Loading AI tools
61ème gouvernement de la République italienne De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le gouvernement Monti (Governo Monti) est le 61e gouvernement de la République italienne, investi durant la XVIe législature du Parlement italien ; cet exécutif était présidé par l'économiste indépendant Mario Monti. Chargé des affaires courantes depuis sa démission, le , son mandat prit fin le , après la prestation de serment du gouvernement Letta.
Président de la République | Giorgio Napolitano |
---|---|
Président du Conseil | Mario Monti |
Formation | |
Fin | |
Durée | 1 an, 5 mois et 12 jours |
Coalition |
Indépendant Majorité parlementaire : PdL-PD-UdC |
---|
Chambre des députés |
556 / 630 |
---|---|
Sénat |
281 / 315 |
Il s'agit du second gouvernement de la XVIe législature, élue en 2008 ; il a, par ailleurs, reçu la plus large confiance de l'histoire parlementaire italienne en dehors des vingt ans de fascisme au cours desquels ne fut autorisé qu'un seul parti[1].
Considéré par certains comme un « technicien » (tecnico) bien que nommé sénateur à vie depuis le et donc membre du Parlement italien, d'autres, du fait de ses mandats dans la Commission Santer, comme commissaire européen du Marché intérieur et des Services (1995-1999), puis dans la Commission Prodi, comme commissaire chargé de la Concurrence, présentent Mario Monti comme un homme politique de tout critère[2].
Le , le gouvernement Berlusconi IV perdit sa majorité parlementaire, après l'approbation, par 308 voix favorables, d'un compte-rendu portant sur le Budget. Le même jour, un communiqué de la présidence de la République annonce la prochaine démission du cabinet de Silvio Berlusconi, lorsque la loi de Finances sera formellement approuvée par les deux Chambres du Parlement. À la suite de cette annonce officielle, le nom de l'économiste Mario Monti, auparavant membre de la Commission européenne, est alors évoqué par la presse italienne pour la constitution d'un gouvernement ; une charge que le chef de l'État, Giorgio Napolitano lui conféra le 13 novembre suivant.
Selon la presse transalpine, le nouveau gouvernement devrait comprendre douze ministres techniciens, quand bien même le président du Conseil désigné souhaitait nommer des parlementaires dans son cabinet[3]. La principale tâche de cet exécutif serait la mise en œuvre de la lettre d'intentions rédigée par le gouvernement Berlusconi IV pour la Commission européenne, celle-ci ayant pour sujet la réduction du déficit public et les difficultés liées à la dette italienne.
D'autre part, certaines parties de l'échiquier politique réclament du nouveau gouvernement la réforme complète de la loi électorale en vigueur (le Porcellum ou « cochonnerie », comme elle est désignée) dans l'attente d'un référendum abrogatif qui rétablirait le Matarellum. Le , au lendemain de sa désignation par le président Napolitano, le chef du gouvernement désigné déclare que « les marchés sauront être patients, la démocratie [ayant] sa propre durée », précisant qu'il « n'accepterait pas [de diriger] un gouvernement limité dans le temps et sans l'appui des partis ».
Le président de la Chambre des députés, Gianfranco Fini, annonce que le vote de confiance devrait se tenir le . Monti confirme lui-même qu'il entend gouverner jusqu'au printemps 2013, c'est-à-dire jusqu'à la fin de la législature, s'il est investi. Le 15 novembre, après avoir mené ses dernières consultations, y compris les syndicats et les forces sociales, Mario Monti annonce qu'il lèvera définitivement sa réserve le lendemain, à 11 h, en acceptant la présidence du Conseil et présentant la liste de ses ministres au président Napolitano, durant un entretien au palais du Quirinal[4],[5]. Les possibles entrées de Gianni Letta (PdL) comme de Giuliano Amato (ex-socialiste) dans un tel gouvernement semblent être contrecarrée par les deux partis opposés mais aussi par le Nouveau Pôle pour l'Italie[6].
Le , le président de la République, Giorgio Napolitano a reçu, au palais présidentiel du Quirinal, les représentants des dix-neuf partis représentés au Parlement italien, terminant ses consultations par la réception des chefs du Parti démocrate (PD) et Le Peuple de la liberté (PdL), les deux plus grandes forces politiques du pays, avec 206 députés chacun. Alors que la Ligue du Nord se place seule dans l'opposition, ce gouvernement doit, pour obtenir l'investiture et durer, prendre en compte les principales attentes des dix-huit autres partis.
Au lendemain de sa démission, et durant la réception de Mario Monti par le président de la République, au palais du Quirinal, Silvio Berlusconi fit une déclaration télévisée de huit minutes, reprise par toutes les chaînes nationales, au cours de laquelle il déclara son soutien au prochain gouvernement, tout en assumant le travail accompli.
