Hybristophilie
Attirance sexuelle pour les criminels De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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L’hybristophilie (du grec hybrizein, « commettre un outrage contre quelqu'un » et de philein, « qui aime »), est une paraphilie dans laquelle un individu est sexuellement attiré par d'autres ayant commis un crime (viol, meurtre). Dans la culture populaire, ce phénomène est connu sous le nom de « Syndrome de Bonnie et Clyde ». L’enclitophilie désigne plus particulièrement l'attirance sexuelle pour les femmes criminelles[1].
Cette paraphilie a été pour la première fois décrite par le sexologue John Money en 1986[2]. Pour le professeur de médecine légale Anil Aggrawal, l'hybristophilie est une attirance sexuelle envers une personne ayant commis un acte de violence[3]. Corey Vitello, pour sa part, précise que l'hybristophilie est une paraphilie de nature largement prédatrice, consistant à rechercher pour la satisfaction sexuelle, des partenaires ayant commis des crimes graves, comme des meurtres ou des viols [4].
La majorité des recherches scientifiques concernant l'hybristophilie sont concentrées sur les femmes attirées par des criminels masculins. Ces recherches se penchent notamment sur une forme dite « passive » d'hybristophilie : le phénomène des murder groupies[5]. Pour Agnès Giard, « sous sa forme la plus courante, cette attirance pour les outsiders n'a rien de dangereux. C'est le fantasme du voyou[6] ». Certaines personnes ne restent pas dans le domaine du fantasme : elles cherchent à se mettre en relation avec des criminels dangereux. Des hommes ayant commis des meurtres et des viols en série reçoivent ainsi en prison des courriers d'admiratrices aux connotations fréquemment sexuelles.
En prison, Landru, assassin de onze femmes, avait par exemple reçu plus de 4 000 lettres enflammées, dont 800 demandes en mariage.
Dans certains cas, les admiratrices de ces criminels vont jusqu'à épouser le sujet de leur affection. Les femmes sont souvent convaincues, en dépit de toutes les preuves, de l'innocence de ces criminels ou fantasment la possibilité de les sauver.
Elisabeth, une travailleuse sociale de 50 ans, qui avait noué une relation avec Nordahl Lelandais en prison, explique : « L'homme que je voyais n'était pas celui qu'on disait. Je voyais l'homme avant les actes[7] ». Ainsi, Lelandais est devenu père pendant son incarcération[8].
Il existe aussi des cas d'hommes hybristophiles. Ainsi, à sa sortie de prison, la criminelle Karla Homolka, qui a commis une série de viols et des meurtres avec son mari Paul Bernardo (dont le viol et le meurtre de sa propre petite sœur), épouse Thierry Bordelais, le frère de son avocate (Sylvie Bordelais), se rebaptisant alors Leanne Bordelais[9]. Ils ont eu trois enfants ensemble.
Une autre forme d'hybristophilie, dite « agressive », concerne des personnes qui aident activement des criminels à commettre des actes de violence[10]. Par exemple : Monique Olivier, conjointe de Michel Fourniret, pédocriminel et tueur en série français, qu'elle a substantiellement aidé à commettre des enlèvements, des viols et des meurtres de petites filles.
En 2023, un collectif d’artistes français fascinés par le True Crime crée l’International Hybristophila Pride[11] dans le but de représenter les individus attirés sexuellement, affectivement ou spirituellement par d’autres ayant commis des crimes, donnant ainsi leur propre définition épurée de l’hybristophilie. Un photographe franco-norvégien confectionne le drapeau de ce groupe qui adopte la locution latine « ama et fac quod vis » comme devise. L’association proclame le 23 mai, jour de la mort de Bonnie et Clyde, Journée Internationale de la Fierté Hybristophile.
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