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opéra d'Henry Purcell De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Didon et Énée
Genre | Opéra |
---|---|
Nbre d'actes | 1 prologue et 3 actes |
Musique | Henry Purcell |
Livret | Nahum Tate |
Langue originale |
Anglais |
Sources littéraires |
Chant IV de l’Énéide (Virgile) |
Durée (approx.) | 1 heure environ |
Dates de composition |
1689 |
Création |
Décembre 1689 Chelsea Londres |
Création française |
|
Personnages
Airs
Dido and Æneas Z. 626 (Didon et Énée en français) est un opéra baroque en trois actes écrit au printemps 1689[1] par le compositeur anglais Henry Purcell, sur un livret de Nahum Tate[1].
D'une durée d'une heure environ, l'opéra est représenté pour la première fois en 1689 à la Boarding School for Girls, à Chelsea[1], un quartier de Londres. Purcell joue lui-même du clavecin et les élèves du pensionnat exécutent les danses que le compositeur a ajoutées à l'opéra.
C'est la seule œuvre de Henry Purcell réellement considérée comme un opéra baroque, les autres (dont The Fairy Queen et King Arthur) étant plutôt des semi-opéras ou des masques, du fait de la présence de textes parlés[2]. Par la forme, Didon et Énée s'apparente au Vénus et Adonis de John Blow, le maître de Purcell, bien introduit à la cour de Charles II d'Angleterre. Pour cette raison, les musicologues pensent que Didon et Énée fut composé pour le roi, mais jamais représenté devant lui du fait de sa mort précoce en 1685.
L'œuvre fait écho à la tradition virgilienne de l'Énéide, dont elle reprend librement le chant IV.
Didon et Énée est considéré comme un chef-d'œuvre de la musique baroque.
Bélinda, confidente de la reine Didon, l'exhorte à retrouver le sourire (aria Shake the cloud from off your brow). En effet cette dernière est accablée, car elle aime en secret Énée, prince de Troie, et ne peut avouer son tourment, craignant de décevoir son peuple (aria Ah Belinda I am prest with torment).
Bélinda suggère alors à Didon d'épouser Énée, ce dernier n'étant pas insensible à ses charmes, d'autant plus qu'une telle alliance assurerait la prospérité et la paix pour l'empire. Les courtisans reprennent en chœur les propos de Bélinda, et Didon, comblée, accepte la proposition d'Énée et succombe à l'amour.
La Magicienne, reine des sorcières, lance un appel à ses sujets, êtres malfaisants, afin d'élaborer un plan pour faire tomber Didon. Elle décide de faire passer un de ses sujets pour Mercure, l'envoyé des Dieux, afin qu'Énée quitte Didon pour aller accomplir sa destinée, bâtir une nouvelle cité en Italie. Les sorcières se réjouissent de ce plan machiavélique (duo But 'ere we this perform).
Didon, Énée et leur cour se promènent et vantent les beautés de la nature environnante jusqu'au moment où un orage éclate, créé par les maléfiques sorcières. Tous se dépêchent de rentrer au château. Énée, resté seul, voit apparaître le leurre de la Magicienne qui le presse de quitter Carthage. Il est alors tiraillé entre son amour pour Didon et l'ordre divin.
Les marins préparent le départ (Come away fellow sailors !). Énée annonce à Didon qu'il doit la quitter par devoir. Elle le rejette, il décide alors de braver la colère des dieux pour rester avec elle. Outrée qu'il ait songé à la quitter, elle le repousse à nouveau et lui ordonne de s'en aller. Une fois Énée parti, elle se donne la mort dans le poignant lamento When I am laid in earth, où elle demande à Bélinda de se souvenir d'elle mais d'oublier son destin (« Remember me, but ah! forget my fate. »).
L'opéra comporte plusieurs différences par rapport au récit que fait Virgile des amours de Didon et Énée dans le chant IV de l'Énéide.
On ne connaît pas la partition originale. Ce n'est qu'au milieu du XVIIIe siècle que furent collectées et copiées les plus anciennes partitions existantes de l'œuvre, comportant quelques variantes tant sur le texte que sur la musique.
La partition a été écrite pour un orchestre à cordes comprenant violons I, violons II, alti et une basse continue dont le chiffrage est réalisé par un clavier (aussi bien le clavecin que l'orgue). L'accent est évidemment mis sur les parties vocales, doublées la plupart du temps par les instruments.
L'ouverture à la française commence, comme chez Lully, par un épisode au tempo assez lent (Adagio), dont le rythme pointé présente un certain aspect de solennité, avant d'aboutir à la seconde période, jouée Allegro, à l'écriture fuguée (qui présente donc des entrées successives du thème, en imitation, aux différentes parties instrumentales de l'orchestre, empruntant ainsi quelques éléments à la fugue). Cette ouverture s'enchaîne directement avec le premier air de solo, Shake the cloud, chanté par Bélinda. Dès cette ouverture, on remarque l'usage, par Purcell, du chromatisme à visée dramatique.
Les épisodes, typiquement anglais, où les sorcières interviennent sont réellement remarquables : chantés de façon « réaliste » ou uniquement vocalisés (un peu à la manière du « chœur des trembleurs » d’Isis de Lully), ils donnent à l'œuvre un aspect comique aussi bien qu'un véritable ressort dramatique, loin d'une certaine image préétablie que l'on pourrait avoir aujourd'hui de l'art musical baroque ou classique. Le chant traditionnel anglais et ses rythmes caractéristiques sont d'ailleurs présents, tout comme dans King Arthur, autre partition très connue du même compositeur. Ils apportent une réelle fraîcheur à l'ensemble.
Malgré une écriture assez dépouillée, l'intensité dramatique est bel et bien présente, notamment dans les airs de solistes Ah Belinda, Oft she visits, Your counsel, all is urg'd in vain (récitatif) et enfin When I am laid in Earth.
Ce dernier air de solo, celui de la Mort de Didon, est universellement connu. Il associe un ostinato chromatique descendant, à la basse continue, avec le déroulement libre de la partie vocale (qui peut à l'occasion être lui aussi empreint de chromatisme). L'auteur combine ici deux parties, instrumentale et vocale, dont l'une est contrainte et l'autre directement liée à la déclamation. Ce procédé est, à cette époque, une manifestation assez fréquente d'un principe plus général de composition, l'écriture contrapuntique née de la polyphonie linéaire, qui s'était développée tout au long du Moyen-Âge et de la Renaissance et qui continua à évoluer, jusqu'à aujourd'hui.
2017 : La rumeur de l'eau de Taïeb Louhichi. — Retour d'un exilé tourmenté par son passé amoureux et de militant politique. Le metteur en scène revient pour reprendre son projet d'opéra de Didon et Enée qu'il avait dû abandonner 25 ans auparavant. C'est aussi une chronique de la vie quotidienne et du lieu du nouvel opéra, Sidi Bou Said, après la révolution tunisienne[4],[5]/ Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb. Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section proviennent du générique de fin de l'œuvre audiovisuelle présentée ici.
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