En mathématiques, une coïncidence mathématique est une expression de quasi-égalité entre deux quantités, sans qu'il y ait une explication théorique directe.
Une coïncidence mathématique réside souvent dans le fait qu'un nombre réel est proche d'un nombre entier, ou plus généralement proche d'un nombre rationnel avec un petit dénominateur. Étant donné le très grand nombre de façons de combiner les expressions mathématiques, il en existe un très grand nombre.
Bien que les coïncidences mathématiques soient parfois utiles, elles sont principalement célèbres en tant que curiosités ou récréations mathématiques.
La base 2
La coïncidence , vraie à 2,4% près, renvoie à l'expression rationnelle , ou , vrai à 0,3% près. Cette relation est utilisée en ingénierie, par exemple pour donner une approximation d'une puissance de 2 avec 3 dB (en fait 3,010 3 dB), ou pour passer d'1 kilooctet à 1 kibioctet; voir Préfixe binaire.
En utilisant 3⁄10 comme approximation de log10(2) on trouve les approximations suivantes pour les logarithmes d'autres valeurs:
amène à (à comparer à 0,4771, vrai à 0,5% près)
amène à (à comparer à 0,8451, vrai à 0,6% près)
Les intervalles musicaux
Les coïncidences et amènent à l'observation souvent utilisée en musique qui fait correspondre sept demi-tons de la gamme tempérée à une quinte de la gamme naturelle: , vrai à 0,1% près. La quinte est la base de la gamme pythagoricienne et de la plupart des systèmes musicaux dans le monde.
De l'approximation , il résulte que le cycle des quintes se termine sept octaves plus haut que l'origine.
La quasi-équivalence entre les commas pythagoricien et syntonique: 312⁄219 (23,46 cents) 34⁄(24*5) (21,50 cents) a des conséquences remarquables dans la construction des tempéraments, en particulier à l'époque baroque (voir Comma (musicologie)#Histoire et Comma pythagoricien#Utilisation).
La première réduite de π par fraction continue; [3; 7] = 22/7 = 3,1428…, était connue d'Archimède[1], et elle est vraie à environ 0,04% près.
La troisième réduite de π, [3; 7, 15, 1] = 355⁄113 = 3,1415929…, trouvée par Zu Chongzhi (et redécouverte par Metius), est vraie sur six décimales, soit 85 pour un milliard; cette extrême précision avec deux nombres inférieurs à mille vient du fait que π possède un quatrième terme inhabituellement élevé dans sa représentation en fraction continue: π = [3; 7, 15, 1, 292, …][2].
. Cette coïncidence a été utilisée dans la conception de la règle à calcul, en particulier dans les graduations de la réglette centrale[Information douteuse];
secondes est un nanosiècle (c'est-à-dire années); vrai à 0,5% près.
Un attoparsec par microquinzaine est approximativement 1 pouce par seconde (en réalité 1,004 3 pouces par seconde).
Un furlong par quinzaine (14 jours) est approximativement égal à 1 centimètre par minute.
Un attoparsec cubique (un cube d'un attoparsec de côté) est à 1% près égal à 1once liquide américaine.
Un mille international (mile) est environ kilomètres (vrai à 0,5% près), où est le nombre d'or. Puisque est la limite du ratio de deux termes consécutifs de la suite de Fibonacci, cela donne une suite d'approximations de correspondances entre miles et kilomètres: mi = km, par exemple 5 mi = 8 km, 8 mi = 13 km.
Une autre bonne approximation est: 1 mile = ln(5) km. En effet, 1 mile = 1,609 344 km et ln(5) = 1,6094379124341…
NA ≈ 279, où NA est le nombre d'Avogadro; vrai à environ 0,4% près. Cela signifie qu'1 yobioctet est approximativement un peu plus du double d'une mole d'octets. Ceci signifie également qu'1 mole de matière (c'est-à-dire 12 g de carbone), ou 25l de gaz à température et pression normales, ne peuvent pas être divisés en deux plus de 79 fois.
La vitesse de la lumière dans le vide est d'environ un pied par nanoseconde (vrai à 2% près), ou encore 3 × 108m/s (vrai à 0,07% près), ou enfin 1 milliard de km/h (vrai à 8% près)
La suite de la fraction continue est [3; 7, 15, 1, 292, 1, 1, 1, 2, 1, 3, 1, 14, 2, 1, 1, 2, 2, 2, 2, 1, 84, 2, 1, 1, 15, 3, 13, ...] et avec le cinquième terme on obtient la 103993⁄33102, voir Collection of approximations for p
Dû à Srinivasa Ramanujan ((en) «Modular equations and approximations to 𝜋», Quart. J. Pure Appl. Math.(en), vol.45, , p.350-372 (lire en ligne)). Ramanujan affirme que cette «curieuse approximation de π»«a été obtenue empiriquement et n'a pas de lien avec la théorie» développée dans le reste de son article.
(en) Richard Arratia, Larry Goldstein et Louis Gordon, «Poisson approximation and the Chen-Stein method», Statistical Science, vol.4, no4, 1990, p.403-434.