Loading AI tools
page de liste de Wikimédia De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Cette liste présente les émissions de téléréalité diffusées en France, par ordre chronologique.
La téléréalité s'installe en France en 2001 avec Aventures sur le net, produite par KM Production et diffusée sur TF6 à partir du 8 janvier 2001. Suivra Loft Story, liant dès son origine les médias télévisés, Internet et le téléphone. Des émissions quotidiennes sont diffusées, un live est accessible depuis un site Internet et les téléspectateurs éliminent les candidats au moyen de leur cellulaire[1]. Moins d'un mois après le lancement de cette émission, le CSA demande à la chaîne M6 en particulier de « respecter les dispositions relatives à l'incitation à la consommation du tabac et de l'alcool, et surtout d'éviter tout dérapage de nature à porter atteinte à la dignité de la personne humaine »[2].
Pour autant, les années 2000 sont celles de la phase d'expérimentation du concept de télé-réalité, reprenant les mêmes recettes transmédias. Parmi les émissions dotées des plus gros budgets, on peut citer Star Academy et La Ferme Célébrités. D'autres se contentent de diffusions hebdomadaires (Nouvelle Star) ou encore de procédures particulières d'élimination (entre candidats et sans intervention du public pour Koh-Lanta)[1].
Les lives Internet finissent par disparaître après une décision de la Cour de cassation en 2009 mais ce média reste un lieu d'expérimentation important pour fidéliser le public de télé-réalité (site officiel, contenus exclusifs, rediffusions à heure fixe, forums de téléspectateurs, blogs, etc.). Mais dans cette première décennie de la télé-réalité, les échanges candidats-public ne sont pas encore la norme et c'est le récit présenté par le programme qui domine, les internautes se limitant à le commenter entre eux[1].
L'arrivée des Anges en 2011 permet à la téléréalité de se « transforme[r] en un gigantesque feuilleton transmédia » note la sociologue Nathalie Nadaud-Albertini. Les participants de l'émission sont en effet d'anciens membres d'autres programmes, ce qui crée « un immense nœud narratif entre toutes les émissions, chacune devenant à la fois la source et l’extension d’un grand récit ». Certains participants deviennent récurrents dans leurs apparitions. De nombreux concepts similaires voient ensuite le jour (par exemple La Villa des cœurs brisés ou L'Île des vérités)[1].
Le développement des réseaux sociaux et de la presse people accompagnent leur diffusion, permettant une continuité narrative sur les intrigues qui y sont présentées[1],[3].
Défendus par une communauté de fans, les candidats tendent parfois à devenir plus importants que les émissions elles-mêmes, leur notoriété se fabriquant en particulier depuis Internet. Les diffuseurs suivent cette évolution en délinéarisant leurs programmes (replays, courtes vidéos thématiques consacrées à tel ou tel participant et adaptées aux smartphones et aux tablettes, etc.). Les liens vers ces extraits sont ensuite partagés par les candidats sur leurs réseaux sociaux, notamment Twitter, incitant les internautes à réagir. Comme l'indique Nathalie Nadaud-Albertini, « le web propose ainsi une sorte de récit à la carte qui permet à chaque téléspectateur de suivre la partie du programme qui l’intéresse ». D'autres médias sont aussi mobilisés, talk-shows (Le Mag) et vidéos YouTube (« baignoire » de Jeremstar), « fourniss[a]nt des compléments narratifs aux émissions officielles en cours de diffusion, sous la forme de mini-récits à la carte »[1].
À la suite de la crise économique, l'accent est désormais moins mis sur la critique que sur l'empathie, illustré par l'émission musicale The Voice, qui ne comporte pas « de jury mais des coachs qui ne saquent jamais »[4]. Les années 2010 voient aussi apparaître une forme de business, pour que les candidats continuent à percevoir des revenus après leurs passages dans des émissions, notamment en monétisant leur image auprès de marques, via de la publicité sur leurs réseaux sociaux[5].
En 2017, Le Figaro écrit que « le concept, autrefois adoré, ne séduit plus et surtout, ne surprend plus ». Par manque de renouvellement (même vivier de candidats, mêmes destinations exotiques, mêmes codes narratifs et intrigues amoureuses), les émissions de télé-réalité accusent en effet une baisse d'audience, Secret Story disparaissant par exemple de la grille de TF1 pour être diffusée sur la chaîne de la TNT NT1 et passant en trois ans de 2 millions de téléspectateurs à 600 000[6].
