En statistiques, l’erreur quadratique moyenne d’un estimateur d’un paramètre de dimension 1 (mean squared error (), en anglais) est une mesure caractérisant la « précision » de cet estimateur.
Elle est plus souvent appelée « erreur quadratique » (« moyenne » étant sous-entendu) ; elle est parfois appelée aussi « risque quadratique ».
L’erreur quadratique moyenne est définie par:
Définition—
Signe
Corollaire— Un carré étant toujours positif, on a évidemment .
Expression
On peut exprimer l’erreur quadratique moyenne en fonction du biais et de la variance de l’estimateur:
Théorème—
Démonstration
Rappelons d’abord que et sont des constantes, ce qui permet d’utiliser la linéarité de l’espérance: .
Minimisation
Théorème—Soit un estimateur sans biais du paramètre , tel que (si l’erreur quadratique moyenne est nulle, elle est déjà minimale, voir section « Signe » ci-dessus).
Parmi tous les estimateurs proportionnels à , l’erreur quadratique moyenne est minimale pour l’estimateur .
Cette erreur quadratique moyenne minimale vaut .
Démonstration
Par définition de l’estimateur sans biais, , d’où .
Comme on a supposé , cette dérivée est une fonction affine de coefficient directeur strictement positif, donc elle s’annule en , est strictement négative pour , et est strictement positive pour , donc est le minimum de .
L’erreur quadratique moyenne est donc minimale pour .
Ce minimum vaut :
Remarque : la valeur de étant inconnue par nature (sinon, on n’en chercherait pas un estimateur), cette formule n’a d’intérêt pratique que si le coefficient se simplifie en une constante indépendante de , c’est-à-dire si et seulement si est proportionnel à (voir exemple plus bas).
Comparaison d’estimateurs
Si les deux estimateurs à comparer sont sans biais, l’estimateur le plus efficace est simplement celui dont la variance est la plus petite. De même, si un estimateur a à la fois un plus grand biais (en valeur absolue) et une plus grande variance qu’un autre estimateur, ce dernier est évidemment meilleur.
Cependant, si un estimateur a un plus grand biais (en valeur absolue) mais une plus petite variance, la comparaison n’est plus immédiate: l’erreur quadratique moyenne permet alors de trancher.
Exemple:
Comparons les deux estimateurs les plus courants de la variance:
L’estimateur est sans biais mais a une plus grande variance (plus faible efficacité) que l’estimateur .
La comparaison des erreurs quadratiques moyennes donne:
L’estimateur biaisé est donc meilleur en termes d’erreur quadratique moyenne.
Toujours dans le cas d’un tirage avec remise et d’un kurtosis nul, en appliquant le théorème de minimisation donné plus haut à l’estimateur sans biais , on trouve que l’estimateur est l’estimateur minimisant l’erreur quadratique moyenne, cette dernière valant alors .
Convergence de l'estimateur
Il est possible de déterminer si un estimateur est convergent en probabilité à partir de son erreur quadratique moyenne, on a en effet:
Dans un cadre plus général pour un modèle multiparamétrique où l'on cherche à estimer plusieurs paramètres ou pour estimer une fonction de un ou plusieurs paramètres, l'erreur quadratique moyenne pour un estimateur de est défini par: