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homme politique français (1756-1826) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
François-Antoine de Boissy d'Anglas, né le à Saint-Jean-Chambre (province du Vivarais, actuel département de l'Ardèche)[1], mort le à Paris, est un homme de lettres et homme politique de la Révolution française, du Premier Empire et de la Restauration.
François-Antoine de Boissy d'Anglas | ||
François-Antoine de Boissy d'Anglas (lithographie de François-Séraphin Delpech). | ||
Fonctions | ||
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Député du bailliage d'Annonay | ||
– (2 ans, 6 mois et 5 jours) |
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Gouvernement | Assemblée constituante | |
Député de l'Ardèche | ||
– (3 ans, 1 mois et 5 jours) |
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Gouvernement | Convention nationale | |
Président de la Convention nationale | ||
– | ||
Gouvernement | Convention nationale | |
Député au Conseil des Cinq-Cents | ||
– (1 an, 10 mois et 8 jours) |
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Gouvernement | Directoire | |
Président du Conseil des Cinq-Cents | ||
– | ||
Gouvernement | Directoire | |
Membre du Tribunat | ||
– (2 ans, 10 mois et 24 jours) |
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Gouvernement | Consulat | |
Membre du Sénat conservateur | ||
– (10 ans, 1 mois et 27 jours) |
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Gouvernement | Consulat Premier Empire |
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Biographie | ||
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Saint-Jean-Chambre (France) | |
Date de décès | (à 69 ans) | |
Lieu de décès | Ancien 1er arrondissement de Paris (France) | |
Nationalité | Française | |
Parti politique | Girondins Modérés |
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Profession | Ecrivain | |
Distinctions | Pair de France Comte de l'Empire Grand officier de la Légion d'honneur |
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François-Antoine Boissy est le fils d'un médecin. Suivant l'habitude de l'époque, il ajoute à son nom celui de la terre d'Anglas à la suite de l'acquisition d'un bien foncier appartenant à sa belle-famille. Il étudie le droit et s'installe à Paris où il est reçu avocat au Parlement. Il achète l'office de maître d'hôtel de Monsieur, comte de Provence, qui deviendra en 1814 Louis XVIII. Il se fait connaître par sa critique de l'absolutisme et son combat en faveur des protestants en France.
En 1789, François-Antoine Boissy d'Anglas est élu représentant du tiers-état, le premier sur deux, pour la sénéchaussée d'Annonay aux États-généraux[2].
Il siège à gauche dans l'Assemblée nationale constituante. Dès le mois de mai 1789, il prête le serment du Jeu de Paume[3]. En mai 1791, il vote en faveur du rattachement du Comtat Venaissin à la France[4], et en faveur de l'égalité entre les hommes blancs et les hommes libres de couleur dans les colonies, lui valant, ainsi qu'aux autres votants, l'accusation par le lobby colonial de vouloir « sacrifier les colonies »[5].
Parallèlement à son mandat, il fréquente le club des Jacobins[6]. Après la fusillade du Champ-de-Mars, comme d'autres de ses collègues constituants comme Bertrand Barère, Charles Cochon de Lapparent ou encore Emmanuel-Joseph Sieyès, il fréquente brièvement le club des Feuillants puis retourne aux Jacobins avant la clôture de l'Assemblée[7].
Après son mandat à la Constituante, Boissy d'Anglas est élu procureur-syndic du département de l'Ardèche.
La monarchie constitutionnelle mise en place par la constitution du 3 septembre 1791 prend fin à l'issue de la journée du 10 août 1792 : Louis XVI est destitué et incarcéré avec sa famille à la tour du Temple.
En septembre 1792, François-Antoine Boissy d'Anglas est élu député du département de l'Ardèche, le premier sur sept, à la Convention nationale[8].
Il siège sur les bancs de la Plaine. Lors du procès de Louis XVI, il vote « la détention, et le bannissement quand la sûreté publique le permettra », et se prononce en faveur de l'appel au peuple et du sursis à l'exécution[9]. En avril 1793, il vote en faveur de la mise en accusation de Jean-Paul Marat[10]. Celui-ci dénonce Boissy d'Anglas, un mois plus tard dans son journal, comme « membre de la faction des hommes d’État »[11]. En mai, il vote en faveur du rétablissement de la Commission des Douze[12].
Boissy d'Anglas participe aux comités de la Convention. En janvier 1793, il est élu membre du Comité des Ponts et Chaussées[13]. En février, il est élu membre du Comité de Guerre[14]. En mai, il est élu membre du Comité des Subsistances des Armées[15].
En avril 1793, Boissy d'Anglas propose un projet de constitution[16].
Boissy d'Anglas se montre très discret durant la Convention montagnarde. L'historienne Christine Le Bozec établit qu'il n'intervient qu'à trois reprises entre le 21 juin 1793 et le 22 vendémaire an III (13 octobre 1794) et ne prend pas parti ni entre les factions hébertistes et indulgentes ni lors du 9 thermidor[17].
Il n'est pas décrété d'arrestation à l'issue de la journée du 2 juin 1793. Il aurait signé la protestation contre la journée et contre l'arrestation des vingt-deux députés girondins qui en a suivi, mais soit il se serait rétracté, soit son nom aurait été rayé de la liste des protestataires par un autre député pour le protéger. Il n'est donc pas non plus décrété d'arrestation le 3 octobre 1793 par Jean-Pierre-André Amar, membre du Comité de Sûreté générale[18].
En messidor an II (juin 1794), il publie la brochure Essai sur les fêtes nationales[19].
Boissy d'Anglas devient un personnage central de la Convention thermidorienne, en étant élu aux fonctions dirigeantes de l'assemblée, et en participant aux réformes institutionnelles.
