Loading AI tools
De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le connectivisme est une théorie de l'apprentissage développée par George Siemens et Stephen Downes et basée sur les apports des nouvelles technologies. Elle s'appuie sur leur analyse des limites du béhaviorisme, du cognitivisme et du constructivisme afin d'expliquer les effets de la technologie sur la façon dont les gens vivent, communiquent et apprennent[1].
Sugata Mitra a mené une étude durant dix ans et démontre que les enfants sont capables d'apprendre (de coapprendre), seuls, sans professeur, c'est-à-dire par eux-mêmes avec un ordinateur, internet et/ou des supports de cours. Il conclut que l'éducation est un système qui s'auto-organise et où l'apprentissage est le phénomène émergent[2],[3].
Les projets du Lifelong Kindergarten[4] du Massachusetts Institute of Technology, comme le logiciel Scratch[5] qui compte des millions de projets réalisés par des enfants du monde entier, dans une vision de partage, avec la capacité de reprendre les travaux des autres, de coapprendre et cocréer se basant sur la culture libre, ont pour mot d'ordre : « Comment les nouvelles technologies peuvent aider à prolonger le style d'apprentissage avec amusement aux personnes de tous âges, qui permet à chacun d'apprendre à travers la conception, la lecture et le partage. »[6].
Donald G. Perrin, directeur de rédaction à l'International Journal of Instructional Technology and Distance Learning dit de la théorie qu'elle « combine les éléments pertinents de nombreuses théories d'apprentissage, des réseaux sociaux et des technologies afin de créer une théorie solide pour l'apprentissage à l'ère numérique »[1].[pertinence contestée]
Un aspect du connectivisme est l'utilisation d'un réseau composé de nœuds et de connexions comme métaphore centrale de l'apprentissage[7]. Dans cette métaphore, un nœud est tout ce qui peut être connecté à un autre nœud : informations, données, sentiments, images, etc. L'apprentissage est le processus de création de connexions et de développement des réseaux. Toutes les connexions ne possèdent pas la même force dans cette métaphore, et nombre d'entre elles peuvent être assez faibles.
Pour George Siemens : « Le connectivisme est la somme de principes issus de la théorie du chaos, des réseaux, de l'auto-organisation et de la complexité. L'apprentissage est un processus qui se produit dans des environnements flous composés d'éléments de base changeants, et qui n'est pas entièrement sous le contrôle de l'individu. L'apprentissage peut résider en dehors de l'individu (au sein d'une organisation ou une base de données), et se concentre sur la connexion d'ensembles d'informations spécialisées. Les liens qui permettent d'apprendre davantage sont plus importants que l'état actuel de notre connaissance.
Le connectivisme est motivé par la compréhension du fait que les prises de décision sont fondées sur des bases qui se modifient rapidement. De nouvelles informations sont constamment acquises. La capacité d'établir des distinctions entre l'information importante et sans importance est vitale. La capacité de reconnaître quand de nouvelles informations modifient le paysage en fonction des décisions prises hier est également critique. »[8].
En d'autres termes, "savoir-faire" et "savoir-quoi" sont complétés par des "savoir-où" (c'est-à-dire savoir où trouver les connaissances quand c'est nécessaire), et le méta-apprentissage devient aussi important que l'apprentissage lui-même[8].
La théorie du connectivisme est similaire au néo-constructivisme (théorie élaborée par Lev Vygotski) qui exploite pleinement les ressources des nouvelles sciences et technologies de l'information et de la communication.[réf. nécessaire]
Dans son discours sur les nouvelles technologies[9], le philosophe Michel Serres, ne retient, parmi les nouveaux apports possibles qu'elles offrent, qu'un seul élément : celui de l'espace. Pour Clive Thompson, les nouvelles technologies prennent peu à peu le pas sur des facultés de notre cerveau, qui sont finalement « externalisées »[10].
Pour répondre aux problèmes soulevés par Clive Thompson, Jamais Cascio propose une singularité se basant sur l'accès-libre. Selon lui, l'ouverture et la culture libre sont des choix politiques important pour l'avenir[11].
Ce sont des méthodes mobilisées dans une partie des MOOC Downes résume l'enseignement et l'apprentissage connectiviste de la manière suivante : « Enseigner c'est modéliser et démontrer, Apprendre c'est pratiquer et réfléchir »[12].[pertinence contestée]
En 2008, Siemens et Downes ont donné un cours, gratuit et ouvert à tous, intitulé "Connectivisme et connaissance connective", dans lequel ils enseignaient le connectivisme tout en l'utilisant comme une méthode d'enseignement[13]. Ce type de cours a été nommé « Massively Open Online Course » (« Cours en ligne massivement ouvert » en français, jouant sur l'expression et l'acronyme "Massively Multiplayer Online Game" ou MMO)[14]. Tout le contenu du cours était disponible à travers des flux RSS et les étudiants pouvaient utiliser les outils de leur choix pour participer, tels que des réunions en ligne, des discussions dans Moodle, des messages de blog, ou encore via le jeu Second Life.
Georges Siemens a proposé sur son blog plusieurs pratiques connectivistes, destinées aux professeurs et enseignants[15]. Il conseille :
Selon George Siemens, les points suivants distinguent le connectivisme des autres théories de l'apprentissage[17] :
Le connectivisme a été accueilli de façon critique sur plusieurs fronts. Selon Pløn Verhagen, le connectivisme n'est pas une théorie d'apprentissage, mais est plutôt une vue "pédagogique"[18]. Il ajoute que les théories de l'apprentissage devraient porter sur la façon dont les gens apprennent alors que le connectivisme s'intéresse à ce qui est appris et pourquoi c'est appris. Bill Kerr estime que, bien que la technologie affecte l'environnement d'apprentissage, les théories de l'apprentissage existantes sont suffisantes[19].
Il a également été noté[Par qui ?] que le connectivisme peut être considéré comme une branche du constructivisme appelée constructivisme social.