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homme politique français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
François d’Orléans, prince du sang royal de France, prince de Joinville, est le troisième fils et septième enfant de Louis-Philippe, duc d'Orléans puis roi des Français et de Marie-Amélie de Bourbon, princesse des Deux-Siciles. Il est né le à Neuilly-sur-Seine et mort à Paris le .
Titres
–
(5 ans et 28 jours)
Grade militaire | Contre amiral |
---|
Titulature |
Prince du sang Prince de Joinville |
---|---|
Dynastie | Maison d'Orléans |
Nom de naissance | François-Ferdinand-Philippe-Louis-Marie d'Orléans |
Naissance |
Neuilly-sur-Seine (France) |
Décès |
(à 81 ans) 8e arrondissement de Paris |
Père | Louis-Philippe Ier |
Mère | Marie-Amélie de Bourbon-Siciles |
Conjoint | Francisca de Bragança |
Enfants |
Françoise d'Orléans Pierre d'Orléans Un garçon mort né |
Religion | Catholicisme |
C’est un membre de la maison capétienne d’Orléans.
Le prince de Joinville est le troisième fils (sur 6) et le septième des dix enfants du roi Louis-Philippe et de son épouse Marie-Amélie des Deux-Siciles. Sa marraine est sa tante paternelle Adélaïde d'Orléans qui lui léguera son château d'Arc-en-Barrois.
Le , il épouse à Rio de Janeiro Dona Francisca de Bragança (1824-1898), princesse du Brésil et du Portugal, fille de l'empereur Pedro I (également roi du Portugal comme Pedro IV). Lors du mariage, le territoire où se trouve la ville brésilienne de Joinville, constitue une partie de la dot de la princesse.
Le couple aura trois enfants :
Le prince de Joinville naît à Neuilly le [1]. Comme ses frères, il passe ses premières années au lycée Henri-IV. Il n'a pas encore 12 ans quand son père, après les Trois Glorieuses, devient roi des Français. Il a pour précepteur Auguste Trognon.
Autant pour obéir aux ordres du roi, son père, que pour suivre ses propres goûts, le prince se dispose à entrer dans la marine par des études spéciales, subit ses premiers examens à Brest et commence à l'âge de 13 ans l'apprentissage du métier de marin. Il s'embarque à Toulon, au mois de , comme aspirant de 2e classe sur la frégate l’Artémise, navigue sur les côtes de France et se rend en Corse, à Livourne, à Naples, à Alger. Là, il est soumis à toutes les épreuves imposées aux élèves de l'École navale.
Entre-temps sa sœur aînée, Louise-Marie d'Orléans, est devenue la première reine des Belges en épousant le roi Léopold Ier de Belgique.
Au mois d', le prince de Joinville passe de nouveaux examens à Brest sous la direction du chevalier Préaux Locré. Reçu élève de première classe, il s'embarque immédiatement à Lorient sur la frégate La Syrène, se rend à Lisbonne, aux Açores, et rentre en France après trois mois de navigation.
Le , il part, en qualité de lieutenant de frégate, sur le Didon (en) et visite dans tous ses détails les grands établissements de marine britannique de Portsmouth et de Cork.
L'année suivante, il fait un voyage dans les mers du Levant, sur l’Iphigénie, en qualité de lieutenant de vaisseau. Il visite Smyrne, où il essuie une tempête horrible, Rhodes, Chypre, Latakié, Tripoli de Syrie, Beyrouth, Jaffa, Jérusalem, et une partie de la Terre sainte.
En 1837, à bord du vaisseau l’Hercule, il se rend à Gibraltar, à Tanger, à Tenerife, débarque à Bône en octobre, et se met en route en toute hâte pour rejoindre l'armée qui marche contre Constantine. Cependant, le mauvais temps et la difficulté des routes le retardent, et il n'arrive que le alors que le drapeau français flotte déjà sur les murs de cette ville depuis le .
Avec le regret d'avoir manqué une occasion d'acquérir de la gloire, le prince reprend la mer, explore les côtes du Sénégal et visite Gorée. Il fait également plusieurs excursions à l'intérieur du continent africain, où il rend visite à quelques chefs de tribus Wolof. Puis, le prince fait voile pour le Brésil et arrive en à Rio de Janeiro, où il est reçu à la cour impériale du Brésil par l'empereur Pedro II. Pendant son séjour à Rio, il fait la connaissance de Francisca, sœur de l'empereur, que François va épouser cinq ans plus tard. François consacre ce mois à visiter les provinces brésiliennes, et reçoit à Rio sa nomination au grade de capitaine de corvette.
