Histoires (Polybe)
oeuvre de Polybe De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Les Histoires (en grec ancien Ἱστορίαι / Historíai) sont la grande œuvre de Polybe. Seuls cinq volumes sur les quarante d’origine nous sont parvenus dans leur totalité, « transmis par la tradition manuscrite »[1].
Titre original |
(grc) Ιστορίαι |
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Langue | |
Auteur | |
Date de création |
IIe siècle av. J.-C. |
Œuvre dérivée |
Commentarius de bello Punico (d) |
Les livres I à XXIX (l'expansion romaine entre 264 et 168) furent écrits à Rome pendant l'exil de l'auteur, qui y fut otage entre 167 et 149. Les livres XXX à XL (les troubles entre 168 et 146) furent écrits en Grèce après la fin de son exil, après 146.
Les Histoires avaient pour ambition de raconter « comment et par quel mode de gouvernement presque tout le monde habité, conquis en moins de 53 ans, est passé sous une seule autorité, celle de Rome » (livre I). Il cherche la clé de la supériorité romaine et la grande question à laquelle il essaye de répondre dans son ouvrage est « Comment et grâce à quelle forme de gouvernement l'État romain a réussi à dominer la terre entière en si peu de temps ? Quel est le secret de cette supériorité ? ». Il fait un parallèle avec les Perses, les Lacédémoniens et les Macédoniens et constate qu'aucun de ces peuples n'est parvenu à une telle domination.
L’Histoire générale de la République romaine de Polybe, ou plutôt ce qui a échappé au naufrage du temps, est une source précieuse pour étudier les guerres puniques. Il y retrace en effet l'histoire de Rome depuis son invasion par les Gaulois (IVe siècle av. J.-C.) jusqu'à la conquête de Carthage, Corinthe (146) et Numance (133). Après la vaste introduction des deux premiers livres, le livre III présente les deux antagonistes de la Deuxième guerre punique, Rome et Carthage, et relate les heurs et malheurs de « la guerre d’Hannibal ». C'est à lui que Gustave Flaubert a emprunté l'essentiel de la trame narrative de sa Salammbô.
Ayant étudié les institutions romaines, Polybe formule dans la théorie de l'anacyclose — admise par Cicéron dans le De Republica et reprise par Machiavel — sa typologie des régimes politiques. Il considère qu'il y a six formes de gouvernement :
Le meilleur régime, selon lui, est celui qui combine les caractéristiques des trois principaux. Selon sa théorie cyclique de la succession des régimes politiques, le gouvernement d'un seul (royauté) dégénère en despotisme ; l'aristocratie dégénère en oligarchie, entraînant la colère du peuple, qui punit les abus.
Polybe critique les historiens qui, prisonniers de leurs mensonges et de leurs contradictions, représentent Hannibal comme un chef exceptionnel, inimitable, mais entreprenant inconsidérément la traversée des Alpes et ne trouvant son salut que dans l'intervention de quelques héros.
Les travaux de Polybe sont loués pour leur rigueur, le refus d’invoquer les interventions des dieux dans les phénomènes historiques, ainsi que la méthode utilisée : prospective rigoureuse, éloignant les effets de manche au profit de l’exactitude et de l’objectivité sèche ; ce qui explique en partie son style pauvre. De plus, il a une vision globale de l'histoire universelle : il cherche la cause première qui oriente les événements dans la même direction partout dans le monde.
Il se distingue par l'exactitude des faits, son jugement sûr et son impartialité. Historien philosophe, il scrute les causes et les ressorts des événements ; il fait comprendre les opérations diplomatiques ou militaires ; il révèle les caractères, étudie les psychologies, laisse leur place aux mœurs, talents et fautes des hommes politiques. On peut dire qu'il a été l'historien des hommes d'État et des hommes de guerre, mais sans ignorer totalement l'état des peuples et des pays.
Seuls les cinq premiers livres de l’Histoire générale purent être transmis jusqu'à l'ère contemporaine. Des fragments considérables des douze livres suivants furent conservés, et sont présents dans le Recueil de Henri Valois[Qui ?][2].
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