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journaliste français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Louis Lurine, né en 1812[1] à Burgos et mort à Paris 9e le [2], est un homme de lettres, journaliste, dramaturge, romancier et historien français.
Directeur Théâtre du Vaudeville (d) | |
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Président Société des gens de lettres |
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Pseudonyme |
Louis de Burgos |
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Né en Espagne de parents français, son véritable nom était Lurinas. Par un étrange caprice, le nom singulier de Lurine était un nom de son choix, qui lui a pourtant valu bien des plaisanteries[3]. Il a été élevé à Bordeaux. Il commença très tôt à écrire, débutant par une satire, le Cauchemar politique (1831), mais bientôt sembla se consacrer exclusivement au théâtre. Le Vaudeville de la rue de Chartres, sous la direction d’Étienne Arago, lui étant entièrement ouvert, il y donna sa première pièce, le , en collaboration avec Jacques Arago : Chabert, inspirée par la nouvelle de Balzac, sur lequel il devait publier, par la suite, une esquisse. Le succès de la pièce fut contesté, et Lurine attendit plus d’une année pour mettre, en , à la même scène Richelieu à quatre-vingts ans, qui réunit tous les suffrages. Richelieu a été suivi d’œuvres comme la Chasse aux maris, les Courses de Chantilly, Mea culpa, le Roi, etc. mais, pour la plupart, d’une grande faiblesse, elle n’ont pas connu le même succès[4].
Lurine comptait sur le Boudoir, une pièce reçue au Théâtre-Français et travaillée avec un soin extrême, mais la destinée de cette œuvre fut pire encore : le public cria à l’imitation maladroite de Marivaux, à l’immoralité, et c’est à peine si les trois représentations de rigueur furent accordées à cette comédie en un acte, qui a soulevé tant d’orages. Déçu, il quitta Paris pour aller travailler à divers journaux de province. Il avait juré de ne plus remettre les pieds dans la grande ville et de se signer chaque fois qu’il passerait devant un théâtre. Après à peine un an, en 1840, il a fait néanmoins son retour à Paris, et même au théâtre, mais non plus cette fois comme auteur, mais comme critique, en rendant compte des nouveautés dramatiques au Globe, alors dirigé par Granier de Cassagnac[4].
Parallèlement, il donnait, au Courrier Français, une série de feuilletons et de nouvelles. Le Siècle et National en ont également publié un certain nombre. Plus tard, il a publié en volumes un choix de ses œuvres sous le titre de Treizième arrondissement (1850) et de Ici on aime (1854)[4]. Lurine a été rédacteur en chef du journal politique La Séance en 1848 et du journal théâtral La Comédie en 1853, publications dont l’existence a été de courte durée. Il a encore donné ses soins et son inspiration à divers ouvrages collectifs de librairie sur l’histoire de Paris, tels que les Rues de Paris (1843), les Environs de Paris (1844), les Couvents de Paris (1845), les Prisons de Paris (1845), et la Police de Paris (1847)[4].
À travers ces travaux si divers, Lurine était reparu, discrètement, après un long intervalle, au théâtre, avec un nombre de productions assez restreint, pour donner, au Théâtre-Français : le Boudoir, la Comédie à Ferney ; au Gymnase : la Boîte d’argent, Caliste, les Comédiennes ; au Vaudeville : Chabert, la Chasse aux Maris, les Courses de Chantilly, les Femmes peintes par elles-mêmes, Madame Basile avec Félix Solar, qu’il a formé[5], Mea Culpa, la Peur du mal, le Protecteur, Richelieu à quatre-vingts ans, le Vieux Bodin ; aux Variétés : le Camp des Révoltés, Madame Bijou, Monsieur Jules ; au Palais-Royal l’Amant aux bouquets, aux Délassements-Comiques le Droit d’ainesse. On trouve encore Une nuit de la Ligue, opéra écrit en collaboration avec Jacques Arago, musique de Joseph de Zangroniz mais, inconnu à Paris, si cet opéra a été joué, c’est sans doute à Bordeaux. Pour deux de ses pièces, Caliste et le Droit d’ainesse, Lurine a pris le pseudonyme de « Louis de Burgos »[4].
Dans les derniers temps de sa vie, il avait rédigé ses souvenirs, dans le Train de Bordeaux (1854) et Voyage dans le passé (1860), le second n’étant guère qu’une nouvelle édition du premier, sensiblement retouchée[4]. Il fut également président de la Société des gens de lettres, et directeur du théâtre du Vaudeville de 1858 à sa mort. Il avait été fait chevalier de la Légion d'honneur (décret du )[6].
Selon Villemessant, Lurine avait beaucoup d’esprit, d’esprit de mot surtout. Il était fort brave et très soucieux de sa dignité. Un jour, qu’il se promenait passage Jouffroy, il surprit un individu insultant une femme. Il s’avance et interpelle vertement l’individu, qui lui répond :
— Est-ce parce que vous êtes décoré que vous croyez me faire peur ?
— C’est justement parce que j’ai un ruban rouge à ma boutonnière, lui répliqua-t-il, que j’entends me faire respecter en lui administrant une paire de gifles.
Une autre fois, se trouvant chez une actrice assez connue, on vint annoncer que le protecteur de la dame montait l’escalier. Lurine, n’étant pas homme à se cacher dans une armoire, l’attendit de pied ferme :
— Comment vous appelez-vous, enfin, monsieur ? demanda impérieusement le protecteur.
— Je m’appelle Lurine !
— Mais quand on porte un nom comme le vôtre, s’exclama d’un air triomphant le monsieur, on sort par la fenêtre !
— C’est défendu par les ordonnances de police ! répondit fièrement Lurine en le regardant entre les deux yeux.
Comprenant qu’il était en présence d’un homme sérieux, le protecteur renonça à sa première idée de faire prendre à Lurine le chemin qu’il venait d’indiquer[3].
Il a été inhumé au cimetière de Montmartre[7],[8], sa tombe a été reprise (18e division, chemin des Gardes).
« Ses amis l’ont surnommé la période sonore. En effet, sous un aspect froid et sombre, M. Louis Lurine cache une éloquence dont la véritable place était peut-être à la tribune ou dans la chaire. Il aime l’énumération jusqu’à la folie ; il égrène sans relâche des adjectifs qui reluisent souvent comme des pensées ; il s’enivre d’antithèses et de jeux de mots à la façon des improvisateurs italiens : de son style, ainsi que d’une boîte à surprise, s’élance toujours quelque paradoxe vêtu de vert comme un diablotin, et tirant une langue de feu. Aussi M. Lurine est-il mal à l’aise dans la nouvelle ; on sent que la déclamation est là, qui s’impatiente et qui attend, pour l’emporter, comme le hussard de Léonore. Ici l’on aime est un recueil où l’ingénieux arrive au puéril, où le spirituel devient le fatigant. Le Train de Bordeaux, à la bonne heure ! voilà l’élément de M. Louis Lurine ; ici l’on galope, ici l’on fait claquer son fouet ; ici l’on éblouit, ici l’on étonne ! Les postillons ont de beaux catogans d’où la poudre s’envole ; les cabaretières sourient sur le seuil des Lion d’or et des Tête noire ; c’est une fête et une merveille ! »
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