de chars qui y avaient lieu. Cette mosaïque a été découverte en 1806 dans le quartier d'Ainay et elle est une des très rares représentations antiques connues de courses hippiques.
Les fragments de décoration de l’Autel de Rome et Auguste proviennent du Sanctuaire fédéral des Trois Gaules.
Le musée consacre une large place à l'artisanat gallo-romain : céramique, mosaïques mais aussi art du métal et verrerie.
Un four de potier évoque une activité essentielle pour la vie quotidienne et le commerce. Des entraves métalliques pour esclaves rappellent que les activités industrieuses reposaient sur l’exploitation d’une main d’œuvre servile. Balances et poids affirment la vocation commerciale de Lyon entre Rhône et Saône.
Le musée contient également des objets de l'époque celte, antérieure à l'occupation romaine.
Parmi les pièces les plus remarquables du musée, il faut mentionner la Table claudienne, une plaque de bronze qui transcrit un discours de l'empereur Claude prononcé en l'an 48 devant le Sénat romain. Le musée conserve aussi l'exceptionnel Calendrier de Coligny, un calendrier gaulois comportant une des rares transcriptions écrites de la langue gauloise.
Sont aussi présentés plusieurs autels tauroboliques dont l’un est dédié en 160 pour le rétablissement de la santé de l’empereur Antonin le Pieux, qui a donné lieu à l'identification des vestiges lyonnais connus sous le nom de Sanctuaire de Cybèle, interprétation revue à la fin du XXe siècle.
De nombreuses mosaïques de grandes dimensions ont été retrouvées sur le site antique, avec des décors variés. À côté de motifs légers comme Dionysos sur une panthère ou Hercule ivre, une scène plus morale évoque le lutte de l’amour (éros) contre l’instinct (Pan).
Des pans de revêtement mural remarquablement conservés donnent une idée de la décoration peinte.
Plusieurs grands sarcophages sont exposés, dont le sarcophage du triomphe de Bacchus et le sarcophage de Balazuc, un sarcophage paléochrétien du IVe siècle.
Le musée conserve 2410 monnaies et 79 moules monétaires[2]. La plupart ont une provenance archéologique plus ou moins ancienne.
Les plus gros ensembles proviennent des fouilles réalisées au Clos du Verbe Incarné, à la rue des Farges et sur le quartier de Vaise. Les trésors de Vaise et Adolphe Max représentent également une part importante, totalisant à eux seuls 263 monnaies d'argent et de billon.
Quelques perles numismatiques sont présentes dans les collections. On peut citer un bronze au nom de Lucius Munatius Plancus[3], première monnaie frappée à Lyon connue à 4 exemplaires, deux aurei de Quintus Cornuficius, un sesterce de Néron au Portus[4] en état fleur de coin et un aureus de Gordien III monté en médaillon.
Pour le moment, seule une petite partie du médaillier est présentée :
Depuis la création de l'espace muséal en 1975 de nombreuses expositions temporaires ont été organisées au sein du musée.
Les fouilles archéologiques conduites sur la colline de Fourvière au cours de l'année 2010 ont livré des résultats intéressants permettant de documenter l'occupation humaine de la zone et son quartier urbain entre le Ier siècle av. J.-C. et le IIIe siècle apr. J.-C. L'exposition permettait de rendre compte de ces découvertes et sur la base des vestiges mis au jour envisageait la maison romaine sous ses différents aspects architecturaux (technique de construction, élévation, décoration) et la répartition de ses espaces en lien avec les activités domestiques et artisanales.
Pour les 40 ans de la construction du musée, la programmation rendait hommage à son architecte Bernard Zehrfuss et à son œuvre en présentant de nombreux documents originaux, parmi lesquels des plans et des maquettes.
L'exposition ARCHÉOTERRA était consacrée à la terre crue. Ce matériau de construction ancestral ayant servi à l'édification de nombreuses structures parfois monumentales sur des chronologies très larges et dans divers endroits du monde était envisagé pour ses possibilités techniques (procédés de mise en forme et techniques de construction), mais aussi sous l'angle de la conservation, de la restauration et de la mise en valeur de ces réalisations architecturales.
L'exposition AQUA, l'invention des Romains était consacrée à l'eau, ressource naturelle vitale, et aux différentes techniques et inventions romaines pour en garantir l'accès et la redistribution à la population. Appliqué à la réalité archéologique de Lugdunum, le discours de l'exposition, à partir de différents supports (maquettes, vestiges archéologiques et vidéos) retraçait le parcours de l'eau pour l'acheminer dans la ville et les défis techniques relevés pour fournir la cité en quantité suffisante.
L'exposition proposait un discours construit et poétique autour de la notion de ruines et confrontait différentes démarches artistiques pour les appréhender, en mettant en dialogue des gravures de Piranèse et les photographies de Ferrante Ferranti.
L'exposition présentée à Lyon, d'après l’exposition originale "Veni, Vidi, Ludique" du Musée romain de Nyon en Suisse, sous la direction de Véronique Dasen, professeure d’archéologie classique à l’Université de Fribourg, PI du projet ERC Locus Ludi. the Cultural Fabric of Play and Games in Classical Antiquity[11] en collaboration avec le Musée suisse du jeu de la Tour-de-Peilz, revient sur l'omniprésence du jeu dans l'Antiquité. À partir de plus de 300 objets archéologiques et ethnologiques, l'exposition présente les recherches récentes autour de ces pratiques ludiques en questionnant leurs valeurs sociales (éducation, rites de passage, pratiques divinatoires ou funéraires, etc.) dans l'Antiquité et en mettant en regard ce riche patrimoine avec celui des sociétés rurales contemporaines de l'Afrique du Nord et du Sahara.
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