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victime du naufrage du Titanic De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Ida Straus — nom de naissance : Rosalie Ida Blun[2] —, née le dans le grand-duché de Hesse, à Worms[2] et morte le , est une femme américaine juive d’origine allemande et épouse du député au Congrès américain et homme d’affaires américain Isidor Straus[note 5]. Le couple compte au nombre des 1 491 à 1 513 victimes emportées par le naufrage du Titanic.
Naissance |
Worms, Grand-duché de Hesse |
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Décès |
(à 63 ans) océan Atlantique lors du naufrage du Titanic |
Autres activités |
épouse d'un représentant[note 1] du 15e district de l’État de New York et siégeant pour le Parti démocrate au Congrès américain : Isidor Straus[note 2] |
Distinctions |
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Famille |
père : Nathan Blun mère : Wilhelmine « Mindel » Freudenberg époux : Isidor Straus enfants : Jesse I. Straus, Percy Selden Straus, Sara Straus, Minnie Straus, Herbert Nathan Straus, Vivian Straus, George Dixon Straus, Jr. |
Fille de :
Elle est la cinquième d’une fratrie de sept enfants :
Elle émigre aux États-Unis avec sa famille[Quand ?].
En 1871, Rosalie Ida Blun rencontre et épouse l’homme d’affaires germano-américain Isidor Straus[note 5] et devient ainsi Ida Straus.
Le couple donne naissance à sept enfants, dont l’un meurt en bas âge :
Le couple, fusionnel, reste particulièrement attaché à sa famille, ses amis et ses proches. Il ne se passe d’ailleurs pas une seule journée sans que l’un ou l’autre des époux ne s’échange des lettres quand Isidor Straus est amené à devoir s’absenter dans le cadre de ses fonctions politiques — en qualité de représentant[note 1] du 15e district de l’État de New York siégeant au Congrès américain pour le compte du Parti démocrate[note 2] — ou de celui de ses affaires et activités professionnelles liées à la chaîne de magasins de vaisselle Macy’s dont il est copropriétaire aux côtés de son frère homme d’affaires et philanthrope Nathan Straus.
Au début de l’année 1912, Isidor et Ida Straus voyagent en Europe à bord du paquebot USS America affrété par Hapag-Lloyd ; ils sont accompagnés de leur petite-fille âgée de quinze ans : Beatrice Hess. En effet, sa mère Sara Straus — ainée des enfants, qui a épousé le Dr Alfred Fabian Hess — souhaite que sa fille Beatrice effectue un stage en Allemagne durant quelque temps pour y perfectionner sa maîtrise de la langue allemande, en sus de lui permettre de mieux appréhender les racines de son atavisme, sachant que la famille Straus est juive d’origine allemande.
Ida et Isidor Straus confient donc leur petite-fille Beatrice Hess à de la parenté en Allemagne.
Bien que, par principe, Isidor et Ida Straus choisissent d’ordinaire de toujours voyager sur des cargos estampillés allemands, ils sont inopinément confrontés à un impondérable[Lequel ?] qui les amène finalement à embarquer sur le voyage inaugural d’un tout nouveau navire pour envisager leur retour aux États-Unis : le Titanic.
Ida et Isidor Straus, accompagnés de leur nouvelle femme de chambre Ellen Bird[H 1] et de leur majordome John Farthing, embarquent le à bord du Titanic, sur le quai de Southampton. Ils y occupent la suite C-55/57 avec, pour numéro de ticket commun, le 17 483 PC[4],[H 2].
Le Titanic fait naufrage dans la nuit du 14 au 15 avril 1912.