Du Brésil, le prince se rend en Guyane, à Cayenne, à la Martinique, à la Guadeloupe. Il visite Washington, Philadelphie, Baltimore, les chutes du Niagara, New York, Boston, etc. Partout, il recherche avec ardeur les occasions de s'instruire, étudiant les mœurs et les usages et suivant surtout avec intérêt les divers développements de la puissance maritime. Après dix mois de navigation, il débarque à Brest le ; mais son repos n'est pas de longue durée.
Au mois d'août suivant, une escadre reçoit l'ordre de se diriger vers les côtes du Mexique pour mettre ses ports en état de blocus. Le prince de Joinville ayant reçu le commandement de La Créole, corvette de 24 canons, part de Brest le avec le contre-amiral Baudin, commandant de l'escadre.
Le , l'amiral donne l'ordre d'attaquer Saint-Jean d'Ullua, fort qui défend la ville de Veracruz.
Le , le Roi décore le jeune commandant de La Créole (21 ans) de la Légion d'honneur et l'élève au grade de capitaine de vaisseau.
Au mois de mai suivant, le prince prend à Cherbourg le commandement de la frégate la Belle-Poule. Il s'embarque à Toulon où il rejoint l'escadre d'évolutions commandée par l'amiral Lalande. Il est nommé chef d'état-major de la division navale et fait bientôt voile vers le Levant, sur le Jupiter. Il débarque à Constantinople où un épouvantable incendie ayant éclaté à Péra et à Galata menace d'engloutir le plus riche quartier de la capitale. Le prince accourt alors à la tête de ses marins et dirige les plus actifs secours. Son intrépidité et celle de son équipage parviennent à préserver la ville du plus immense danger.
De Constantinople, Joinville rejoint son escadre à Smyrne et débarque à Toulon à la fin de décembre.
En 1840, le prince de Joinville participe au transfert en France des restes mortels de l'empereur Napoléon Ier.
Au mois de , le prince de Joinville, embarqué sur la Belle-Poule, va visiter Amsterdam et tous les ports ou établissements maritimes des Pays-Bas. Il fait ensuite voile vers l'Amérique, visite le Cap-Rouge, Halifax, New York, Philadelphie, Washington puis revient en Europe par Lisbonne, où il est reçu par la reine Dona Maria, et rentre en France en .
Avec toute la famille Royale, il est consterné par la mort accidentelle de son frère, le prince royal Ferdinand-Philippe d'Orléans.
Au mois de juin suivant, il repart sur la Belle-Poule avec l'escadre aux ordres du vice-amiral Hugon. Il accompagne alors son jeune frère le duc d'Aumale à Naples, puis à Lisbonne, et se dirige ensuite vers le Brésil, en faisant une halte à Saint-Louis-du-Sénégal, pour arriver le .
Son voyage vers le Brésil a pour but la demande en mariage de la princesse Francisca de Bragança, « dona Françoise de Bragance », fille de l'empereur Dom Pedro Ier et sœur de l'empereur Dom Pedro II et de la reine du Portugal Maria II (Dona Maria).
L'union des deux princes est célébrée à Rio de Janeiro le .
Immédiatement après, le prince emmène son épouse en France où naîtront bientôt leurs deux enfants.
Le , Joinville est nommé contre-amiral avec voix délibérative aux séances du Conseil d'Amirauté.
Après leur mariage, le prince et la princesse de Joinville vont rendre visite à la reine Victoria du Royaume-Uni.
En 1844, le gouvernement français, mécontent des agressions réitérées des Marocains et de l'asile que ceux-ci accordent à Abd El-Kader, exige de leur part une réparation. Une escadre est alors envoyée sur les côtes du Maroc sous le commandement du prince de Joinville.
Le , celui-ci prend le commandement de l'escadre d'évolutions réunie en mer Méditerranée, composée de sept vaisseaux de ligne, dont le Souverain sur lequel il a dressé son pavillon, et deux frégates à vapeur. Passionné par les progrès très rapides des technologies nouvelles, le prince prend la tête de la commission chargée d'étudier l'organisation d'une marine à vapeur. Il apporte tout son appui à l'ingénieur Dupuy de Lôme.
