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terme générique pour tous les récits profanes et religieuses fabuleux des Celtes De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La mythologie celtique est constitutive de la religion des Celtes de la Protohistoire/Antiquité. Nos connaissances sont lacunaires
Dès que l'on aborde le domaine celtique, que ce soit au niveau de la civilisation, du druidisme ou de la mythologie, on se trouve inévitablement confronté au problème des sources. Les druides (« dru-wid-es » signifie « très savants »[1]), qui représentent la classe sacerdotale, ont systématiquement privilégié une transmission orale de leur savoir, induisant la mémorisation de milliers de vers[2]. On retrouve régulièrement l'argument selon lequel la parole écrite est une parole morte ; peut-être était-ce aussi un moyen d'éviter que leurs idées soient détournées. Notons que les Celtes n'ignoraient pas l'écriture puisque nous possédons des inscriptions utilisant l'alphabet étrusque ou l'alphabet grec et qu'ils ont inventé un système particulier de notation : l'écriture oghamique.
Deux types de sources nous livrent des informations générales. Tout d’abord, leurs contemporains, parmi lesquels on peut citer, à titre d’exemple : Diodore de Sicile (Bibliothèque historique), Strabon (Géographie), Pomponius Mela (De Chorographia), Lucain (La Pharsale), Pline l'Ancien (Histoire naturelle), et surtout Jules César[3] avec les Commentaires sur la Guerre des Gaules. Ces témoignages donnent souvent une image négative des peuples celtes, compte tenu des relations belliqueuses qu’ils entretenaient, et la méconnaissance de leurs voisins.
En ce qui concerne le domaine gaulois, les sources dont on dispose sont très rares et très fragiles. Pour l'essentiel, nous ne savons à peu près rien du monde des dieux gaulois, même s'il est certain qu'ils aient eu une mythologie aussi élaborée que celle rapportée par les textes irlandais. Le peu que nous en sachions, nous le tenons de Lucain (Pharsale) et de César (Commentaires sur la Guerre des Gaules) principalement, de Pline et de Tertullien accessoirement. Ces informations sont largement déformées par l’interpretatio romana, qui cherche systématiquement un équivalent romain aux dieux gaulois. Les deux panthéons semblent largement incompatibles : ainsi Mercure est donné comme équivalent à Lug, à Taranis et à Esus par César et Lucain (lequel Lucain hésite entre deux équivalents), ce qui en dit long sur la fragilité de ce type de raisonnement ; en effet les qualités des dieux gaulois semblent très fluctuantes et beaucoup plus sujettes aux variations régionales que les dieux romains.
Outre les textes latins, les vestiges archéologiques (bas-reliefs, statues, monnaie) et la toponymie permettent d'en savoir un peu plus, et de localiser certains lieux de culte. Ainsi Lug, dieu pourtant central chez les Celtes, n'est attesté par aucun texte latin mais son culte est confirmé par la toponymie, notamment les noms de Lyon, Laon ou Loudun, du gaulois *Lug(u)-dunon (forteresse de Lugus)[4], qui seront ultérieurement latinisés en Lugdunum.
Le deuxième type de sources est beaucoup plus tardif puisqu'il s’agit de la consignation par les clercs du Moyen Âge, des traditions orales en Irlande[5]. Cette littérature, dont la rédaction s'étale du VIIIe siècle au XVe siècle, vient opportunément confirmer et compléter les résultats des études des sources antiques. Elles retranscrivent les mythes et épopées de l'Irlande celtique, qui se sont transmis oralement de génération en génération. Ces sources littéraires se composent de quatre grands groupes :
Les textes gallois sont plus christianisés et les éléments mythologiques sont moins évidents que dans les textes irlandais[6]. Le récit important est le Mabinogion, aussi appelé Les Quatre branches du Mabinogi, étant composé de 4 contes : Pwyll, prince de Dyved, Le Mabinogi de Branwen, Manawydan fils de Llyr et Math fils de Mathonwy. Les autres textes notables sont Breuddwyd Macsen Wledig (Le Rêve de Macsen), Lludd a Llefelys (Lludd et Llevelys), Culhwch ac Olwen (Kulhwch et Olwen), Breuddwyd Rhonabwy (Le songe de Rhonabwy), Hanes Taliesin (Le conte de Taliesin), etc[7].
Les collecteurs transcripteurs ont habillé tous ces mythes d'un vernis chrétien, sous lequel l’étude découvre le substrat celtique original.
Le panthéon gaulois distingue, selon Vulcain (Hephaïstos), une triade Taranis/Esus/Toutatis. Aucun de ces dieux n'a de rôle clairement défini, et leurs caractéristiques sont souvent interchangeables selon les régions.
