La Madeleine (montagne)
montagne française dans le département des Vosges / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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La Madeleine est un sommet du massif des Vosges culminant à 658 m d'altitude. Associé à de nombreuses légendes de réprouvés, dont certaines ont une véritable teneur historique, son nom provient d'un ancien hospice de malades, une madeleine sise à la base de son front septentrional qui a précisément longtemps porté le nom de Clairemont ou Clermont[2]. La fontaine de la Solitude, sacrée bien avant d'être dédiée à sainte Claire, est aussi remarquable.
La Madeleine | |
Vue de la montagne depuis la gare de Saint-Dié-des-Vosges. | |
Géographie | |
---|---|
Altitude | 658 m, Hauts Champs |
Massif | Vosges |
Coordonnées | 48° 17′ 33″ nord, 6° 52′ 34″ est[1] |
Administration | |
Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Vosges |
Géologie | |
Âge | Permien à la base, triasique au-dessus |
Roches | Grès, conglomérat |
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Les archives des derniers siècles d’Ancien régime attestent à côté d’une modeste route marchande de Rambervillers à Sélestat, un ancien ermitage religieux et un asile de lépreux. Cette institution sous la protection du pouvoir religieux porte avant le XVIIe siècle le nom de léproserie de La Chenal. Elle est en réalité la relique d’une vaste communauté de malades de la lèpre ou d’autres maladies contagieuses par contact avec la peau, bannies de la société civile bien-portante.
Les historiens soupçonnent que les lépreux et les malades, parmi lesquels se fondaient une foule de pauvres et de réprouvés, avaient des droits sur la contrée forestière. Valides ou aidés, ils se dispersaient en bonne saison dans la montagne proche de la madeleine, se lavaient dans le Taintroué ou les ruisseaux du massif, faisaient sécher leurs hardes. Leurs enfants bannis pouvaient s'y établir, fonder des hameaux et participer au ramassage du bois mort et du bois blanc pour se chauffer.
Le massif était franchi au XIIe siècle par plusieurs chemins de pénitence ou de saint Jacques au bien nommé col du Haut Jacques. La montagne forestière s'appelait Agne aux temps mérovingiens, nous ne connaissons pas son emprise réelle[3]. Sa zone méridionale apparaît après le XIIe siècle et surtout au XIVe siècle sous le nom de bois de Mortagne. L'évolution du toponyme s'accorde avec la présence de ces morts civils qu'étaient les lépreux.
La montagne qui a été une source d’hommes a été véritablement divinisée en saint Villigod, qui faisait à Saint-Dié l'objet d'un culte public le en compagnie de saint Dié, saint Martin de Moyenmoutier et sainte Hunne[4].
L'histoire, les légendes et les traditions associées à la montagne opposent ici la fureur dévastatrice à la douceur la plus paisible, dans une continuelle et inquiétante succession manichéiste. Aujourd'hui cet ancien lieu de réprouvés, quasi désert, est laissé aux marcheurs, aux gestionnaires et exploitants forestiers. Le marcheur solitaire pouvait y grimper et accomplir un périple de plusieurs heures encore récemment en toute saison sans rencontrer âme qui vive. Une impression de solitude étrange, quand on n'ignore pas la densité d'êtres vivants ayant hanté ou vécu dans ce massif, rejoint l'émotion ressentie au cours d'une visite à un bagne abandonné ou à une prison désaffectée.