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Universitaire, historien spécialisé dans l'histoire et la culture afro-américaine De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Henry Louis Gates Jr., né le à Keyser, dans l'État de la Virginie-Occidentale est un universitaire, historien, directeur de publication, encyclopédiste, essayiste, réalisateur de télévision américain spécialisé dans l'histoire et la culture afro-américaine. C'est une des figures majeures des African-American studies avec John Hope Franklin, ses études sur l'histoire des Afro-Américains lui ont valu de multiples prix et distinctions.
Naissance | |
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Nom de naissance |
Louis Smith Gates |
Nationalité | |
Domicile | |
Formation |
|
Activité |
Professeur d'université, historien, essayiste, éditeur, encyclopédiste |
A travaillé pour |
Université Harvard (depuis ) Université Duke (- Université Cornell (- Université Yale (- |
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Chaire |
Professeur titulaire (en) |
Domaine |
Histoire et culture afro-américaine |
Religion |
Église épiscopale méthodiste africaine |
Parti politique |
Parti démocrate |
Membre de | |
Distinctions | Liste détaillée Prix MacArthur () American Book Awards () Prix Anisfield-Wolf () Prix George-Polk () Lillian Smith Book Award (en) () Prix Heartland () National Humanities Medal () Jefferson Lecture (en) () Carl Sandburg Literary Award () NAACP Image Award for Outstanding Literary Work, Nonfiction () |
The Signifying Monkey (d) |
Henry Louis Gates Jr. est né à Keyser à l'est de la ville minière de Piedmont. Il est le cadet des deux fils de Pauline Augusta Coleman et Henry Louis Gates, Sr, son frère aîné Paul Edward dit « Rocky » est né en 1945. son nom de naissance est Louis Smith Gates, en grandissant il s'est mis à détester le prénom de Smith et en 1979, il a réussi à faire changer ce prénom par Henry et ainsi se faire appeler Henry Louis Gates. Henry a été élevé dans la fierté de ses origines qui remontent à John Redman, un Afro-Américain qui a participé à la guerre d'Indépendance des États-Unis en passant par John R. Clifford qui combattu dans les forces armées de l'Union durant la guerre de Sécession. Tout comme son frère, il a un surnom « Skippy »[1],[2],[3],[4].
Henry Louis Gates Jr. grandit dans un État ségrégationniste, la Virginie Occidentale, où sévissent encore les lois Jim Crow, il découvre les endroits réservés aux Blancs. Avec étonnement, il assiste aux discussions entre Afro-Américains de sa communauté qui font des différences sur l'intensité de la couleur noire de la peau créant une hiérarchie entre eux, où celui qui est de couleur mat serait en haut de celle-ci, au point que certains se font blanchir la peau. Les mêmes débats touchaient également les cheveux, où il était de bon ton de se faire aplatir les cheveux crépus[5].
Comme tous les enfants américains Henry Louis Gates Jr. regarde les séries télévisées où tous les acteurs sont blancs, évoluent dans des milieux où les Noirs sont absents et dans des conditions matérielles inaccessibles pour la plus grande majorité des Afro-Américains. Mais dans les années 1950, la RKO diffuse la sitcom Amos 'n' Andy qui est la première série télévisée qui se déroule au sein de la communauté afro-américaine. Même si la série diffuse stéréotypes sur les Noirs, il demeure que pour Henry Louis Gates Jr. c'est l'occasion de voir des médecins, des hommes d'affaires, des enseignants, des juges, des avocats afro-américains. Il écoute également à la radio les programmes qui diffusent des chanteurs afro-américains comme Nat King Cole, The Platters, Howlin' Wolf, Big Joe Turner, etc. Cela forge en lui la conviction que les Afro-Américains ont une culture spécifique et peuvent former une élite aussi brillante que celle des Blancs[6],[7],[8].
Ses premiers souvenirs d'enfance sont marqués, entre autres, par l'assassinat d'Emmett Till par deux Blancs en 1955 et par l'épisode des Neuf de Little Rock en 1957 qui est une étape majeure de la déségrégation sur l'ensemble des États-Unis après les arrêts de la Cour suprême Brown v. Board of Education de 1954 et 1955 déclarant la ségrégation raciale inconstitutionnelle dans les écoles publiques[9], événements qui ouvrent la porte à changement social majeur de la société américaine[10].
