Loading AI tools
colonies de la Grèce antique, situées au sud de l'Italie De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Grande-Grèce ou Grande Grèce[1] (en grec ancien : ἡ Mεγάλη Ἑλλάς / hê megálê Hellás, en latin Magna Græcia) est le nom que les Grecs de l'Antiquité utilisaient pour désigner les côtes méridionales de la péninsule italienne (Campanie, Calabre, Basilicate, Pouilles, Sicile). Certaines colonies grecques dans d'autres régions italiennes n'ont jamais fait partie de la Grande Grèce.
Aux VIIIe et VIIe siècle av. J.-C., la phase climatique dite « mésogéenne III », globalement chaude mais avec une pluviosité accrue y compris estivale[2], permet une importante augmentation de la population en Grèce, d'où une crise sociale et politique au sein de l'Hellade. Dans ce contexte, de nombreux émigrants partent fonder de nouvelles cités autour de la mer Méditerranée et du Pont Euxin. Le sud de l'Italie et la Sicile, de par leur proximité et leurs richesses agricoles, sont d'importants sites d'installation. Les nouvelles cités sont qualifiées de « colonies » par les historiens. Le mouvement vers l'occident, essentiellement une colonisation interstitielle, sur les côtes septentrionales de la Méditerranée, intéresse d'abord les pionniers eubéens de Chalcis (-770 à-740), puis les Corinthiens, les Mégariens, enfin les Rhodiens et les cités ioniennes, sans oublier les Crétois. Cette migration humaine est à l'origine de la Grande-Hellade. Il s'agit d'abord, au sens flou, d'un semis de cités filles d'outre-mer, contrôlant les voies de passage cruciales entre elles, en bref un vaste espace maritime faisant la grandeur de la Grèce, pourtant plurielle mais imaginée en entité métropole. Le concept géographique de Grande-Grèce explicité en introduction, limité à l'extrémité de la botte italienne, appartient à l'Antiquité tardive ou peut-être à la reconquête byzantine sous Justinien Ier.
Les nouvelles cités ne dépendent de la cité-mère que lors de leur établissement. Les échanges (commerciaux, diplomatiques) entre la cité-mère et la colonie se faisaient ainsi d'égal à égal et il n'était pas rare que la nouvelle cité dépassât en richesse la cité-mère. Cependant une réelle fraternité unissait la colonie et sa cité-mère et qui se traduisait par exemple par une aide militaire en cas d'attaque de la colonie ou de la cité-mère. C'est le cas lors de la guerre du Péloponnèse quand Corinthe envoya des troupes et des navires à Syracuse assiégée par les Athéniens. Il est toutefois à noter que lorsque la colonisation procédait d'une sécession ou d'un exil d'une partie du corps social, ce genre de liens n'existait évidemment pas.
Dans les faits, un chef des colons (l’oikistès) qui constitue le « fondateur » de la nouvelle ville est désigné. Il provient de la cité-mère et commande l'expédition chargée de repérer le lieu le plus favorable à l'installation de la colonie. L'oikistès consulte éventuellement (mais pas systématiquement) l'oracle de Delphes avant le départ. Il s'agit d'un acte rituel visant à obtenir l'aval des dieux. Contrairement à ce qu'on a souvent écrit à tort, ce n'est pas la Pythie qui indique à l'oïkiste où il doit partir par une prophétie.
En réalité, la présence d'une baie abritée, d'une colline susceptible d'accueillir une acropole et un arrière-pays fertile sont des critères déterminants pour l'avenir de la cité. Syracuse a ainsi été fondée sur une presqu'île aisément défendable, avec une baie qui constituait un bon port d'attache. La cité bénéficiait également d'un arrière-pays fertile. La fondation de Tarente s'est faite au seul endroit où un port pouvait être implanté alors que l'oracle avait prédit un emplacement plus au sud (Satyrion).
