La maison d'Aubusson est une famille noble française d'extraction féodale, originaire de la Marche, citée dès le IXesiècle, et dont la filiation prouvée remonte au XIIesiècle[1]. Elle tire son nom de la vicomté d'Aubusson, dont elle était titulaire au Moyen Âge.
La maison d'Aubusson s'est éteinte en 1848 avec sa branche de Castelnouvel.
La vicomté d'Aubusson était située dans le comté de la Marche et était dépendante de la généralité de Moulins sous l'Ancien Régime. Elle tire son nom de la ville d’Aubusson.
Selon Alfred Leroux, le territoire de la vicomté d'Aubusson incluait la vallée supérieure de la Creuse, jusqu'aux approches de Guéret, la vallée du Taurion et de la Vienne, ainsi que le plateau de Millevaches avec ses dépendances méridionales[2].
À partir du IXesiècle, la vicomté d’Aubusson est demeurée plus de quatre cents ans dans le même lignage, jusqu’à ce que Raymond d'Aubusson, sans enfants, la vende au comte Hugues XI de Lusignan au désavantage de Ranulphe d’Aubusson, son frère[3].
Géraud, évêque de Cahors, écrivant en l’an 1155 à l’empereur Frédéric Barberousse pour obtenir sa mise en liberté et celle de son parent, le vicomte d’Aubusson, qui avait été fait, comme lui, prisonnier en Italie par les gens de cet empereur, appelle le vicomte, marquis de ce pays illius terrœ marchionem[4].
Cette section contient une ou plusieurs listes. Le texte gagnerait à être rédigé sous la forme de paragraphes synthétiques. Les listes peuvent demeurer si elles sont introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents éléments(avril 2024).
III. Rainaud Ier d'Aubusson (vers 915-après 958) est cité comme vicomte d'Aubusson, après le décès de son père et de son frère aîné, dans la charte du rétablissement de l’abbaye Saint-Augustin-lès-Limoges en 938. Dans une charte, il est dit vicomte d'Aubusson et marquis de la Marche. Rainaud d'Aubusson et sa femme, Alsinde, qu’il a épousée vers 943/945, sont les parents de:
IV. Ranulphe II d'Aubusson (vers 955-1031), dit Cabridel[13] a une existence orageuse. Il passe sa vie, à partir de 996, en démêlés avec Archambaud de Comborn, auquel il dispute l'héritage de leur beau-frère commun, Aymar vicomte de Turenne. Ranulphe a épousé Aina de Turenne, l’une des filles de Bernard, vicomte de Turenne, et Dode de Quercy[11], vers 985. Cabridel est d’un caractère violent et aventureux, il lui arrive plus d'une fois de tenir la campagne pour rançonner ses vassaux et ravager les monastères. Ce qui lui vaut d’être excommunié[7]. Cabridel est tué en 1031, au milieu d'une de ses expéditions, et enseveli dans l'abbaye Saint-Pierre d'Uzerche.
V. Ranulphe III d'Aubusson (vers 990-avant 1090) fait de nombreuses libéralités aux abbayes de Bonlieu, d’Uzerche et de Tulle. Les actes de donation constatent qu’il fait ces riches présents afin d’échapper aux censures ecclésiastiques et «de racheter l’âme de son père des peines de l’autre vie»[14]. Ranulphe III dans la même pensée rétablit le monastère de Roseille, détruit par ses ancêtres, et ses successeurs figureront presque tous dans des actes de donation faits au profit des abbayes de la Marche et du Limousin. Il meurt avant l’an 1060[7].
VI. Rainaud III d'Aubusson (vers 1025-), marié à Adélaïs d’Huriel (vers 1040-après 1097), fille d’Humbaud, seigneur d’Huriel et de Dèce de Bourbon[8].
VII. Guillaume Ier d'Aubusson (vers 1060-peut-être 1106), certainement frère cadet de Ranulphe IV d'Aubusson, ne vit pas très longtemps. Il est peut-être mort en 1106, mais après 1097, car il signe cette année-là avec sa mère une donation au prieuré Saint-Denis de La Chapelle-Aude, aux confins du Berry et du Bourbonnais. Sa femme Agnès, qui devenue veuve, devient première prieure de Tusson, monastère au diocèse de Poitiers fondé en 1112[7].
VIII. Rainaud IV d'Aubusson fait quelques donations à l'abbaye de Bonlieu et à celle de Bénévent. Après avoir fondé, en 1140, le monastère d'hommes de Blessac, près d’Aubusson, y prend l’habit religieux en présence de ses quatre fils et d’Agnès, sa mère, qui est elle-même prieure d'un couvent de l’ordre de Fontevrault. Blessac, enrichi par les vicomtes d’Aubusson, va renfermer depuis les tombeaux des seigneurs de cette famille[14]. Il est le mari d’Hélis de Comborn, fille d’Archambaud III de Comborn[8]. Rainaud IV d'Aubusson est mort vers 1150[11].