Sur le terrain politique, l'opposition du prince à Guizot accroit sa popularité.
Le , Joinville fait rendre les derniers devoirs aux restes des prisonniers français de la Bataille de Bailén (guerre d'Espagne, 1808), morts de misère sur le rocher de Cabrera, et dont les ossements étaient restés sans sépulture.
Il a fait escale au Sénegal au moins deux fois dans sa carrière. La première sur l’Hercule en 1837, sur la route du Mexique, où il allait prendre part à la bataille de Vera Cruz et la seconde en 1842 sur la Belle Poule, au cours de laquelle il fut immortalisé par le peintre Nousveaux. C’est lors de sa première escale qu’il eut lui-même l’occasion de peindre une scène de tam-tam dans la cour de l’Hôtel du gouvernement, dans laquelle il représente Les autorités et les notables de la place, parmi lesquels plusieurs signares[2].
Lorsqu'éclate la révolution de , le prince de Joinville se trouve à Alger, près de son frère le duc d'Aumale, gouverneur de l'Algérie depuis le mois de . Le , les deux fils de Louis-Philippe s'embarquent sur le Solon pour le Royaume-Uni où ils rejoignent leurs parents proscrits.
Il était destiné à succéder à Louis-Napoléon Bonaparte à la Présidence de La République par les royalistes en 1852.
Exilé avec sa famille, le prince participe aux côtés de ses neveux le comte de Paris et le duc de Chartres à la guerre de Sécession dans les rangs nordistes[3].
Revenu en France pendant la guerre de 1870, le prince combat clandestinement les armées prussiennes.
Élu aux élections de 1871, il devient député de la Haute-Marne.
Réintégré dans son grade, il est à nouveau exclu de la Marine par la loi d'exil de 1886.
Le prince de Joinville meurt à Paris le [1].
Il a laissé de savoureux Vieux Souvenirs illustrés de sa main, différentes études sur la Marine, l'État des Forces navales de la France, le gouvernement britannique et la guerre de Sécession.
Connu comme joueur, il aurait déposé sa montre pour honorer une dette de jeu. Quelque peu honteux, il aurait alors prétendu l'avoir oubliée chez sa tante, d'où l'expression « ma tante » pour qualifier le mont-de-piété[4].
Grand-croix de l'ordre de Léopold ()[5] |
Grand-croix de l'ordre de la Croix du Sud[6] | |
Grand-croix de l'ordre de Pierre Ier |
Grand-croix de l'ordre de Saint-Ferdinand et du Mérite[7] |
Chevalier de l'ordre de la Toison d'Or ()[6],[8] | |
Grand-croix de l'ordre de Charles III[8] |
Chevalier () puis Grand-croix () de l’ordre royal de la Légion d'honneur |
Grand-croix de l'ordre du Lion néerlandais |
Grand-croix de l'ordre de la Tour et de l'Épée |
Chevalier de l'ordre de Saint-André[8] |
Grand-croix de l'ordre de la Maison ernestine de Saxe (1864)[9] |
Chevalier de l'ordre du Sang[8],[10] |
François d’Orléans apparaît dans Les Tuniques bleues, une bande dessinée française, dans l’album no 53 « Sang bleu chez les Bleus » ; il y est un des personnages principaux[11].
Le musée de la vie romantique à Paris a acquis en 2005 le très beau portrait de la jeune princesse de Joinville peint en 1844, dès son arrivée en France, par Ary Scheffer. Il est exposé en permanence dans le salon Orléans de l'hôtel Scheffer-Renan
Formé très jeune à la gymnastique par le célèbre colonel Francisco Amoros (précurseur de l'éducation physique et sportive en France) et aux exercices d'acrobatie équestre par Laurent Franconi (écuyer en chef de la troupe du cirque Olympique, ou Cirque d'été, sur les Champs-Élysées), François d'Orléans est un excellent sportif, doté de courage physique, et ses mémoires, les "vieux souvenirs", abondent en exploits audacieux, tant dans le cadre de son métier d'officier de marine que lors de ses voyages.
Francois d'Orléans apporta son patronage à la création de la Société des Régates du Havre en 1842 et à la Société des Régates de Brest en 1847, toujours existants aujourd'hui.
Le bateau-comité de la SRH, destiné à donner les départs de régate, est baptisé "Amiral Prince de Joinville" en son souvenir.
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