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chimiste français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Julien-François Jeannel ( - ) scientifique, véritable « homme protée[2] », est un pharmacien militaire français, médecin et chercheur, hygiéniste, pionnier du concentré de viande et de la poste aérienne[3], l'un des cofondateurs de l'AGMF, de la Faculté libre de médecine de Lille et de la Société forestière française des amis des arbres[4].
Naissance | |
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Décès | |
Nationalité |
Française |
Activité | |
Enfant |
A travaillé pour | École de médecine de Bordeaux |
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Domaine |
Application pratique de la chimie sur les viandes et ballons de communication Hygiénisme Botanique, défense des arbres |
Membre de | Association des médecins de la Gironde |
Distinction |
Chevalier de la Légion d'honneur le 21 septembre 1854 Officier de la Légion d'honneur le 11 mars 1868 |
Julien-François, né le à Paris, est le second fils de Charles Jeannel (1780-1841) employé à Paris et de Marie Anne Vasseur (1781-1851). Son frère ainé est Charles Jeannel (1809-1886), professeur de philosophie aux universités de Rennes puis de Montpellier. Julien-François Jeannel épouse en 1846 Anne Renée Ruelle à Bordeaux, deux enfants naissent de cette union : Charles et Maurice Jeannel. Il est également l'aïeul de René Jeannel et trisaïeul de Jean-Marie Galmiche de la famille Galmiche-Jeannel.
Julien François Jeannel suit des études secondaires à Paris. En 1835, il sort pharmacien lauréat de l'Hôpital d'Instruction des Armées du Val de Grâce. Il est affecté, successivement et au gré des besoins du service, à Lille, Colmar, Sarreguemines et Phalsbourg. Cette vie de garnison lui laisse beaucoup de loisirs, il en profite pour faire ses études de médecine et soutient sa thèse de doctorat en médecine devant la faculté de Paris en 1838[5].
Sa formation de pharmacien militaire l'engage à continuer dans l'armée.
Il participe à la campagne d'Algérie en 1840 et 1841 en tant que pharmacien aide-major. En 1840, Julien Jeannel est affecté au service des ambulances de l'armée du Maréchal Vallée, en Algérie. C'est le début de la guerre de conquête. Les Français prennent Médéa et y laissent une garnison de 1800 hommes. Rapidement encerclés par Abd el-Kader Julien Jeannel va permettre à la garnison de tenir trois mois jusqu'à la délivrance par Changarnier[6].
En 1841, alors qu’il est encore en Algérie, il décrit dans un rapport pour les Mémoires de médecine et de pharmacie militaire publié la même année comment il a pu préserver la garnison de la famine pendant les trois mois de siège grâce à sa proposition et réalisation de tablettes de bouillon et viandes fumées issues des 300 bœufs qui mouraient de faim. Il est personnellement félicité par le Duc de Dalmatie (Maréchal Soult) alors Ministre de la guerre.
Comme nombre de ses prédécesseurs en extrait de viande dont Nicolas Appert[7], et faute de tout intérêt lucratif ou commercial, Julien Jeannel ne fait malheureusement pas breveter cet ingénieux procédé. L’année suivante, le chimiste allemand Justus Von Liebig commercialise sous son unique nom les techniques décrites avant lui, dont celle de Julien Jeannel.
En 1842, il rentre en France où il est affecté à Toulouse promu pharmacien major.
Il n'y reste qu'un an, et en 1843, il rejoint Bordeaux comme pharmacien de l'hôpital militaire. Il y effectue 26 années consécutives pour devenir pharmacien principal en 1852.
Il est nommé Professeur suppléant de physique et chimie et de matière médicale à l'École de Médecine. Il exerce la médecine comme médecin-chef du dispensaire municipal, se consacrant surtout aux vénériens.
Il publie de nombreux travaux sur la médecine du travail, le suicide[8], la prostitution et les maladies vénériennes et rédige un volumineux codex pharmaceutique.
Il publie sur l'anesthésie générale à l'éther en 1847, sur la désinfection de l'eau par les troupes en campagne à l'aide d'un filtre aisé à construire, sur la place de l'homme en histoire naturelle.
Le Formulaire Jeannel est un recueil de prescriptions et de formules officinales médico-pharmaceutiques, édité par Baillière en 1870 sous le titre Formulaire officinal et magistral international[9] . Il reste le vade-mecum des médecins militaires français jusqu'à la fin de la Guerre de 1914-1918.
Rédigé en collaboration avec son fils, Maurice Jeannel, c'est un volumineux ouvrage de 966 pages qui contient 4000 formules dont un antidote général resté longtemps célèbre[10]. Véritable Codex militaire en français il engendre toutes les prescriptions médicales de l'Armée Française pendant cinquante ans[11].
Le Traité de la prostitution parait en 1863, il est édité un grand nombre de fois dont un facsimilé en 2014[12]. C'est un traité de médecine de premier ordre, un volumineux ouvrage de six cents pages complet sur la prostitution. Ce travail énorme récapitule la somme des connaissances internationales sur la question de l'époque, toujours édité au XXI e[12],[13].
En 1854, il est nommé pharmacien en chef de l'Armée d'Orient qui part pour la Guerre de Crimée, et dont la base sanitaire s'installe à Varna en Bulgarie, sous le commandement du médecin Michel Lévy.