En 2009, la Cour de cassation rappelle que « l’existence d’une relation de travail ne dépend ni de la volonté exprimée par les parties ni de la dénomination qu’elles ont donnée à leur convention mais des conditions de fait dans lesquelles est exercée l’activité des travailleurs ». En l'espèce, comme l'a relevé la Cour d'appel de Paris, les participants de L'Île de la Tentation (saison 2003) ont bien réalisé une « prestation de travail exécutée sous la subordination de la société Glem » avec une rémunération de 1 525 euros ce qui justifie la requalification en contrat de travail[7]. Certains juristes restent interrogatifs s'agissant de la réelle avancée que constituerait cet arrêt pour le traitement des candidats de télé-réalité. Par exemple, Jean-Emmanuel Ray questionne la licéité du contrat au regard de la dignité humaine et dresse un parallèle avec l'affaire du lancer de nains[8]. Il écrit ainsi : « Est-on sûr, (...) que se laisser filmer 22 h /24 dans des positions horizontales de plus en plus variées ne ressort pas de la même analyse ? »[9]. Dans le même sens, Nathalie Baruchel relève que la qualification de contrat de travail s'accommode mal des prescriptions relatives à la protection de la vie privée (enregistrement 24h/24) ou encore concernant la nécessité de respecter un temps minimal de repos (inapplicable en raison des exigences de la production d'être disponible à chaque instant)[10].
En toute hypothèse, cet arrêt de la haute juridiction ouvre le pas à des requalifications de même nature (contrat de travail) pour d'autres candidats dès lors que les éléments légaux sont réunis (prestation de travail, rémunération en contrepartie et lien de subordination). C'est le cas en 2013 (toujours pour L'Île de la Tentation)[11] puis en 2015 lorsque la Cour de cassation valide le raisonnement de juges du fond concernant l'émission Pekin Express[12].
Les candidats de télé-réalité cèdent à la société de production le droit d'exploiter leur image bien que ceci demeure limité dans le temps : tous les enregistrements du tournage sont la propriété de l'entreprise qui peut les utiliser comme bon lui semble[13]. Certains candidats de l'émission Le Bachelor et d'autres de Marjolaine et les Millionnaires ont néanmoins intenté une action en justice en réclamant la reconnaissance d'un abus par la société de production. Dans les deux affaires, la cour d'appel de Versailles a rejeté les griefs en considérant que les individus avaient signé des conventions autorisant la diffusion des séquences ce qui démontrait qu'ils étaient informés du fait que leur image serait exposée aux yeux du grand public. Les juges du fond ont également reconnu que le droit à la vie privée avait été cédé de la même manière et sous les mêmes conditions[14].
Reste la question de savoir si le consentement peut être retiré ou modifié après la conclusion du contrat. Lors de la première édition de Loft Story, le CSA, de par son intervention, a permis que les candidats puissent retirer leur consentement pour « de justes motifs »[15]. Le même droit, pour « motifs sérieux » a été prévu dans le cadre de L'Ile de la Tentation et de Koh-Lanta[16].
En 2014, la société ALP (Koh Lanta) est condamnée, entre autres, sur le fondement de « l'atteinte aux libertés individuelles », à verser 3000 euros de dommages-intérêts à un ex-candidat pour ne pas lui avoir laissé la possibilité de quitter le lieu du tournage (du fait de la remise de son passeport), ni de communiquer avec l’extérieur[17].
La télé-réalité fait l'objet d'une salve de mises en cause après la mort d'un candidat au début du tournage de la 13e saison de Koh-Lanta et conduit les responsables de chaîne à repenser leur modèle. Le CSA envisage d'édicter une charte de bonnes pratiques. Après ce décès, la membre du CSA Françoise Laborde estime même qu'il y aura « un avant et un après Koh-Lanta »[18],[19], proposant notamment d'interdire la téléréalité avant 22 heures, suggestion rejetée par le président du CSA, Olivier Schrameck et critiquée notamment par le sémiologue François Jost, qui pointe la simplicité d'une telle mesure, n'importe qui pouvant regarder en différé sur Internet ou en vidéo à la demande une émission diffusée à une heure tardive[20].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.