Anna (déesse gauloise) (Ana, Anu), Déesse Mère, son nom signifie La Nourricière, Mère de tous les dieux, toutes les déesses et des humains. Elle est la protectrice des vivants, des morts et des lieux humides.
Toutatis (Teutates, Totiourix, Teutanus), peut-être du proto-celtique * thuata (tribu)[8] et * tato (père)[9] est assimilé par Lucain tantôt à Mercure, tantôt à Mars. Toutatis serait peut-être le Dis Pater dont parle César[10], mais rien ne le prouve de façon explicite. On le considère parfois de façon schématique comme le dieu du ciel.
Taranis (peut-être du gaulois taran,tonnerre) est le dieu solaire et le dieu céleste. Ses attributs indiquent qu'il est en outre dieu du tonnerre, dieu de la guerre, dieu du feu, dieu des morts, mais aussi dieu du ciel.
Ésus est un dieu artisan, dieu des voyages, protecteur des commerçants, défricheur de forêts et charpentier.
Lug (peut-être du proto-indo-européen leuk,lumière) est un dieu pan-celtique non attesté en Gaule mais dont le culte est considéré comme probable sur la base de la toponymie (Lyon/Laon/Lugdunum, etc.). On a souvent pensé que le Mercure dont parle César était Lug. Mais Mercure est aussi associé à Toutatis et à Esus.
Sucellos est un dieu au maillet (qui tue et ressuscite) et au tonnelet (symbole de prospérité), il est l’équivalent du Dagda irlandais, qui possède des talismans aux mêmes fonctions : une massue et un chaudron. Dieu des forêts et de l'agriculture.
Par « totémique », on entend « avec des attributs d'animaux ». Les Celtes ne vénéraient pas des dieux mi-hommes mi-bêtes : les attributs animaux n'étaient là que pour souligner un aspect symbolique du dieu.
Cernunnos est un dieu-cerf, vraisemblablement le grand dieu primordial, dieu de la nature et des forêts, dieu de la fertilité, il est aussi le dieu solaire qui forme avec la déesse Dana (la déesse mère, la lune) le couple qui donna vie à toutes les divinités celtes.
Épona (du gaulois epos : cheval) est la protectrice des chevaux, attestée dans l’actuelle Bulgarie, dans les îles Britanniques et en Gaule[11].
Damona, dont le théonyme provient du gaulois damos qui signifie « vache »[12] est la déesse des sources. Plusieurs divinités apparaissent comme ses parèdres : Borvo, Albius et Moritasgus.
Si Taranis est représenté sur les bas-reliefs par le symbole de la roue solaire, César de son côté associe le soleil à différents dieux locaux : Bélénos (celui qui brille) dans les Vosges ou Grannus en Rhénanie.
Borvo est le dieu du feu souterrain et des sources bouillonnantes. Sous la forme Bormanus, son nom est associé à la parèdre Bormana (peut-être Damona).
Ogmios est assimilé par les Romains à Hercule, peut-être l'ancêtre de l'Ogma irlandais.
Belisama (la très brillante) est la principale divinité féminine, divinité du feu assimilable à l'Hestia grecque.
Maponos est le dieu de la force et de la vigueur
Nissyen et Evnissyen sont des dieux jumeaux attestés dans les Mabinogion (mythologie celtique galloise). Ils ont dû exister en Gaule 1500 ans auparavant sous d'autres noms qui ne nous sont pas parvenus, car les auteurs latins indiquent l'existence de lieux de culte à Castor et Pollux, selon leur interpretatio Romana. Ces dieux pourraient avoir la même origine indo-européenne que les Dioscures ou les Ashvins.
Le substrat religieux pré-celtique se retrouve dans la pratique d'un animisme localement vivace chez les Gaulois, qui associe, par exemple, une déesse à une rivière ou à une source. On trouve ainsi Abnoba et Arduina, déesses de la forêt (la dernière a donné son nom aux Ardennes), Damona, Dunisia, Niskae, Ilixo, Lugovius, Ivaos, Moritasgus, Nemausus, Arausio, Vasio, divinités des sources. Ces divinités sont souvent à l'origine des noms de villes : Nîmes (Nemausus), Bagnères de Luchon (Ilixo), Luxeuil les Bains (Lugovius), Évaux les Bains (Ivaos), Orange (Arausio), Vaison la Romaine (Vasio), Damona sous la forme Bormana (Bourbonne-les-Bains). De même a-t-on retrouvé à différents endroits, notamment dans les Pyrénées, des mentions de dieux-arbres (dieu-hêtre, dieu-chêne, dieu-pommier, etc.).
