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Jacques Allain, né en 1913 à Châteauroux et mort en 1997[1], est un médecin et archéologue préhistorien français.
Naissance |
Châteauroux (France) |
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Décès |
(à 83 ans) Le Pêchereau (France) |
Nationalité | France |
Domaines | Archéologie - Préhistoire et Antiquité |
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Institutions |
Directeur régional des Antiquités préhistoriques pour la région Centre directeur par intérim des Antiquités Historiques du Limousin membre du Conseil supérieur de la recherche archéologique |
Formation | archéologie avec André Leroi-Gourhan |
Renommé pour | définitions et analyses du Badegoulien, du Magdalénien à navettes, de la « pointe de type Lussac-Angles »,… |
Il définit le Badegoulien et le Magdalénien à navettes d'après leurs typologies lithiques à l'abri Fritsch et aux grottes de la Garenne, précise l'identité du Magdalénien ancien à partir son étude poussée du matériel de Lascaux.
Il est né à Châteauroux[2] en 1913[3].
Il pratique la médecine de 1933 à 1969[3] à Bouesse et à Neuvy-Saint-Sépulchre, devenant un médecin de campagne reconnu et apprécié[2].
Il s'intéresse à la préhistoire et à l'archéologie dès les années 1940[3].
Allain étudie les objets selon une perspective technologique et typologique et, là aussi précurseur, se livre avec André Rigaud à de nombreuses expérimentations qui permettent notamment une compréhension rigoureuse des cassures des languettes de navettes et des lames de grattoirs. Ces expériences et d'autres confirment les hypothèses technologiques et fonctionnelles d'Allain[4]. Ainsi de sa définition de la navette en 1957 et des hypothèses qu'il émet à son sujet, plus tard confirmées par les études expérimentales de André Rigaud[5].
Au début des années 1950, Jacques et Marthe Allain rencontrent André et Arlette Leroi-Gourhan. Des liens scientifiques étroits se nouent entre les deux hommes au fil des rencontres lors de séminaires et sur le terrain. André Leroi-Gourhan suit attentivement les fouilles de J. Allain, participant même à un des décapages du sol magdalénien aux grottes de La Garenne[5].
De 1969 à 1981 il est Directeur régional des Antiquités préhistoriques pour la région Centre[3], où il voit le Paléolithique supérieur concentré de façon élective dans « la vallée de la Creuse et le couloir du Loing. [...] Entre ces deux pôles surgissent ici et là, depuis quelques années, en une trame trop lâche pour être significative, des habitats de plein air de plus en plus nombreux »[6],[7]. Près de trente ans après, O. Agogué (2005) rappelle que du point de vue préhistorique, la région est un point de passage crucial entre les sites de l'Aquitaine, du Poitou-Charentes et de l'Auvergne d'une part, et les sites de l'Île-de-France et de Picardie d'autre part[8].
Il est aussi directeur par intérim des Antiquités Historiques du Limousin, puis membre du Conseil supérieur de la recherche archéologique[9].
Il aborde la notion de « culture de Lussac-Angles », introduisant l'expression « pointe de sagaie de type Lussac-Angles » dès 1957[10].
Il fait plusieurs fouilles dans la vallée de la Creuse dans l'Indre, avec deux noms à retenir : les grottes de la Garenne et l'abri Fritsch. Mais on le retrouve aussi fouillant à Monteloup et au site badegoulien « Le Coteau » (1970)[11].
Il fouille les grottes de La Garenne[12] à Saint-Marcel (Indre), surtout la grotte Blanchard, de 1946 à 1976 avec son ami J. Descouts. Ces fouilles (programmées[11]) lui permettent de définir le Magdalénien à navettes[5] sur la base d'un ensemble de caractères typologiques communs[4] :
La stratigraphie de la grotte Blanchard comprend six niveaux successifs porteurs de cet assemblage, ce qui indique une remarquable constance dans le temps[4].
L'abri Fritsch, qu'il fouille à partir de 1964 au site des Roches à Pouligny-Saint-Pierre, livre une séquence stratigraphique et une industrie qui lui permettent de définir le Badegoulien et d'en faire l'analyse technologique, typologique et culturelle[5].