En 1956, grâce à l'arrêt Brown v. Board of Education ,Henry Louis Gates Jr. peut faire ses études primaires à la Davis Free Elementary School qui auparavant était réservée aux seuls Blancs. Malgré les rebuffades que son frère et lui doivent supporter de la part des élèves blancs, il persévère dans son application scolaire, il est encouragé par ses enseignants et quand il passe les épreuves de fin d'études primaires il donne 489 bonnes réponses sur 500. Durant ses études primaires il fait l'expérience du racisme par deux fois, il avait pour meilleure amie, une autre élève Linda Hamilton, une Blanche, lors d'une fête scolaire où l'on demande à chacune des filles quel est le meilleur camarade Linda répond Henry, ce qui a provoqué une rire général et des moqueries envers elle ; la deuxième expérience est le refus qu'il soit présenté au Golden Horseshoe Award, prix que le gouverneur de la Virginie occidentale décernait aux meilleurs élèves du primaire, parce qu'il est noir malgré les résultats qui le permettaient[11].
À ses quatorze ans, Henry Louis Gates Jr. annonce sa volonté de rejoindre l'Église épiscopale méthodiste africaine . Cette conversion suscite la désapprobation de son père, alors que sa mère l'encourage. Fort de sa conversion, il se rend devant les portes de l'église et y annonce publiquement sa volonté de conversion ; son appel est entendu, il est invité à lire le passage concernant sa volonté dans le Livre des rites méthodiste. Henry Louis Gates Jr. devient un membre actif de la paroisse de l'Église épiscopale méthodiste africaine de Keyser[12].
Au même âge, il est victime d'une blessure au genou droit lors d'un match de football américain, blessure mal soignée sur le moment notamment à cause de sa mère qui n'avait pas pris au sérieux sa blessure disant aux médecins que c'était « psychosomatique » ; le mal s'est amplifié, il subit l'année d'après trois opérations chirurgicales, on a dû raccourcir sa jambe droite, ce qui fait qu'il devra marcher toute sa vie avec une canne et mettre une chaussure orthopédique. D'après lui, il est probable que ce handicap est lié à la négligence des chirurgiens blancs, qui auraient tout fait pour éviter un raccourcissement de la jambe s'il s'était agi d'un blanc. Il s'ensuit un épisode dépressif où il sera accompagné par sa mère qui l'aidera à s'en sortir. Il écrira cette épreuve dans son essai Giant Steps édité en 1992[13],[1].
Après ses études secondaires, Henry Louis Gates Jr. est accepté par le Clare College de Cambridge dans l'État du Massachusetts . Il y rencontre l'écrivain nigérian Wole Soyinka qui donne une conférence sur la littérature africaine, celui-ci l'invite à étudier la littérature afro-américaine. Henry Louis Gates Jr. demande à son référent universitaire s'il pourrait rédiger une thèse ayant pour thème la littérature noire, son référent lui répond : « Dites-moi monsieur ... c'est quoi la littérature noire ? », à cette question il répond « avec une bibliographie exhaustive d'ouvrages dont les auteurs sont noirs » . Faisant fi des préjugés envers la littérature noire, Henry Louis Gates Jr. persévère dans son projet d'investigation sur la littérature noire. En 1977, il se lie d'amitié avec le professeur John Holloway (poet) (en), ce dernier lui recommande de découvrir les critiques littéraires russes, français, britanniques, américain pour lui permettre de théoriser la littérature noire et afro-américaine[1].
En parallèle de ses études, en octobre 1975, il est engagé comme secrétaire au département d'études afro-américaines de l'université Yale. En juillet 1976, Henry Louis Gates Jr. est promu au poste de maître de conférences en études afro-américaines, étant entendu qu'il sera promu professeur adjoint à l'issue de sa thèse de doctorat. Nommé conjointement professeur adjoint de littérature anglaise et d'études afro-américaines en 1979, après avoir obtenu son doctorat cette année-là au Clare College[14]. Gates est promu professeur associé en 1984. En 1984, Henry Louis Gates Jr. est recruté par l'université Cornell, qui lui propose une titularisation ; il demande à l'université Yale si l'université est prête à s'aligner sur l'offre de Cornell, mais l'université refuse[15]. Henry Louis Gates Jr. accepte l'offre de Cornell en 1985 et y enseigne jusqu'en 1989.
Ensuite, après un séjour de deux ans à l'université Duke, il est recruté par l'université Harvard en 1991[16]. À Harvard, Gates donne des cours de premier et de deuxième cycle en tant que professeur d'université titulaire de la chaire Alphonse Fletcher, une chaire dotée à laquelle il a été nommé en 2006, et en tant que professeur de littérature anglaiss[17]. Il devient également directeur du Hutchins Center for African and African American Research (en) (Centre Hutchins pour la recherche africaine et afro-américaine).