Autre influence probable du substrat néolithique : les dieux gaulois n'ont généralement pas de conjoints (parèdres), à moins qu'un syncrétisme gallo-romain[13] ne leur en ait affecté un (Maïa, Nemetona, Bormana, etc.). De même, le totémisme n'est pas indo-européen.
Alors que les sociétés celtiques du continent et, dans une moindre mesure, celles de l’île de Bretagne ont évolué au contact de la civilisation romaine, l’Irlande, protégée par son insularité, n’a pas été envahie et occupée, sa mythologie restant ainsi vierge de toute influence romaine. Selon l’hagiographie, c’est Saint Patrick qui a converti l'Irlande au christianisme au Ve siècle[5] entraînant ainsi une mutation profonde des croyances irlandaises.
Le Lebor Gabála Érenn (« Livre des conquêtes d’Irlande »), dont la première rédaction remonte au VIIIe siècle, rapporte les invasions mythiques successives de l’île, depuis l’époque du Déluge. Il s’agit « d’un mythe fondateur, une explication de la nature de l’Irlande et de la présence des Celtes »[14]. La référence biblique au déluge est un ajout tardif des clercs du Moyen Âge, qui ont retranscrit la tradition orale. Seuls les derniers arrivants sont humains, ils succèdent au peuple des dieux.
Le peuple de Cesair : fille de Bith, petite-fille de Noé, Césair n'est pas admise dans l’Arche. Ce peuple, composé de cinquante femmes et de trois hommes, s’installe en Irlande 50 jours avant le Déluge.
Les Partholoniens, du nom de Partholon, fils de Sera et de Baath arrivent de Grèce 278 ans après le Déluge en passant par le Danemark et l'Écosse et débarquent le jour de Beltaine. Ce sont les inventeurs de l’agriculture, de l’élevage, de la chasse et de la pêche[15].
Les Fomoires, surnommés les « Géants de la Mer », sont des êtres difformes et affreux. Ennemis de tous les occupants successifs de l’île, « ils représentent essentiellement les forces démoniaques, infernales et obscures »[16] et sont apparentés aux principaux dieux des Tuatha Dé Danann[17].
Les Nemediens : le « peuple-cerf », dont le chef est Nemed (« sacré »), est finalement obligé de s’enfuir dans le Munster après avoir été battu par les Fomoires.
Les Fir Bolg sont arrivés en trois groupes : celui des Fir Bolg qui viendrait de la Belgique, celui de Fir Domnain qui serait originaire de la Domnonée insulaire, et celui des Galiain. On leur doit l’introduction de la royauté et la division de l’Irlande en cinq royaumes : l'Ulster, Leinster, Munster, Connaught (ceux-ci correspondant aux points cardinaux) et Meath[18]. Ils sont vaincus par les Tuatha Dé Danann, lors de la première bataille de Mag Tured (Cath Maighe Tuireadh).
Les Tuatha Dé Danann (voir section suivante).
Les Milesiens ou les fils de Mil Espaine sont les premiers humains à avoir débarqué sur l'île, le jour de Beltaine. À l'issue favorable de la guerre qui les oppose aux Tuatha Dé Danann, ils occupent l’île à laquelle ils donnent le nom d’Erin (en l’honneur de la déesse Eriu), tandis que les dieux se réfugient dans les sidh.
Les dieux des Celtes d’Irlande sont regroupés sous l’appellation de « Tuatha Dé Danann », c’est-à-dire gens de la déesse Dana. Ils s’inscrivent donc dans la succession des invasions. Originaires de quatre îles au nord du Monde (Falias, Gorias, Findias et Murias), ils débarquent un jour de Beltaine emmenés par les druides Morfessa, Esras, Uiscias et Semias. Les Fir Bolg sont vaincus lors de la bataille de Mag Tuireadh (Cath Maighe Tuireadh), mais les dieux seront eux-mêmes supplantés par les Milesiens et devront se réfugier dans les sidh.
Dana est considérée comme la déesse-mère, elle a donné naissance à tous les dieux[1]. Déesse primordiale panceltique, elle est associée à la terre (équivalent de Gaïa) et à l'eau. La signification de son nom pourrait être "bienfaiteur" ce qui en fait une déesse de fertilité et d'abondance. À la suite de la christianisation, elle devient sainte Anne (patronne des bretons et mère de la Vierge Marie).
