Johannes Mentelin (parfois orthographié Hans, Hein ou Johann et Mentlin ou Mentelein ; en français : Jean Mentel ou Mentels ; en latin : Iohannes Mentelius), né en à Sélestat en Alsace, alors dans le Saint-Empire romain germanique, et mort le à Strasbourg, est un imprimeur-typographe allemand du XVe siècle.
Naissance | |
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Nationalité |
Strasbourgeois (1447-1478) |
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Période d'activité |
- |
Conjoint |
Madeleine Elisabeth von Matzenheim |
Parentèle |
Adolf Rusch (gendre) Martin Schott (gendre) |
A travaillé pour | |
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Membre de |
Il est connu pour avoir imprimé en la première Bible en allemand qui fait suite à la version latine réalisée par Johannes Gutenberg à Mayence en . Mettant en application l’invention de ce dernier, Mentelin est le premier à imprimer des livres en Alsace.
Biographie
Johannes Mentelin est né vers au sein d’une famille patricienne de Sélestat, alors ville d’Empire : il est le fils de Nicolaus et d’Elisabeth Mentelin. Après avoir appris le latin et l’enluminure probablement à l’école paroissiale de sa ville natale[1], il s’installe vers à Strasbourg où son travail d’enlumineur de manuscrits est remarqué par le prince-évêque Robert de Pfalz-Simmern qui le prend alors à son service comme notaire et enlumineur de l’évêché. Il fait la connaissance d’Heinrich Eggestein, official et garde des sceaux épiscopaux, devant lequel il a dû passer un examen pour accéder aux fonctions notariales[2]. Il acquiert le droit de bourgeoisie pour devenir citoyen de la ville de Strasbourg le [3] puis s’inscrit à la corporation de l’Échasse, à savoir celle des peintres[note 1].
Mentelin s’intéresse à l’imprimerie à caractères métalliques mobiles, tout comme Eggestein, et conclut avec ce dernier un accord secret sur leurs ambitions. Tout en poursuivant son activité de notaire[4], il ouvre un atelier d’imprimerie à Strasbourg vers [note 2], dans lequel Eggestein a probablement exercé comme prote avant d'en devenir associé puis de partir pour fonder sa propre officine[5]. En , un premier ouvrage sort des presses de Mentelin : il s’agit du premier volume d’une Bible en latin de quarante-neuf lignes qui paraît à peine cinq ans après celle imprimée par Gutenberg ; le second volume est publié en [6]. Cette réalisation constitue le tout premier livre imprimé en Alsace.
En , l’imprimeur strasbourgeois édite la première Bible en langue allemande qui, durant de nombreuses années, est reprise comme modèle par d’autres imprimeurs : la Bible de Mentelin sera, jusqu’à la parution de la Bible de Luther, réimprimée treize fois dans le sud de l’aire germanique. Le , l’empereur Frédéric III décerne à l’imprimeur des lettres de noblesse l’autorisant à porter comme armoiries celles de Sélestat, sa ville natale : d’argent au lion couronné de gueules[3].
La première épouse de Johannes Mentelin, prénommée Madeleine et probablement décédée dès , a donné naissance à deux filles qui ont toutes les deux épousé des imprimeurs : Salome devient la femme d’Adolf Rusch vers ; la seconde fille, dont le prénom est inconnu, se marie avec Martin Schott[3]. Les deux gendres ont sans doute fait leur apprentissage dans l’atelier de Mentelin[7]. Ce dernier épouse en secondes noces Elisabeth von Matzenheim qui lui apporte une dot conséquente, à savoir des biens fonciers, des meubles et une vaisselle en argent. Lorsque celle-ci décède en , Mentelin perd cet apport revenant à sa belle-mère Anne von Matzenheim[8]. Johannes Mentelin décède le : il est inhumé le lendemain dans la cathédrale de Strasbourg[3].
Œuvre
Au cours de sa carrière, Mentelin a imprimé quarante-cinq éditions selon le Gesamtkatalog der Wiegendrucke[9] : il s’agit principalement d’ouvrages théologiques ou consacrés à la littérature et à l’histoire
Vers , il édite un Ars moriendi, puis la Summa secunda secundae partis de Thomas d’Aquin vers . Il publie La Cité de Dieu de saint Augustin cinq ans plus tard, puis en , Fortalitum fidei d’Alfonso de Espina (es) ainsi que les Comœdia de Térence.
En , Mentelin imprime plusieurs œuvres, notamment le Speculum quadruple de Vincent de Beauvais, les Etymologiae d’Isidore de Séville et le Summa de casibus conscientiæ d’Astesanus de Ast (en). En , le Speculum morale sort de ses presses puis paraissent l’année suivante le Parzival de Wolfram von Eschenbach et le Titurel également attribué à ce dernier, ainsi qu’un almanach pour l’année .
Hommages
L’historien et poète Jacques Wimpheling rend hommage à Mentelin dans son œuvre Epitome rerum germanicarum en 1505.
Un buste apparaît sur la façade de l’immeuble situé au n°5 de la rue de l’Outre à Strasbourg[10], et un autre se situe au sein de la Bibliothèque humaniste de Sélestat. Une rue et un pont portent le nom de Mentelin dans le quartier strasbourgeois de Koenigshoffen, ainsi qu’un collège à Sélestat.
Notes et références
Annexes
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