En tant que théoricien et critique littéraire, Henry Louis Gates Jr. combine les techniques littéraires de déconstruction avec les traditions littéraires africaines. Il s'appuie sur le structuralisme, le post-structuralisme et la sémiotique pour analyser les textes et évaluer les questions de politique identitaire. En tant qu'intellectuel noir et personnalité publique, Henry Louis Gates Jr. critique ouvertement le canon littéraire eurocentrique. Il insiste sur le fait que la littérature noire doit être évaluée selon les critères esthétiques de sa culture d'origine, et non selon des critères importés de traditions culturelles occidentales ou européennes qui expriment une « surdité à la voix de la culture noire » et aboutissent à un « racisme intellectuel »[18]. Dans son principal ouvrage scientifique, The Signifying Monkey, qui a remporté l'American Book Award en 1989, Henry Louis Gates Jr. exprime ce qui pourrait constituer une esthétique culturelle afro-américaine. L'ouvrage étend l'application du concept de signifyin à l'analyse des œuvres afro-américaines. Ce concept fait référence à la signification des mots qui est basée sur le contexte et qui n'est accessible qu'à ceux qui partagent les valeurs culturelles d'une communauté de parole donnée. Son travail enracine la critique littéraire afro-américaine dans la tradition vernaculaire afro-américaine[[19].
Il œuvre plutôt en faveur d'une plus grande reconnaissance des œuvres noires et de leur intégration dans un ensemble plus large et pluraliste. Il affirme la valeur de la tradition occidentale. « Il ne fait aucun doute que les textes blancs informent et influencent les textes noirs (et vice versa), de sorte qu'un ensemble de littérature américaine parfaitement intégré n'est pas seulement solide sur le plan politique, mais aussi sur le plan intellectue[18] ».
Henry Louis Gates Jr. affirme qu'une éducation séparatiste et afro-centrée perpétuerait les stéréotypes racistes. Il soutient qu'il est « ridicule » de penser que seuls les Noirs devraient être des spécialistes de la littérature africaine et afro-américaine. « C'est aussi ridicule que si quelqu'un disait que je ne peux pas apprécier Shakespeare parce que je ne suis pas anglo-saxon. Je pense que c'est vulgaire et raciste, que cela sorte de la bouche d'un Noir ou d'un Blanc »[20]. Avec cette position intermédiaire, Henry Louis Gates Jr. est critiqué par les uns et les autres. Il est considéré par certains critiques comme trop conciliant avec la culture blanche dominante . Henry Louis Gates Jr. a été ainsi critiqué par John Henrik Clarke, Molefi Kete Asante et Maulana Karenga[21],[22],[23]. En tant qu'historien de la littérature attaché à la préservation et à l'étude des textes historiques, Henry Louis Gates Jr. a joué un rôle essentiel dans le Black Periodical Literature Project, une archive numérique de journaux et de magazines noirs créée avec l'aide financière du National Endowment for the Humanities (NEH)[24].
Plus anecdotique mais peut-être significatif de la vie des Afro-Américains aux États-Unis, le 16 juillet 2009, après un voyage, Henry Louis Gates Jr. Gates est rentré chez lui à Cambridge (Massachusetts), près de Harvard Square, et a constaté que la porte d'entrée était bloquée. Son chauffeur de taxi a tenté de l'aider à entrer. Un passant a appelé la police, signalant une possible effraction après avoir décrit au téléphone « un individu » en train de forcer la porte d'entrée. Des policiers de Cambridge ont été dépêchés sur les lieux. À l'issue de la confrontation, Gates a été arrêté et inculpé de trouble à l'ordre public. Les procureurs ont par la suite abandonné les poursuites[25]. L'incident a donné lieu à un échange de vues entre politiques sur les relations raciales et le maintien de l'ordre dans l'ensemble des États-Unis. L'arrestation a attiré l'attention nationale après que le président américain Barack Obama a déclaré de manière controversée que la police de Cambridge avait « agi stupidement » en arrêtant Gates, âgé de 59 ans[25],[26].
En 1979, il épouse Sharon Lynn Adams. Le couple donne naissance à deux filles, Maggie et Elizabeth[2],[27].
Henry Louis Gates a produit plusieurs documentaires pour la télévision et plus particulièrement pour le Public Broadcasting Service[33]
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