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organisation armée De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Groupe islamique armé (dit « GIA ») (en arabe : الجماعة الإسلامية المسلحة, al-Jama'ah al-Islamiyah al-Musallaha) est une organisation terroriste islamiste d'idéologie salafiste djihadiste créée lors de la guerre civile algérienne. Son but déclaré est de renverser le gouvernement algérien pour le remplacer par un État islamique[3].
Groupe islamique armé الجماعة الإسلامية المسلحة GIA | |
Idéologie | Islamisme, takfirisme (à partir de 1995), salafisme djihadiste, qutbisme |
---|---|
Objectifs | Remplacer le gouvernement algérien par un régime islamiste |
Statut | inactif |
Fondation | |
Date de formation | |
Pays d'origine | Algérie |
Fondé par | Mansouri Meliani et Abdelhak Layada |
Actions | |
Mode opératoire | Attentats à la bombe, massacres, assassinats, enlèvements |
Victimes (morts, blessés) | 1 017 morts et 1 172 blessés[1] 50 000 à 100 000 personnes massacrées en Algérie |
Zone d'opération | Algérie France |
Période d'activité | 1992-1999 |
Organisation | |
Chefs principaux | Mansouri Meliani, Abdelhak Layada, Cherif Gousmi, Djamel Zitouni, Antar Zouabri et Nourredine Boudiafi |
Membres | 20 000 hommes |
Financement | Impôt révolutionnaire, pillage, hold-up |
Groupe relié | Al-Qaïda[2], anciens liens avec le FIS |
Répression | |
Considéré comme terroriste par | Canada, États-Unis, France, Royaume-Uni, Algérie |
Guerre civile algérienne | |
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L'organisation est une nébuleuse placée sur la liste officielle des organisations terroristes du Canada[4], des États-Unis[5], du Royaume-Uni[6] et de la France. Elle est considérée par l'ONU comme proche d'Al-Qaïda et, à ce titre, elle est sanctionnée par le Conseil de sécurité des Nations unies[7].
Le , le Front Islamique du Salut (FIS), formation politique militant pour la création d'un État islamique, arrive en tête du premier tour des élections législatives en Algérie[8]. Le gouvernement décide d’annuler le second tour[9]. Après cette décision, le GIA se lance dans la lutte armée. Ses activités se caractérisent par des attentats contre la population civile et contre d'autres groupes islamistes armés. Une unité spécialisée est créée, Katibat al-Mawt (Brigade de la Mort), dont la devise est reprise par le reste des unités de l'organisation : « Du sang, du sang, de la destruction, de la destruction. Ni trêve, ni dialogue, ni réconciliation ! »[10],[11]. L'organisation est issue de la fusion, en , deux groupes : le Mouvement islamique armé (MIA) de Mansouri Meliani et celui d'Abdelhak Layada.[réf. souhaitée]
Le GIA est une organisation non centralisée et morcelée, dirigée par l’émir Abou Abd Ahmed (ou Mourad Si Ahmed, surnommé « Djafaar al-Afghani »), et Djamel Zitouni. L’effectif des combattants du GIA est réparti en plusieurs clans. Les estimations vont de 27 000 membres en 1993 et à 40 000 en 1994. Tout comme le FIS, le GIA est divisé en deux clans, les salafistes qui cherchent à mettre au point une révolution islamique mondiale et les djazaristes d'obédience plus nationaliste qui cherchent à prendre le pouvoir en Algérie[12].
Le GIA est composé de volontaires (dont Mokhtar Belmokhtar) formés militairement durant la guérilla dans les maquis d'Afghanistan qu'ils ont rejoints dès les années 1983-1984. Créée en , l'organisation Le Jour du jugement d'Aïssa Messaoudi (en)(dit Tayeb el-Afghani) commet le , le premier attentat de la période, en tuant trois sentinelles du 15e groupe des gardes-frontières de Guemar[13].
