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résistante française, Juste parmi les nations De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Germaine Ribière, née le à Limoges (Haute-Vienne, France) et morte le à Paris[1], est une catholique française qui s'est illustrée par ses actions humanitaires : en tant que membre de la Résistance, elle sauve de nombreux Juifs durant la Seconde Guerre mondiale, ce qui lui valut d'être honorée du titre de Juste parmi les nations. Après la guerre, elle reprend ses études pour devenir assistante sociale.
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Avant-guerre Germaine Ribière[Note 1] entame des études de philosophie à l'université de Paris[2],[3]. Elles les interrompt durant l'occupation préférant s'engager auprès des Juifs, victimes des premières lois raciales.
Elle qui était entrée dès 1936 au secrétariat national de la Jeunesse étudiante chrétienne[4] participe à la manifestation du 11 novembre 1940, sur la place de l'Étoile[5], qui est la première grande manifestation de la résistance étudiante.
Elle est choquée par la discrimination contre les Juifs, notant dans son journal en mai 1941 : « Ceux qui devraient être éveillés sont ceux qui endorment les autres[6] », puis au mois de juin 1941 : « L'Église, la hiérarchie, demeurent silencieuses. Elles laissent la vérité être profanée[7] ». En mai 1941, Germaine Ribière est présente lors de l'arrestation de Juifs dans le Marais, le quartier juif de Paris également connu sous son surnom de Pletzl, « petite place » en yiddish)[8].
Estimant que sa place n'est plus à Paris, elle part à Vichy [réf. nécessaire][quand?]; disciple du père Yves de Montcheuil, tout en restant laïque[9], elle devient une proche collaboratrice du père Pierre Chaillet, dirigeant du journal Cahiers du Témoignage Chrétien[4] et de l'organisation « Amitié chrétienne »[Note 2],[8],[10].
« Aux Cahiers du témoignage Chrétien fondés et dirigés par le père Chaillet, j'étais celle que l’on a coutume de nommer "le bras droit". Entre autres responsabilités, j’avais celle de l’organisation du service social, qui comprenait aussi le camouflage des enfants juifs. Une amie Marcelle Deschamps, étudiante en médecine était chargée de la fabrication des faux papiers. Nous habitions ensemble 114 rue du Bac, un appartement au troisième étage, qui servait de PC aux Cahiers du Témoignage chrétien. Voici l’aide que nous avons apportée au père Devaux : nous lui avons fourni les faux papiers dont il avait besoin pour les enfants ainsi que les accompagnatrices qui devaient les conduire là où on acceptait de les recevoir »[11]
Lors des rafles en Zone libre, en Haute-Vienne, Creuse et Indre, le 26 août et en septembre 1942, Germaine Ribière et le pasteur Chaudier de Limoges procurent des cachettes[12] dans des familles non juives[13], pour des enfants des lieux d'accueil de l'OSE du Masgelier et de Chabannes. Le médecin de cette organisation, Gaston Lévy, appelle Germaine Ribière « notre héroïne des temps de détresse »[14].
Le , l’OSE, les Éclaireurs israélites de France, les Amitiés chrétiennes et plusieurs autres organisations humanitaires participent à la commission de « criblage » des 1200 juifs de la région lyonnaise arrêtés lors des rafles de l’été 1942 et internés au camp de Vénissieux[15]. La commission parvint à sauver momentanément 160 adultes, dont 80 sont à nouveau interpellés le lendemain, puis 108 enfants. Cet évènement tragique est connu sous le nom de « nuit de Vénissieux ». Les organisations refusent de rendre les enfants malgré les ordres donnés par Vichy au préfet régional Angéli de « ne pas séparer les familles ». Ils sont dispersés avec de faux papiers dans des institutions catholiques, sous la surveillance de l’OSE[15],[16],[17].
Germaine Ribière était en relation avec des amies jécistes, Hélène Durand et Constance de Saint-Seine, qui secondaient à Poitiers, le père Fleury dans son assistance apportée aux familles juives[18]. Elle leur fournissait du matériel (carte vierges, tampons, etc.) afin de confectionner de faux papiers. Il lui arrivait également d’accompagner jusqu’à Poitiers, des enfants juifs qui lui étaient confiés pour être cachés dans des familles catholiques.
Germaine Ribière se charge de fournir des faux-papiers à ceux qui en ont besoin et de fournir à des résistantes du matériel pour en fabriquer. Elle est aidée dans cette tâche par le dessinateur Jean Stetten-Bernard[19],[4].
Le , « Amitié chrétienne » tient une réunion d'urgence au domicile du pasteur protestant suisse Roland de Pury, à Lyon, afin de trouver le moyen de prévenir les Juifs venant se faire établir des faux papiers que les bureaux de l'UGIF, rue Sainte-Catherine, étaient surveillés par la Gestapo. La solution trouvée fut que Germaine Ribière se ferait passer dès le lendemain matin pour une femme de ménage nettoyant les escaliers et avertirait ceux-ci de ne pas entrer dans l'immeuble[14],[20].
Germaine Ribière intervient également pour faire fabriquer une fausse carte d'identité pour Jean-Marie Soutou[21], grand animateur de la résistance catholique (Amitiés judéo-chrétiennes), incarcéré à la prison Montluc de Lyon durant trois semaines[22]. Le document lui est transmis dans un stylo, et il réussit à gagner la Suisse[14].
Elle aide également les convois à passer la ligne de démarcation, se camouflant notamment en infirmière, comme le rappelle Gaston Lévy :
« Elle avait réussi à se faire admettre dans le train de déportés quittant Nexon[Note 3] comme infirmière convoyeuse. En accompagnant ces pauvres gens jusqu'à la ligne de démarcation elle ne se contentait pas d'être pour eux un soutien moral et de prodiguer quelques soins à ceux qui se sentaient mal au milieu de ces convois tragiques, mais elle rapporta de ce voyage de multiples renseignements utiles, indications et adresses que les gens avaient données, relatives à ceux, vieillards, enfants, malades, qu'ils laissaient derrière eux[14]. »
Son activité à Limoges limite le nombre d'arrestations effectives (environ 100, au lieu des 1 200 prévues)[4]. Elle aide également Antoinette Feuerwerker, en prenant en charge l'évacuation de jeunes gens recherchés par l'autorité occupante[23]. Tout comme Feuerwerker, elle fait partie du mouvement Combat, dont elle est agent de liaison en Limousin[24].
Robert et Gérald Finaly, deux enfants juifs, sont cachés sous l’Occupation par un réseau catholique, dont Antoinette Brun est membre. La guerre finie, Brun continue à cacher les enfants, et refuse de les rendre aux membres survivants de leur famille ; elle les fait baptiser en 1948[25]. Les enfants sont alors soustraits à la justice via des réseaux catholiques qui tentent d'empêcher leur restitution à leur famille, et qui leur font passer la frontière franco-espagnole. Germaine Ribière, qui a la confiance à la fois de la communauté juive et de l'Église catholique romaine, sert d'intermédiaire à partir de 1953, aidant à la recherche des enfants et à leur restitution finale[26],[25],[27]. Pierre Pierrard écrit: "C'est au grand rabbin Jacob Kaplan et à Germaine Ribière qu'on doit, en 1953, l'issue heureuse de l'affaire Finaly qui, un temps, empoisonna les relations entre l'Eglise catholique et la communauté juive"[28].
Peu après la Guerre de Kippour, elle crée le Comité chrétien pour Israël afin d’apporter une aide aux enfants dans le besoin en Israël[30]. Elle est aussi présidente du Front commun pour Israël[31].
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