Lors du naufrage, Isidor et Ida Straus sont aperçus près du canot no 8 en compagnie de leur femme de chambre : Miss Ellen Bird[5]. Bien que l’officier responsable de l’embarcation invite le couple âgé à monter conjointement à bord de l’embarcation avec leur bonne, Isidor Straus décline résolument cette offre, arguant de cette tirade : « Je ne vaux pas mieux qu’un autre ». De ce fait, il affirme refuser de prendre indûment la place de qui que ce soit « aussi longtemps qu’il y aura encore des femmes et des enfants sur le navire[trad 4] ». Il insiste alors pour que sa femme monte à bord, mais elle lui oppose alors catégoriquement une fin de non-recevoir, lui rétorquant tout de go : « Nous avons vécu ensemble pendant de nombreuses années. Où que tu ailles, je te suivrai[trad 5],[6] ! ». Ses paroles sont clairement perçues et enregistrées par l’ensemble des passagers se trouvant déjà sur la chaloupe, ainsi que par ceux alentour qui restent encore dans l’expectative de pouvoir bénéficier d’un canot de sauvetage. Ida Straus fait alors cadeau de son manteau de fourrure à sa femme de chambre[H 3], en lui disant : « Prenez ce manteau, vous en aurez bien plus besoin que moi[trad 6],[H 4] ».
Le film Titanic de James Cameron, sorti sur les écrans en 1997, montre ensuite une scène quelque peu « romancée » : tout le vacarme du naufrage s’estompe subrepticement — pour ne laisser place qu’à la seule musique éthérée d’un cantique : Plus près de toi, mon Dieu[trad 7], de Sarah Flower Adams, interprété par l’orchestre du Titanic — pendant que l’on voit Ida et Isidor Straus tendrement enlacés et allongés dans leur cabine, vivant leurs derniers instants, voués en quelque sorte à l’étreinte de l’ultime adieu, alors que l’eau commence inexorablement à les engloutir.
Dans l'histoire réelle, Isidor et Ida Straus sont encore aperçus une dernière fois sur le pont du bateau, paisiblement assis côte à côte sur les transats du Titanic lorsque, soudain, une énorme vague déferle sur eux, les emportant conjointement et à jamais dans les méandres abyssaux du tombeau océanique[H 5],[H 6].
Lorsque les survivants de la catastrophe arrivent à New York à bord du Carpathia, ils sont nombreux à témoigner aux journalistes — Miss Ellen Bird[5] la première — de la loyauté indéfectible et de la fidélité jusqu’au-boutiste de Madame Ida Straus envers son mari[H 7]. Cette histoire provoque un émoi considérable au sein de la communauté juive[3]. Et pourtant, de nombreux journaux américains et britanniques se bornent à ne souligner que le seul dévouement admirable et prétendument bien-pensant de nombreux hommes « chrétiens » « de race blanche » qui se seraient volontairement sacrifiés en restant à bord, à dessein de permettre aux femmes et enfants de bénéficier des canots de sauvetage. Inversement, les « lâches » qui auraient paniqué ou tenté à tout prix de sauver leurs vies sont arbitrairement étiquetés de « latino », « italiens », « étrangers » ou « juifs »… ce qui, paradoxalement, n’empêche pas ces mêmes journaux de louer le valeureux courage de plusieurs victimes — telles que Benjamin Guggenheim, par exemple — en les assimilant ostentatoirement à une bravoure « anglo-saxonne » exemplaire, passant ainsi sciemment outre sur leurs racines juives.
Ainsi, aux yeux de la communauté juive, le cas d’Ida Straus n’incarne pas seulement l’apanage d’une femme éminemment courageuse, mais également celui d’une fidélité hors norme alliée à un sens de l’engagement inébranlable qui l’ont amenée à refuser envers et contre tout d’abandonner son mari, même en étant confrontée à la perspective d’une mort inéluctable. De nombreux rabbins, lors de leurs congrégations, témoignent de son abnégation paroxystique ; plusieurs articles lui sont également consacrés en langue yiddish et en allemand ; diverses parutions rendent hommage à ses mérites ; une chanson est même composée en son honneur, The « Titanic »'s Disaster[note 3],[3], dont les paroles mettent en exergue les derniers instants vécus par le couple Straus. Cette chanson acquiert une certaine notoriété et popularité auprès de la population juive américaine.
Si le corps d’Isidor Straus a pu être identifié et rapatrié aux États-Unis[note 6], la dépouille d’Ida Straus, elle, n’a jamais été retrouvée.
Quatre épitaphes sont dédiées à Isidor et Ida Straus dans leur pays et ville d’adoption à New York :
« Aucune source d’eau ne saurait étancher la soif d’aimer !
Aucun raz-de-marée ne saurait l’engloutir[trad 12],[9],[10] ! »
— The Bible, Solomon’s Song
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