D'une façon générale, la presse étrangère salue Monti comme l'« anti-Berlusconi » : Le Monde titre « Ave Mario » en soulignant le fort contraste entre Berlusconi et son successeur (en matière d'austérité notamment). Le Figaro en fait de même : « Italie : Mario Monti, l'anti-Berlusconi » en Une. Libération titre : « Berlusconi parti, Monti pressenti » et souligne la porte dérobée du palais du Quirinal par laquelle est sorti Berlusconi, tandis que l'espagnol El Mundo souligne le manque de modestie du personnage qui à l'occasion d'une intervention télévisée inhabituelle sur toutes les chaînes a souligné « avec orgueil » sa gestion catastrophique et le quotidien de droite souligne l'héritage empoisonné reçu de son prédécesseur, avec la difficulté de s'éloigner du grotesque du personnage pour regagner la confiance des marchés. Tandis que La Vanguardia s'interroge sur le fait que « Berlusconi est-il l'unique coupable de la situation économique et financière désastreuse de l'Italie », ce que confirme El País qui rappelle que « Berlusconi s'en va, mais les dommages qu'il a créés dans les institutions démocratiques et dans l'économie italienne, resteront encore pour longtemps ». The Independent souligne que « l'eurozone ne survivra pas si Monti échoue » tandis que le Financial Times titre « les Italiens veulent un retour pas un déclin ». Beppe Severgnini affirme : « La comédie est finie et dit que les Italiens seront certes des « émotifs » mais ne sont pas « stupides », parce que nonobstant les Alléluias devant le Quirinal, ils sont également capables de comprendre qu'à chasser Berlusconi du pouvoir, ce ne sont pas eux, mais les institutions européennes ».
La confiance fut largement confiée au gouvernement par le Parlement italien les — le Sénat vote vers 21 h 30[8],[9] — et , date du vote à la Chambre des députés[N 1], à la majorité absolue de 556 voix contre 61, soit la plus forte de l'histoire de la République[10]. Les 61 voix contraires sont celles des 59 députés de la Ligue du Nord et des représentants du PdL : Domenico Scilipoti et Alessandra Mussolini. Le gouvernement reçoit ainsi la confiance de dix-huit partis représentés au Parlement italien et la seule opposition de la Ligue du Nord.
Dirigé par l'indépendant Mario Monti, il est uniquement constitué de personnalités indépendantes, ne comportant, dans ses rangs, aucun parlementaire, et se présentant, de facto, comme un « gouvernement technique ». Il fut formé à la suite de la démission du précédent président du Conseil, Silvio Berlusconi, causée par la crise de la dette publique, et succède au gouvernement Berlusconi IV.
Il comprend seize ministres pour dix-sept ministères contre les vingt-quatre ministres du gouvernement Berlusconi IV. Le ministère du Développement économique va ainsi être fusionné avec le ministère des Infrastructures et des Transports, tandis que le ministère du Travail et des Politiques sociales va intégrer le département des Droits et de l'Égalité des chances, jusqu'à présent dépendant de la présidence du Conseil et qui disposait d'un représentant au conseil des ministres.
Il compte seulement trois femmes, mais celles-ci sont nommées à des portefeuilles de premier ordre (Justice, Intérieur et Travail).
Les ministres remplacés sont[11] :
Ministres sans portefeuille :
Depuis 2000 uniquement :
Le premier sondage Demos après sa nomination donne un indice de satisfaction supérieur à 84 % avec des Italiens qui estiment ce gouvernement légitime démocratiquement[12], une donnée exceptionnelle[13]. Ainsi, 60 % des électeurs de la Ligue du Nord (opposition) soutiennent le gouvernement, tandis que 80 % souhaitent qu'il aille au terme de la législature.
Les premières intentions de vote de (en sachant qu'une très forte majorité des Italiens, 80 %, souhaite que le gouvernement Monti aille jusqu'au terme de la législature, soit 2013) :
(*) en 2008 et 2009, au sein du Le Peuple de la liberté.
(**) en 2008, La Gauche - l'Arc-en-ciel.
Le 8 décembre suivant, ayant perdu le soutien du PDL, le parti de Silvio Berlusconi, à la Chambre, le président du Conseil, Mario Monti, se rend au palais du Quirinal et fait part au président Napolitano de son intention de démissionner, une fois approuvé, par le Parlement, le budget de l'État[14]. La veille de cette déclaration, en marge d'un colloque sur la gouvernance économique à Cannes, il se déclarait « confiant » dans ses successeurs, certains qu'ils auraient « la sagesse » de ne pas remettre en cause ses réformes structurelles, reconnaissant toutefois qu'il reste « énormément à faire » pour la croissance économique[15]. Il présente sa démission au président de la République dans la soirée du 21 décembre. Le chef de l'État le chargea cependant des affaires courantes, jusqu'aux élections législatives du .
Le gouvernement Monti parvient, avant sa démission, à faire approuver, par le Parlement, le budget 2013 présenté par le gouvernement, avec une majorité de 309 pour, contre 55 oppositions[16],[17].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.