Lug, l’une des rares divinités panceltiques, est le dieu primordial et suprême des Tuatha Dé Danann. Surnommé samildanach (le « polytechnicien ») ou lamfada (« au long bras »), il maîtrise tous les arts et toutes les techniques, il possède les pouvoirs de tous les autres dieux. Il est le fils de Cian et Eithne, mais est aussi apparenté aux Fomoires par son grand-père maternel Balor. Il est associé à la fête religieuse de Lugnasad.
Le Dagda est le dieu-druide (et donc dieu des druides), dont le théonyme signifie « dieu bon » ou « très divin »[19]. Il règne sur le temps, l'éternité et sur les éléments, c’est aussi un guerrier puissant. Il a un côté paternel et nourricier. On le décrit parfois comme un géant hideux et un ogre paillard. Ses accouplements avec les déesses sont nombreux. C’est le père de Brigit et le frère d’Ogme.
Ogme, que l’on retrouve en Gaule sous le théonyme Ogmios, est le dieu de la magie guerrière, il a le pouvoir de paralyser ses ennemis. Il est aussi l’inventeur de l’écriture et on lui attribue la création des ogam. Il est décrit comme un vieillard dont une chaîne accrochée à sa langue le relie aux hommes. Lors de la bataille de Mag Tuireadh, son habileté guerrière représente le tiers des victoires de la guerre.
Nuada est le « roi » des gens de la déesse Dana, il est la personnification de la royauté et de la souveraineté. Ayant eu le bras droit coupé, infirmité discriminatoire pour l’exercice de la royauté, il doit laisser la place à Bres du peuple des Fomoires dont le règne sera de courte durée. Diancecht, le dieu médecin, lui fabrique une prothèse en argent, ce qui lui permet de recouvrer la souveraineté.
Goibniu, le dieu-forgeron, fils de Brigit et Tuireann, est le chef des artisans métallurgistes, il est responsable de la fabrication des armes magiques. Grâce à son marteau magique, il peut fabriquer une épée ou un javelot parfait en trois coups. Il est le frère de Credne et Luchta. Dans l’« Autre Monde », il brasse la bière et sert les autres dieux au Festin d’Immortalité. Son équivalent gallois est Gofannon.
Credne Cerd, le dieu-bronzier, fils de Brigit et Tuireann. Lors de la Bataille de Mag Tuireadh, il fabrique des armes avec ses frères Goibniu et Luchta.
Luchta, le dieu-charpentier, fils de Brigit et Tuireann. Lors de la Bataille de Mag Tuireadh, il est chargé de travailler le bois des lances ; ses frères sont Goibniu et Credne.
Diancecht, dieu-médecin[20] des Tuatha Dé Danann : son nom signifie « prise rapide » tant sa magie est précise et sa médecine efficace ; il soigne et rétablit les blessés, il ressuscite les morts en les immergeant dans la Fontaine de Santé. Grand-père de Lug, il est le père de Cian, Airmed, Miach et Ormiach.
Oengus, également connu sous le nom de Mac Oc, est le fils du Dagda et de Boand. Par ruse, il réussit à déposséder son père de sa résidence. Il représente le temps.
Brigit est la déesse-mère, la grande déesse dont le théonyme signifie « très haute », « très élevée ». Associés à la fête d’Imbolc, ses domaines sont les arts, la guerre, la magie et la médecine. Elle est la patronne des druides, des bardes (poètes), des vates (divination et médecine) et des forgerons. Unique divinité féminine, les autres déesses ne sont que la personnification de l’un de ses aspects.[réf. nécessaire] L’importance de son culte précèderait la sainte catholique homonyme.
Étain est la fille de Diancecht (ou de Riangabair selon certaines sources), l’épouse du roi Eochaid Airem sur terre et du dieu Midir dans l’Autre Monde.
Eithne représente la féminité au niveau divin, elle est une personnification de l’Irlande. Fille de Delbaeth (le chaos primordial), elle est l’épouse de Lug, le dieu suprême.
Boand (ou Boann) représente la prospérité, son théonyme signifie « Vache Blanche », ce qui la rapproche de la Damona gauloise. Épouse d’Elcmar le frère du Dagda, sa relation avec son beau-frère va donner naissance à Mac Oc. Elle est la divinité éponymique de la rivière Boyne.
Mórrígan, épouse du Dagda est une divinité guerrière ou, plus exactement, de l’aspect guerrier de la souveraineté. Présente sur les champs de bataille, elle peut se présenter sous différents aspects, celui de la corneille étant fréquent.
Les sources galloises présentent les mythes celtiques de manière affadie et le statut divin de certains personnages n’est pas directement affirmé. Mais la proximité de l’Irlande et la similitude des faits permet de saisir le sens originel de leurs fonctions[6].