Surtout, il établit la différence entre le Badegoulien et le Solutréen qui le précède, grâce à l'industrie lithique : approvisionnement différent en silex, burins transversaux, burins sur coche, absence de lamelles à dos et d'outils à retouche solutréenne, apparition de la raclette et son abondance dans les derniers niveaux badegouliens ; et la différence avec le Magdalénien grâce à l'industrie osseuse et plus précisément par le travail des bois de renne : au Badegoulien ce dernier est débité par percussion directe alors qu'au Magdalénien il est débité par double rainurage(1989)[5].
Selon Vialou (1997), les travaux d'Allain sur le terrain commencent en 1944 sur le site gallo-romain d'Argentomagus à Saint-Marcel (Indre)[5]. Si c'est le cas, il n'y est pas resté très longtemps dans ces débuts car en 1946 il commence les fouilles à la Garenne. Par contre il y revient en 1962, accompagné de son équipe de bénévoles du site de la Garenne[13], et en dirige les fouilles jusqu'en 1981 avec son chef de chantier Raymond Albert[9].
J. Allain est de ceux qui ont contribué le plus à révéler l'importance de ce site exceptionnel, avec des archéologues locaux et nationaux et l'appui de municipalités riveraines. En 1962, selon Vialou il crée avec ses compagnons et collègues l'Association pour la Sauvegarde de la grande cité gallo-romaine, qu'il anime jusqu'en 1982[5]. Selon le site des musées de la région Centre, l'association se crée avec des locaux de Saint-Marcel et lui demande dès sa création d'effectuer des sondages sur le site gallo-romain[9]. Quoi qu'il en soit, cette association permet d'organiser des fouilles rigoureuses des monuments dispersés sur plusieurs hectares[5].
En 1975 il fonde un laboratoire de restauration archéologique à Argenton-sur-Creuse[13].
Déjà en 1931 il était question d'un petit lieu de dépôt privé pour exposer les collections archéologiques locales d'A. Carrat, un érudit de Saint-Marcel. Mais ce projet ne voit pas le jour[14]. Avec l'impulsion de l'Association, la position de directeur régional des Antiquités préhistoriques permet aussi à Allain d'appuyer les efforts conjugués lorsqu'il s'agit de construire un musée sur place - efforts relayés par son successeur à la Direction régionale Jackie Despriée. Le Musée de site d'Argentomagus est inauguré en 1988 et placé sous l'autorité de Gérard Coulon, archéologue, élève et collaborateur fidèle de J. Allain[5].
Le site de plein air de la Pierre-aux-Fées à Cepoy (Loiret) est découvert en 1972 lors de prospections pour l'exploitation d'une carrière en rive est du Loing[15]. Il a fourni une plaquette finement gravée d'une tête de cheval[16]. En 1978 Allain y dirige une fouille préventive programmée[15] (Valentin en dirige une autre en 1995)[11].
La station lui donne l'occasion de définir les rapports entre le Magdalénien supérieur ou tardif du Bassin parisien et le Hambourgien[4].
Un autre site du Paléolithique supérieur est découvert en 1975 au lieu-dit La Maison Blanche à 3 km au nord sur Fontenay-sur-Loing[17]. Résolument magdalénien sans traces de hambourgien, il est l'objet d'une fouille préventive par Allain et al. en 1978[11].
Conjointement avec Arlette Leroi-Gourhan, il dirige en 1979 la publication d'une revue consacrée à Lascaux et y publie lui-même une étude poussée de l'industrie de Lascaux qui contribue à préciser l'identité du Magdalénien ancien[5],[18].
Outre les lieux déjà cités, il fait aussi des fouilles au « Petit-Foulinin » (Vicq-Exemplet, Indre, Madgalénien supérieur, Allain 1966 ; Valentin 1995)[11] ;
des sondages au « 125, rue George-Sand » (Chalette-sur-Loing, Loiret, Madgalénien supérieur)[11],[19], et « Rue Charlot » (Château-Renard, Loiret, Paléolithique supérieur indéterminé, Allain 1981)[20],[21]…
et des prospections : « La Vieille Grange » (Mérigny, Indre, Châtelperronien, 1972)[11], « Puyravaux » (Vesdun, Cher, Badegoulien, Allain 1972)[11], « Mancy »[22] et « Le Rousson » (Saint-Brisson-sur-Loire, Loiret, Madgalénien supérieur, Allain 1981)[11], « Viplaix » (Vesdun, Cher, Magdalénien indéterminé, Paléolithique final, Allain 1972)[11]…
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