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cairn rapellant une forme humaine De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Un inuksuk, ou inukshuk (/i.nuk.suk/, de l'inuktitut : ᐃᓄᒃᓱᒃ, pluriel : ᐃᓄᒃᓱᐃᑦ, inuksuit, ou encore inukhuk en inuinnaqtun, iñuksuk en iñupiaq, inussuk en groenlandais), est un empilement de pierres (ou cairn) construit par les peuples inuit et yupik dans les régions arctiques d'Amérique du Nord, depuis l'Alaska jusqu'au Groenland, en passant par l'Arctique canadien. Sa forme et sa taille peuvent varier.
Inuksuk est un terme inuktitut composé des morphèmes inuk (« être humain ») et -suk (« substitut, agissant à la place de »), signifiant « ce qui agit à la place d'un humain »[1],[2]. Par extension, le mot inuksuk en est venu à désigner, dans l’art inuit, à partir des années 1960[3], puis dans la culture populaire, une construction de pierres empilées adoptant une forme humaine. Un tel monument anthropomorphe est, en inuktitut, plutôt considéré comme un inunnguaq (pluriel : inunnguait), signifiant « ce qui ressemble à un être humain[4] ».
Chez les Inuits, les inuksuit ont joué un rôle important dans la chasse traditionnelle au caribou. Ils étaient disposés, comme des épouvantails de pierre pour attirer les caribous dans un cul-de-sac, lieu d'embuscade sur une colline. Les chasseurs, armés d'arcs et de flèches, étaient cachés derrière les inuksuit. Les femmes et les enfants servaient de rabatteurs.
Selon Taamusi Qumaq : « Les inuksuk ont été utilisés pour repérer les endroits où les caribous marchaient en grand nombre. Quand il y avait plusieurs inuksuk ensemble, on les appelait des « Nalluni». Ils indiquaient le point sur la rive vers lequel les caribous nagent en traversant un lac. Quand les caribous nageaient avant qu'ils arrivent au rivage, on commençait à attaquer en les piquant avec un harpon[5] ».
Les inuksuit pouvaient aussi servir de point de repère ou de cairn identifiant la position d'une cache pour la nourriture. Les inuksuit servaient aussi à marquer les limites d’un territoire. Les inuksuit servaient de repère pour les inuits ; le bras le plus long indiquait la position du village ou de la ville la plus proche. Si une corne de cervidé est posée sur l'inuksuk, de la nourriture est enfouie sous un tas de pierre devant l'inuksuk.
De nos jours, il en subsiste encore sur les collines, dispersés ici et là sur la terre gelée, visibles à des kilomètres. Les voyageurs peuvent les utiliser comme des repères directionnels.
L'inukshuk est un des thèmes de l'art inuit, entre l'abstrait et le figuratif. Dans Nunavimiut : art inuit- inuit art, l'écrivain Michel Noël, voit dans ces constructions une manifestation artistique :
« Voilà un autre mystère des régions nordiques. Certains croient que les inuksuit sont des balises, des phares que les ancêtres inuit ont érigés pour indiquer une route, signaler l’embouchure d’une rivière , annoncer un lieu propice pour monter une tente, chasser, pêcher, s’approvisionner en eau fraîche.
Les Inuit auraient pu tout simplement empiler des pierres les unes sur les autres. Mais non! Ils ont créé des géants de roc. Ils ont érigés des inuksuit solides, durables qui démontrent sans l’ombre d’un doute leur créativité, leur sens artistique et leur fierté. Les sculpteurs ont fait un choix judicieux de formes, de couleurs, de textures. Ils ont assorti, agencé, équilibré les pierres pour créer de savantes mosaïques qui plaisent et émeuvent[6]. »
Depuis la fin des années 1990, l'inukshuk s'est progressivement affirmé comme symbole des Inuits du Canada[8]. En 1999, à la suite d'une consultation populaire, il a été choisi pour figurer sur le drapeau et les armoiries du territoire canadien nouvellement créé du Nunavut[9], dont la population, selon le recensement fédéral canadien de 2006, est composée à 83,5 % d'Inuits[10]. Un inukshuk apparaît également depuis 2005 sur le drapeau et au sommet du bâtiment de l'Assemblée législative du Nunatsiavut, une région à autonomie limitée du Labrador gouvernée par les Inuits, qui représentent 89,6 % des habitants de cette région[11].
Une « interprétation contemporaine de l’inukshuk traditionnel » a aussi été choisie pour emblème des Jeux olympiques d'hiver de 2010 à Vancouver[12]. Nommé Ilanaaq, un mot signifiant « ami » en inuktitut, le nouveau logo a été présenté par le comité organisateur des jeux lors de son dévoilement, le , comme un symbole « d'amitié, d'hospitalité, de dynamisme et d'esprit d'équipe », ainsi que des « vastes paysages » du Canada[13]. Sélectionné parmi plus de 1 600 propositions par un jury d’experts internationaux, le concept gagnant a été élaboré par Elena Rivera MacGregor et Gonzalo Alatorre du Rivera Design Group, de Vancouver.
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