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écrivain, imprimeur et libraire français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Gilles Corrozet (1510 - 1568, Paris) est un éditeur, imprimeur et libraire français.
Vers 1530, Gilles s’installe comme libraire dans l’un des centres névralgiques de l’édition parisienne : au Palais. Corrozet contribue ainsi au microcosme effervescent du monde du livre où se côtoient les Bade, les Estienne, les Verard ainsi que Morel, Galliot Du Pré, L’Angelier, Breyer, Sertenas et Du Bray. Le Palais est alors « un centre commercial, n’abritant que des libraires et principalement des libraires de détail, qui n’étaient pas des imprimeurs, ni surtout des “imprimeurs humanistes[1]” » comme l’explique Jean Balsamo. Sa marque distinctive, au "cœur rosé" (une rose dans un cœur qui rappelle son nom propre) accompagnée de cette devise tirée du livre des Proverbes : In corde prudentis requiescit sapientia), apparaît à partir de 1539.
Veuf de premières noces de Marie Harelle, il épousa Catherine Cramoisy, qui appartenait à une famille de libraires célèbres. Ses fils Galliot et Jean exercèrent à sa mort la même profession. Sa fille épousa le libraire-imprimeur Nicolas Bonfons (lui-même respectivement fils et petit-fils des libraires-imprimeurs Jean Bonfons et Pierre Sergent) qui ré-imprima son ouvrage Les Antiquitez et Singularitez de Paris entre 1586 et 1588, en y apportant quelques modifications.
En 1533, le talent de Gilles commence de trouver une reconnaissance auprès de ses confrères, comme Pierre Grognet qui fait l’éloge de ses dispositions poétiques : « Gilles Corrozet promptement / Compose bien parfaitement » écrit-il dans Le second volume des mots dorez du grand et saige Cathon en 1533. À cette date, Gilles travaille avec un nouveau collaborateur qui joua un rôle crucial pour son œuvre de poète : Denis Janot, avec qui sa collaboration en matière d’édition de recueils d’emblèmes est intense jusqu’à l’édition de l’Hecatomgraphie de 1543[2]. Gilles Corrozet devient ainsi l’un des premiers acteurs de l’invention du recueil emblématique, dans les années qui suivirent la publication des Emblemes d’Alciat (en 1531, Augsbourg) publiés chez Wechel à partir de 1534, avec La Perrière (Théâtre des bons engins, en 1539), Scève (Délie, en 1544) et Guéroult (Premier livre des emblemes, en 1550), jusqu’au recueil plus tardif, et non moins remarquable, de Georgette de Montenay : les Emblèmes ou devises chretiennes, qui paraissent en 1567.
Dès 1535, à vingt-cinq ans, on le trouve établi libraire et il publie une nouvelle édition des Antiques érections des Gaules. Ce fut le rôle de trois imprimeurs, Denis Janot, Étienne Groulleau et Gilles Corrozet, de répandre à profusion, sous un format commode, de petits textes classiques ou des livrets abondamment illustrés. Leurs vignettes élégantes et spirituelles, transmises ou copiées d'atelier en atelier, interprétées par les ciseleurs, les peintres verriers, les émailleurs et les faïenciers, contribuèrent pour une grande part à fixer les nouvelles formules décoratives au XVIe siècle.
L’année 1540 marque le franchissement d’un seuil à partir duquel Corrozet côtoie une myriade de poètes dont les noms proviennent aussi bien de ses lectures que de ses travaux d’édition. Corrozet s'intègre à partir de là au sein de plusieurs réseaux poétiques : aussi bien celui des futurs grands noms de poètes (Peletier, Ronsard, Du Bellay…) que celui de poètes considérés comme de second rang par la « Pléiade » tels Alphonse de Beser, Victor Brodeau, Louis Caron, et encore Jean Martin. Plus tard, dans les années 1560, Gilles côtoie une petite cohorte de fidèles protégés répondant aux noms de Pierre de Larrivey, Jacques Moysson et Tamisier, de jeunes talents qui lui sont redevables d'après les pièces dédicatoires qu'ils lui consacrent après sa mort.
Il est mort le 4 juillet 1568 et inhumé au couvent des Carmes de la place Maubert.
En trente-cinq ans de métier, on répertorie environ trente éditions portant le nom de Galliot Corrozet – un bilan éloigné de la prolixité de son père. Parmi elles, la moitié est constituée d’éditions ou de rééditions posthumes des œuvres de Gilles. Une petite partie de sa production est poétique, mais l’ensemble de ses titres demeure réduit : il s’agit, avant la réédition du Parnasse, des Cinquante quatrains de Pibrac en 1574 et de La Grasinde de Jean de La Gessée en 1578. Galliot aurait aussi partagé l’édition des Œuvres de Marot en 1579, et il a édité Le printemps d’Yver de Jacques Yver en 1584, ainsi que le Discours des champs faez de Claude de Taillemont en 1586.
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