IX. Rainaud V d'Aubusson, dit le Lépreux (vers 1130-1201), part très jeune aux croisades, en 1145. Pendant son voyage de retour, en 1153, il trouve en Italie son parent, Hector Géraud, évêque de Cahors. Ils voyagent ensemble et ils sont arrêtés tous deux par les ordres de l’empereur Frédéric Barberousse, qui les fait mettre en prison, bien qu’il leur eût d’abord accordé un sauf-conduit. Géraud écrit à l’empereur pour réclamer sa liberté, et celle de son cousin, qu’il qualifie de vicomte d'Aubusson, marquis de cette terre. Il se plaint dans cette lettre qu’on l’eût fait prisonnier sans motif, ainsi que plusieurs moines d’Angleterre et de France, qui ne sont pas riches, mais qui appartiennent à de nobles églises et «voyageaient sous la foi de la paix ecclésiastique»[14]. Il revient à Aubusson en 1157. Il fait quelques donations à l'Abbaye de Bonlieu en 1184 et en 1200[8]. Il est vicomte d’Aubusson en 1170 et se marie avant cette date avec Matabrune de Ventadour, dame en partie de Charlus-le-Pailloux, fille d’Ebles III de Ventadour, dit le troubadour et Marguerite de Turenne. C'est de Rainaud V que datent les armes de la famille, d'or à la croix ancrée de gueules, remplaçant le sceau ancien au donjon chemisé et maçonné de sable. Il finit ses jours au monastère de Blessac, après avoir pris l'habit.
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X. Wido ou Gui Ier d'Aubusson (vers 1165-vers 1194) dit Albucio, peut-être fils du précédent[1], vicomte du vivant de son père Rainaud V qui est moine, fait un don à Blessac en 1179. Il est allé en Terre sainte, en 1188 à la troisième croisade (1188-1195). Il épouse Assalide de Comborn, fille d’Archambaud V, vicomte de Comborn de 1142 à 1151 et Jourdaine de Périgord[15]. Ils ont à leur cour Pons de Capdeuil. Gui Ier d'Aubusson fait de grands biens au monastère de Bonlieu[8].
XII. Gui II d'Aubusson (vers 1200-1266). Selon Pérathon, Gui II est présumé avoir assassiné un prieur de Felletin en 1222. Il est chevalier, vicomte d'Aubusson, et seigneur de Felletin dès 1225. Il a deux enfants avec Ahci ou Ahaci:
Rainaud d'Aubusson, entré dans les ordres et devenu prévôt d'Eymoutiers, septième du nom, qu’on dit avoir vendu la vicomté d’Aubusson
XIII. Raynaud VII d'Aubusson, vicomte, baron de La Borne: en 1262, il vend la vicomté d’Aubusson à Hugues XII de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême (dès 1226, une décision de Louis VIII plaçait Aubusson dans la mouvance de la Marche[17]), et épouse, en 1275, Dauphine de La Tour, fille de Bernard, septième du nom, seigneur de La Tour d’Auvergne et de sa femme Goland. Bertrand de La Tour, chanoine de Clermont, oncle de Dauphine, lui donne, dans son testament de 1280, son château de Rota et 10 000 sols tournois de dot[8].
En 1314, à la disparition sans postérité de l'héritière Yolande de Lusignan, Philippe le Bel fait passer ses domaines à la Couronne, et son dernier fils le prince Charlesde Bigorre reçoit la Marche et la vicomté d'Aubusson, qui restent liées.
L’histoire des anciens seigneurs d’Aubusson continue à être liée aux annales de la province, dans lesquelles ils figureront souvent comme seigneurs de la Borne, de la Feuillade[18] ou du Monteil-au-Vicomte.
Pierre d'Aubusson (1423-1503). Au XVesiècle, l’illustration de cette famille s’accroit grâce au fameux Pierre d'Aubusson, Grand-maître de Rhodes, l’un des hommes de guerre les plus remarquables de son temps, et qui, après une vie héroïque, meurt de douleur d’avoir vu se dissoudre la ligue formée par les princes chrétiens contre le sultan Bajazet II.
Louis d'Aubusson (1673-1725), 2e et dernier duc de Roannais et de La Feuillade, vicomte d'Aubusson, baron de La Borne et de Pérusse, seigneur de Felletin, fut fait pair et maréchal de France. Il épousa successivement Charlotte Thérèse Phélypeaux (fille de Balthazar Phélypeaux de Châteauneuf), puis Marie-Thérèse Chamillart (fille du ministre de la Guerre Michel Chamillart), et mourut sans postérité.
Alfred Leroux, Géographie historique du Limousin (Creuse, Haute-Vienne, Corrèze): depuis les origines jusqu'à nos jours, Ducourtieux et Gout, 1909, 429 p.
Père Anselme (1625-1694), Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs, grands officiers de la Couronne, de la Maison du Roy et des anciens barons du royaume..., tome 5, p.318-319
Christian Settipani, La noblesse du midi carolingien: études sur quelques grandes familles d'Acquitaine et du Languedoc du IXe au XIe siècle, Toulousain, Périgord, Limousin, Poitou, Auvergne, 2004, 388 p.
«Aubusson et le comté de la Marche, p. LVI», sur Le comté de la Marche et le Parlement de Poitiers, par Antoine Thomas, 174e fascicule, Bibliothèque des Hautes Etudes, chez Honoré Champion, à Paris, 1910
«Les d'Aubusson de La Feuillade, p. 57», sur Histoire de la Marche et du Pays de Combraille, t. II, par Joseph Joullietton, chez PierreBetoulle, à Guéret, 1815
«La Feuillade, p. 120», sur Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, t. III, par l'abbé Jean-Joseph Expilly, 1764