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En logique mathématique, la logique minimale est une logique qui diffère de la logique classique par le fait qu'elle n'inclut ni le tiers-exclu ni le principe d'explosion. Elle a été créée par Ingebrigt Johansson[1]. Les trois types de logiques mathématiques (logique minimale, logique intuitionniste et logique classique) sont différentes de par leur façon de traiter la négation et la contradiction dans le calcul des propositions ou le calcul des prédicats. Dans une certaine mesure, la logique minimale n'aborde pas le concept de contradiction et représente une logique sans véritable négation.
La logique minimale est une logique très réduite ("minimale") qui ne contient qu'un seul et unique connecteur : l'implication (noté →). Elle est construite de façon à être une logique la plus réduite possible, comme base de construction commune à plusieurs autres, permettant ainsi de mieux étudier l'essence des propositions logiques et les notions de démonstrations et de théorème.
La logique minimale, amputée du traitement de la négation, n'est pas si éloignée de la logique classique ou de la logique intuitionniste. On montre en effet que pour toute formule A, il existe une formule A' équivalente à A en logique classique, telle que A est prouvable en logique classique si et seulement si A' est prouvable en logique minimale. A' est obtenue au moyen de la traduction de Gödel, définie inductivement comme suit :
Autrement dit, la traduction de Gödel d'une formule consiste à ajouter des doubles négations devant les formules atomiques, les disjonctions et les quantificateurs existentiels. Cela signifie qu'en logique classique, il suffit de faire appel à des raisonnements par l'absurde seulement devant des formules atomiques, des disjonctions ou des quantificateurs existentiels.
Par exemple, le tiers exclu est un théorème de la logique classique, mais pas de la logique minimale. Par contre, la formule est démontrable en logique minimale. En effet, celle-ci est équivalente, en logique minimale, à ou à ou encore à , c'est-à-dire à qui est une formule valide.
On utilisera comme notation les symboles suivants : pour la disjonction, pour la conjonction, pour l'implication, pour la négation, pour l'équivalence.
Dans les trois logiques (minimale, intuitionniste, classique), on dispose des deux règles suivantes, relatives à la négation :
en effet conduit à une contradiction est et est .
Les trois logiques diffèrent sur les conséquences à tirer d'une contradiction.
Il en résulte que la logique minimale n'établit pas de différence entre la formule et n'importe quelle autre formule. Considérons par exemple une formule quelconque . Définissons comme synonyme de . On a alors :
On voit donc que, si on n'attribue aucun rôle particulier à la contradiction, on peut faire jouer le rôle de cette contradiction à n'importe quelle formule , en définissant la négation comme étant , et qu'inversement, on peut supprimer toute référence à la négation en logique minimale.
Par souci de comparaison avec les autres logiques, nous continuerons néanmoins à utiliser les symboles et .
Exemple 1 :
En effet, supposons qu'on ait (autrement dit, on a à la fois et ). Montrons que l'on a , autrement dit, montrons que l'hypothèse conduit à une contradiction. Distinguons les cas : soit on a qui est bien contradictoire avec l'hypothèse , ou bien on a qui est contradictoire avec . Dans tous les cas, on a une contradiction, CQFD.
Réciproquement, supposons que l'on ait et montrons que l'on a , autrement dit que conduit à une contradiction. Mais entraîne qui est contradictoire avec l'hypothèse. CQFD. On procède de même pour montrer .
Par contre, on a seulement , la réciproque étant seulement vraie en logique classique.
Exemple 2 :
Supposons qu'on ait . Alors l'hypothèse supplémentaire conduit à une contradiction. On a donc . CQFD
La réciproque n'est pas démontrable en logique minimale et en logique intuitionniste. On dispose cependant de . En effet, supposons que . L'hypothèse supplémentaire entraîne qui est contradictoire avec , donc on a .
Exemple 3 : On peut montrer la démonstrabilité en logique minimale de . Mais la réciproque est seulement démontrable en logique intuitionniste ou en logique classique.
Exemple 4 : En ce qui concerne la contraposition, on peut montrer qu'en logique minimale, on a , ainsi que et , mais on ne dispose pas de qui est une variante du raisonnement par l'absurde.
Exemple 1 : La formule n'est pas démontrable en logique minimale. En effet, si elle était prouvable, alors on pourrait prouver également, en remplaçant par une proposition quelconque que , or cette dernière formule n'est pas même prouvable en logique classique, sans hypothèse supplémentaire sur .
Exemple 2 : La formule est démontrable en logique intuitionniste et en logique classique, mais pas en logique minimale. En effet, une preuve demanderait de supposer et d'en déduire , et donc de supposer et d'en déduire . L'utilisation de par disjonction des cas et de pour prouver demanderait de prouver que et prouvent , et que et prouvent . Mais la preuve de à partir de et n'existe pas en logique minimale. Elle existe en logique intuitionniste, puisque, de la contradiction , on peut déduire .
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