En vendémiaire an III (octobre 1794), il est élu secrétaire de la Convention, aux côtés de Pierre Guyomar et de René Eschasseriaux, sous la présidence de Jean-Jacques-Régis de Cambacérès[20]. En germinal an III (avril 1795), il est élu président de la Convention et ses secrétaires sont Jacques-Charles Bailleul, François Xavier Lanthenas et Jean-Baptiste Michel Saladin[21].
En floréal an III (avril 1795), Boissy d'Anglas est élu membre de la Commission des Onze chargée de l'élaboration de la constitution de l'an III[22].
Boissy d'Anglas siège au Comité de Salut public. Il y entre pour quatre mois en frimaire an III (décembre 1794) aux côtés d'Edmond Dubois-Crancé et d'André Dumont[23]. En germinal an III (avril 1795), il réforme le Comité en proposant que sa composition passe de douze à seize membres et que le renouvellement mensuel passe de trois à quatre membres[24]. Il y est réélu en messidor (juin), aux côtés de Jean Antoine Debry, de Jean-Baptiste Louvet et de Denis-Toussaint Lesage, et y siège jusqu'à la clôture de la Convention[25].
Lors de l'insurrection du 1er prairial an III, il occupe le siège de président de séance laissé vacant par Théodore Vernier. Il ne cède pas face aux émeutiers des faubourgs venus réclamer « du pain et la Constitution de l'an I ». Lorsqu'ils lui présentent la tête tranchée du député Jean-Bertrand Féraud, il se découvre pour lui rendre hommage et reprend la séance, impassible.
Cet évènement marque l'historiographie de l'an III. Le député girondin Jean-Baptiste Louvet le relate dans sa correspondance avec Mathieu Villenave[26], et prononce quelques jours plus tard l'éloge funèbre du député assassiné[27]. Il contribue à la réputation intransigeante de Boissy-d'Anglas que ses détracteurs surnomment alors « Boissy-Famine » et symbolise la France « gouvernée par les propriétaires »[28].
Élu en au Conseil des Cinq-Cents, il se rapproche du club de Clichy de tendance royaliste. Lors du coup d'État du 18 fructidor an V (), il est décrété hors-la-loi et exilé à l'île d'Oléron. Il est amnistié par le Premier Consul après le coup d'État du 18 brumaire an VIII (). Il est nommé au Tribunat en 1803, au Sénat en 1804 et accède en 1808 à la dignité de comte d'Empire. Il est chargé lors de la Campagne de France de 1814 d'assurer la défense des départements de l'ouest.
Boissy d'Anglas rallie Louis XVIII après la première abdication de Napoléon Bonaparte, soutient les Cent-Jours puis Louis XVIII de nouveau lors de la Seconde Restauration. Il accède à la dignité de pair de France en août 1815 et n'est pas visé par la loi du 12 janvier 1816, n'ayant pas voté la mort de Louis XVI. Il se situe jusqu'à sa mort dans l'opposition libérale et promeut une politique constitutionnelle et une amnistie des régicides[30].
Boissy d'Anglas repose au cimetière d'Annonay. Sa fille Suzanne Henriette (1779-1851) repose au cimetière du Père-Lachaise dans la 35e division.
Un lycée ainsi qu'une rue d'Annonay portent son nom et une statue en bronze de Pierre Hébert est érigée sur la Place du Champ-de-Mars. Son nom est également donné à une rue de Paris dans le huitième arrondissement (de la place de la Concorde au boulevard Malesherbes), de Tournon-sur-Rhône, de La Voulte-sur-Rhône, de Besançon dans le quartier de Bregille, de Nice, de Lille ou encore de Nîmes.
Un tableau du peintre Auguste Jean Baptiste Vinchon, grand prix de Rome en 1814, qui montre Boissy d’Anglas à la tribune de la séance de la convention du 1er Prairial an III, est exposé dans la salle des mariages de l'Hôtel de Ville. Ce tableau avait été réalisé dans le cadre d'un concours pour la décoration de la salle des séances de la nouvelle chambre des députés; sur les nombreux artistes qui y participent, cinquante-trois choisissent de représenter le sujet de Boissy d’Anglas à la Convention. Treize de leurs œuvres sont encore aujourd'hui localisées. Parmi lesquelles celles de Hennequin, Alexandre Evariste Fragonard (fils de Jean-Honoré Fragonard), Chenavard, Roehn, Court, Vinchon et Delacroix . Finalement, jamais exposé à Paris, le tableau de Vinchon, qui avait gagné le concours, fut acheté par la commune d'Annonay en 1838.
Il s'est marié le à Vauvert (Gard) avec Marie-Françoise Michel, née à Nîmes le et morte à Bougival (Yvelines) le , dont naquirent :
Figure | Blasonnement |
Armes du comte de Boissy d'Anglas et de l'Empire
De sable au chevron d'or abaissé ; chef d'argent chargé à sénestre de deux étoiles d'azur ; franc-quartier de comte-sénateur.
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Armes du comte de Boissy d'Anglas et pair de France
De sable au chevron d’or au chef d’argent chargé de trois étoiles d’azur . | |
François-Antoine de Boissy d'Anglas (1781-1850), préfet de la Charente, maître des requêtes au Conseil d'État,
Écartelé au premier de gueules à l'épée en bande et à l'ancre en barre passées en sautoir d'argent ; au deuxième des barons préfets ; au troisième d'azur au miroir antique d'argent, accolé d'un serpent du même ; au quatrième de sable au chevron d'or surmonté d'un comble d'argent chargé de deux étoiles d'azur ; pour livrées : les couleurs de l'écu[33] |
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