Il est avéré que des contacts pré-coloniaux avec des peuples non-grecs ont eu lieu. Le plus souvent, des marchands de Phocée ou d'Eubée entretenaient des contacts amicaux avec des « barbares » ou bien avec des phéniciens. D'où la présence de comptoirs commerciaux à Pithécusses (actuelle Ischia) où des Eubéens travaillaient les métaux et semblent avoir approvisionné en produits grecs les peuples étrusques.
Bien souvent, la fondation d'une nouvelle cité se fait aux dépens de la population autochtone non-grecque. Tarente a ainsi fait face à l'hostilité des Iapyges lors de son installation, ainsi que l'avait prédit l'oracle de Delphes.
La nouvelle cité est organisée suivant un plan d'urbanisme reflet du souci d'organisation grec. Cette science de la ville organise lieux d'habitations, rues et réseaux d'eau (citerne, canalisations, égouts). Des lots de propriétés (les klèroi) sont également définis ; lorsque les colonies étaient fondées par des colons émigrants par manque de terre dans leur patrie, la répartition, au contraire de celles des cités-mères en général, se faisait de façon égalitaire et géométrique, se rapprochant du plan romain du cardo et du decumanus.
La cité est organisée suivant trois espaces : le privé, le sacré et la chôra, territoire hors des murs contrôlé par la cité. Suivant l'origine ethnique des grecs qui fondent la colonie, il existe des différences notables dans l'aménagement de la cité et de son territoire.
Exemple de Métaponte : un espace public (agora et ekklesiasterion) et sacré (consacré à Apollon) placé au centre de la cité et couvrant 6 ha. Les nécropoles sont placées à l'extérieur de la cité et l'ensemble de la chôra est divisé en exploitations agricoles.
Exemple de Megara Hyblaea : un plan en cadastres est fixé à l'avance. La cité est bâtie suivant une artère nord-sud et deux artères est-ouest.
Siris était une cité ionienne située au centre du golfe de Tarente. La cité de Métaponte fondée par Sybaris devait contenir la politique expansionniste de Tarente. En réalité, la présence d'une colonie non achéenne en pleine sphère d'influence de Sybaris ainsi que le renforcement de la population de Siris par des exilés d'Ionie nuisaient aux intérêts de Sybaris. Une coalition achéenne regroupant Crotone, Métaponte et Sybaris est constituée et rase la cité de Siris à l'issue d'une bataille située entre 570 et 540.
Locres fut accusée par Crotone d'avoir soutenu Siris. Locres vainquit les troupes de Crotone à la bataille de la Sagra au début du VIe siècle av. J.-C.
Au cours du VIe siècle av. J.-C., Sybaris est à son apogée. Strabon parle d'une armée de 300 000 hommes et de remparts de 50 stades. Cependant, c'est lors de la colonie secondaire de Poseidonia par Sybaris que transparaît la puissance de la cité. Lors de la fondation de Poseidonia, une convention appelé traité d'Olympie est passée entre le peuple italique autochtone et une fédération de cités sous la direction de Sybaris. Le traité stipule ainsi que 25 cités sont placées sous la direction de Sybaris. D'autre part, l'opulence de la cité est devenue proverbiale au point que certains qualifient la vie à Sybaris comme une vie décadente (tryphè).
À la suite de sa défaite de la Sagra et à l'arrivée de Pythagore, la communauté de Crotone s'est ressoudée. Dans le même temps, Sybaris subit une crise politique à l'issue de laquelle une partie de l'aristocratie est bannie et trouve refuge à Crotone. Sybaris lance alors une sorte d'ultimatum à Crotone et exige l'extradition des aristocrates transfuges. Pythagore exhorte la cité à ne pas céder. La guerre est donc déclarée entre les deux cités. La bataille a lieu au bord du Traente et malgré leur infériorité numérique, les crotoniates remportent la victoire. Sybis ne retrouvera plus sa splendeur d'antan.
Du nord au sud, les cités les plus importantes de Grande Grèce sont :
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.