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faux-fruit de la rose ou de l'églantier De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le cynorrhodon, cynorhodon[1] ou églantine, est, sur le plan botanique, le faux-fruit provenant de la transformation du conceptacle floral des plantes du genre Rosa (églantier ou rosier), appartenant à la famille des Rosacées. Les fruits proprement dits des rosiers sont en fait les akènes velus (2 mm de longueur sur 1 à 1,5 mm de largeur) situés à l'intérieur et qui sont appelés improprement « graines »[2].
Cynorrhodon | |
Faux-fruits du rosier, Cynorrhodon ou Gratte-cul | |
Plante | Rosier |
---|---|
Espèce | Canina |
Famille | Rosa |
Origine | Asie centrale |
Vitamines | C |
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Le cynorrhodon est appelé vulgairement « gratte-cul », car il fournit du poil à gratter. Il est parfois aussi appelé « gousson ».
Le terme vient du grec, kunorhodon, qui signifie « rose de chien ». Cette appellation vient des propriétés attribuées à la racine de l'églantier (« rosier des chiens », dont la fleur (l'églantine) est aussi appelée rose canine, dog rose en anglais) pour lutter contre la rage[3].
Le Dictionnaire de l'Académie française retient la seule orthographe « cynorhodon », mais l'orthographe « cynorrhodon » est également admise.
Le cynorhodon est un faux-fruit charnu ovoïde allongé, plus ou moins globuleux selon les espèces et variétés, de 15 à 25 mm de long, de couleur rouge orangé à maturité. Il forme une espèce d’urne, ouverte au sommet, qui porte les restes desséchés des étamines et des sépales. Il contient à l’intérieur vingt à trente vrais fruits qui sont des akènes issus de la transformation des carpelles, contenant chacun une seule graine. Ces akènes, prolongés par le reste des styles et stigmates, sont munis de nombreux poils stériles.
Les cynorhodons arrivent à maturité en automne, vers octobre-novembre dans l'hémisphère nord, mais on peut en voir tout l'hiver dans les haies champêtres. Ils se consomment soit à maturité, soit mieux encore après les premières gelées, quand ils sont blets et que la pulpe est molle, astringente et acide[2].
Les cynorhodons contiennent des akènes fibreux qui doivent être enlevés, car leurs poils sont très irritants pour la peau et les muqueuses (ils constituent le « poil à gratter »)[4]. Ils ne sont plus irritants au niveau de la muqueuse intestinale, mais ont un effet vermifuge. Le nom de gratte-cul fait référence au prurit anal souvent associé à l'infestation de l'intestin par des ascarides[5].
Selon Françoise et Grégoire Nicollier (1984) dans une étude ethnobotanique sur les usages traditionnels des plantes dans la vie quotidienne d'autrefois à Bagnes (Valais, Suisse), le cynorhodon était aussi utilisé en tisane[6].
Ils sont riches en vitamine C (20 fois plus que les oranges)[7] s'ils sont consommés sans cuisson (la vitamine C est détruite au-dessus de 60 °C), mais aussi en vitamines B et PP, en provitamine A et en sels minéraux, et ils contiennent des sucres : saccharose et lévulose.
Le fruit de l'églantier (cynorhodon séché ou frais) s'utilise surtout cuit en confitures maison et artisanales (la confiture de cynorhodons ou confiture d'églantine), en gelées, marmelade et ketchup, en sirops et liqueurs, seules ou mélangées à divers autres fruits.
Frais et récoltés tardivement (voire ramollis par les gelées), après une légère cuisson les cynorhodons forment une pâte qui se mange sucrée avec des laitages, procurant à l'organisme un apport nutritif important sous une forme rapidement assimilable, et légèrement diurétique. Séchés et réduits en poudre, ils peuvent servir à faire des décoctions et tisanes. On peut aussi en faire de la bière, du vin.
En pressant un cynorhodon bien mou (bien mûr) en le plaçant entre 3 ou 4 doigts, on peut en faire sortir une pulpe rouge et sucrée, tout en laissant les poils et les fruits à l'intérieur.
De nombreuses Premières nations d'Amérique du Nord consommaient les cynorhodons, généralement bouillis en soupe, mélangés avec de la graisse animale ou infusés en décoction. Ils étaient particulièrement utiles en période de disette, car en partie disponible sur les buissons tout l'hiver[8]. Les Pieds-Noirs (Blackfoot) les consommaient broyés et mélangés à de la graisse, avant de les faire frire dans une sorte de poêle. Occasionnellement, les cynorhodons étaient utilisés pour faire du pemmican[9].
Certaines communautés les utilisaient également pour leurs vertus médicinales.
Le peuple des Iñupiat de l'Alaska en faisaient une sorte de pudding (en mélangeant la pulpe écrasée avec de l'huile de phoque et de l'eau) ou ajoutaient les baies à un plat composé de queues de saumon pré-mastiquées et séchées[8].
Les Tanainas en faisaient une sorte de crème glacée (mélangée à de la graisse ou des œufs de poisson)[10].
Des pêcheurs du Grand lac des esclaves utilisaient les fruits pour confectionner une sorte de bière[8].
En médecine populaire, les cynorhodons sont employés notamment contre les diarrhées, l'avitaminose et l'asthénie. On les utilise soit en décoction, soit sous forme de vin ou d'élixir — macération dans de l'alcool avec adjonction de sucre.
Les herboristes utilisent les poils de cynorhodons, administrés à jeun enrobés dans du miel, pour éliminer les ascaris[17].
Utilisée par les Égyptiens, Mayas et Amérindiens pour ses propriétés curatives, l’huile d’églantier regorge de propriétés. Revitalisante, cicatrisante, régénérante, riche en antioxydants. Elle est indiquée pour le soin des peaux sèches et sensibles aux eaux chlorées, ainsi que pour la régénération des peaux endommagées par le soleil[18].
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