Math, fils de Mathonwy, est un souverain du Gwynedd, qui a l’obligation, en temps de paix, de demeurer avec les pieds posés dans le giron d’une vierge, sous peine de mort. Il ne peut déroger à cette contrainte que pour aller à la guerre. Sa sœur Dôn, fille de Mathonwy est une mère matriarcale. Son compagnon est Beli Mawr (Beli le Grand). Ses enfants sont :
auxquels on peut ajouter les fils jumeaux d’Arianrhod, Dylan Eil Ton et Llew Llaw Gyffes. Caswallawn (l’historique Cassivellaunos) est souvent présenté comme un des fils de Beli Mawr.
Dôn | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Gwydion | Eveydd | Gilfaethwy | Amaethon | Gofannon | Arianrhod | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Hyddwn « faon » | Hychtwn « marcassin » | Bleiddwn « louveteau » | Dylan Eil Ton « fils de la vague » | Llew Llaw Gyffes « a la main rapide » | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Llyr, le patriarche de l’autre famille divine est vraisemblablement un emprunt à la mythologie celtique irlandaise du dieu de l’océan Lir. Sa compagne est Penarddum, leurs enfants sont :
Pernarddun a deux autres fils Evnissyen et Nissyen, dont le père est Eurosswydd. Caradawg (l’historique Caratacos) est considéré comme le fils de Bran le Béni.
La Bretagne n'a conservé que d'infimes traces de sa mythologie celtique originelle. Françoise Le Roux et Christian-Joseph Guyonvarc'h tiennent à différencier la mythologie proprement dite des « quelques traces qui en subsistent dans le folklore breton »[28]. De même, Claude Sterckx parle de « débris mythologiques subsistant dans le folklore breton »[29],[30]. L'existence d'éléments réellement issus de la mythologie celtique parmi le corpus des collectages bretons a longtemps été considérée comme impossible, en raison notamment des inventions et des recompositions des celtomanes parfois motivés par le nationalisme breton[29], et surtout de la christianisation. Le conte et « presque tout ce qui est légendaire en Bretagne » est christianisé, selon Le Roux et Guyonvarc'h[31]. Cependant, des éléments (en particulier concernant Merlin[32], le Tadig Kozh[33], l'Ankou, et même quelques caractéristiques attribuées à sainte Anne) se rattachent à la mythologie celtique bretonne, car ils présentent des points communs avec la mythologie de l'Irlande et du Pays de Galles[34]. Un grand nombre d'éléments appartiennent au folklore breton et non à la mythologie, tels que les Korrigans ou encore les lavandières de nuit. Ce folklore breton représente « ce qui reste du mythe ». Nettement christianisé, il manque parfois de cohérence[35],[Note 1].
Le linguiste, philologue et comparatiste Georges Dumézil (1898-1986), étudiant les mythes des Indo-Européens (voir mythologie comparée), a dégagé un schéma récurrent dans lequel les classes de la société correspondent à 3 fonctions spécifiques[36] :
Cette théorie a été reprise et appliquée aux mythes celtiques par des celtologues, dont Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux.
Dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, Jules César notait : « Dans toute la Gaule, il n'y a que deux classes d'hommes qui soient comptées pour quelque chose et qui soient honorées ; car la multitude n'a guère que le rang des esclaves, n'osant rien par elle-même, et n'étant admise à aucun conseil. […] Des deux classes privilégiées, l'une est celle des druides, l'autre celle des chevaliers[37]. », constatant la tripartition de la société gauloise.
Les textes irlandais confirment la complémentarité du pouvoir temporel du druide et du pouvoir politique du roi : « La royauté celtique a vécu à l’ombre et pour ainsi dire sous la protection du sacerdoce druidique[38] ».
Les principaux dieux de l’Irlande ont des fonctions spécifiques qui correspondent à ce schéma[39] :
Diancecht le dieu-médecin et Oengus participent aux trois fonctions. Quant à Lug Samildanach, il est hors classe, en tant que dieu primordial il peut assumer toutes les fonctions[40]. Dans la matière de Bretagne, Geoffroy de Monmouth, dans son Historia regum Britanniae, fait de Brutus, l’ancêtre de tous les Bretons[41], un roi qui cumule les trois fonctions[42].
Dans la deuxième branche du Mabinogi, intitulée « Le Mabinogi de Branwen », l’un des protagonistes, Matholwch roi d’Irlande, commet trois infractions à chacune des classes indo-européennes[43] : la violation du traité de paix (nature juridique) est une faute qui relève de la première fonction ; le piège tendu par Matholwch pour massacrer les Bretons est une faute contre l’éthique de la fonction guerrière ; la disgrâce de Branwen est une atteinte à la fonction de production[44].
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