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L'entorse de la cheville est une blessure entrainant un dysfonctionnement partiel de la cheville, causé par l'étirement excessif d'un ou plusieurs des ligaments de son articulation (les ligaments sont des structures fibreuses reliant les os entre eux, et stabilisent l'articulation). Elle est diagnostiqué comme lésion ligamentaire. Les modalités de traitement, et de prévention de la récidive, dépendront des ligaments touchés et de la gravité de leur lésion (micro-déchirures, ruptures partielles…, œdème plus ou moins important…). Le traitement peut inclure le repos, l'application de glace, la compression avec un bandage, l'élévation de la cheville, et parfois l'utilisation de béquilles. La rééducation est essentielle pour renforcer les ligaments et prévenir les récidives.
Contrairement à ce qui se passe lors d'une luxation, où les surfaces articulaires se déplacent anormalement, une entorse ne provoque pas de perte de contact entre les os de l'articulation.
L'entorse de cheville touche en moyenne une personne pour 10 000 habitants par jour[1] en France ; près de 70 % de la population générale l'ont déjà subie au moins une fois[2] ; à elle seule, elle représente 25 % de tous les traumatismes physiques du sportif[2].
Elle est rare avant la puberté et après l'âge de 55 ans[3]. Elle est un peu plus fréquente chez la femme et chez les pratiquants de certains sports (basket-ball, handball, football, sport de raquette...)[2],[4] : elle représente un quart de toutes les blessures sportives[5]. Des chiffres similaires sont retrouvés dans la plupart des pays industrialisés et dits développés. Faute de traitement adapté et de rééducation, 40 % des entorses vont récidiver et se transformer en instabilité chronique de cheville, voire en arthrose[2].
Une entorse de la cheville est l'étirement plus ou moins important d'un ou plusieurs des ligaments de l'articulation de la cheville. La définition médicale d'une entorse est une lésion ligamentaire consécutive à un traumatisme par mécanisme indirect sans perte des rapports normaux entre les surfaces articulaires, contrairement à ce qui se passe lors d'une luxation.
Au niveau de la cheville, c'est l'entorse du ligament collatéral latéral, ou ligament latéral externe (LLE) qui est de loin la plus fréquente (90 % des cas). Elle survient lors d'un mouvement d'inversion forcée du pied, c'est-à-dire en cas de rotation excessive du pied vers l'intérieur alors que le reste de la jambe « part » vers l'extérieur (mouvement dit de « supination »).
L'entorse externe de la cheville touche dans la très grande majorité des cas le faisceau antérieur (ou talo-fibulaire antérieur). Néanmoins, on classe l'entorse en différents stades en fonction de la gravité et de la localisation de la lésion.
Les circonstances de l'entorse sont précisées ainsi que la localisation de la douleur, l'importance de la gêne, avec les antécédents, en particulier s'il existe une notion d'entorse récidivante.
L'examen doit porter sur les deux chevilles, par comparaison : la présence d'une ecchymose, d'une tuméfaction, d'une position anormale, sont notées ainsi que les points douloureux.
Une fracture doit être éliminée. Elle est suspectée devant la présence d'une douleur à certains endroits et doit conduire à pratiquer une radiographie avant tout autre examen[6].
La présence d'un « tiroir antérieur » est évocateur d'une lésion du ligament antérieur talo-fibulaire[7]. L'intégrité du ligament calcanéo-fibulaire est testée par la mise en varus du pied. La compression à mi-mollet de l'ensemble tibia-fibula peut calmer la douleur en cas d'atteinte de la capsule ligamentaire. Elle est exacerbée par la rotation externe du pied mais ces deux signes sont peu fiables[8].
La radiographie de la cheville permet d'éliminer une fracture. Faite en varus ou en valgus forcée, elle peut détecter une laxité ligamentaire.
L'Imagerie par résonance magnétique est cependant plus fiable[9], en particulier pour les lésions de la capsule ligamentaire[10].
Suivant le degré de lésion du ligament, les entorses sont classées en trois stades [7]:
La guérison va dépendre du type de lésion et la durée de la rééducation sera d'autant plus longue que le stade de l'entorse est important. L'évolution de la douleur n'est cependant pas liée à la gravité de l'entorse[11].
Le traitement d'urgence de l'entorse de cheville doit se faire le plus tôt possible. Il correspond au protocole PEACE & LOVE[12], une évolution de l'acronyme POLICE[13] en anglais :
Immédiatement après le traumatisme : PEACE
Dans les jours suivants : LOVE
La majorité du raisonnement justifiant l'application de la partie ICE du protocole POLICE (et la totalité du protocole RICE) est basée sur des essais cliniques de faible qualité et des études en laboratoire portant sur des sujets non blessés ou des modèles animaux[14].
Le but est de protéger la lésion, de limiter l'apparition d'un œdème et de bloquer les phénomènes douloureux. Pour la suite des soins, il convient d'évaluer l'importance de la lésion (travail du médecin) et de décider si une radiographie est nécessaire. Pour cela il existe un certain nombre de critères (critères d'Ottawa[3]) qui permettent d'orienter la prise en charge.
La chirurgie ne fait pas mieux que les autres traitements médicaux[15] et ne doit être discutée qu'en cas d'échec de ces derniers.
D'autres traitements ont été proposées, sans preuve d'efficacité : utilisation d'ultrasons[16], de l'acupuncture[17] ou oxygènothérapie hyperbarique[18].
La reprise des activités sportives dépendra de la gravité de l'entorse et du type de sport du patient, pour cela il faut prendre en compte plusieurs critères : pas de douleur, mobilité complète, marche dans les escaliers en pente, course… La douleur diminue le plus souvent rapidement dans les 2 semaines suivant le traumatisme[11].
De manière générale on considère que pour une entorse de stade 1 ou 2 il faut 21 jours d'arrêt d'activité et de protection de la lésion. Pour une entorse de stade 3 il faut compter 45 jours de mise au repos.
L'œdème de cheville n'est pas associé à une limitation des capacités fonctionnelles[19],[20].
Il peut exister un sentiment d'instabilité de la cheville (d'autant plus fréquent que l'épisode initial a été sévère[21]) ainsi que des douleurs séquellaires. Le risque de récidive peut atteindre un tiers des cas[22]. Jusqu'à 2 personnes sur 3 n'auront plus de douleur après un an, et 9 sur 10 après trois ans[11].
Bien que cela constitue une mode, les lacets ont pour rôle de protéger les chevilles : ils sont une barrière efficace face aux faux-mouvements dont l'entorse fait partie. Il est important de serrer correctement ses lacets pour limiter le risque de blessure, et de les nouer afin de conserver le serrage. Les chaussures montantes sont recommandées pour diminuer les entorses : elles maintiennent davantage la cheville[réf. souhaitée].
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