En 1993, le GIA édite une publication en Angleterre, Al-Ansar. À la même époque, sa Katiba Al-Maout (« Unité de la Mort »), commet et revendique plusieurs actions violentes partout en Algérie.
Le , deux semaines avant la coupe du monde de football, une opération visant des islamistes rattachés au GIA, est lancée dans cinq pays (Allemagne, Belgique, France, Italie et Suisse)[14]. Une centaine d'individus sont alors appréhendés, dont trois personnes influentes (Adel Mechat, un important représentant d'Hassan Hattab en Europe, Omar Saïki et Abdallah Khinai)[14]. Ces trois islamistes avaient vocation à ranimer les réseaux déjà créés en Europe et affiliés au GIA, et à recruter de nouveaux adhérents[14].
Les communiqués du GIA sont adressés par fax et par appel téléphonique à la radio marocaine arabophone Médi 1 par un homme se présentant comme Mohamed Redouane, chargé des « relations extérieures » du mouvement.[réf. souhaitée]
Le GIA, une organisation puissante
Grâce à ses réseaux de soutien de toute sorte à partir de l’étranger (notamment les États-Unis, la France, la Belgique, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Suisse et des pays arabes tels que l'Arabie saoudite ou le Yémen), le GIA prend en quelques années une stature médiatique de premier plan, et s'impose dans les consciences comme un acteur prépondérant du terrorisme islamique. Il entend rester le seul à conduire le « Djihad » en Algérie, tolère difficilement la concurrence et s'en prend à quiconque se permet la moindre divergence quant à ses décisions. Dans cet esprit, Djamel Zitouni a envoyé son «officier exégète» au Soudan pour en avertir Ben Laden à la fin de l’année 1995. Cet émissaire, Radouane Makadour (dit Abou Bassir), lui a signifié que le GIA « égorgera quiconque présentera une aide quelle que soit sa nature et son volume à n’importe qui en dehors de [lui]. Personne ne doit s’ingérer en Algérie sans passer par [lui] ».[réf. nécessaire]
L'objectif politique du GIA et de l'Armée islamique du salut (AIS, branche armée du FIS) est le même mais l'AIS a plusieurs fois condamné les actions violentes du GIA. Pour l'organisation terroriste en revanche, un rapprochement avec l'aile modérée du FIS est exclu et ses membres, partisans à l'époque du dialogue avec le gouvernement, méritent la mort.
Le groupe terroriste est aujourd'hui largement marginalisé à la suite des initiatives d’amnistie générale du président Abdelaziz Bouteflika après les années 2000, qui ont permis à des milliers de combattants de retrouver une vie normale. Quant à l'armée régulière, elle considère officiellement avoir pratiquement anéanti l'organisation.
Selon l'étude menée par Nafeez Mosaddeq Ahmed, le GIA aurait vu sa création instrumentalisée par le régime algérien pour discréditer les milieux islamistes et contrôler la population qui avait porté le FIS au pouvoir en [15],[16]. Un courant dissident[De quoi ?][Lequel ?], à la suite de l'affaire de l'assassinat des moines du monastère de Tibhirine, impute désormais les manœuvres terroristes du GIA à des membres violents du FLN dans le but de mobiliser l'opinion internationale en faveur du gouvernement algérien.[réf. nécessaire]
Divers témoignages et sources[Lesquelles ?] avancent que ces massacres étaient soit perpétrés par le GIA, à l'instigation d'agents du DRS infiltrés ou d'islamistes « retournés », soit directement organisés par le DRS et ensuite revendiqués par la publication de faux communiqués du GIA.
Le , un commando du GIA détourne le vol AF 8969, parti d'Alger, avec pour but de le faire s'écraser sur Paris, si les autorités algériennes ne libéraient pas deux des responsables du FIS : Abbassi Madani et Ali Belhadj[17]. Le GIGN reprend le contrôle de l'avion, à l'aéroport de Marseille-Marignane, en tuant les quatre preneurs d'otages[17].
Le , le cheikh Abdelbaki Sahraoui est abattu d’une balle dans la tête[18], avec son secrétaire personnel[19], dans la salle des prières de la mosquée Khalid Ibn Walid, dans le XVIIIe arrondissement de Paris[20].
Entre juillet et octobre 1995, le GIA organise une série d’attentats en France[21].
L'attentat de la station Saint-Michel, commis le , entraîne le bilan humain le plus élevé, avec huit morts et environ 150 blessés[22].
Le , par une lettre de menaces adressée à la presse, le GIA annonce un djihad sur le territoire français. Les raisons n'en sont pas clairement connues, bien que le changement de la politique française en Algérie ait pu être invoqué.[réf. nécessaire].
Outre la France, le groupe revendique également des implantations en Belgique, en Grande-Bretagne, en Italie, aux États-Unis, en Suède, au Maroc, ainsi que dans de nombreux pays d'Afrique du Nord et subsaharienne.
Le , deux religieux français (le père Henri Vergès et sœur Paul-Hélène Saint-Raymond) sont assassinés, par deux hommes armés de revolvers, dans le quartier de la Casbah, à Alger[23].
Le , lors de l'attentat d'Aïn Allah à Dely Ibrahim, trois gendarmes français et deux agents de l’ambassade de France sont pris en otages et assassinés[24].
Le , quatre Pères blancs, dont trois Français (Alain Dieulangard, Christian Chessel et Jean Chevillard) sont assassinés à Tizi Ouzou, en Kabylie[25].
Le , cinq coopérants dont deux Français (Richard Machabert et Jean-Claude Corjon), un Britannique (Edward Wilson), un Canadien (Janer MacGari) et un Tunisien (Moustafa Zemirli) sont assassinés dans les locaux de la société algérienne Anabib, près de Ghardaïa[26]. Ces assassinats sont attribués au GIA, ce dernier ayant menacé d'éradiquer tous les étrangers qui viendraient apporter leur soutien au maintien de « la junte au pouvoir »[27].
Si le GIA se concentre à ses débuts sur les militaires, les intellectuels de gauche, les fonctionnaires et les étrangers[28], le groupe organise par la suite des massacres de civils :
Le , près d'un millier de personnes sont tuées au village de Rais[28].
Le , plus de 400 villageois sont tués en quelques heures à Bentalha[28].
En octobre 1997, le GIA tue 50 soldats de l'ANP à Sig, soutenu par le FIS, dans le Sud oranais[28].
En , on dénombre 400 morts à Ai Moussa[28].
En , le GIA fait plus de 1 000 morts à Had Chekala et 103 à Sidi Hamed[28].
Le , Pierre Claverie, évêque d'Oran, est tué avec son chauffeur, lors d'un attentat à la bombe[29]. Cette attaque est officiellement imputée au GIA, mais cette version des faits est contredite par l'ancien général français François Buchwalter, qui affirme que ce sont les autorités algériennes de l'époque qui sont en partie responsables de cette opération[30], en rétorsion, de nouveau, au changement de politique décidé par la France envers l'Algérie.
Dans la nuit du 26 au , sept moines trappistes du monastère de Tibhirine, en Algérie, sont enlevés et séquestrés pendant deux mois[31],[32]. L'assassinat des moines est annoncé le [33], dans un communiqué attribué au Groupe Islamique Armé. Les têtes des moines décapités ne sont retrouvées que le [31], non loin de Médéa[32], mais pas leurs corps[31]. Ceci suscite des doutes concernant la thèse officielle expliquant leur décès[33].
L'identité des commanditaires de cet enlèvement, leur motivation ainsi que les causes réelles de l'assassinat font toujours l'objet de débats à ce jour.
Les modes d'action du GIA sont constitués d'actes isolés et spectaculaires, symptomatiques du terrorisme islamique, quant au choix de leurs cibles, ou de leur portée symbolique, au milieu d'actes de droit commun commis par tout mouvement de rébellion armée indépendamment de son idéologie :[évasif][Passage contradictoire] :
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