C'est en Crimée qu'il fait ses principales constatations sur la contamination intra hospitalière et relate ses découvertes dans un petit opuscule au titre évocateur sur les bienfaits de l'aération[14].
Dans les vieux hôpitaux de Varna, on entasse les blessés et les malades. La mortalité par pourriture d’hôpital y est très élevée. S’inspirant de l’état lamentable de l’hôpital russe et paradoxalement de leurs bons résultats relatifs, il préconise en accord avec Michel Lévy, l'aération des salles, la dispersion des malades dans les jardins, sous les tentes. La mortalité passe dans la semaine de 125 par jour, à 5 ou 6, tant pour le choléra, que pour la pourriture d'hôpital, il y eut 67000 morts par maladie ou complications de blessures en Crimée sur un contingent de 309000 hommes. Il condamne alors définitivement les hôpitaux de maçonnerie au bénéfice des cabanes, des tentes, voire des huttes. Il vante l'aération intense des salles de malades[15].
L’ouvrage intitulé Hygiène et Médecine, Histoire et actualités des Maladies Nosocomiales de Jean-Marie Galmiche lui est dédié et analyse ses découvertes sur l’hygiène hospitalière lors de la campagne de Crimée[16].
Dans une conférence publique à la Faculté des Sciences de Bordeaux, en 1869, il revient sur le sujet des infections contractées en milieu hospitalier par un mode détourné lors d’une conférence intitulée : De la régénération des vers à soie. Le document édité après la conférence est très court 25 pages, mais fondamental. Il a élevé des vers à soie, chez lui, en amateur pour divertir ses deux garçons. Au lieu de les entasser dans des chambres fermées, il les installe en plein air et tout va bien, même ceux qui étaient atteints de pébrine, de morflat ou de muscardine guérissent et se reproduisent. Il dit qu'un certain Monsieur Pasteur[17] chimiste, vient de montrer que les maladies des vers à soie sont dues à des micro-organismes et ne sont pas héréditaires. Il constate une relation directe entre l'hygiène et la pathologie comme l'a montré l'expérience comparative de Varna[18] et de Iéni-Kalé[19]. Il conclut quant à la contagion intra hospitalière et à la façon d'y remédier. Ces maladies sont dues à l'entassement, à l'élevage concentrationnaire, où la maladie des uns devient la cause de la maladie des autres par contagion. Il faut veiller à la pureté de l'air, il faut de l'espace. Le plein air évite les maladies et régénère les vers malades, d'où le titre de son exposé[20].
En 1869, Julien Jeannel est promu comme pharmacien Chef de l’hôpital Saint-Martin à Paris et part rapidement comme pharmacien en chef de la Garde impériale rejoindre le quartier général de Metz et le Maréchal Bazaine dès le début de la Guerre de 70.
La ville est rapidement coupée du reste du pays. C'est alors que Julien Jeannel imagine de confier des courriers légers à de petits ballons gonflés à l’hydrogène. Avec son collègue le Dr Papillon, ils confectionnent de petits ballons de 1 m3 pouvant porter 1 200 g, et tenir l’air 5 heures. C'est ainsi, qu’en 1870, environ 3000 lettres, connues sous le nom de papillons de Metz, sont expédiées vers la France libre[21]. Les papillons sont attachés à la nacelle du ballon avec les indications à suivre pour la remise du courrier[22]. Une cérémonie commémorative a lieu pour l'anniversaire des 110 ans des papillons de Metz en présence de la municipalité messine, de la NASA, des rédacteurs de la revue Icare et du Musée de la Poste[23].
Julien Jeannel entreprend d'utiliser les célèbres fables de La Fontaine classées savamment par groupe d'intérêt, comme ouvrage de pédagogie morale pour la jeunesse. Il passe sa retraite à la villa bleue de Villefranche — voir galerie ci-dessous — et meurt âgé de 82 ans le .
En 1857-1858, il initie avec Pierre Rayer[24] la création de l'Association Générale des Médecins de France (AGMF) qui tient lieu à la fois d'Amicale, d'Ordre et de Syndicat. Cette AGMF, maintenant strictement médicale, existe toujours.
En 1881, on commence à bâtir à Lille ce qui sera la Faculté de Médecine et de Pharmacie. Julien Jeannel et Papillon sont du nombre des promoteurs et cofondateurs et proposèrent le temps plein pour les professeurs avec un siècle d'avance ainsi que la conservation de l'enseignement de la Physique et de la Chimie qu'ils déclarent Sciences Fondamentales. Et la Faculté vit le jour. Il occupe la chaire de thérapeutique et matière médicale jusqu'en 1884 et organise également le fonctionnement des dispensaires de la faculté catholique. En 1884, Jeannel a 70 ans. Professeur honoraire, il quitte Lille[25].
En 1863-1864, Julien Jeannel utilise un vaste domaine du centre de Bordeaux pour en faire un parc promenade avec jardin d'acclimatation qui existe toujours, il est en même temps un Centre Culturel naturaliste.
En 1891, il fonde la « Société des Amis des Arbres », dont il est le premier président et qui de nos jours encore reste très active.
Julien-François Jeannel a beaucoup publié sur ces innovations et mise en pratique pharmaceutiques mais aussi sur la botanique voire la littérature avec les Fables de La Fontaine. Rédacteur en chef du Journal de Médecine de Bordeaux, il a collaboré à de nombreux autres journaux :
Liste non exhaustive (voir aussi ouvrages dans notes et références)
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