Dō(堂?) est le mot japonais pour «bâtiment ». Il est très souvent utilisé dans le bouddhisme japonais comme suffixe dans le nom des nombreux bâtiments qui constituent un complexe de temple (d'autres terminaisons existent comme -den dans butsuden par exemple). Le préfixe peut être le nom d'une divinité qui lui est associée (par exemple «Yakushi-dō», un nom habituellement traduit par « salle Yakushi ») ou exprimer la fonction du bâtiment au sein du complexe du temple (par exemple hon-dō, bâtiment principal)[note 1].
Parmi les mots se terminant en -dō se trouvent butsu-dō, hō-dō, hon-dō, jiki-dō, kaisan-dō, kō-dō, kon-dō, kyō-dō, mandara-dō, miei-dō, mi-dō, sō-dō, «Yakushi-dō» et zen-dō; sauf exception, par exemple, les mots hondō, hokke-dō et kon-dō, termes qui n'indiquent pas une structure particulière.
Le suffixe est parfois utilisé aussi dans un contexte laïque, comme dans le mot shokudō(食堂?, lit. « bâtiment des aliments »).
La taille d'un dō se mesure en ken, qui est l'intervalle entre deux piliers d'un bâtiment de style traditionnel. Un kon-dō par exemple fait 9 × 7 ken[1]. Le mot est généralement traduit par «baie» et se comprend plus comme indication des proportions que comme unité de mesure.
Amida-dō (阿弥陀堂): bâtiment dans lequel est consacrée une statue d'Amida[2].
Hattō* (法堂, lit. «salle du Dharma»): bâtiment destiné à des conférences données par le prêtre en chef sur les Écritures du bouddhisme (le hō)[3].
hō-dō (法堂): voir hattō.
Hokke-dō* (法華堂, lit. « salle du Sûtra du Lotus »): dans le bouddhisme Tendai, salle dont la disposition permet la marche autour d'une statue pour la méditation[2]. Le but de la marche est de se concentrer sur le Sūtra du Lotus et de chercher la voir de l'ultime vérité[2].
Hon-dō* (本堂, lit. « bâtiment principal »): bâtiment qui abrite les statues et les objets de culte les plus importants[2]. Le terme est supposé avoir évolué pour éviter que le mot kon-dō ne soit utilisé par les six sectes de Nara (le Nanto Rokushū)[2] pour leurs bâtiments principaux. Structurellement semblable, mais à l'intérieur moins strictement défini.
Kaisan-dō (開山堂): salle du fondateur, habituellement dans un temple zen. Bâtiment consacrant une statue, un portrait ou une tablette en souvenir du fondateur soit du temple ou de la secte à laquelle il appartient. Les temples de la secte Jodo l'appellent souvent miei-dō[2].
Kō-dō* (講堂): salle de conférence d'un garan non zen[3].
Kon-dō* (金堂, lit. « salle dorée »): principal bâtiment d'un garan dans laquelle sont conservés les objets du culte[2]. Contrairement à un butsuden, c'est un vrai bâtiment de deux étages (bien que le second étage puisse parfois être absent), qui mesure 9 × 7 baies[2].
Kyōzō (経蔵, lit. « dépôt des Écritures »): reposoir des sūtras et des livres relatifs à l'histoire du temple[2]. Également appelé kyō–dō.
Mandara-dō (曼荼羅堂, lit. « salle des mandalas »): le nom est actuellement utilisé uniquement pour la grande salle de Taimadera à Nara[2].
Miei-dō* (御影堂, lit. « salle de l'image »): bâtiment dans lequel est conservée une image du fondateur du temple, équivalent au kaisan-dō d'une secte zen[2].
Mi-dō (御堂): terme générique honorifique pour un bâtiment dans lequel est consacrée une statue sacrée[2].
Rokkaku-dō (六角堂): temple hexagonal. Un exemple de ce type de structure donne son surnom au Chōhō-ji de Tokyo, plus connu sous le nom de Rokkaku-dō.
Shaka-dō (釈迦堂, lit. « salle Shakyamuni): bâtiment dans lequel est consacrée une statue de Bouddha[2].
Sō-dō* (僧堂, lit. « salle des moines »): bâtiment consacré à la pratique du zazen[3]. Il servait à toutes sortes d'activités, du manger au coucher, centrées sur le zazen.
Soshi-dō (祖師堂, lit. « salle des patriarches »): bâtiment destiné aux soshi, professeurs et prêtres les plus importants[2].
Yakushi-dō* (薬師堂): bâtiment dans lequel est consacrée une statue de Bhaisajyaguru Yakushi Nyorai[2].
Zen-dō* (禅堂, lit. « salle du zen[2]»): bâtiment où les moines pratiquent le zazen et l'une des principales structures d'un garan zen[2].
Les noms des bâtiments ne sont capitalisés que s'ils se réfèrent à des exemples précis (par exemple bâtiment principal de XX-ji) ou incluent des noms propres de divinités (par exemple Yakushi-dō).